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Le Web des Cheminots

likorn

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Messages publiés par likorn

  1. Non mais c'est franchement inquiétant ces intrusions de plus en plus importante de l'Etat - au travers de la loi - dans la vie privée. Tu ne peux plus fumer, tu ne peux plus faire du feu dans ta cheminée, tu ne peux plus t'éclairer avec de bonne vieilles bougies à incandesence (qui ne contiennent pas de mercure, elles!), tu dois avoir une bagnole récente voir électrique au mépris de la trop mal nommée énergie grise et on te demande de plus en plus de te surveiller, de penser à ce que tu coûterai aux autres si tu ne faisais pas çi ou pas ça.

    Tiens même manger un fromage au lait cru n'est plus possible ici.

    Dans une société autant individualiste que la notre, c'est vraiment paradoxal d'en arriver là, et c'est assez effrayant.

    • J'adore 2
  2. Toujours eu ce genre de guerre.

    Chez nous il y a Cossonay, gare sise DANS le village de Penthalaz. Pour aller à Cossonay il faut soit faire dix minutes de funiculaire, soit marcher quarante minutes.

    Bien sur, à l'époque le village de Penthalaz ne pesait rien - bien plus éloigné de la gare qu'aujourd'hui avec ses deux cents habitants - par rapport à la ville de Cossonay, bourg historique de plus de six milles âmes situé à quelques kilomètre au sommet de la vallée. Mais désormais, Penthalaz a grandi et englobé la gare qui, bien que sur son territoire, n'a jamais porté son nom alors que Cossonay est toujours bien éloigné sur son promontoire.

    Il est même possible de remplacer, pour envoyer une lettre, Penthalaz par Cossonay-gare, suprême outrage!

    Actuellement, il est prévu de renommer la gare mais chacun souhaite que son nom soit en premier. Cossonay-Penthalaz ou Penthalaz-Cossonay? Le recours est pendant au tribunal fédéral...

    • J'adore 3
  3. À mon avis c'est mal traduit. Je comprends cela comme "l'ouverture de la ligne ne répondait qu'à des buts commerciaux, pas à une augmentation de la sécurité".

    Si je compare à ce que fait CFF Infra, l'ouverture ou la modification d'un enclenchement ou d'une ligne répond toujours, sur le papier, aux deux objectifs. On augmente le débit et/ou la vitesse tout en améliorant la sécurité.

    • J'adore 1
  4. Non mais tu comprend cher rail casse,

    Pour certains, il n'a fait que son boulot, se prendre un rocher dans la gueule c'est normal, voir des blessés et des morts c'est normal. Et le choc psychologique, c'est normal aussi, iĺ n'avait qu'à être moins émotif ce con....

    Pfffffff..... Ça me dégoûte....

    J'ai pas dit que c'était normal de se prendre un caillou sur la tronche. J'ai indiqué que bien se conduire est admirable, et que ça l'est suffisement pour ne pas attribuer une valeur vénale à ce qu'il a fait. Franchement, aller secourir des gens puis entendre dire "et ma prime alors?"; cela sous-entendrait que la suite aurait été "Si j'avais su, je n'aurais pas bougé!".

    Ce serait tout de suite vachement moins admirable...

    Personellement, je suis encore naïf et trouve toujours que la solidarité, la conscience des autres et l'humanisme sont des valeurs bien supérieures à celle de l'argent. Dans ce sens,ce qu'il a fait est normal, oui.

    Tout ceci ne préjuge en revanche pas d'une éventuelle indémnisation pour atteinte physique ou psychologique, car cela n'a rien à voir et vise à compenser un tort subit. Mais cela n'est pas une récompense.

    • J'adore 4
  5. Etant responsable de son train, je pense qu'il a du prendre beaucoup sur lui malgré sa blessure et le choc émotionnel pour déclencher les secours et s'occuper de ses passagers!!!! rien que pour cela il est méritant!!! ( parce que mort sa famille aurait certainement reçu une indemnité!!!!! )

    Je ne suis pas complétement d'accord. Il a fait son métier avant tout. Il mérite tous les éloges du monde pour l'avoir bien fait au vu des circonstances d'ailleurs; mais parler "pognon" me semble hors de propos et même légerement déplacé.

