Aller au contenu
Le Web des Cheminots

Bandaa Bono

Membre
  • Compteur de contenus

    886
  • Inscription

  • Dernière visite

Messages publiés par Bandaa Bono

  1. Je ne crois pas que le "déroulé moyen" dispense des conditions pour passer aux qualifs supérieures quand elles sont soumises à "barrage" (ce qui est le cas pour passer de D à E au hasard...). En revanche, une qualif E qui partirait en ALS a quand même beaucoup de chances de dérouler tranquillement "moyennement" jusqu'à.... loin (et quand je dis loin je pense G ou H - j'ai des exemples).

    Morale : investissez vous sur le tard (rhooo j'ai honte mais je ne pense pas avoir tout faux en "déroulés").

    Tu as raison on ne peut pas dérouler "moyennement" sans passer les examens correspondant à l'accès aux qualifs concernées.

    Mais comme tu le dis à partir de E tout est permis, il y a même une OS la CGC qui avait mis en place une gestion fine des postes de responsabilité en ASL par rotation pour permettre à tous ses militants de monter en grade à chaque fois qu'ils pouvaient le prétendre au titre du déroulement moyen.

    Mais c'est à un degré moindre aussi très bien géré par l'UNSA, tu sais l'ex Fédération Maitrise et Cadre cartonrouge

  2. A la lecture de l'article il me semble que c'est une chose totalement différente de ce qui se pratique à la SNCF.

    Chez nous la protection statutaire s'effectue principalement sur le déroulement de carrière. Un délégué ayant eu au minimum plus de 66% de temps d'absence au titre de ses missions sur les 4 dernières années peut prétendre au déroulement moyen en position et niveau. Pour la qualif les contraintes sont un peu plus fortes, mais je ne pourrait pas vous les préciser car comme Dom je n'ai jamais pratiqué. Disons que le déroulement moyen correspond surtout au déroulement de carrière des professionnels du syndicalisme les ASL ( agents en service libre). Par contre la problématique du retour au boulot quand on stoppe son activité syndicale est fort mal gérée à la SNCF. Il n'y a pas de VAE ( valorisation des acquis de l'expérience ) et on retourne sur l'emploi que l'on tenait auparavant.

    Les accords qui viennent d'être signés dans cette mairie et avant chez AXA semblent plutôt être des accords de VAE dans un cadre GPEC :

    • une "charte sur la reconnaissance du parcours syndical dans le développement de la carrière et l'évolution professionnelle".
    • "Reconnaitre la valeur de l'expérience acquise dans le travail syndical est une démarche juste et utile, m'a expliqué ce samedi Christian Dupuy, le maire de la ville."

    C'est d'ailleurs préciser ensuite :

    • "Concrètement, tout nouvel élu ou représentant du personnel (mandat de 6 ans ou décharge de travail d'au moins 50%) aura dès sa prise de mandat un entretien avec le service RH et son supérieur hiérarchique pour définir et harmoniser "l'articulation entre activité professionnelle et syndicale". Plusieurs entretiens et bilans sont ensuite prévus en cours d'exercice et un "bilan individualisé des compétences acquises au cours du parcours syndical" est établi à la fin du mandat. Ensuite, l'élu pourra bénéficier d'un bilan de compétences ou de conseils en orientation professionnelle."

    A mon avis le danger est là, dans l'entretien individuel avec le RH et le supérieur hiérarchique. Si l'accord ne cadre pas toute les possibilité d'évolutions et les droits du délégué la hiérarchie sera tenté de tester les délégués pour voir comment les rendre inoffensifs en les achetant par un plan de carrière taillé sur mesure. Mais bon cela existe déjà la subordination de délégués, disons que cela ouvre une voie légale à la pratique.

    En soit des accords de ce type ne sont pas mauvais, c'est l'application qui en sera faite qui risque d'être mauvaise. Cela pose l'éternel problème du contrôle par la base des délégués et non pas la cooptation par la structure qui permet toutes sortes de dérives.

    Plus généralement cela pose aussi la question du type de syndicalisme que l'on défend, car ce type d'accord s'inscrit totalement dans un syndicalisme responsable et gestionnaire des salariés dans le contexte économique et politique existant.

    A contrario, ceux qui se revendiquent d'un syndicalisme de transformation sociale, qui veulent la socialisation des moyens de production, la mise en place de l'autogestion pour la disparition à terme du salariat et des classes sociales, ne doivent pas s'inscrire et se reconnaitre dans ce genre d'accord de type réformiste et d'accompagnement.

    Ce qui peut sembler normal pour la CFDT et FO semble plus particulier pour la CGT.

  3. Des nouvelles fraiches :

    Des équipes syndicales et des responsables syndicaux CFTC rejoignent SUD-Rail.

    La fédération CFTC des cheminots est quasiment en phase d'autodissolution. C'est une des conséquences de loi d'août 2008 issue de la position commune CGT/CFDT/Patronat d'avril 2008.

    SUD-Rail et l'Union syndicale Solidaires ont toujours affirmé que ce n'était par une loi qu'on pouvait régler les questions d'unité syndicale, et que l'existence de syndicats différents correspond à l'existence de courants syndicaux différents, et respectables.

