J'ai connu cette situation avec le mien. Très actif, sportif, bricoleur, il a commencé à s'essouffler. On pensait à un souffle au coeur, c'était une fibrose, contractée à l'apoque où il travaillait au pétrole.
Tant qu'il avait la force de bouger et de se rendre utile, il avait l'espoir et la volonté de vivre. Mais lorsque il a été immobilisé, il a dépéri. Quelques mois avant son départ, il nous parlait de vouloir mourir, il se sentait inutile et ne supportait plus l'idée de ne jamais retourner bricoler.
Nous en avons parlé au médecin qui le soignait, qui lui a prescrit de quoi calmer ses douleurs, quitte à abimer encore plus sa santé. Nous ne supportions plus de le voir comme ça. Il pleurait de douleur. Le traitement et sa volonté d'en finir ont accéléré les choses. Ca a été autant un soulagement qu'une peine. Il y avait longtemps qu'on n'avait pas vu de paix et de sérénité sur son visage. Si sa mort avait pu être provoquée, ça lui aurait épargné ses derniers mois de souffrances atroces. Il ne les méritait pas.
J'ai toujours la gorgé serrée quand je pense à lui, mais j'aurais tout fait si c'était possible pour abréger ses souffrances. Il nous tant donné, que je m'en veux de n'avoir pas pu lui donner ce dernier coup de pouce.