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Le Web des Cheminots

Euthanasie ...la majorité des Français sont favorables


Invité Gnafron 1er

Messages recommandés

Bonjour à tous.

Je ne peux pas m'empêcher de réagir bien que ce soit un sujet polémique.

Mon métier, ce sont les soins palliatifs depuis dix ans.

Toutes ces enquêtes sur l'euthanasie faites auprès de biens portants n'ont aucun sens.

Après une pratique sur la fin de vie de pas mal de patientes (3500 environ), je n'ai vu qu'une seule vrai demande d'euthanasie.

pour le reste, ces enquêtes ne tiennent aucun compte des énormes capacités d'adaptation vis à vis de la maladie de l'être humain ni des possibilités de lutter très efficacement contre la souffrance dans l'immense majorité des cas.

La plupart des patients que j'ai suivis étaient satisfaits d'être aidés dans leur refus d'acharnement thérapeutique mais étaient aussi très rassurés d'être à l'abri d'une euthanasie sauvage, sans leur consentement ,comme ça arrive encore bien souvent.

Aucun des patients militants de l'Association pour mourir dans le droit à la dignité (ADMD) que j'ai suivis (une trentaine environ) ne m'a jamais demandé ni parlé d'euthanasie les concernant. Autant ils savent militer quand ils sont bien portants, autant quand ils sont concernés, on n'entend plus parler de leur désir de mort.

La loi actuelle, dite loi Leonetti est une loi remarquablement bien faite.

L'enquête parlementaire qui a précédé à sa rédaction a vu les députés, d'abord majoritairement pro-euthanasie devenir beaucoup plus mesurés après bavoir entendu de très nombreux professionnels et usagers de la santé.

Comme quoi, avoir un avis éclairé change bien des choses et est très différent d'un banal sondage réalisé par téléphone (sur un sujet aussi grave, ça laisse rêveur).

C'est du boulot d'accompagner les gens en fin de vie et de lutter contre la douleur et autres symptômes, c'est sûr que c'est plus facile de tuer les patients et c'est ce qui arrivera si une telle loi est votée.

Etre pro-euthanasie, c'est comme de dire "les cheminots sont des feignants", ça repose sur une méconnaissance profonde des réalités.

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Invité Gnafron 1er

Bonjour à tous.

Je ne peux pas m'empêcher de réagir bien que ce soit un sujet polémique.

Mon métier, ce sont les soins palliatifs depuis dix ans.

Toutes ces enquêtes sur l'euthanasie faites auprès de biens portants n'ont aucun sens.

Après une pratique sur la fin de vie de pas mal de patientes (3500 environ), je n'ai vu qu'une seule vrai demande d'euthanasie.

pour le reste, ces enquêtes ne tiennent aucun compte des énormes capacités d'adaptation vis à vis de la maladie de l'être humain ni des possibilités de lutter très efficacement contre la souffrance dans l'immense majorité des cas.

La plupart des patients que j'ai suivis étaient satisfaits d'être aidés dans leur refus d'acharnement thérapeutique mais étaient aussi très rassurés d'être à l'abri d'une euthanasie sauvage, sans leur consentement ,comme ça arrive encore bien souvent.

Aucun des patients militants de l'Association pour mourir dans le droit à la dignité (ADMD) que j'ai suivis (une trentaine environ) ne m'a jamais demandé ni parlé d'euthanasie les concernant. Autant ils savent militer quand ils sont bien portants, autant quand ils sont concernés, on n'entend plus parler de leur désir de mort.

A mon avis , vouloir mourir dans la dignité ne signifie pas forcément vouloir être euthanasié(e), non ?

La loi actuelle, dite loi Leonetti est une loi remarquablement bien faite.

Peusx tu nous en dire plus ?

L'enquête parlementaire qui a précédé à sa rédaction a vu les députés, d'abord majoritairement pro-euthanasie devenir beaucoup plus mesurés après bavoir entendu de très nombreux professionnels et usagers de la santé.

Comme quoi, avoir un avis éclairé change bien des choses et est très différent d'un banal sondage réalisé par téléphone (sur un sujet aussi grave, ça laisse rêveur).

C'est du boulot d'accompagner les gens en fin de vie et de lutter contre la douleur et autres symptômes, c'est sûr que c'est plus facile de tuer les patients et c'est ce qui arrivera si une telle loi est votée.

Etre pro-euthanasie, c'est comme de dire "les cheminots sont des feignants", ça repose sur une méconnaissance profonde des réalités.

