Dom Le Trappeur Publication: 21 août 2008 Partager Publication: 21 août 2008 Argentine: la compagnie aérienne Aerolineas Argentinas en voie d'être renationalisée Par Olivier BAUBE AFP - BUENOS AIRES (AFP) - Les députés argentins devaient voter jeudi la renationalisation de la compagnie aérienne Aerolineas Argentinas, propriété du groupe espagnol Marsans, qui a jeté l'éponge en laissant une dette de 890 millions de dollars, ultime avatar d'une saga désastreuse entamée il y a près de vingt ans. Ce vote fait suite à l'accord conclu en juillet entre le gouvernement argentin et le groupe Marsans pour renationaliser la compagnie, privatisée en 1990 sous le mandat de l'ex-président Carlos Menem, quarante ans après sa fondation. Le groupe espagnol a préféré jeter l'éponge, accusant les syndicats d'avoir contribué à la quasi faillite de l'entreprise en multipliant les conflits, au terme de sept ans d'une gestion très critiquée en Argentine. Syndicats et partis politiques, de l'opposition comme du pouvoir en place, accusent le groupe Marsans d'avoir dilapidé le capital de la compagnie en cédant des actifs, ce que le groupe espagnol nie farouchement. L'un des directeurs de Marsans, l'Espagnol Vicente Munoz est venu s'en expliquer le 13 août devant le Congrès argentin, assurant que le retrait de son groupe s'expliquait par le "haut niveau de conflit" engendré par les syndicats, particulièrement ceux représentant les pilotes. Ces conflits à répétition ont fait perdre quelque 280 millions de dollars à la compagnie au cours des douze derniers mois, a-t-il affirmé. "Il est absolument faux de dire que Marsans a saigné à blanc la compagnie", a-t-il également assuré devant les parlementaires argentins. Ce n'est pas l'avis des syndicats et des partis politiques, unanimes pour dénoncer le comportement du groupe Marsans. Les syndicats du secteur des transports ont d'ailleurs lancé une campagne de boycott des entreprises espagnoles, qui pourrait avoir des conséquences pour la compagnie aérienne Iberia notamment, avec des retards par exemple dans la livraison des bagages. Majorité et opposition divergent néanmoins sur la solution à apporter au problème. Pour l'opposition, il convient de repartir de zéro en créant une nouvelle compagnie, afin d'éviter aux Argentins de prendre à leur charge la dette d'un groupe privé. "La solution ne peut pas consister à ce que nous, les Argentins, prenions en charge l'irresponsabilité et les activités délictueuses du groupe Marsans et de quelques fonctionnaires argentins", a ainsi déclaré Adrian Perez de l'ARI (opposition libérale chrétienne). Cette solution n'a pas la faveur du gouvernement, qui estime qu'une faillite d'Aerolineas Argentinas aurait pour conséquence directe une interruption des liaisons aériennes, au risque d'isoler des régions entières dans le huitième plus grand pays du monde. Le gouvernement prend d'ailleurs en charge les salaires des 9.000 employés d'Aerolineas Argentinas, qui a maintenu son activité et retrouvé un rythme normal, avec des vols décollant à l'heure, ce qui ne lui était pas arrivé depuis plus d'un an, ont relevé mercredi les voyagistes argentins. Le vote des députés, qui doit intervenir jeudi dans la journée ne devrait pas poser de problème après les modifications apportées par le gouvernement à son projet. Reste à fixer le prix à payer pour cette renationalisation, qui sera déterminé par le Congrès. Après le vote des députés, le texte gagnera ensuite le Sénat avant son approbation définitive. Aerolineas Argentinas a connu des déboires dès sa privatisation, très controversée en 1990, au profit de la compagnie espagnole Iberia. Celle-ci avait renoncé en 2001, laissant derrière elle 700 millions de dollars de dettes, entièrement épongées par le gouvernement argentin. Ce dernier avait ensuite cédé la compagnie nationale pour un dollar symbolique au groupe Marsans. Le groupe Aerolineas Argentinas, avec une flotte de 70 appareils, assure 80% du trafic intérieur et des liaisons internationales sur tous les continents. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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