Dom Le Trappeur Publication: 20 août 2008 Publication: 20 août 2008 Pepy (SNCF) avoue avoir "encore de gros efforts de communication à faire" AP - PARIS - La SNCF n'excelle pas dans l'information aux voyageurs: "nous avons encore de gros efforts de communication à faire", reconnaît son président Guillaume Pepy dans "Le Pèlerin" paraissant jeudi, en exprimant son mécontentement face aux retards et aux fortes perturbations de trafic de ces derniers temps. "Je ne suis pas du tout satisfait de cette situation", souligne-t-il dans un entretien à l'hebdomadaire. Mais la "nécessité de rénovation" du réseau ferroviaire "qui s'étend", notamment, est l'une des raisons qui expliquent les "retards regrettables": "c'est pour la bonne cause...", note-t-il. "C'est notre seule consolation". Nommé en février dernier à la tête de la SNCF, M. Pepy dit avoir deux "priorités". La première concerne les "voyageurs de la vie quotidienne", soit l'immense majorité des 1,3 milliard de passagers transportés chaque année par la SNCF qui empruntent les TER en région ou les RER et Transilien en Ile-de-France. Au nombre de ses premières décisions, le président de la SNCF cite le déblocage de 100 millions d'euros pour moderniser le RER D, la ligne la plus fréquentée de la région parisienne et la mise en place en région d'un plan qualité avec plus de 1.000 emplois supplémentaires cette année affectée au développement des lignes TER, pour "davantage de sécurité et de ponctualité". "Neuf trains sur dix arrivent actuellement à l'heure. Ce n'est pas assez", dit-il. "Il faut atteindre neuf et demi sur dix, (...) un effort énorme". "L'autre priorité", c'est le fret, "en difficulté depuis trop longtemps". Pour lui, l'entreprise, qui a récemment acquis la société de transport Geodis, regagnera des parts de marché sur la route en allant "capter le trafic là où il est en Europe". Exemple: la SNCF vient de mettre en place 100 trains à destination du port belge d'Anvers pour acheminer dans toute la France les marchandises qui y sont débarquées, précise-t-il, en ajoutant que la SNCF va prochainement "dynamiser la desserte de Port 2000" au Havre. Pour répondre à l'ensemble de ces défis, Guillaume Pepy observe que la SNCF doit en interne "devenir encore moins bureaucratique et centralisée". Trois mille cadres vont être "prochainement redéployés" pour rejoindre le terrain, dit-il, soulignant que son but est de "donner davantage de valeur à ce qui est négocié dans l'entreprise par rapport à ce qui est arraché par le conflit". Le patron de la SNCF affiche une "ambition" pour une entreprise qui "vit maintenant sur ses propres ressources": atteindre 36 milliards d'euros de chiffre d'affaires d'ici à 2012 contre 24 milliards aujourd'hui, et augmenter les bénéfices pour "investir". AP On croit rêver... (si quelqu'un peut récupérer l'intégralité de l'i,nterview...)
Dom Le Trappeur Publication: 21 août 2008 Auteur Publication: 21 août 2008 L'article du Pélerin "Pépy'a ka..." SNCF Retards, prix, grèves... La SNCF s'explique Politique de prix incompréhensible, retards en série - dans le Sud-Est ce week-end, des usagers sont restés des heures à quai ! - priorité accordée au TGV, situation du fret ferroviaire... Guillaume Pepy, président de la SNCF, répond à Pèlerin sur l'avenir de l'entreprise publique. Un billet aller à 29 € de Paris à Reims et à 69 € de Paris pour Saint-Malo ! Voici, d'est en ouest, deux tarifs de train affichés en ce mois d'août. Avec de tels prix, n'avez-vous pas l'impression que la SNCF laisse beaucoup de monde à quai ? Guillaume Pepy : Non, car vous oubliez les deux règles absolues qui permettent de profiter des meilleurs tarifs : s'y prendre à l'avance ou être bénéficiaire d'une carte de réduction. A la SNCF, plus on anticipe, moins on paye cher. Premier arrivé, premier servi, on n'a pas trouvé de règle plus équitable ! Nous venons par ailleurs de franchir le seuil de trois millions de voyageurs possédant une de nos cartes de réduction (Enfant plus, 12-25, Escapade, Senior) et deux millions de Français sont titulaires de la carte de Famille nombreuse. Autant de voyages à meilleur prix. Mais il est vrai que si vous n'avez pas de carte de réduction et achetez au dernier moment, par exemple le vendredi soir, un billet sur une ligne prise d'assaut, alors vous paierez le