    Bon je ne connais pas tous les articles du réferentiel mais dans les PCT l'assistance aux victimes fait partie des tâches du mécano, comme à un capitaine de bateau ou à un commandant de bord; et au delà l'assistance aux personnes en danger est en soi une obligation légale et morale.

    Bref, ce qu'il a fait est admirable, ne salissons pas un acte désintéressé avec de l'argent.

    • J'adore 2
  6. Mais oui, bien sûr... sauf que là-bas (en Suisse et ailleurs) l'étranger, c'est aussi cette grande gueule de franchouillard raciste et prétentieux!

    Va falloir s'habituer à ce que tous les français vivant ou voyageant en dehors de nos frontières récoltent ce que sèment les apprentis sorciers de toutes sorte qui vocifèrent leur haine à longueur de temps (largement relayés par la sphère intello-médiatique)...

    J'ai même entendu des "sommités" se poser la question de savoir s'il fallait boycotter la Suisse! C'est vous dire le niveau se stupidité générale...

    C'est clair que cela ne fait pas vraiment avancer le débat. C'est tout à fait ce qui énerve l’helvète de base, lequel répondrait volontiers "bah okay, et on met tous les français au chômage dès le lendemain!", ce qui n'est pas plus intelligent.

    Par ailleurs une présentation économique de la suisse a été faite et on est loin des poncifs habituels.....surtout ceux qui consisterait à penser que le milieu bancaire assure l’essentiel du PIB Suisse....

    Reste à voir comment le gvt suisse va mettre en musique cette votation.....et les risques d’effet guillotine conditionnés par la remise en question de certains traités bilatéraux entre Conf helvétique et UE.

    à mon sens et si j'ai bien compris il y a 3 ans pour mettre en œuvre tout cela et on peut penser qu'au nom de l'intérêt économique et social, la suisse ne traduise que mollement cette votation.....

    Aprés c'est comme chez nous c 'est politique et tout dépendra des futurs résultats de cette formation politique qui est à l'origine de cette votation.....

    pour les populistes nationalistes français la Suisse pourrait bien devenir le modèle à suivre...soft mais déterminant...!

    Ehh non. Avant d'être un pays de banque, c'est un pays de service, de négoce, et industriel (22% de la population travaillant dans le secteur secondaire).

    Il va le faire comme il se doit le gouvernement. Il va appliquer l'article constitutionnel qui parle de quota et de préférence nationale. L'UDC est au gouvernement, et c'est le premier partis du pays, elle va hurler au loup comme très souvent mais l'initiative sera appliquée. La grande question, c'est le mode de détermination des quotas. Je ne parierai d'ailleurs pas sur un second repli consécutif de l'UDC aux élections, réussir une initiative apporte en général des voix supplémentaires.

    On verra dans trois ans, mais si c'est trop "mollement" appliqué, tu peux parier sur le lancement d'une seconde initiative.

    Le modèle à suivre, c'est surtout de répondre aux interrogation de sa population plutôt que de dire que tout va bien alors que le ressenti des gens ne correspond pas à cette réalité. Parce qu'ils ont beau avoir un ressenti en partie biaisé, ils sont le peuple, et c'est eux qui décident.

    • J'adore 3
  7. Il y a toujours un décalage entre le peuple et ses représentants.

    Il serait néanmoins très réducteur de limiter ce résultat à une seule cause. Selon moi, c'est un résultat "à la suisse", avec un peu de tout.

    Premièrement, les régions les moins concernées par le problème de l'immigration - c'est à dire avec le moins d'étrangers résidant sur leur territoire - sont celles qui en général ont le plus adhéré à l'initiative. A contrario, celles qui sont le plus concernés par l'immigration ou la pression de la main d'oeuvre transfrontalière ont rejeté le texte. Mais là encore il y a une exception, le Tessin, certe italophone mais néanmoins latin qui a massivement soutenu le texte et qui montre ainsi ce que certains voulaient ignorer: les gros, très gros problèmes de sous-enchère posés par la main-d'oeuvre italienne.

