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Le Web des Cheminots

rauf

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  1. Le 16 juin 2010, le gouvernement a communiqué sa « réforme des retraites ». Peu de surprise car la philosophie générale de ce plan avait été annoncée par un des oracles favoris du Président de la République et (il va de soi) du patronat (MEDEF et CGPME) : Alain MINC, Conseiller du locataire de l’Elysée. « Nos déficits sont aussi sociaux et concernent les retraites et la santé. Dans le deuxième cas, on ne connaît pas la solution. Dans le premier, si : il faut jouer sur le niveau des pensions, sur leur indexation et sur la durée de cotisation. L'équation est simple, même si elle est politiquement difficile. Je pense qu'il est temps d'envoyer un signal très fort, et d'allonger la durée de cotisation, le cas échéant en prenant mieux en compte le facteur pénibilité. La réforme des retraites sera aussi un signe de sérieux adressé au monde entier. »(Le Figaro, 4 janvier 2010) « La politique économique française est accrochée à un principe : ne pas perdre le triple A que nous donnent les agences de notation et, de ce point de vue, la réforme des retraites est clé, plus clé encore que les affaires budgétaires », «elle est plus lourde que le problème du déficit de l'État" car "c'est un signe envoyé aux marchés financiers » a encore indiqué A.MINC (avril 2010).<BR style="mso-special-character: line-break"> Le premier signe fort est de repousser l’âge légal de la retraite à 62 ans. C’est d’abord une annonce d’une portée symbolique considérable car cela signifie que l’on clôt la marche du progrès consistant à permettre aux salariés de vivre plus vieux, en meilleure santé en retraite (car partant à un âge permettant de vivre environ une décennie sans grave problème de santé). Si cette mesure régressive était confirmée par la représentation nationale à l’automne, la durée du temps travail se verrait augmenté et/ou les pensions réduites (souvent les deux simultanément). Tout cela, en le justifiant par le déséquilibre grandissant dans le rapport entre actifs et retraités (1,5 actif pour 1 retraité aujourd’hui et d’ici 10/15 ans selon des projections aléatoires 1,2 pour 1). L’argumentaire gouvernemental et patronal est une insulte à l’intelligence analytique et au progrès humain. Parce que la part des salaires au sein du P.I.B. national s’est inversée entre la fin des années 60 et le début du millénaire (60 % contre 40% aujourd’hui). Simultanément, la productivité horaire du salarié travaillant en France est reconnue pour être l’une des plus élevée (définition du B.I.T. de 2006 : 25,68 euros pour un français et 26,07 euros pour un américain) même si ce point fait l’objet d’un débat entre économistes. Il est à noter que l’instauration des 35 heures n’a pas provoqué, à moyen terme, une baisse de la production mais logiquement provoqué une augmentation de la productivité. Ensuite, parce que la France demeure un pays attractif pour les investisseurs étrangers, n’en déplaise aux déclinistes de tout bord. Enfin, la natalité n’est pas un problème majeur dans la mesure où notre pays est l’un des premiers (pays de l’O.C.D.E.). Par contre, il y a plusieurs explications bien concrètes à la dégradation des comptes sociaux dont ceux des retraites. En premier lieu, l’existence de plus de 7,5 millions de personnes chômeurs et salariés précaires dont l’absence de cotisations sociales représente un « manque à gagner » phénoménal pour les caisses de retraites. Réduire de moitié le taux de chômage (de 10 à 5%) permettrait de trouver près de 40% des ressources nécessaires ! D’où la nécessité de refonder à la fois une vraie politique industrielle nationale et européenne et une action déterminée sur l’emploi. Il conviendrait aussi d’élargir le financement bien au-delà des revenus salariaux et de la C.S.G. actuelle. Nos pensions de retraites ne peuvent plus être financées sous le seul principe du « salaire différé » (cotisations patronales et salariales). Avec un chômage à 10% et les difficultés économiques liées aux mutations technologiques et à la funeste financiarisation de l’économie, d’autres revenus doivent être mis à contribution, et ce, de façon significative. La C.S.G. avait ouvert