    L'avenir du mouvement syndical ne peut se limiter à la situation personnelle de permanent-e-s syndicaux. Victimes de la position commune CGT/CFDT/Patronat, des responsables CFTC ont fait le choix de rejoindre la CFDT, comme l'avaient fait les responsables nationaux de la FGAAC.

    Ce n'est pas le choix de plusieurs équipes syndicales locales, régionales et de responsables nationaux.

    Ainsi, les militant-e-s des syndicats CFTC de Lille et de Valenciennes rejoignent SUD-Rail.

    Autour de Francis Wlodarczak trésorier de la fédération, Marc Lambert secrétaire régional de la région Nord Pas de Calais, Bruno Grard secrétaire du syndicat de Lille, ces militant-e-s CFTC ont décidé de continuer leur syndicalisme de terrain en renforçant SUD-Rail.

    C'est un choix partagé ou en discussion dans des collectifs CFTC d'autres régions, c'est celui d'autres responsables nationaux, tel Ludovic Chagnaud animateur national CFTC pour la Surveillance Générale.

  4. Gros problème en prévision , car le RH0910 qui arrive a échéance , il devra être renégocié et validé par les OS majoritaire (CGT et SUD afin d'avoir les 50% pour pouvoir obtenir un accord depuis la représentativité ) sachant qu'elles ne l'avaient pas signé !

    Je confirme c'est bien le RH910 et oui il va arriver à échéance et un nouvel accord devra être négocié.

    il suffira qu'une ou des OS représentant 30% du personnel le signe pour qu'il soit valide ( les 50% c'est pour le dénoncer)

    Mais nous n'en sommes pas là puisque les négo n'ont pas encore commencées. Seule la CGT peut valider seule un accord.

  5. je ne partage pas ton analyse , loin de là. les sections fgaac ne sont pas mortes loin de là, n'en déplaise aux anti ADC.

    Pour preuve il suffit de voir le travail de terrain fait par les militants de ces structures.

    Je ne pense pas que DOM à voulu dire que vous n'existiez pas et que vous ne faites plus rien, il voulait juste préciser que vos implantation et votre ancienne structure ne couvraient pas tout le territoire national.

    Bien sur que les militant qui ont choisi d'intégrer la CFDT continuent de travailler, sinon je ne voit pas l'intérêt de cette intégration. les sections FGAAC ne sont pas mortes en tant que sections elle simplement maintenant des sections CFDT controleursncf

  6. Je rejoins ton analyse dans ses grandes lignes mais j'ai plus le sentiment que c'est lié à la structures donc aux moyens plus qu'aux orientations et positions revendicatives ?

    Tout à fait, la recomposition forcée va s'effectuer dans un premier temps sur "comment garder ou trouver des moyens pour continuer à pouvoir agir dans le sens ou on l'entend". Càmme la seule solution sera l'intégration dans une OS représentative, on le fera en inventant toutes les justifications possibles et imaginables pour sauver la face et ne pas paraitre juste intéressé par les moyens. L'intégration idéologique prendra plus de temps, l'exemple frappant en est la FGAAC ultra catégorielle qui intègre la très interpro CFDT. Pas de vagues de part de la CFDT malgré de discours très catégoriel de la FGAAC, pas la peine de faire des histoires, le temps fera son œuvre et homogénéisation viendra sur la position CFDT.

    Le problème c'est que pour l'instant, nous en restons à des opérations d'appareil (dirigeants nationaux ou militants de structures régionales - au sens de régions sncf...- (fo, cftc, cgc, unsa, fgaac, cfdt qui ont peu de véritables structures locales chez les cheminots)

    Seules la CGT et à priori sud disposent de véritables syndicats ou sections syndicales locales (au sens localités, villes ou sites ferroviaires importants )

    Là tu généralise un peu trop, l'UNSA est implanté dans toutes les régions et dans tous les établissement, mais pas dans tout les collèges, un peu comme la CFDT qui si elle a une implantation plus forte à l'exécution que l'UNSA est moins forte chez les cadres. Le cas FGAAC est à part puisque maintenant c'est la section ADC de la CFDT comme l'UNAC pour FO ou le SAR pour l'UNSA, l'implantation de ces sections ADC est bien évidement différentes selon les régions, de très fortes à inexistantes. Il ne doit y avoir que la CGT pour avoir une présence dans tout les sites des ET.

    Pour les autres petites OS tu as raison, elle n'ont pas de structures locales suffisamment développés ou actives pour compter, ce qui fait que les dirigeants sont les plus préoccupé par la survie de leur appareil et du pouvoir qui produit.

    Mais l'inquiétude et l'envie d'assurer l'avenir traverse aussi les équipes de base, qui peuvent choisir des solutions différentes de celle de la structure et du coup faire exploser les stratégies de survies mises en place, c'est le cas pour la CFTC. Ce sera aussi le cas pour FO plus l'échéance électorale approchera.

    A ma connaissance pour l'instant il ne semblerait pas y avoir beaucoup de transfert de et vers ces deux OS du moins à titre collectif.

