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La Déclaration universelle des droits de l’homme 1948/2008 -


Dom Le Trappeur

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La Déclaration universelle des droits de l’homme: 1948 - 2008

60ème anniversaire - 10 décembre 2008

http://www.un.org/french/events/humanrights/udhr60/

Le texte complet

http://www.un.org/french/aboutun/dudh.htm

Article premier

Tous les êtres humains naissent libres et égaux

en dignité et en droits.

Ils sont doués de raison et de conscience

et doivent agir les uns envers les autres

dans un esprit de fraternité.

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Entretien avec Stéphane Hessel, l'un des rédacteurs de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme

Stéphane Hessel

« La Déclaration universelle des droits de l’homme

nous a enthousiasmés »

La proclamation historique des droits à l’échelle du monde aura soixante ans le 10 décembre.

Stéphane Hessel, qui en fut un corédacteur, insiste sur la nouveauté du lien entre droits de la personne et droits économiques et sociaux.

Source

http://www.humanite.fr/2008-11-27_Internat...des-droits-de-l

Vous étiez le 10 décembre 1948, au palais de Chaillot, où fut adoptée la Déclaration universelle des droits de l’homme. Qu’y avait-il de nouveau dans cette déclaration ?

Stéphane Hessel. Une chose considérable : on avait affaire à la fois à une organisation mondiale et à un texte fondé sur les droits de l’homme. C’était inédit. La charte des Nations unies en avait ainsi décidé, en 1945, et le texte était le résultat de trois années de travail. La guerre venait de se terminer, et cette guerre n’a pas été, comme les autres, une guerre militaire classique. Les nazis se sont comportés de façon barbare. C’est cette barbarie, dont Auschwitz a été le sommet, qui a mis les droits de l’homme au coeur de l’organisation mondiale.

Quels souvenirs personnels gardez-vous de ce moment ?

Stéphane Hessel. Pour un homme comme moi, qui sortait des camps de concentration et qui avait fait les débuts de sa carrière aux Nations unies, c’était très émouvant. Nous étions là, avec Henri Laugier, à nous dire : pourvu que personne ne vote contre ! Pourvu que ça passe ! C’est un texte fondamental pour le XXe siècle.

Les valeurs qui s’y trouvent, pour l’homme encore jeune que j’étais à trente et un ans, couronnaient l’effort de tout notre engagement dans l’immédiat après-guerre. Inutile de dire à quel point j’étais bouleversé et satisfait des réactions qui ont eu lieu tout de suite dans la presse française et internationale.

Qu’éprouviez-vous au terme de ce trajet incroyable qui a été le vôtre en trois ans, du camp qui était la négation totale des droits de l’homme à l’adoption de la déclaration universelle qui en était l’exaltation ?

Stéphane Hessel. Mes camarades et moi qui avons vécu ces événements, qui avons fait la guerre de façon plus ou moins dramatique, même si dans mon cas cela a été un peu plus dramatique que la moyenne, nous étions pleins d’enthousiasme. Nous pensions que cette nouvelle organisation - qui doit son existence, ne l’oublions pas, à Franklin Roosevelt : les Américains ont été à la base de ce travail, et ni Churchill ni Staline n’étaient très chauds pour une organisation mondiale à laquelle pourtant ils se sont ralliés - était enfin la réponse à ce problème déjà ancien, celui des deux guerres successives. Nous étions convaincus que, cette fois, nous tenions une organisation mondiale qui se préoccuperait non seulement de la guerre et de la paix, mais aussi du développement économique et social.

Les deux puissances essentielles de l’époque sont les États-Unis et l’Union soviétique, qui sort grandie de la guerre, après Stalingrad. Or, en 1948, déjà se met en place la guerre froide. René Cassin dit, dans un article ultérieur paru dans le Courrier de l’UNESCO, qu’il fallait se dépêcher…

Stéphane Hessel. En 1945, Soviétiques, Américains et Européens voulaient travailler ensemble. Ils se sont mis autour de la table. Mais, en 1948, Andreï Vychinski, le ministre soviétique des Affaires étrangères, vint à New York faire part de son désaccord avec les États-Unis sur certains points, et nous avions très peur que, tardant trop, les Soviétiques votent contre. Nous avons été très soulagés quand ils ne s’y sont pas opposés et qu’ils se sont contentés de s’abstenir (1). On était encore avant la guerre de Corée, avant le discours de Churchill où il parle du rideau de fer. Cette déclaration, personne, depuis, ne l’a niée. Ce n’était pas un texte juridique, il faut le préciser, il n’y avait pas à le ratifier. C’était un texte déclaratoire, il fallait seulement le voter, le proclamer. Il est resté, depuis soixante ans, un texte fondamental. Toutes les Constitutions des nouveaux États devenus indépendants y font référence.

