Ishihara réélu gouverneur de Tokyo à 78 ans
TOKYO - Le gouverneur de Tokyo, Shintaro Ishihara, 78 ans, a été réélu dimanche pour un 4e mandat à la tête de la capitale, ont annoncé les médias japonais en se fondant sur des sondages effectués à la sortie des urnes.
Trublion de la vie politique japonaise, célèbre pour son franc-parler, M. Ishihara se présentait une nouvelle fois sans étiquette, mais était soutenu par le Parti Libéral-Démocrate (PLD, conservateur) et le Nouveau Komeito (centre-droit).
Ses principaux rivaux étaient l'ancien comédien et gouverneur sortant de la préfecture de Miyazaki (sud-ouest), Hideo Higashikokubaru, arrivé en deuxième position, et le fondateur de la chaîne de restaurants japonais Watami, Miki Watanabe, troisième, tous les deux sans étiquette.
Populiste classé à la droite de l'échiquier politique, M. Ishihara gouverne une des plus importantes métropoles du monde sans interruption depuis 1999.
Cet ancien romancier à succès, qui avait l'envergure d'un Premier ministre, n'a jamais caché son amour pour sa patrie, ce qui lui a valu jusqu'ici de jouir d'une solide cote de popularité auprès des Tokyoïtes.
La ville de Tokyo compte 13 millions d'habitants et son économie pèse autant que celles du Canada ou de l'Espagne.
Les électeurs nippons étaient appelés dimanche à élire également onze autres gouverneurs, les maires de quatre grandes villes et les assemblées de 41 préfectures et de 15 communes importantes.
La campagne électorale a toutefois été totalement éclipsée par les suites du terrible séisme et du tsunami du 11 mars et par l'accident nucléaire de Fukushima.
Il y a encore un mois, ces élections étaient considérées comme un test de la popularité du Premier ministre de centre-gauche Naoto Kan, au pouvoir depuis dix mois, mais en chute libre dans les sondages et contesté au sein même de sa formation, le Parti Démocrate du Japon (PDJ).
Mais face à cette catastrophe, la plus meurtrière depuis la Deuxième guerre mondiale au Japon, les candidats et les partis ont mené une campagne discrète, en évitant la confrontation et en limitant les prises de parole dans les rues.
M. Ishihara avait choisi d'axer son discours sur les économies d'énergie, nécessaires dans la région de Tokyo du fait de la mise hors service des réacteurs de Fukushima qui alimentaient en partie la capitale.
Les Tokyoïtes ont probablement jugé que cet homme d'expérience était le mieux placé pour faire face à ces défis.
"Les électeurs ont sans doute pensé que Tokyo devait être en première ligne pour répondre à ce type de menace", a déclaré le secrétaire général du PLD, Nobuteru Ishihara, fils du gouverneur.
(©AFP / 10 avril 2011 13h55)