    A ma connaissance non plus, pas de transfert vers le CGT ou SUD ( même si des équipes nous ont contactés), mais somme toute cela me semble normal pour l'instant, les syndicalistes CFTC ou CGC sont quand même plus proche de l'UNSA ou de la CFDT. Ce qui sera intéressant à voir, c'est quel choix feront les équipes de base de FO quand leur tour viendra car elles sont elles plus proche de la CGT et de SUD.

  7. Tempête dans un verre d'eau...Non ?

    Pour l'instant ces histoires restent l'affaire des dirigeants et responsables...

    Est-ce que les militants et adhérents de terrain suivent ?

    A priori si on lit la dépèche de l'AFP ce serait plus les dirigeants qui suivent des équipes de terrain, parce que la Conf leur reproche justement de ne pas arriver à les empêcher de partir.

    En tous cas le coup de la mise sous tutelle moi non plus je ne l'aurais pas avalé. Depuis quand les Conf commandent les Fédés ?

    Est-ce que cela change quelque chose au niveau des salariés non syndiqués ? (92% des salariés français, 80 à 85% des salariés cheminots SNCF...)

    Pour l'instant NON, mais à l'avenir va savoir....

    Ce qui semble se produire c'est l'érosion accélérée des petites structures (cgc, cftc, syndicats indépendants ou autonome comme la fgaac ...) au profit des grandes mais autour d'un positionnement réformiste...

    Oui, chez les cheminots c'est le camp réformiste qui est le premier touché par l'application de la loi et la CFDT et l'UNSA qui semblent en bénéficier. Ce qui valide les reproches faites à la loi sur le fait que cela favorisera toujours les OS les mieux implantés électoralement.

    Peut-être cela engendrera-t-il ensuite une recomposition plus intense au niveau supérieur (Unsa, Fo, Fsu)...

    rien n'est moins certain même si cela resterait possible...

    J'ai du mal à y croire si elle est la volonté des appareils, mais si elle vient de la base oui c'est faisable mais sans homogénéité aucune. Chacun choisira à ce moment là d'intégrer l'organisation dont il se sent le plus proche sans tenir compte des consignes de la structure. Car il est bien évident qu'au moment du choix de la dissolution ou de la fusion dans une organisation plus grande, les courants minoritaires n'accepterons pas le fait majoritaire et iront ailleurs.

    Si l'on prend le cas de la FSU qui est l'organisation qui y pense le plus actuellement, au cas ou son congrès choisirait la l'intégration dans la CGT il y aurait certainement des fractions qui choisiraient d'intégrer Solidaires ou un autre syndicat enseignant ou de repasser à l'autonomie catégorielle.

  8. La confirmation vient de tomber les dirigeants de la CFTC cheminot rejoignent la CFDT. Si vous allez sur le site lisez les commentaires. En tous cas c'est sur, l'accord concocté par FO pour passer la barre des 10% avec les voix CFTC et CGC n'a plus aucun intérêt si la CFTC devient une coquille vide. Car il semble évident que cela va avoir un effet d'entrainement sur une bonne partie de la CFTC qui va suivre le staff dirigeant à la CFDT. J'attend de voir la réaction de Bernard Aubin sur son blog, j'espère qu'il va donner son avis sur le sujet.

    http://raufrere.blogs.nouvelobs.com/archiv...-cheminots.html

    Recomposition syndicale: les dirigeants de la CFTC cheminots démissionnent et rejoignent la CFDT !

    Coup de tonnerre dans le monde syndical ferroviaire: la grande majorité des dirigeants de la CFTC cheminots a décidé de démissionner de la centrale chrétienne.

    Dans un communiqué diffusé ce matin, Catherine CLOUZET (Présidente), Alain POTTIER (Secrétaire Général), Eric DUMEZ (Vice Président) et Philippe FLAMME (Secrétaire Général Adjoint) déclarent rejoindre la fédération CFDT des cheminots.

    Voici le texte intégral du communiqué...

    "En profond désaccord avec notre Confédération depuis de nombreuses semaines sur l’impact de la loi sur la représentativité syndicale, le Bureau Exécutif de la Fédération CFTC des Cheminots a démissionné en bloc de l'ensemble de ses mandats en date du 22 septembre 2009.

    Afin de continuer de défendre les valeurs qui sont les nôtres :

    · Respect de l’être humain et de ses conditions de travail ;

    · Négociation d’abord, pour la défense des intérêts des cheminots ;

    Une grande majorité des membres du Bureau Exécutif a décidé de rejoindre la Fédération CFDT des Cheminots.

    Cette décision contribue à la recomposition syndicale à la SNCF et favorisera une démarche de progrès social."

    D'autres départs semblent être effectifs depuis plusieurs jours et semaines.

    Ainsi, la recomposition syndicale dans les transports ferroviaires n'en finit pas de faire des vagues.

    On remarquera que cette démission massive est un très mauvais coup porté contre les espoirs de la fédération FO des cheminots qui avait annoncé à son bureau fédéral fin juin que l'alliance avec la CFTC était "bien avancée". L'organisation FO comptait en effet sur une fusion avec la fédération chrétienne pour obtenir les 10% nécessaires à sa représentativité.