la voie à d’autres sources de financement. Mais cela est resté modeste puisqu’elle est payée à près de 90% par les salariés et les retraités. C’est une injustice qu’il convient de réparer en faisant participer les revenus du capital. Quand à la pénibilité, elle aurait pu être un élément de négociation positive (et de contractualisation sociale) si le gouvernement l’avait traité avec sérieux. Il n’en a rien été. Le gouvernement a proposé d’autres mesurettes (1% sur la dernière tranche de l'impôt sur le revenu; augmentation d'un point des prélèvements sur les plus-values de cessions immobilières, augmentation des prélèvements sur les stock-options, augmentation des prélèvements sur les retraites chapeaux, suppression de deux niches fiscales, taxation au premier euro des plus-values de cessions mobilières). Mais celles-ci seront quantitativement négligeables. Les ressources des retraites sont aussi directement impactés par les exonérations de cotisations sociales et de subventions pour les entreprises au titre du soutien à l’emploi et dont on connaît les médiocres résultats depuis 1978 (30 milliards d’exonérations de subventions, taxe professionnelle, allègements divers…). La réalité de la situation suppose que l’on trouve de nouveaux financements pour nos retraites. Sauf a réduire le montant des pensions et repousser l’âge légal de la retraite, ce qui est aujourd’hui proposé. Or les ressources existent. Mais elles ne peuvent être utilisées que si l’on ose (enfin) une réforme fiscale juste et que l’on dynamise la politique salariale permettant à la « valeur travail » de retrouver toute sa place. Il faut envisager les grands travaux d’investissements que la France et l’Europe a besoin dans la dynamique du développement durable comme l’avenir des générations en marche. Pour cela, il faut du courage politique. Celui qui n’obéit pas aux « marchés » car ils produisent des richesses trop souvent spéculatives sur le dos de la misère humaine (par du dumping social entre salariés et l’affaiblissement du droit du travail comme de son respect). Il faut aussi du courage pour s’engager dans une refondation de la construction européenne qui ne laisse de place aujourd’hui qu’au « marché » et à l’idéologie de la « concurrence libre et non faussée » dont on commence à mesurer les effets mortifères à tout niveau. Il faut oser combattre les réflexes primaires et les dogmes rassis consistant à nous dire « qu’un régime de retraite…ça s’adapte à la situation économique ». Il faut être aussi conscient sur le déclin économique et social qui est écrit dans le plan gouvernemental. Car avec de telles propositions, comme par les « plans d’ajustement structurels » chers au F.M.I., avec les calculs simplistes et les dogmes d’un conservatisme qui se veut « moderne », les salariés vont pouvoir « mourir guéris » … au travail ! Monsieur MINC, Conseiller du Président, « essayiste et économiste classé à gauche » (selon Le Figaro…) nous as déjà ouvert le cercueil. Les « marchés » seront sans doute satisfaits… Rémi AUFRERE
  2. Lors de la conclusion de l'accord de partenariat électoral entre les syndicats de cheminots FO, CFTC et CFE-CGC en janvier 2010, nombreux avaient été les observateurs a jugé précaire l'équilibre politique et juridique d'un montage qui s'apparentait plus à une répartition des moyens syndicaux (temps, permanents) issue de la prochaine élection professionnelle à la SNCF (en mars 2011) qu'à la construction d'une alliance syndicale solide. Tout en indiquant vouloir « préserver l'identité de chacune des organisations », le texte prévoyait de confier l'intégralité des suffrages obtenus par les listes communes à la seule fédération FO des cheminots en contrepartie d'une répartition favorable en temps syndical obtenu aux structures CFTC et CFE-CGC. Tout ceci ayant pour objet de respecter la loi sur la représentativité syndicale. Après plusieurs mois de réflexions juridiques et politiques, il n'a pas manqué à la sagacité du Conseil Confédéral de la CFTC pour constater que cet accord annihilait toutes possibilités futures pour l'organisation chrétienne d'obtenir la représentativité dans l'entreprise SNCF, puis dans la branche transports ferroviaire et à terme dans les transports. Si la fédération des transports