    Deuxièmement, la Suisse est très régulièrement mise sur la touche depuis 2008, pour son secret bancaire, ses forfaits fiscaux, son fonctionnement politique ou encore ses aéroports. À force de se faire accuser, de se faire avertir, d'être considérer en ennemi, on fini par se dire qu'on ne s'allie pas avec ceux qui vous crachent à la figure. Et j'admet partager d'ailleurs cet argument avec ceux qu soutenaient l'iniative, traiter la Suisse comme cela est le cas depuis 2008 n'apporte rien de bon.

    Troisièmement, il y a la manière de voir "les étrangers", si les romands considèrent de manière générale les français comme de lointains cousins ("les frouzes"), ils regardent néanmoins les chaines télé française, écoutent des radios françaises, lisent des sites et des journaux français. Les alémaniques beaucoup moins, et ceux-là ont plus tendance à considérer les allemands comme des envahisseurs venant leur expliquer comment il faudrait vivre.

    En Romandie, en général, les frontaliers occupent des postes à faibles responsabilités (en général, je ne parle pas de la recherche par exemple), en suisse-allemande c'est plutôt l'inverse et cela peut agacer d'avoir un chef de service apportant sa manière de faire "étrangère" sans s'adapter.

    Enfin, il y a un problème de fond. Personne n'a réellement su dire que depuis l'introduction de la libre circulation les performances de l'économies suisse se sont bien améliorées en comparaison d'avec l'UE. Dans les années 1990, c'était la Suisse qui était à la traîne en terme de croissance, depuis 2005, c'est l'inverse.

    Personne, surtout pas la droite, n'a voulu reconnaître que la pression sur les travailleurs s'était pourtant durcie en raison de la disponibilité d'une main d'oeuvre relativement bien formée et moins chère à proximité. Ainsi le parlement a systématiquement refusé de durcir les mesures d'accompagnements telle que la responsabilité en cascade dans les sous-traitance (en gros, celui qui sous-traite serait responsable que le sous-traitant respecte les normes locales en terme de loi du travail et de salaire) ou en promouvant les CCT de force obligatoire.

    Personne n'a souhaité faire remarquer que les très gros investissements en infrastructure sont induits par l'arrivée chaque année de 80'000 personnes en Suisse, soit presque la taille des plus grandes villes du pays.

    Enfin, personne n'a voulu reconnaître que le nouveau code pénal qui transforme les courtes peines de prison en amende est une idiotie dépassée, qui n'a pas vidé les prisons et a permis à une petite délinquance de se sentir libre de faire ce qu'elle voulait, surtout lorsqu'elle provenait de l'étranger et n'avait donc pas à craindre grand chose d'une mesure pécuniaire. Cela n'est pas directement lié à la problématique de la libre-circulation, mais la période et les conséquences coïncident.

    Au final, je crois qu'il y a un mélange de tout ça, une crainte de la perte d'identité, une crainte de l'avenir, une crainte de ne pas être compris et de perdre le contrôle de sa vie.

    Ce vote est une mauvaise réponse, mais il pointe de vrais problèmes. De ce point de vue là, on peut d'ailleurs dire qu'il s'agit d'un vote protestataire.

    @

    Tetedenoeud

    Il ne s'agit pas ici de fermer la frontière, mais d'empêcher l'immigration "libre". Ce n'est pas tout à fait pareil. Cette initiative est très loin de celle d'un Scharzenbach qui, dans les années soixantes, proposait de limiter le pourcentage d'étranger résidant dans le pays. Là il s'agit de pratiquer une préférence nationale puis d'établir des quotas. Ce n'est pas identique.

    • J'adore 3
  8. Dernières votations - 9 février 2014

    1) Financement des infrastructures ferroviaires.