    Ce départ collectif augure bien mal de cet espoir qui semble difficile voire impossible à atteindre compte tenu des rapports de force actuels et futurs.

    Il conviendra d'analyser avec précision le jeu des fédérations et des confédérations dans le schéma d'une recomposition syndicale encore très agitée, en particulier dans les transports.

    Rémi AUFRERE

  9. J'ai trouvé cela aussi, une marche vers la vérité des prix qui préfigurait sans doute le Congrès de 2009

    -------------------------------------------------------------------------------------------

    ©Les Clés du social/mois social 2008/ syndicats /

    LE CARTE SUR TABLE DE LA CGT

    article mis en ligne le 15/06/08

    La CGT annonce le vrai chiffre de ses adhérents et alerte ses militants

    La direction de la CGT a décidé de mettre les cartes sur la table. Dans un rapport débattu à son Comité confédéral de mai, elle a annoncé ne recueillir que 640 000 adhérents et non les 710 000 revendiqués à son dernier congrès.

    Par ce geste, la direction de la CGT espère sans doute créer un choc chez ses militants et les amener à redescendre sur terre pour prendre le problème de leur mutation à bras le corps.

    Ce geste peut aussi entraîner les autres organisations syndicales à faire de même. On pense d’abord à la CFDT qui a publié avant tout le monde son budget. Mais le chiffre d’adhérents CFDT est sur évalué par le jeu d’un diviseur trop bas du nombre de timbres annuels. Ses effectifs doivent être proches de ceux de la CGT, plus élevés que ceux imposés par certains chercheurs et moins élevés que ceux affichés publiquement par la direction de la confédération.

    Que les deux organisations qui ont signé l’accord sur la représentativité mettent ainsi cartes sur tables aurait du poids et du sens. Cela montrerait qu’elles ne craignent pas de dire la vérité. Cela montrerait qu’elles ont compris que l’heure est grave.

    Car il faut aller au-delà des chiffres. Comme l’écrit le texte CGT « Ni dans l’industrie, ni dans les services, la CGT n’a les moyens de ses ambitions… La fonction publique n’est plus un bastion… » ; et de conclure que « les modes d’organisation actuels de la CGT sont trop en décalage avec le salariat à organiser et à représenter ». Question finale : « Une reconquête du salariat est-elle possible sans changements significatifs dans nos modes d’intervention et d’organisation ? » Ce texte ne concerne t’il que la CGT ?

    Le recul syndical n’est pas qu’une question de nombre d’adhérents, accentuée par un changement de génération. Il est le produit d’une inadaptation des modes d’organisation, de communication et de fonctionnement. Il est aussi problème de gestuelle revendicative, car que veulent dire ces manifestations de quelques milliers de participants, ces rituels de journée de protestation ?

    La présentation du rapport de la CGT est-elle le premier temps de la bataille pour la survie ? Les militants de toute organisation sont persuadés avoir l’éternité devant eux. Reconnaître publiquement sa faiblesse est le moyen de faire comprendre aux militants qu’ils imaginent leur organisation autrement qu’elle n’est dans la réalité. La mise à nu de cette réalité, puis son acceptation sont des conditions pour guérir le monde syndical de ses illusions.

  10. je vous met en intégral l'analyse de rémi aufrere (l'ex FO passé à la CFDT) sur le rapprochement FO-CFTC trouvé sur le site miroir social ( oui je sais il y a eu une brève la dessus, mais je trouve que dans ce fil cela permettra de suivre les évolutions.

    Après ce texte je vous mets une brève issue du site CFTC et je vous donnerai état des dernières rumeurs sur le sujet.

    ---------------------------------------------------------------------------------------------------------

    http://www.miroirsocial.com/actualite/vers...-le-ferroviaire

    Vers un rapprochement FO-CFTC dans le ferroviaire

    La loi dite de « modernisation sociale » de juillet 2008 continue de provoquer de nombreuses discussions et rapprochement syndicaux notamment dans le secteur ferroviaire, activité relativement bien syndicalisée.

    Rappelons qu’en juillet 2008, des contacts officieux avaient été noués afin d’envisager une alliance électorale forte entre FO et CFTC pour les élections professionnelles à la SNCF en mars 2009.

    FO avait proposé à la CFTC un projet d’accord prévoyant l’attribution de la presque totalité des suffrages obtenus (95 à 98 %) à FO en échange d’une proportion de temps syndical dégagé par l’élection.

    Au même moment, FO menait aussi des discussions avec le modeste syndicat CFE-CGC de la SNCF (1,02 % aux élections CE 2006), faisant le pari d’une triple alliance permettant de dépasser nettement les 10 % nécessaires pour être reconnu représentatif.

    Le respect de la loi obligeait la fédération FO à faire une proposition de transmission totale des voix obtenues sur son seul drapeau. Officieusement, les responsables de la CFTC cheminots avaient très mal ressenti à la fois la forme condescendante de la demande faite par le secrétaire général de FO cheminots et l’impossibilité définitive pour l’étendard chrétien de retrouver une représentativité hexagonale pleine et entière.