CFTC militait activement (avec B.AUBIN, le responsable CFTC cheminots) pour cette alliance permettant mécaniquement de conserver des moyens matériels en échange d'un hypothétique engagement de la part de FO de confier à son tour ses voix au scrutin après 2011, la confédération a décidé de rejeter cet accord. Dans les prochains jours, le conseil confédéral de la CFTC devrait retirer tous ses mandats syndicaux au responsable cheminot B.AUBIN, principal maitre d'œuvre d'un partenariat qui a paru bien vide de fond syndical pour la confédération. Et qui est perçu comme un accélérateur vers la non-représentativité de la CFTC. Petit détail illustrant « l'éloignement » entre CFTC cheminots et confédération : lorsque vous indiquez « cheminots » dans le moteur de recherche apparait la mention de la structure des cheminots CFTC de Strasbourg, seule structure encore dynamique au niveau national. Côté FO cheminots, c'est l'heure de la consternation. Cette fédération considérait jusqu'à présent qu'elle avait trouvé, par cet accord qui lui était particulièrement favorable, le moyen pour retrouver la représentativité perdue depuis mars 2009. Elle comptait aussi sur les contacts entretenus par les confédérations (FO et CFTC) pour assurer le respect du partenariat et une compréhension mutuelle. Mais les récentes prises de positions (et cultures politiques) très différentes entre les deux organisations, notamment sur le conflit des retraites, a permis de mettre en relief « l'isolement protecteur » de Force Ouvrière, isolement cher à l'ancien secrétaire général Marc BLONDEL, positionnement qui reprend force et vigueur ces dernières semaines malgré un débat interne très vif dans l'organisation de Jean-Claude MAILLY. Avec ce nouvel épisode, la représentativité des organisations syndicales FO et/ou CFTC à la SNCF semble devenir un songe impossible à concrétiser en 2011. Ce qui aura des conséquences sur la représentativité dans la branche ferroviaire et probablement des impacts sur le syndicalisme dans les transports, notamment chez FO par une probable refonte des trois fédérations concernées par les transports (un débat latent depuis plus d'une décennie). Rémi AUFRERE Voir http://www.miroirsoc...eminots-les-... http://fo-cheminots....ectoral-fo-c...? http://www.miroirsoc...-federation-...
  3. Effet de communication très "conjoncturel pour un "partenariat" vide de sens (et de réalité) ... Les dirigeants de la fédération FO des cheminots, du syndicat national cheminot de la CFE-CGC et des "responsables nationaux de la CFTC de la branche cheminote" ont diffusé mercredi 28 octobre un communiqué commun « pour poser les fondements d'une stratégie commune dans la perspective des élections professionnelles SNCF de mars 2011 ». Selon les trois organisations syndicales, « l'ambition est de rétablir le pluralisme syndical au sein de la SNCF et d'offrir aux cheminots une alternative à la politique menée de concert par les syndicats CGT, UNSA, CFDT, SUD-RAIL. » Ces fédérations précisent « qu'elles représentent près de 14 % des cheminots aux dernières élections professionnelles » (en Mars 2009) en ajoutant qu'elles « refusent d'être écartées des négociations nationales par une loi scélérate issue de la position commune CGT – CFDT – MEDEF » et « qu'elles envisagent de bâtir un partenariat en vue de reconquérir une représentativité nationale à la SNCF ». L'affirmation d'une représentation à "14%" fait aujourd'hui largement sourire dans le monde syndical ferroviaire et chez les observateurs attentifs du milieu syndical (journalistes, universitaires...). Car depuis l'élection de mars dernier, d'importants mouvements ont secoués la CFTC Cheminots. L'éclatement de la région de Metz-nancy est devenue une réalité avec une partie importante qui part à l'UNSA, une plus modeste tenté par le maintien à la CFTC et quelques militants qui rejoignent la CFDT (elle représente 1 point du score national de la CFTC qui avait rassemblé 5,3%) . La région CFTC de Lyon a choisie (à + de 90%) de rejoindre la CFDT (elle représente 1% des 5,3% nationaux). Quand à la région de Lille, ses militants ont décidés en majorité de rejoindre la CFDT et dans une moindre mesure SUD (elle représente environ 0,6% du score national). Seul "lot de consolation" (mais