    Le fond de financement des infrastructures ferroviaires FAIF, d'une durée illimitée, nécessite une modification de la Constitution. Dès lors le peuple est amené obligatoirement à donner son accord à un tel fond, lequel permet de dégager 6,4 milliards de francs pour le rail d'ici à 2025. Le financement est composé des revenus de la redevance poids-lourd, de la part de la TVA jusqu'ici allouée au Fond des Transports Publics FTP, de financement ordinaire de la Confédération, d'une nouvelle contribution cantonale, d'un plafonnement des déductions pour les transports sur l'impôt fédéral direct et d'un pour mille de TVA supplémentaire.

    Combattue par les milieux routiers et une partie de la droite en raison du fait que le fond serait trop ambitieux.

    Accepté par 62% des votants et tous les cantons sauf Schwyz.

    2) Initiative pour que l'avortement reste une affaire privée

    Lancée par des milieux traditionnels et proches des milieux anti-IVG, l'initiative demandait à ce que les IVG ne soient plus remboursée par l'assurance-maladie de base.

    Les milieux féministes et de la médecine ainsi que la très grande majorité des partis politiques étaient contre.

    Refusée par 69,8% des votants et tous les cantons sauf Appenzell Rhodes-Intérieur.

    3) Initiative contre l'immigration de masse - réintroduction des contingents pour les étrangers

    Lancée par le droite traditionnelle (l'UDC, qui n'a rien à voir avec le FN contrairement à ce qu'en dit la presse française, l'UDC ressemblant plus à l'UMP tendance nationaliste), cette initiative demande indirectement l’abrogation de la libre circulation des personnes avec l'UE et le ré-introduction de contingents (quotas) pour les personnes étrangères désirant travailler ou s'installer en Suisse.

    Combattues par les syndicats et la gauche, pour lesquels ils faut plus protéger les travailleurs quelque soit leurs origines plutôt que de leur interdire de venir; combattue également par les milieux économiques au nom de la réussite actuelle économique du pays, enfin combattue par le parlement et le Conseil Fédéral pour toutes ces raisons et pour les problèmes diplomatiques avec l'UE que cela créerait.

    Acceptée par 50,3% des votants, acceptée par les Cantons de Bern, Soleure, Lucerne, Bâle-Campagne, Argovie, Obwald, Nidwald, Uri, Schwytz, Glaris, les Grisons, le Tessin, St-Gall, les deux Appenzell, la Thurgovie et Schaffhouse

    • J'adore 1
  9. Euh ouais bon on parle de l’Espagne là, et il n'y a pas de quinquennat là-bas.

    En dehors de cette mesure totalement idiote:
    -je suis en accord total avec l'interdiction du natel en dehors des urgences, Pour vous cela peut paraître logique, mais chez nous le natel sonne quotidiennement durant le service pour des appels professionnels tels qu'information sur des modifications de service avec parfois une codécision de notre part (entendez par là que l'on entre dans un cas d'exception et qu'il faille notre accord, lequel nous engage juridiquement en cas de soucis). Il sonne aussi parce que l'agent-circulation veut nous dire que le signal restera fermé trois minutes pour un croisement, et ce avant d'être arrêté bien sur.

    Mais il est interdit de répondre lors d'une situation "délicate"... J'ai même déjà eu un chef qui m'a appelé lors d'une arrivée sur signal fermé "pour voir si je répondais", ce qui aurait été une faute professionnelle. Il m'a ensuite envoyé un sms pour me féliciter de ne pas avoir répondu....

    -on parle quand même de renforcement de la signalisation, ce qui est plus qu'une bonne chose.

    • J'adore 2
  10. Hello!

    Ce qui me frappe surtout que ce soit sur les réseaux SNCF et la RATP c'est le peu de moyens consacré à la surveillance par des humains.

    Cela commencerait dejà par des personnes qui surveillent les entrées et sorties. Je n'ai pas les stats mais je suppose que les délits ne sont pas majoritairement faits par les voyageurs en règle.

    L'absence de personnel au contact réel des voyageurs sur les quais, dans les couloirs, dans les trains est frappant par rapport aux autres pays tels que les US, le Japon, la Grande Bretagne. Pourquoi les guichets sont ils si eloignés des quais (cf la nouvelle gare Massy Palaiseau RATP)? Je suis même presque étonné qu'il n'y ait pas + de problèmes pour un truc qui est presque entierement basé sur l'auto discipline.