    La fédération CFTC des cheminots, après de nombreux débats, avait décidé de ne pas donner suite à cette proposition d’alliance électorale de FO, en évoquant aussi les grandes incompatibilités entre le syndicalisme chrétien réformateur et les mots d’ordre de FO cheminots, souvent empruntés aux slogans de l’extrême gauche (courant lambertiste-POI ex-PT).

    La confédération CFTC et la fédération CFTC des transports étaient aussi défavorables à cette alliance électorale brisant à très court terme tout espoir de conquérir la représentativité.

    Ce fut aussi le sens des plaintes en justice lancées par la confédération chrétienne contre les accords régionaux CFTC-FO et CFTC-UNSA conclus dans certaines régions françaises pour les élections CE de mars 2009.

    Nouvelles réflexions chez les syndicalistes chrétiens

    Les résultats négatifs obtenus à l’issue de ces dernières élections (7,98 % pour l’alliance FO-CGC et 5,4 % pour la CFTC), s’ils n’ont pas provoqué de remises en cause particulières au sein de FO (hors quelques démissions de responsables et ex-responsables nationaux avant l’élection), ont engagé de nouvelles réflexions chez les syndicalistes chrétiens.

    * C’est ainsi qu’une audience commune fédérale CFTC (composée de personnes non-élues au Congrès)-FO a eu lieu en mai dernier sur différents sujets.

    Le calcul de FO demeure le même : un accord fort national et suivi régionalement avec le syndicat chrétien, permettrait à l’organisation de Jean-Claude Mailly de dépasser largement le seuil de 10 % en faisant l’addition des scores de mars dernier (7,98 % FO-CGC avec 5,14 % CFTC).

    * La fédération CFTC des transports, opposée au projet d’accord électoral en septembre 2008, serait aujourd’hui favorable à une entente entre les victimes de la loi sur la représentativité et ce, malgré les grandes différences idéologiques qui n’ont pas disparu.

    Le prochain congrès de la fédération de cheminots CFTC en octobre, suivi de celui de FO début novembre, devrait permettre d’officialiser l’annonce interne faite par le secrétaire général de FO cheminots fin juin sur un projet d’alliance « bien avancé ».

    ---------------------------------------------------------------------------------------------------------

    http://www.cftc-cheminots.fr/index.php

    Lettre commune Divers du 23 septembre 2009.

    posté le 23/09/2009 à 20:25 par Alain POTTIER

    La confédération CFTC vient d'annuler le congrès CFTC des cheminots à Nouan le Fuzelier prévu du 06 au 09 octobre.

    Nous ne pouvons ni cautionner ni accepter une telle dictature !

    Le Bureau Exécutif réuni, le 22 septembre 2009, en session extraordinaire vient de prendre la décision, à l’unanimité, de démissionner en bloc de ses mandats respectifs.

    -------------------------------------------------------------------------------------------------------

    Comme vous le constatez ça chauffe dans l'église, sans doute que les fidèles cassent trop ! ;)

    Allez savoir si tout cela est lié à la future alliance qui à l'air d'avoir du plomb dans l'aile. Un truc est sur cela ne va pas arranger les affaires du trio FO CFTC CGC et mettre bas la stratégie des bureaucrates syndicaux, principalement ceux de FO qui comptaient sur l'accord pour sauvegarder leur implantations.

    Malheureusement après la fuite des cadres CFTC vers l'UNSA et la CFDT avant et après les élections de mars, la bougeotte commence à toucher les équipes de base qui prennent des contacts avec les équipes des syndicats représentatif de leur secteur. Mais la CFTC n'est pas la seule touchée le doute s'installe aussi dans les équipes FO. Car leur fédé qui avait réussi à bien serrer les boulons après les élections pour éviter les fuites en assurant à tous qu'en 2011 ça passerait tient maintenant un discours moins assuré. Compte tenu des difficultés rencontrés et du fait qu'une addition théorique de résultat d'élection passé n'a jamais fait une élection gagnantes à l'avenir ( remember FGAAC+CFDT ) le discours devient : en 2011 cela sera trop court mais en 2013 les élections professionnelles devraient non plus se tenir au niveau de la SNCF mais du groupe et là la barre ne serait plus que 8% ( branche transport ) et on seraient sauvés donc pas de raison de partir !

    A ce niveau de science fiction il faut demander la marque des cigarettes. Donc des équipes FO commencent à trouver que la pilule est trop grosse et donc naturellement, pour celles qui veulent continuer à militer, commencent à prendre des contacts discret au cas ou. la saison des transferts commence doucement, mais je suis sur qu'elle va s'amplifier à partir de mars prochain quand il faudra que tous les syndicats régionaux non représentatif rendent les locaux qu'ils occupent.

    La suite au prochain numéro.

  11. j'ai appelé un copain pour avoir des précisions, en fait à Nantes il y a un triage Fret sur l'ile au milieu de la loire dans une zone industrielle. les voies desservaient le port installé là et des hangars. Mais comme le port à évolué vers l'entrée de l'estuaire à St nazaire le grand hangar du bout de l'ile à été reconverti en lieu festif avec bistrots, restaus et boites de nuit ( pratique ya pas voisins pour crier au tapage nocturne ). Donc il y a de la viande saoule qui traine et parfois tombe à l'eau. Malheureusement les voies ne sont pas encagées et donc les fêtard qui rentrent à pied la nuit peuvent passer dans le triage.