La rencontre de fait entre les deux écoles, celle des droits de la personne, plutôt anglo-saxonne, et celle des droits collectifs, sociaux, dont se réclamaient les pays socialistes, a-t-elle joué en faveur de la déclaration ?

Stéphane Hessel. Voilà. Pour aboutir, il fallait faire la place aux traditions. Le titre même qui remonte à 1789 fait référence à la France. Certaines données fondamentales, comme la liberté religieuse, sont fortement inspirées par les Anglo-Saxons, les droits économiques et sociaux par l’Union soviétique. Le travail de trois ans a justement consisté à tenter, dans un texte court, trente articles c’est très peu, de faire droit à ce que voulaient les uns et les autres, sans que l’un obtienne plus que l’autre. Cet équilibre a permis que la déclaration passe.

>Peut-on dire que la déclaration synthétisait le meilleur de ce qui se faisait à l’Ouest et à l’Est ?

Stéphane Hessel. C’est ce que nous pensions, naturellement. Cela dit, qu’est-ce que c’est, le meilleur ? Mais vous avez raison, je le répète encore une fois, la volonté des rédacteurs a été de trouver un terrain d’entente entre l’idéologie soviétique et l’idéologie libérale. Pour cela, il fallait un texte équilibré.

Équilibré plutôt « vers le haut », ce n’est pas un texte fondé sur le plus petit commun dénominateur…

Stéphane Hessel. « Vers le haut », même si je n’aime pas beaucoup cette expression…

La déclaration a bien puisé dans chaque partie tout ce qui était valable au plan universel…

Stéphane Hessel. Absolument. Tout ce qui figure dans la déclaration est d’une haute valeur. Il n’y a rien dont on puisse dire que c’est un habile compromis visant à ne pas gêner les uns ou les autres. On a pris ce que tout le monde pouvait accepter comme un haut standard, une haute note de performance. L’introduction présente la déclaration comme un idéal à atteindre par tous les peuples, toutes les nations. C’est la raison pour laquelle il a été suivi par des pactes ratifiés par les États qui s’engageaient ainsi à respecter et les droits économiques et sociaux et les droits politiques.

René Cassin indique que, sous la pression de l’opinion,

les États durent promettre cet engagement. Mais qu’est-ce que pouvait être, en 1948, cette opinion ?

Stéphane Hessel. En 1948, comme en n’importe quelle année du seigneur ou de l’histoire, il existe une opinion. L’opinion mondiale, au sortir de la guerre, après les horreurs, l’opinion sur tous les continents était favorable à ce que les individus, désormais, soient protégés. On se souvenait de ce qu’avait été la tyrannie, le fascisme. L’opinion a eu des moments de forte émotion, des moments d’apaisement, de lâcheté, on a laissé passer beaucoup de choses sans que l’on s’en émeuve, mais l’opinion a toujours été favorable à ce que les grandes valeurs humaines dont elle est la dépositaire soient respectées par les États.

À ce propos, le fait que le fascisme a bénéficié, dans les années 1930, de la lâcheté de grands États démocratiques eux-mêmes vis-à-vis de l’Espagne ou de Munich, n’a-t-il pas conduit à un acte préventif sans attendre la catastrophe pour réagir ?

Stéphane Hessel. Tout à fait, la déclaration de 1948 est effectivement préventive, elle ne demande pas aux États d’intervenir lorsque les droits de l’homme sont violés, elle demande au contraire qu’un régime de droit protège ces droits de l’homme pour ne pas contraindre l’homme, en suprême recours, à la révolte contre la tyrannie et l’oppression. On préfère prévenir que guérir, et c’est pourquoi les trente articles se présentent comme une façon d’assurer les droits.

L’universalité tient-elle aussi au fait qu’a été associé au refus de la guerre le refus de la misère ?