    Rien que sous l'oeil financier, qunad on voit les couts des dégradations sur le matériel et les impacts sur la regularité du trafic, ca pourrait quand même justifier de mettre davantage de surveillance pour eviter les problèmes avant qu'ils ne surviennent.

    Ça, c'est bien un truc étonnant d'ailleurs dans un univers qui se voudrait autant productif. Si tu prends le métro à Londres, que tu empruntes un train à New-York, ou que tu choppes le tram de Melbourne, il y a encore du personnel un peu partout. Mal payé, certes, du moins pas très bien. Mais au moins payé. Et au moins présent.

    De ce point de vue, c'est largement moins déshumanisé que beaucoup de stations du RER parisien (selon ce que j'ai pu en voir).

    Mais dans les pays anglo-saxons, on embauche en sachant qu'on peut virer facilement si nécessaire. J'imagine que cela rentre en ligne de compte lorsque l'on choisi de garder ou recréer un emploi à priori "improductif".

    En tous cas, c'est aussi un élément dont parlait un de mes profs d'économie générale, lequel qui nous disait "une entreprise qui veut embaucher doit le faire, quitte à licencier en cas d'erreur".

    Pour prendre un exemple que je connais bien (vu que je m'occupe de ça dans le syndicat), le délai de congé en période d'essai est de sept jours. Il est d'un mois la première année de service, de deux mois de la seconde à le neuvième, et de trois par la suite. Il n'y aucune obligation de trouver un motif pour se séparer d'une personne, sauf en cas de licenciement immédiat.

    Mais, généralement, le fait de pouvoir rapidement se séparer de collaborateurs à plutôt tendance à promouvoir l'embauche. Je dis bien généralement, car j'ai quand même plusieurs dizaine de contre-exemple.

    Mais au moins, il y a du travail. Et en dehors de toute comptabilité, une personne qui travaille et ne dépend plus de l'aide-sociale, c'est une belle victoire.

    • J'adore 2
  11. Néanmoins, le vote sanction existe, il ne faut pas non plus se complaire dans une vision idyllique des choses. Mais en général, cela n'arrive pas. Le vote sanction arrive justement lorsque durant une longue période aucune consultation n'a lieu pour un sujet donné: selon moi le récent refus de l'augmentation du prix de la vignette en est d'ailleurs un assez bon exemple; pendant plus d'une décennie, le pays a voté plusieurs fois pour les transports publics et le domaine ferroviaire mais n'a pas pu se prononcer à propos de la politique routière. Dès lors, cela c'est ressenti dans cette votation; ceux qui n'avaient pas voté au sujet des transports publics l'ont cette fois fait lorsqu'il s'est agit de leur voiture.

    Et ne vous en faites pas, ici aussi on nous dirige vers "la solution unique". Seulement, avant d'entrer à l’abattoir, on aura pu braire.

    • J'adore 4
  12. Je ne suis pas d'accord.

    En 1902, alors que soi-disant les gens auraient été mieux renseigné, on interdisait l'absinthe pour des raisons largement discutables. En France, on avait l'affaire Dreyfus avec plein de gens très renseignés et éduqués.

    Aujourd'hui, on aurait les mêmes possibilités, suffit de voir Dieudonné. Mais en même temps ce n'est pas parce que les nazis prirent légalement le pouvoir, au travers d'élection, qu'il faut interdire au peuple d'élir ses représentants.

    De même, en dehors de la connaissance du fonctionnement des institutions politiques, je ne vois pas en quoi il faudrait éduquer politiquement les gens: on en revient à une sorte de suffrage censitaire sinon, mais basé sur la formation.

    Notons que la plupart du temps les gens votent lorsqu'ils se sentent concernés ou lorsqu'ils comprennent le sujet. Ainsi la participation aux votations oscille-elle entre 30 et 50% malgré le vote par correspondance. Cela fait déjà un sacré tri.

    De plus, le fait de voter régulièrement limite énormement le vote sanction ou de protestation.