    Alors sans doute un pari d'ivrogne ou un exploit individuel d'épris de boisson. Bref à jeun il n'aurait certainement pas fait le con.

  12. Sur Paris, une manifestation partira à 14H00 du siège de La Poste près de Montparnasse.

    Les cheminots qui se seront rassemblés devant le siège de la SNCF à l'appel de SUD-Rail pour marquer leur opposition aux suppressions d'emplois qui vont être annoncés au CCE de la SNCF, viendront grossir les rangs de la manifestation postière à 14H00.

    J'ai trouvé que la manif parisienne manquait de volume, y a t-il donc si peu de postier dans le secteur ? Va falloir mobiliser plus dur si on veux stopper la privatisation !

    carré de tête avec Bernard thibault et annick coupé

    puis SUD ptt (+ ou - 500) additionné de SUD rail ( plus que 200 y a eu de la perte après le rassemblement )

    la CFDT avec 20 pelés et 10 tondus et ridicule avec sa musique disco

    La CGT idem SUD Ptt

    puis FO avec 300 gars

    et puis pour finir la coordination des sans papier ( CSP 75 ? ) qui avaient une banderole de l'époque de st bernard, je dirais 500 mini en rang serré sur toute la largeur de la rue et tambour en queue.

    en route on a eu droit aux militants du PCF, PG et NPA, j'ai même vu Melanchon qui se faisait son interwiew.

    Voilà

  13. Le début du " tous ensemble "...ce n'est qu'un début , continuons le combat .......chacun de son côté !

    Ben oui Marc, mais nous avions fait cette proposition à l'interfédé de fin du mois d'aout, mais aucune autre OS n'a souhaité s'y associer dommage !

    J'en profite pour dire que nos élus au CCE ont quitté la réunion après les déclaration des OS considérant que la direction se fout de nous depuis trop longtemps sur les restructurations. Les autres OS sont restés.

    Pour la DCI qui a été déposé par les 3 autres OS suite à l'interfédé de début septembre, nous avions donné notre accord pour en être. Mais suite au dépôt de la notre pour couvrir cette journée du 22 ( chose que nous avions encore dit à l'interfédé ) nous en avons été écarté de manière unilatérale.

    Il n'y a sans doute que la CGT qui a le droit de faire des actions en solitaire ?? Le rassemblement du Bourget n'a pas été à la hauteur de ce qu'elle souhaitait, il n'y avait que 2000 cheminots (Bilan de situation interne CGT ) bien loin des articles de l'Huma.

    C'est con, si elle avait invité les autres OS nous y serions allés et si tout le monde avaient accepté de venir avec nous le 22 nous aurions tous fait mieux en terme de mobilisation et donc de capacité à faire bouger les lignes.

    Maintenant reste à voir ce que la CGT va faire avec les deux autres OS de la DCI puisque ceux-ci lors de l'interfédé avaient signifiés qu'il ne voulaient pas faire grève !

    Parce que compter sur la CFDT et sur l'UNSA pour lutter pour le changement c'est pas gagné !

    Mais pour l'accompagnement il seront là bien sur.

  14. Pour sud ce sera le 22 septembre avec les postiers...

    Pour les cheminots CGT : 16 septembre au Bourget...

    La différence pour l'instant entre les deux c'est que SUD propose une action unitaire sur la date du 22 pour agir avant le CA et être en convergence avec les postiers. Proposer une date aux autres OS ce n'est pas décider seul. Donc rien n'est fixé, nous attendons les réponses et les propositions des autres organisations.

    La CGT, par contre à décidé seule du rassemblement au Bourget et de celui de thouars, les autres OS ne sont pas conviés pour l'instant. J'ai l'impression, que ce sera au mieux comme d'habitude, la CGT décide du type d'action et de la date et invite les autres à se plier à ses décisions. Et si ceux ci n'y participent pas, cela prouve qu'ils se désintéressent du problème. Un grand classique du forcage de mains. Quoique pour l'instant j'ai plutôt l'impression que ces deux opérations sont avant tout du replâtrage interne pour limiter la contestation avant le 49ème congrés confédéral. Si ce raisonnement est faux, pourquoi ne pas avoir chercher l'action unitaire alors ?

    Pour l'interpro la date du 7 octobre est la date de la journée d'action mondiale, comme celle du travail décent de l'année dernière, rien de bien mobilisateur et transcendent. La aussi faut voir ce n'est qu'une proposition rien n'est finalisé.

  15. Ci dessous, un article des échos qui fait le point sur les conséquences de la loi de la représentativité.

    CGT et FSU ont entamé un rapprochement

    La réforme de la représentativité dans le secteur privé fête demain son premier anniversaire. Elle a déjà commencé à sérieusement bousculer le paysage syndical, où les grandes manoeuvres se sont engagées. Le 20 août 2008 était définitivement adoptée la réforme de la représentativité syndicale.