Stéphane Hessel. Que les droits économiques et sociaux figurent en bonne place dans la déclaration est bien la preuve qu’on souhaitait non seulement maintenir la paix, mais aussi assurer le progrès social. Le texte se veut soucieux d’une modification des situations dans les pays les plus pauvres, et en faveur d’un rééquilibrage des ressources mondiales.

Quand on lit ce texte, il y a l’article premier - « Les êtres humains naissent libres et égaux en droit… » -, qui reprend celui de 1789, mais aussi les congés payés, on pense au Front populaire, à la Sécurité sociale, on pense à la grande réforme de la Libération, on a l’impression d’une empreinte française sur cette déclaration de 1948…

Stéphane Hessel. Attention, ne soyons pas trop franco-centrés, on a eu parfois trop tendance à exagérer notre rôle. Les congés payés existaient aussi en Angleterre. Ne me faites pas dire, je vous en prie, que la déclaration appartient à tel ou tel pays.

Et, cependant, Henri Laugier supervise l’affaire à la direction de l’ONU, vous êtes vous-même dans son cabinet, René Cassin est, dit-on, l’artisan majeur du texte, ce sont des acteurs français qui se trouvent au premier plan.

Stéphane Hessel. Oui, mais Eleanor Roosevelt, le Libanais Charles Malik, le Chinois Peng-Chun Chan ne sont pas français…

Certes, mais la culture française remontant à 1789, marquée ensuite par de grands mouvements politiques et sociaux, dans ce domaine, n’a-t-elle pas pesé ?

Stéphane Hessel. Lourdement, elle a pesé lourdement - et heureusement -, et nous sommes fiers de notre contribution par un homme comme René Cassin qui a été essentiel, par un homme comme Henri Laugier qui occupait un poste important. La culture française et la participation de la France ont été très importantes, mais cette contribution n’a pas été la seule. Il faut parler de la contribution des Américains, Mme Roosevelt a été décisive, du rôle de la Grande-Bretagne gouvernée par les travaillistes, de l’influence de l’Union soviétique qui a été très importante, et sans laquelle nous n’aurions pas eu, vraisemblablement, certains des termes repris dans la déclaration. Il faut nous en réjouir, et soyons enfin, pour une fois, internationalistes !

Soixante ans après, et au vu du monde d’aujourd’hui, s’il y avait par hypothèse à reprendre cette déclaration, quels nouveaux droits de l’homme devraient y figurer ?

Stéphane Hessel. Moi, Stéphane Hessel, je n’y mettrai qu’une seule chose : les relations de l’homme avec la planète. Il faudrait deux ou trois articles indiquant que l’homme est responsable devant les générations futures de l’exigence de laisser une terre habitable. L’idée n’existait pas en 1948, on croyait les ressources inépuisables. D’autres que moi sont soucieux de faire sa place à la lutte contre le terrorisme. Sa forme actuelle, très grave, est une novation dans l’histoire des relations internationales. Il est normal de penser qu’il faudrait des textes à ce sujet. Mais ce n’est pas facile. Le respect de l’individu que le terroriste ne pratique pas figure dans la déclaration. Mais ne faudrait-il pas dire que l’accroissement dramatique de l’écart entre les très très riches et les très très pauvres (humiliés et marginalisés), qui a accru sensiblement les risques de la terreur et le recrutement d’hommes désespérés, est une chose nouvelle à laquelle on pourrait tenter de répondre par des textes sur l’urgence de problèmes à aborder et à régler. J’ai vu, avec plaisir, que Jacques Diouf, président de la FAO, a demandé à Barack Obama, le nouveau président américain, de convoquer, en 2009, une grande conférence mondiale pour lutter contre la faim. Lutter contre la faim, c’est aussi une façon de lutter contre le terrorisme.

1948, c’est la déclaration universelle, et c’est aussi, à la même date, Israël, le début du drame palestinien, qui n’est toujours pas réglé, et auquel vous êtes, on le sait, très sensible.

Stéphane Hessel. C’est l’une des questions, et qui nous concerne très directement. C’est nous, Européens, qui avons créé le problème des juifs et qui avons rendu nécessaire la création d’un État pour les juifs. Or, nous constatons que les Nations unies n’ont pas la force nécessaire pour que soit arrêtée la façon dont les gouvernements israéliens successifs traitent ce problème. Il y a un problème de lâcheté de la communauté internationale. Les textes existent, et si Israël ne les applique pas il se met en contradiction avec le droit international.

Ce n’est pas le seul cas de non-application des textes ?