    Enfin, même sans média valable, on voit souvent sur Facebook ou Twiter des débuts de débats, des prises de positions ou des argumentaires. Et souvent peut on lire à la fin des commentaires "on en discutera autour d'une bière". Au final, ceux qui marquent oui ou non se renseignent, en majorité du moins, et pas uniquement dans le seul journal francophone de Suisse.

    • J'adore 2
  13. Il y a un truc donc je me souviens, et qui peut se retrouver dans les cours d'un Pierre Rosanvallon, c'est que la Démocratie éclairée n'existe pas. On peut soit imposer sa vision du monde, soit laisser s'exprimer la populace au risque de sombrer dans la dictature de la majorité ou de la médiocrité; entre deux, il n'existe que des compromis qui, au fil du temps, monteront leurs limites.

    Donc, oui, laisser les gens s'exprimer comporte un risque. Mais leur ôter la parole comporte également des difficultés, et si le peuple peut se tromper, au moins a-t'il pu s'exprimer.

    Bref, je ne crois pas que le fait de laisser s'exprimer au travers d'un vote les citoyens soit rétrograde ou réactionnaire, Si l'on regarde, on constate par exemple que le droit de demander le divorce date des années 1920 ou bien même que la peine de mort n' a jamais existé dans le code pénal helvète (de temps de paix, la haute trahison en temps de guerre ayant été passible de la peine de mort jusqu'en 2001) ou encore que le droit de vote pour les étranger date des années 1980 dans certains cantons,

    Au final, ce mode de fonctionnement permet de mesurer l'évolution des mentalités, évolution très lente certes mais au moins, lorsque quelque chose est choisi, cela ne prête-il pas à discussion.

    EDIT

    Et il y a un truc que je trouve très amusant, toujours, c'est cette propension à se considérer comme démocrate, ami de la liberté, tout en refusant que d'autres idées ne puisse être exprimée. J'ai ainsi voté contre l'initiative interdisant les minarets, et j'ai perdu: il s'agit d'un choix, choix que je conteste mais qui est légitime. On en reparlera dans vingt ans, de le même manière que dans les années 1960 les cantons protestants ont autorisés les cloches catholiques de sonner.

    • J'adore 4
  14. Il y a donc des Jurassiens bernois et des Jurassiens ''tout court'' ? Canal historique et canal habituel, comme en Corse ?

    :Smiley_39:

    Huhuhu.

    Non, zone restée attachée au Canton de Bern et zone devenue indépendante au sein du nouveau Canton du Jura.

    À l'origine le Jura (catholique et francophone) dépendait du prince-éveque de Bâle. À la suite de l'invasion de la Suisse par Napoléon et de la défaite de celui-ci, Bern (germanophone et protestant) s'est vu retiré le Canton de Vaud (ancienne conquête datant de la guerre contre Charle-le-Téméraire) par les vainqueurs coalisés et reçu, en compensation, le Jura.

    Dans les années 1900-1920 s'est alors développé un mouvement autonomiste au sein du Jura, qui a aboutit dans les années 1970 à l'organisation d'une votation portant sur la création ou non d'un nouveau Canton indépendant. Le Jura s'est alors séparé entre ceux qui voulaient et sont devenus indépendant (les districts "du haut") et ceux qui sont restés bernois (ceux "du bas").

    Le processus d'indépendance et les luttes qui l'ont accompagnée ont vu quelques épisodes violents, y compris une tentative d'attentat à la bombe.

    Dès lors, trente ans plus tard, la question a été reposée aux populations concernées dans une atmosphère plus sereine.

    Il y a quatre mois les districts toujours bernois ont refusé, une seconde fois et à l'exception de la ville de Moutier, de se séparer de Berne.

    Moutier devrait sans doute quitter Berne dans deux ou trois ans, le reste rester Bernois et continuer de conférer au Canton son statut bilingue.

    Pour connaitre des gens du cru, le principal souhait des Jurassiens c'est surtout de gérer eux-même leurs affaires. La France les a un moment attiré, pour une petite fraction d'entre eux, par répulsion de Berne (capitale du Canton et Ville fédérale).

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