    Un an après, la révolution a commencé à faire des morts, surtout chez les plus petits syndicats. Elle a aussi provoqué le début de grandes manoeuvres, plus ou moins discrètes, alors que tous les syndicats, sauf FO et la CFTC, vont tenir leur congrès dans l’année qui vient. Les actes de décès ne sont que rarement publiés. Mais l’obligation de faire au moins 10% aux élections dans les entreprises pour avoir un délégué syndical et pouvoir négocier des accords commence déjà à simplifier le paysage syndical dans de nombreuses sociétés, au fur et à mesure que sont renouvelés les élus du personnel.

    Bien sûr, la CGT et la CFDT connaissent des échecs, par exemple aux Caisses d’Epargne de Franche-Comté pour la première ou chez Goodyear Amiens pour la seconde. Mais le couperet tombe surtout sur les autres organisations. Lourd tribut pour la CFTC. Si la préservation temporaire d’une représentativité spécifique pour les cadres protège la CGC dans de nombreux endroits, elle ne suffit pas toujours. FO, elle, a par exemple perdu sa représentativité chez AXA. La CFTC a aussi disparu au niveau du groupe AXA ou encore au niveau national à la SNCF. Il n’y a pas encore de statistiques nationales

    – le ministère du Travail s’apprête à lancer l’appel d’offres ad hoc –, mais il semble bien que la centrale chrétienne paie un tribut encore plus lourd que les autres à la réforme, qu’elle avait refusé d’avaliser, comme la CGC et Force ouvrière.

    Alors que tout retour en arrière est exclu, la CFTC n’en démord pas, inscrivant même au programme de son université d’été en fin de semaine prochaine un débat anachronique sur « comment et pourquoi la loi doit évoluer ». Y participeront un représentant de Force ouvrière et un autre de la CGC. Un signe : d’autres discussions ont été engagées de façon

    plus discrète avec les deux organisations au niveau confédéral et aussi dans certaines fédérations avec l’un et/ou l’autre (CFTC et CGC dans la fonction publique, par exemple) pour voir comment travailler ensemble. La centrale de l’encadrement y a intérêt. La façon très personnelle et exclusive dont son président, Bernard Van Crayenest, a mené le projet de fusion avec l’Unsa a mis son organisation en ébullition et il a dû le remiser officiellement au printemps. Mais, depuis, écartelée entre les partisans d’un recentrage sur les cadres (parmi lesquels la métallurgie)et ceux en faveur d’une interprofessionnalisation (comme la banque), elle est en difficulté, alors que son prochain congrès a été repoussé de décembre 2009 à février 2010.

    De son côté, à défaut d’un mariage avec la centrale de l’encadrement, l’Unsa, en congrès en novembre prochain, fait feu de tout bois pour s’implanter dans les entreprises. Quitte à débaucher, y compris à la CGC, comme chez Thomson. Dans la fonction publique, l’Unsa se trouve aussi fragilisée puisqu’elle a perdu sa représentativité dans la territoriale et qu’une partie de la police est partie à FO.

    Initiatives communes Très mouvante du côté des plus petits syndicats, la situation évolue de façon plus structurée du côté

    de la CGT et de la Fédération syndicale unitaire (FSU), dont les secrétaires généraux, Bernard Thibault et Gérard Aschieri, se sont rencontrés discrètement le 10 mars dernier pour engager un rapprochement. Des groupes de travail ont été constitués pour plancher sur des initiatives communes,alors que les deux organisations tiendront leur congrès bientôt (du 7 au 11 décembre pour la CGT et du 1er au 5 février pour la FSU). Il a même été un temps envisagé d’organiser un débat commun sur l’avenir du syndicalisme.

    Mais, alors que la CFDT, en congrès en juin prochain, s’interroge sur sa stratégie, les deux centrales, prudentes, vont commencer par des « initiatives nationales » : un colloque sur la formation professionnelle en novembre, avant un

    autre plus tard sur l’« accueil de la petite enfance ». La perspective de l’extension de la réforme de la représentativité à

    la fonction publique ne laisse pas beaucoup de choix à la FSU, qui, soucieuse de ne pas se retrouver satellisée par la CGT et de limiter la contestation interne, a aussi renforcé ses contacts avec Solidaires.

    Totalement absente des entreprises, la FSU est restée concentrée dans la fonction publique de l’Etat et, surtout, chez les enseignants. La validation législative de l’accord sur le dialogue social conclu mi-2008 n’aura pas lieu avant le premier semestre de 2010 et un délai est prévu pour son entrée en application jusqu'en 2013. Mais c’est déjà demain.

    LEÏLA DE COMARMOND

  16. Salut BB, je ne sais comment est la température de la mobilisation par chez toi, chez nous cela semble mort d'avance. Bon, faut pas vendre le train de fret avant de l'avoir rempli, faut laisser se faire la rentrée, vu toute la grogne de cet été une hypotétique surprise pourait arriver.

    Je ne sais pas pour la température, je suis encore en vacances et je ne suis pas passé au syndicat. Mais comme tu dis avec le nombre de boite qui ferment et de nouveaux chômeurs on va peut être avoir une surprise, la base va t-elle déborder les organisations ?