plein tarif. Pourtant, certaines personnes qui prennent leur billet au dernier moment bénéficient parfois d'un bien meilleur tarif que ceux qui se sont montrés prévoyants. Comme expliquez-vous cette injustice ? Ce n'est pas une injustice. Au contraire, ce sont des petits prix en plus, lorsqu'il reste de la place à bord des trains. Ces promotions ne concernent que quelques destinations, avec un choix restreint du jour et de l'horaire. Il s'agit en général de trains en semaine et à des heures de faible fréquentation. Allez-vous étendre encore les possibilités de réduction ? Oui, car nos offres doivent évoluer avec les besoins des voyageurs. On nous a souvent répété, à juste titre : « Le train, c'est bien, sauf pour les trajets en famille, qui sont plutôt moins chers en voiture. » Nous avons trouvé une réponse avec l'offre TGV « Prêt à partir », qui permet à ceux qui voyagent en groupe de 4 personnes de bénéficier d'une place gratuite. La grande vitesse populaire, c'est-à-dire pas chère et facile à utiliser, voilà mon credo ! Plus facile à dire qu'à faire... C'est vrai, mais on s'y emploie tous les jours et les résultats sont là. Avec un prix du billet TGV inférieur en moyenne à 50 €, la France possède la très grande vitesse la moins chère d'Europe. Vous parlez de rapidité, mais les retards s'accumulent comme l'ont montré les fortes perturbations du trafic dans le Sud-Est, le week-end dernier ! Je ne suis pas du tout satisfait de cette situation. Certes, les TGV accusent moins de retards cette année par rapport à 2007. Mais c'est moins bien sur les lignes classiques, en raison des chantiers qui se succèdent, notamment entre Paris et Le Havre, Paris et Clermont-Ferrand, Paris et Limoges. En ce moment, le réseau ferroviaire français est en passe d'être totalement reconstruit, avec mille kilomètres de voies renouvelées chaque année, du ballast aux aiguillages en passant par les rails. Priorité avait jusqu'ici été donnée à la construction de lignes TGV, au détriment du réseau classique. D'où la nécessité d'une rénovation qui provoque, c'est vrai, des retards regrettables. C'est pour la bonne cause... C'est notre seule consolation. Que répondez-vous aux voyageurs qui déplorent ces retards ? Les règles sont claires. Si la SNCF ne peut tenir son « engagement horaire garanti », elle rembourse, au-delà d'une demi-heure de retard, un tiers du prix du billet. En revanche, si le retard est causé par des événements à propos desquels nous n'avons aucune responsabilité (manifestations, intempéries, suicides), cet engagement ne joue pas. Quant à l'information donnée aux voyageurs, je reconnais que nous gérons mal certaines situations, par exemple les feux de talus intervenus cet été le long des voies. On ne sait à quel moment donner l'information car le rétablissement de la situation dépend, dans ce cas, des pompiers. Les voyageurs ont parfois le sentiment d'être laissés sans indication sur l'heure finale d'arrivée. Même si les contrôleurs annoncent souvent l'endroit précis où on peut les trouver dans la rame, nous avons encore de gros efforts de communication à faire. La SNCF utilise à plein Internet pour vendre ses billets. Mais vous souciez-vous de ceux qui n'ont pas d'outils informatiques ou qui les maîtrisent mal ? Oui, et la preuve en est que nous n'abandonnerons jamais les ventes en gare. Au contraire, nous avons entrepris une rénovation totale de tous nos guichets. La SNCF est la seule compagnie ferroviaire européenne à investir autant dans ses points de vente en gare. Votre entreprise semble se focaliser sur les TGV, qui ne sont pourtant pas, et de loin, les trains les plus utilisés... La SNCF transporte chaque année 1,3 milliard de passagers. Environ 10 % voyagent en TGV. L'immense majorité d'entre eux emprunte, c'est vrai, les TER en région ou les RER et Transilien en Ile-de-France. Ces voyageurs de la vie quotidienne sont la priorité de mon mandat. Parmi mes premières décisions, figure le déblocage de 100 millions d'euros pour moderniser le RER D, la ligne la plus fréquentée d'Ile-de-France, y réduire les retards d'un tiers et offrir, avec 1 030 nouveaux écrans et panneaux, une meilleure information aux voyageurs. En région, un plan qualité se met en place avec plus de mille emplois supplémentaires en 2008 affectés au développement des