pour combien de temps?), la grande région de Strasbourg qui représente environ 2 à 2,5% du score national amis dont les militants sur le terrain se posent des questions existentielles avec la disparition de la représentativité nationale et le mélange des genres détonnant avec un syndicalisme FO ferroviaire très marqué par sa direction proche de l'extrème gauche. Sans omettre la CFE-CGC, qui est en voie de virtualisation complète n'ayant réussi qu'à apporter 0,5% de son score aux éléctions de mars à l'allaince FO-CGC. Des "14%" (très virtuels), il sera difficile d'en faire un gros 10% pour obtenir la représentativité syndicale nationale. D'autant plus que le congrès FO des cheminots qui vient de s'ouvrir aujourd'hui 4 novembre va connaitre la présence de candidats opposés à la liste bloquée conduite par le secrétaire général Eric FALEMPIN dont la proximité avec un groupuscule d'extrème gauche est notoire. Comme précisé dans plusieurs articles de presse, la SNCF connait, depuis la promulgation de la loi dite "de modernisation sociale" (représentativité syndicale) d'importants mouvements au niveau des directions syndicales. Le Congrès de la Fédération CFTC des cheminots était prévu de longue date début octobre et a été annulé (pour report envisagé début 2010) par la confédération et la fédération CFTC des transports. La raison officielle invoquée est « statutaire ». Le motif officieux est que connaissant les risques de dislocation lors du congrès initialement programmé, la principale région syndicale cheminote (Strasbourg) a décidé de faire la rétention de la ventilation des cotisations pour placer en difficulté les dirigeants nationaux cheminots et avoir un prétexte pour annuler le congrès. C'est donc bien suite aux nombreux remous dans l'organisation chrétienne qui connait une très forte hémorragie d'adhérents et de dirigeants que cette décision a été prise. On notera, par exemple, la démission collective de son équipe dirigeante au début du mois d'octobre et le départ d'adhérents de la région de Lyon et de Lille (qui rejoignent la CFDT et dans une moindre mesure SUD Rail). Quand à la fédération FO des cheminots, elle a besoin de mobiliser ses troupes qui s'interrogent après l'échec des élections professionnelles SNCF de mars dernier (avec seulement 7,98% en alliance avec la CGC) et juste avant son congrès qui aura lieu du 4 au 6 novembre prochain à Sanary (Var). Cette annonce semble être réalisée dans un but très conjoncturel, et sans matérialisation possible. D'abord parce que le "partenariat" annoncé ne peut avoir de contenu réel que si l'une ou l'autre des deux organisations, FO ou CFTC (la CGC étant devenue virtuelle à la SNCF vu son nombre d'adhérents réduit) décide d'accorder l'intégralité des voix qu'elle recueillera lors des prochaines élections professionnelles (en 2011 ou 2012) à l'autre organisation. Cela est une obligation pour respecter la loi sur la représentativité syndicale dans les entreprises. Et ce choix sera forcément douloureux pour les adhérents de l'organisation qui donnera ses suffrages, faisant l'enterrement de sa propre représentativité. Donc, ce sera un "partenariat" forcément déséquilibré pour l'une ou l'autre.FO considérant que sa branche transports (et sa confédération) a une plus grande espérance de vie que la CFTC, le choix de l'un (contre l'autre) sera vite fait. La vérité doit donc passée et quels que soient les conciliabules d'appareils, les cheminots et plus largement les salariés sont en droit de connaitre comment s'opère l'application de la loi dite de "modernisation sociale" (notamment la question de la représentativité syndicale), texte très discutable par ailleurs. Et que les deux meilleures questions qui vaillent d'être posées sont bien celles-ci : - qui de FO ou de la CFTC va confier ses suffrages à l'autre organisation pour atteindre les 10% qui semblent aléatoires avec les départs actuels (et potentiels suite à ces difficultés qui apparaissent insurmontables) ? - quel sera demain le lien politique et philosophique syndical fort entre l'organisation chrétienne réformiste et le syndicat cheminot FO dirigé aujourd'hui par des militants engagés à l'extrême gauche ? Affaire à suivre …R.A.
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