    Surtout qu'à lire ce qui suis on va pas rigoler dans les chaumières !

    Michel Husson est un chercheur auteur de plusieurs bouquins dont "les casseurs de l'état social"

    Subject: [La crise commence Michel Husson]

    Dimanche 23 août 2009

    La crise commence

    C’était prévisible : le moindre frémissement de la conjoncture allait être interprété comme le signal du début de la fin de la crise. Un trimestre de croissance non négative a suffi pour que les traders et les bonus repartent comme en quarante. On cherche à se rassurer comme on peut. Ainsi, l’institut patronal Rexecode souligne que « l’ajustement à la baisse des effectifs dans la phase récessive actuelle a été plus faible que celui qui avait été observé dans des précédentes phases récessives ». Supposer que la récession puisse être effacée par une mini-reprise, c’est ne pas voir plus loin que le bout de son nez. Que l’ajustement sur l’emploi ait été (relativement) modéré compte tenu de l’ampleur du choc, c’est possible. Mais la contrepartie est un recul brutal de la productivité que Rexecode chiffre à 2,2 %. Cela veut dire que les résultats des entreprises se dégradent d’autant, ainsi que les finances publiques pour la part du chômage partiel qu’elles prennent en charge. Qui peut croire que les entreprises ne vont pas chercher à rétablir leurs profits, en bloquant les salaires, ou en ajustant leurs effectifs ? Tous les dispositifs, comme le chômage partiel qui joue un rôle considérable en Allemagne, ont une durée d’utilisation limitée. Et, lorsqu’ils seront épuisés, les licenciements secs prendront le relais. Le gouvernement le sait bien, qui a fait plutôt profil bas à propos du « recul » récent du chômage acquis à coup de radiations, et qui n’empêchera pas son augmentation ultérieure (sous réserve de nouveaux traitements « statistiques »).

    L’hypothèse d’une reprise significative est peu probable en raison même des ajustements face à la crise. Aux Etats-Unis, le taux d’épargne des ménages a sensiblement augmenté, ce qui veut dire que la surconsommation fondée sur le surendettement ne pourra plus retrouver son rôle de moteur de la croissance. La Chine redémarre mais la demande intérieure joue un rôle plus important que les exportations, ce qui implique aussi de moindres importations et donc des débouchés moins dynamiques pour les Etats-Unis ou l’Europe. Le Japon est catatonique, le Royaume-Uni en quasi-faillite, et l’Allemagne ne compte que sur les exportations, contribuant ainsi à déprimer la croissance dans toute l’Europe. Un secteur moteur comme l’automobile va tomber en panne une fois que les primes à la casse seront supprimées. Et les entreprises ne sont en rien incitées à investir au-delà d’un maintien des capacités de production dans quelques secteurs. Ne parlons pas de l’immobilier.

    Les mois à venir verront donc s’enclencher une nouvelle boucle récessive alimentée par deux mécanismes qui ne jouent pas encore. D’abord, la demande salariale va finir par stagner en raison de la baisse de l’emploi et du blocage des salaires. Ensuite, les mesures destinées à résorber les déficits budgétaires vont progressivement annuler l’effet d’entraînement des dépenses publiques et sociales sur l’activité économique.

    On aurait donc tort de se laisser impressionner par le sentiment général de soulagement : « ce n’était finalement pas si grave ! » Il y a au contraire devant nous plusieurs années de croissance déprimée et de mesures d’austérité destinées à éponger les plans de relance. Derrière les discours lénifiants, se joue en réalité une sinistre comédie : ce qui se passe aujourd’hui, c’est la reconstitution discrète des profits et des rentes, dont l’affaire du milliard de bonus est un petit symbole. Et de très mauvais coups se préparent contre la Sécu et les retraites.

    Tout ceci est après tout compréhensible : les intérêts sociaux dominants n’ont qu’un seul objectif, celui de rétablir le fonctionnement du capitalisme antérieur à l’éclatement de la crise. C’est logique mais en même temps absurde. Logique, parce qu’il n’existe pas d’alternative : de la dernière grande récession (celle de 1974-1975) le capitalisme a pu sortir au prix du grand tournant néolibéral du début des années 80. Mais il n’y a au fond que deux manières de fonctionner pour le capitalisme : « à la Keynes », comme pendant les « Trente Glorieuses », ou « à la libérale ». Comme les pressions sociales sont insuffisantes pour revenir à la première formule, il ne reste d’autre issue que d’aller encore plus loin dans la voie néolibérale. Mais c’est absurde : cette voie est durablement bouchée parce que ses conditions de viabilité ont été détruites par la crise financière. Telle est la contradiction majeure de la période qui s’ouvre.

    Michel Husson, Regards, septembre 2009

    http://hussonet.free.fr/rentree9.pdf

×
×
  • Créer...

Information importante

Nous avons placé des cookies sur votre appareil pour aider à améliorer ce site. Vous pouvez choisir d’ajuster vos paramètres de cookie, sinon nous supposerons que vous êtes d’accord pour continuer.