lignes TER. Objectif : davantage de sécurité et de ponctualité. Neuf trains sur dix arrivent actuellement à l'heure. Ce n'est pas assez. Il faut atteindre 9 et demi sur 10. Ce qui représente un effort énorme ! Mais la Bretagne, la Lorraine et l'Alsace, régions championnes de France de la régularité avec 95 % des TER qui sont à l'heure à cinq minutes près, montrent que nous savons faire. Envisagez-vous de rouvrir des gares en région et de créer de nouvelles lignes ? Contrairement aux stéréotypes, le réseau ferroviaire français ne se réduit plus, il s'étend ! Les créations de kilomètres de lignes sont supérieures aux fermetures et les réouvertures de gare sont plus fréquentes que les fermetures. La ligne Cannes-Grasse, par exemple, a rouvert il y a deux ans, Nantes-Chateaubriant est en travaux pour réouverture. A ce titre, ce n'est pas la SNCF qu'il faut saluer, mais les conseils régionaux, qui gèrent désormais les TER, lancent des trams-trains et créent des RER de province connectant les bouts de ligne ferroviaire à la périphérie des villes grandes et moyennes. Ce nouveau réseau s'étendra-t-il aux régions très rurales ? Soyons francs ! On ouvre là où il y a de la fréquentation. Dans les endroits où un car ou un taxi collectif peut répondre à la demande des clients, c'est autant d'argent des contribuables qui est économisé. Le vrai service public de demain, c'est de créer avec la SNCF une véritable alternative à la voiture, à condition que nos trains soient raisonnablement fréquentés. Vous pensez vraiment que c'est l'avenir de votre entreprise ? Oui, parce que le train, par rapport à la voiture, c'est sept fois moins d'énergie utilisée et dix fois moins de production de gaz à effet de serre. La priorité donnée par le Grenelle de l'environnement aux transports collectifs est la meilleure nouvelle qui nous soit arrivée depuis des décennies. Une chance inouïe pour le train dont beaucoup pensaient, il y a trente ans, qu'il n'avait plus d'avenir. Puis est arrivé le TGV qui, il faut bien le dire, a sauvé la vie de la SNCF. Aujourd'hui, avec la crise de l'énergie, on change d'époque. Chacun réalise que la voiture ne peut plus être la réponse unique, universelle et naturelle à tous les besoins de déplacements. Une nouvelle façon de voyager se met en place, plus économique et responsable : l'avion pour les très longues distances, le train pour les grands et moyens trajets, la voiture ou le bus pour les derniers kilomètres. Et ce sont les gares qui doivent organiser ces nouveaux déplacements, ce sont elles les véritables plates-formes où arrivent et partent les trains, les cars, les bus de ville, le tramway, les vélos en libre-service, les véhicules loués ou en covoiturage, les voitures électriques... Quelles mutations internes la SNCF doit-elle entreprendre pour relever tous ces défis ? Devenir encore moins bureaucratique et centralisée. 3 000 cadres vont ainsi être prochainement redéployés pour rejoindre le terrain, les agents, et se rapprocher géographiquement des clients, mieux prendre en charge leur satisfaction et évaluer sur le terrain les progrès de l'entreprise. Quels progrès attendez-vous sur le front des grèves ? Les choses ont déjà beaucoup changé ! Le service minimum fonctionne désormais avec l'obligation d'une consultation des salariés préalable à tout mouvement social et une distribution de fiches horaires indiquant aux passagers les trains, de plus en plus nombreux, qui circulent les jours de grève. Mon but : donner davantage de valeur à ce qui est négocié dans l'entreprise par rapport à ce qui est arraché par le conflit. Ça bouge en ce sens et, quand je discute avec les cheminots, je vois que la place de la négociation augmente. Propos recueillis par Benoît Fidelin (photos : Gil Fornet)
Dom Le Trappeur Publication: 21 août 2008 Auteur Publication: 21 août 2008 (modifié) Put'... Je rêve... Devenir encore moins bureaucratique et centralisée. 3 000 cadres vont ainsi être prochainement redéployés pour rejoindre le terrain, les agents, et se rapprocher géographiquement des clients, mieux prendre en charge leur satisfaction et évaluer sur le terrain les progrès de l'entreprise . J'ai cru qu'il venait remplacer Madame et Monsieur "Non Tenu" Modifié 21 août 2008 par Dom-trappeur
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