Stéphane Hessel. Hélas non, le nombre des violations de la déclaration des droits de l’homme est considérable. Les États-Unis, première puissance mondiale, quand ils emprisonnent des gens à Guantanamo, quand ils ont, en Irak, à Abou Gharib, une prison où l’on traite les détenus comme des esclaves, le Soudan, comme il se conduit au Darfour, sont contre les droits de l’homme. On se dit que, partout où les droits de l’homme sont violés, les Nations unies devraient intervenir. Pour cela, il faut que les grandes puissances se mettent d’accord.

Dernière question, d’actualité : la crise financière - crise du capitalisme - qui risque d’aggraver les situations économiques et financières. Eu égard à la déclaration de 1948, que faudrait-il dire, que faudrait-il faire préventivement ?

Stéphane Hessel. La réponse est relativement simple. Dans la charte des Nations unies, des organisations comme le FMI ont pour vocation non seulement d’intervenir quand il y a des crises, mais aussi de veiller à les prévenir. Or, là encore les objectifs n’ont pas été atteints. Non pas parce que les instruments manquent - ils existent -, mais parce qu’ils n’ont pas été utilisés correctement par les États. Ces organisations elles-mêmes sont-elles faillibles ? Oui ! Il faudrait donc, pour que tout le monde tienne compte des intérêts essentiels, que soit institué, à côté du conseil de sécurité chargé de veiller à la paix, un Conseil de sécurité économique et social. La déclaration des droits de l’homme a inauguré la deuxième moitié du XXe siècle, il serait bien que son application fonde le XXIe.

(1) L’Union soviétique, officiellement, a justifié son abstention par le nombre trop réduit (cinq sur trente) d’articles concernant les droits économiques et sociaux.

Entretien réalisé par Charles Silvestre

Modifié par Dom-trappeur
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Malgré ses ambiguités et les arrière-pensées qui ont présidé à sa création,

le texte de 1948 reste,

selon le mot du juriste français René Cassin,

qui participa à son élaboration,

"le premier manifeste que l'humanité organisée ait jamais adopté".

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"Obama, un Noir à la tête des Etats-Unis,

excusez du peu.

Le combat pour les droits de l'homme est un travail de très longue haleine".

Le Français Stéphane Hessel,

qui assista à la genèse de la Déclaration Universelle des droits de l'Homme,

croit au progrès des libertés.

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ça fait vraiment désordre

surtout aujourd'hui...

Droits de l'homme: Kouchner ne veut plus du secrétariat d'Etat de Rama Yade

AFP Christophe de ROQUEFEUIL

Le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner a semé le trouble en pleine célébration des droits de l'Homme, en admettant la difficulté de les concilier avec la diplomatie et en qualifiant "d'erreur" la création d'un secrétariat d'Etat sur ces questions.

"Je pense que j'ai eu tort de demander un secrétariat d'Etat aux droits de l'Homme. C'est une erreur", a-t-il affirmé dans un entretien publié mercredi par Le Parisien, le jour du 60ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'Homme, proclamée à Paris.

La titulaire de ce poste rattaché au Quai d'Orsay, Rama Yade, "a fait, avec talent, ce qu'elle a pu", a-t-il poursuivi en assurant que ce n'était pas un problème de personne, mais de structure.

"Il y a contradiction permanente entre les droits de l'Homme et la politique étrangère d'un Etat, même en France", a-t-il déclaré, en ajoutant qu'il ne fallait pas faire "d'angélisme".

Rama Yade, à 31 ans benjamine du gouvernement, a en revanche estimé avoir "fait beaucoup de choses" en dix-huit mois au gouvernement, en particulier dans le domaine des droits des femmes, des enfants ou des homosexuels.

"Vous savez qu'on ne construit jamais rien sur le renoncement ni le sacrifice des valeurs ni des principes", a-t-elle ajouté.

Lors d'une cérémonie en présence de quelque 300 personnes dans la soirée au palais de Chaillot, M. Kouchner a affirmé vouloir dire "toute (son) affection" à Rama Yade.

La secrétaire d'Etat a reçu le soutien du chef de file des députés UMP Jean-François Copé, pour qui "un secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme, c'est utile".

La numéro 1 du PS, Martine Aubry, a estimé que "Bernard Kouchner n'est plus Bernard Kouchner", "l'homme qui était connu pour se battre sur tous les terrains pour le droit à la dignité humaine".

