Source : Reuters
Bernard Thibault met en garde le gouvernement
[2007-11-25 22:19]
PARIS (Reuters) - Une nouvelle grève dans les transports est possible si les négociations sur la réforme des régimes spéciaux de retraites n'avancent pas mais la CGT est opposée à un mouvement "par principe" à Noël, a déclaré Bernard Thibault.
"Le conflit n'est pas totalement achevé, il y a encore beaucoup de travail devant nous", a déclaré le secrétaire général de la CGT lors du Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro.
"La grève est suspendue, les mots ont un sens. Suspendue ça veut dire qu'elle peut reprendre si les négociations n'avancent pas concrètement et réellement", a-t-il mis en garde.
L'ensemble des salariés de la SNCF et de la RATP "a accepté ce processus de négociations en les mettant sous surveillance" et ils seront consultés par les syndicats au terme des négociations, a-t-il expliqué.
Après une grève de neuf jours dans les transports publics, les négociations sur les mesures d'accompagnement de la réforme ont débuté dès vendredi à la SNCF et doivent durer jusqu'au 18 décembre. S'il le faut, elles pourraient cependant s'étaler sur le mois de janvier, a laissé entendre Bernard Thibault.
A la RATP, le calendrier approuvé lors de la première réunion tripartite syndicats-direction-Etat mercredi étale les négociations de lundi au 13 décembre.
Une nouvelle grève est possible "si les circonstances nous y amènent même avant la fin des négociations", a prévenu le dirigeant cégétiste, estimant qu'il était "tout à fait prématuré" de dire que la réforme était "faite, terminée".
"Tout comme j'entends des directions dire '(voici) la somme que nous mettons sur la table pour négocier' en disant ça va coûter tant. C'est tout à fait prématuré", a-t-il ajouté.
SUD-RATP a déposé un préavis de grève pour le 18 décembre et la CFDT pour le 20 décembre à la SNCF.
"Nous ne sommes pas du côté de la CGT dans l'état d'esprit de prendre la période de vacances scolaires de fin d'année comme prétexte à déclencher par principe un autre mouvement", a souligné le dirigeant syndical qui a démenti toute brouille avec le leader de la CGT-Cheminots, Didier Le Reste.
"On entend dire que nous serions opposés. C'est totalement faux puisque cela fait trois semaines que nous travaillons plusieurs fois par jour ensemble chacun dans ces responsabilités. Il n'y a eu aucun problème de stratégie entre nous durant toute cette période", a-t-il fait valoir.
Il a également précisé avoir eu "des conversations téléphoniques" Nicolas Sarkozy pendant la grève.