A Bruxelles, la présidente de la commission des droits de l'Homme du Parlement européen, Hélène Flautre, a dénoncé mercredi la "sortie scandaleuse" de M. Kouchner.

Le porte-parole du gouvernement Luc Chatel a cependant estimé que M. Kouchner était dans son rôle en faisant une "évaluation" de ce secrétariat d'Etat.

Cette polémique survient alors que Mme Yade, pressentie par M. Sarkozy pour se lancer dans la campagne des européennes l'an prochain, vient de décliner cette proposition, en affirmant préférer un mandat national à un siège à Strasbourg.

Concomitance de calendrier, M. Kouchner et Mme Yade se sont retrouvés mercredi soir pour des cérémonies au Palais de Chaillot à Paris, où fut proclamée il y a 60 ans la Déclaration universelle des droits de l'Homme (DUDH), texte fondateur de l'action internationale dans ce domaine.

Ancien "French doctor", co-fondateur de Médecins sans Frontières (MSF), Bernard Kouchner reste à 69 ans une figure emblématique de l'action humanitaire. Ancien ministre de gauche, son ralliement au président Sarkozy lui a attiré de nombreuses critiques, sans l'empêcher de demeurer dans les sondages le membre le plus populaire du gouvernement.

M. Kouchner a déjà, à plusieurs reprises, exprimé la difficulté de concilier son combat pour les droits fondamentaux, les réalités diplomatiques et la solidarité gouvernementale.

Après la visite controversée l'an dernier à Paris du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, qu'il a ostensiblement boudée, il a avoué qu'un ministre des Affaires étrangères devait savoir "avaler son chapeau".

Face à la répression du soulèvement du Tibet, il a dû ménager à la fois son amitié ancienne pour le Dalaï-lama et la nécessité de préserver les relations avec le géant chinois.

Mme Yade s'est aussi retrouvée en plusieurs occasions prise entre le "parler vrai" qu'elle affectionne et le langage biseauté de la diplomatie, en particulier lors du la crise du Tibet.

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Rama Yade: "les droits de l'homme font partie de l'identité de la France"

AP

"La France ne serait pas la France sans les droits de l'Homme. On n'a pas le droit de brader cette identité", estime Rama Yade en défendant son bilan, dans un entretien publié jeudi dans "La Provence".

Son ministre de tutelle Bernard Kouchner a estimé mercredi avoir eu "tort" en demandant la création d'un secrétariat d'Etat aux droits de l'Homme.

"Je ne prends pas cela comme une affaire personnelle", assure la première intéressée. "C'est important, pas pour moi, mais pour notre pays. Les droits de l'Homme font partie de l'identité de la France".

"C'est ce que nous avons de plus précieux. Il faut le préserver", poursuit la secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme. "Quelle que soit la structure gouvernementale, le combat doit continuer".

Et Rama Yade de défendre son bilan. "J'ai réussi à faire voter par l'Union européenne (...) les lignes directrices sur les violences faites aux femmes. L'année prochaine, l'Europe mettra en haut de ses priorités le droit des femmes (...) J'ai rallié 17 Etats pour lutter contre le recrutement des enfants-soldats. Je continue de mener la réforme pour l'adoption internationale. Je porte à l'ONU une déclaration en faveur de la dépénalisation universelle de l'homosexualité". AP

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http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=48577

Comme quoi la pseudo ouverture de Sarkozy était un leurre et a corrompu

Le 10 décembre était l’anniversaire des 60 ans de la déclaration universelle des droits de l’homme. Notre porteur de sac de riz africain, le trémolant colérique french doctor a étrangement choisi cette date pour assommer Rama Yade et faire un sort au secrétariat aux droits de l’homme.

Tout a commencé en fait quand la future ex-secrétaire aux droits de l’homme a refusé d’être tête de liste aux futures élections européennes en Ile-de-France. Notre Kondukator, qui transforme France Télévision en ORTF, comme il en avait transformé l’UMP (il y nomme et révoque les responsables), n’avait pas apprécié, mais pas du tout que Rama Yade ait décliné son ordre. On le sait ses colères ne sont ni froides ni de courte durée. Aussi a-t-il jugé bon d’en remettre une couche mercredi au conseil des ministres suivi d’une réunion avec les députés UMP reçus à l’Elysée. Je m’étonne toujours que la presse ne s’étonne pas à chaque fois que notre oseille et nos palais, après tout l’Elysée est à nous, le Guide n’en est que le locataire au nom de tous les français et non le propriétaire au nom de Sarkoland, servent les intérêts d’un seul parti et d’autant plus pour préparer des élections. C’est injuste et c’est de l’abus de bien national. Voilà ce qu’en rapporte Le Monde : La colère de Nicolas Sarkozy contre Rama Yade n’est pas, elle aussi, retombée. Avant la rencontre avec les parlementaires, le président de la République a fait une ferme mise au point en conseil des ministres : "Le devoir des ministres est de s’engager. Je leur demande aussi de s’engager aux élections. Leur position ne leur appartient pas. Il est très difficile de monter, plus facile de redescendre."

La secrétaire d’Etat aux droits de l’homme n’assistait pas au conseil mais ses oreilles ont dû siffler. Depuis dimanche, lorsqu’elle a publiquement annoncé qu’elle n’était pas intéressée par les élections européennes et qu’elle ne voulait pas être candidate en Ile-de-France comme l’y pressait Nicolas Sarkozy, beaucoup, dans la majorité, se demandent comment elle va pouvoir retrouver les bonnes grâces du président.

Autant vous dire que je n’ai pas été un fan de Rama Yade et que j’avais trouvé assez honteux et peu courageux son bal des faux-culs avec le Guide de tous les déserts arabiques et libyens, le prince des yourtes, soutenu dans un premier temps par une presse lèche-botte dithyrambique (celle qui sait dire non, souvenez-vous), alors qu’elle avait serré la main avec moult sourires dans son escapade sur la rive sud de la Méditerranée, et qu’elle avait ensuite expliqué avec bonnes courbettes l’excellente initiative de son mentor à Ray Ban. Mais voilà que el Ombre n’a pas été obéi. D’un coup d’un seul l’étoile montante, la symbolique minoritaire n’est plus qu’une imbécile et que cela se paye de faire un affront à l’étoile étincelante de notre bon peuple de France. Il serait bon de rappeler aussi que Rama Yade vient quand même de l’UMP, qu’elle ne vient ni de la gauche, ni du centre. Elle devait être l’autre preuve que, née hors de France - mais pas dans un bidon ville, ni après une vie de SDF, on peut malgré tout réussir. Mais le réducteur de têtes pense maintenant qu’elle l’a trop grosse et qu’il va lui montrer comment on peut la perdre en politique quand on résiste à l’Omnipotent.

Relisez cette phrase, elle est terrible : "Le devoir des ministres est de s’engager. Je leur demande aussi de s’engager aux élections. Leur position ne leur appartient pas. Il est très difficile de monter, plus facile de redescendre." Au-delà du fait que le mélange des genres persiste, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de séparation de pouvoir entre l’exécutif et le législatif, on subodore ce que l’on disait que Louis XIV possédait, le pouvoir absolu. Les ministres ne s’appartiennent pas, et d’un seul geste, d’une seule phrase, le roi soleil peut les faire descendre en enfer.

Ce qu’il y a de détestable dans cette affaire, c’est que c’est notre roitelet qui l’a choisie. Il est le seul, principal, unique, tout puissant décisionnaire et a imposé sans âme ni conscience de la nommer dans le gouvernement. Toute sa responsabilité est engagée. Rama Yade n’est finalement que ce qu’elle est. Elle l’a été pendant près de vingt mois. Ce n’est donc pas d’aujourd’hui que notre lumière astrale la découvre. Alors si comme il le dit ou fait dire, elle n’a pas de sens politique, pourquoi donc l’a-t-il prise ? Cette affaire n’est pas anodine, elle est la preuve a posteriori de la grande imposture de l’ouverture. Rama Yade n’est là que comme appeau électoraliste et elle faisait bien dans le décor. Si elle décide d’avoir une position qui se respecte, au lieu d’en admirer le courage, pour une fois, au lieu de laisser le libre arbitre, Sarkoko n’a pas supporté qu’elle ne soit pas sa chose, sa poupée vaudou.

Ce qu’il y a de plus détestable encore, ce sont les commentaires que j’ai lus ici ou là. De bons petits umpistes qui se félicitent de sa mise à l’écart. C’est la curée des groupies. Des roquets d’Internet qui se vautrent dans les entrailles d’une future dépouille.

Ce qu’il y a d’abominablement détestable, c’est la réaction de Kouchner. Lui qui avait inventé l’ingérence humanitaire, ce qui est le symbole même des droits de l’homme, ce qui se veut la preuve justement qu’il ne faut pas vendre son âme pour des canons et de biffetons, voilà qu’il prend sur lui de déclarer que ce secrétariat au droit de l’homme était une erreur et qu’il l’assume. L’ému permanent a découvert au gouvernement la Realpolitik, ce mot affreux qui permet, en détournant le regard, de tendre une main pour recevoir de l’oseille de celle du bourreau qu’il a encore libre pendant que l’autre achève sa victime. Doit-on rappelere à Kouchner cette phrase de Sarkozy prononcée au parlement européen le 13 novembre 2007 : " Dans la démocratie européenne, j’ajoute que tous ceux qui ont fait l’expérience de renoncer à la défense des Droits de l’Homme au bénéfice de contrats, n’ont pas eu les contrats et ont perdu sur le terrain des valeurs." Comment alors va-t-il pouvoir justifier ce qu’il en dit en toute contradiction (Libération) : « Je pense que j’ai eu tort de demander un secrétariat d’Etat aux droits de l’Homme. C’est une erreur. Car il y a contradiction permanente entre les droits de l’Homme et la politique étrangère d’un Etat, même en France », affirme Kouchner.

Le chef de la diplomatie française a estimé que Rama Yade, qui dirige ce secrétariat d’Etat rattaché au Quai d’Orsay, « a fait, avec talent, ce qu’elle a pu ». « Vous ne pouvez pas tout faire respecter, et par conséquent vous êtes attaqués en permanence. Même quand vous agissez », ajoute-t-il.

« Diriger un pays éloigne évidemment d’un certain angélisme »

[…]

Pour Kouchner, « on ne peut pas diriger la politique extérieure d’un pays uniquement en fonction des droits de l’Homme. Diriger un pays éloigne évidemment d’un certain angélisme ». Ce vendu à sa cause, après voir enfoncé son poignard dans le cœur de Rama Yade, vrille sa dague et lui fait une oraison funèbre : Kouchner précise toutefois que ses propos visent « la structure, pas des personnalités ». « Il est important que Rama Yade s’occupe avec passion des droits des enfants et de ceux des femmes, notamment en matière de violences sexuelles. Il ne faut pas de titre pour être efficace », poursuit-il. Belle technique du compliment qui tue. Avez-vous noté ? : Il ne faut pas de titre pour être efficace. Ce qui veut dire qu’on va lui retirer le sien, de titre, )à Rama yade. Et si le contraire était vrai : avec des titres on est inefficace ? Si j’étais du 9-3, je dirais que Kouchner a une " langue de pute ", mais comme je n’en suis pas, je ne le dis pas.

Cette fameuse ouverture dont deux exemplaires sont les acteurs de ce mini drame, cette tragédie à la grecque, comme les champignons, a ce goût acide et amer de la tromperie universelle et de la corruption des âmes. Kouchner trahi un idéal qu’il nous avait vendu. Kouchner trahit un membre du gouvernement pour plaire au Pacha. C’est lamentable. C’est triste. C’est la Républqiue sarkozyaque.

En fait, je vais laisser la conclusion à Rama Yade elle-même, lors, justement, d’un discours au Quai d’Orsay pour la remise du Prix des droits de l’Homme de la République française – attribué à cinq femmes – (Libération) : « Vous en trouverez toujours pour renoncer à ce beau combat » (Rama Yade)

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  • 3 années plus tard...
Invité Gnafron 1er

Les femmes saoudienne vont devoir se faire greffer un GPS ?

Encore un bond en avant dans le retour en arrière ! Le royaume saoudien modernise son arsenal de répression anti-femmes. Un système de détection électronique prévient désormais par SMS leur mari, père ou frère dès qu’elles quittent le pays....

http://www.marianne.net/Arabie-Saoudite-l-electronique-pour-pister-les-femmes_a224545.html

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Les femmes saoudienne vont devoir se faire greffer un GPS ?

http://www.marianne....es_a224545.html

comme le disait un grand humaniste Saoudien membre de la famille royale:

"nos femmes* vont pas se plaindre , elles connaissent valeur , on les achètent pour 10 chameaux " !!!!!!!!

femmes*: il disait "espèce di connasse"

Modifié par mikado43
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