ça peut ausi reposer sur des vécus personnels , non ?

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Eh oui Aldo.

On rejoint la célèbre phrase attribuée aux toubibs : "faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais" et comme il est facile, en dehors de toutes circonstances personnelles, de dire "bien sûr je suis POUR l'euthanasie" et de hurler pour qu'on vous sauve quand on approche la fin de la route. Humains nous sommes.

De connaissance personnelle du problème, j'ai pu voir en milieu hospitalier, sur des cas désespérés, une organisation très formelle - et appréciable - de la chose.

"On" ne "débranche" pas sauvagement : on fait un bilan, on le partage avec la famille, le staff médical prend la décision d'arrêter les soins en accompagnant cet abandon "curatif" de mesures "sédatives" appropriées et... la mécanique du corps s'arrête. Dans le respect. C'est de l'euthanasie dite "passive" mais surtout intelligente, coordonnée, partagée entre tous les intervenants.

"Partager" me semble le maître mot de l'affaire. Que l'on nous garde de toute décision unilatérale sur ce sujet.

Et merci à ceux qui aident les autres dans tous ces cas.

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Invité Gnafron 1er

Eh oui Aldo.

On rejoint la célèbre phrase attribuée aux toubibs : "faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais" et comme il est facile, en dehors de toutes circonstances personnelles, de dire "bien sûr je suis POUR l'euthanasie" et de hurler pour qu'on vous sauve quand on approche la fin de la route. Humains nous sommes.

De connaissance personnelle du problème, j'ai pu voir en milieu hospitalier, sur des cas désespérés, une organisation très formelle - et appréciable - de la chose.

"On" ne "débranche" pas sauvagement : on fait un bilan, on le partage avec la famille,le staff médical prend la décision d'arrêter les soins en accompagnant cet abandon "curatif" de mesures "sédatives" appropriées et... la mécanique du corps s'arrête. Dans le respect. C'est de l'euthanasie dite "passive" mais surtout intelligente, coordonnée, partagée entre tous les intervenants.

"Partager" me semble le maître mot de l'affaire. Que l'on nous garde de toute décision unilatérale sur ce sujet.

Et merci à ceux qui aident les autres dans tous ces cas.

Mouais ......j'ai un très grand respect pour le milieu médical mais je ne suis pas aussi formel sur ce que j'ai mis en rouge !

La partage se fait sur ce qu'on veut bien dire aux familles !

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Sujet polémique ...

Merci Aldo pour cet éclaircissement.

Cependant j'aimerai que nos cher député se penchent un peu plus pour protéger nos médecins/personnels de santé qui ne font qu'appliquer soit la volonté du patient (cas Humbert ...) soit la loi.

Le cœur du problème se situe au niveau de la responsabilité de la décision. En pleine possession de ces moyen il est très facile de faire un choix (eja fait pour ma part ... famille au courant ... ), mais ou est la limite entre un patient sain d'esprit et ayant ces capacité cognitive et libre arbitre, et un patient semi comateux (j'exagere expres ...) ?

S'acharner sur un patient a le faire souffrir je suis opposé a cette idée (peur du syndrome Lock In), mais je ne me vois pas legumiser ....

C'est un choix personnel a faire, et la société doit aider et accompagner la volonté du patient, proteger ceux qui l'appliquent.

Un premier pas serait d'encadrer ce choix, je verrais bien une réunion préoperatoire, avec les partie concernées, au moins c'est clair !

PS personnellement je suis pour l'euthanasie car actuellement le droit ne me permet pas de disposer de mon corps, et choisir mon départ ...

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A mon avis , vouloir mourir dans la dignité ne signifie pas forcément vouloir être euthanasié(e), non ?

Peusx tu nous en dire plus ?

ça peut ausi reposer sur des vécus personnels , non ?

Oui, mais un vécu personnel ne signifie pas qu'il faille légiférer forcément.

Je continue mon partage d'expérience:

@Assouan: 20/20 en ce qui concerne le partage:

Un patient qui parle d'euthanasie ('est souvent pris à tort pour une demande), c'est qu'il a pas mal de choses à dire sur son avenir et la peur qu'il en a ou sur ses difficultés présentes.

Donc, la moindre des choses, c'est d"abord d'écouter et ça, ça peut nécessiter de rester silencieux un bon moment. Il m'est arrivé d'écouter pendant une heure sans dire un mot avant de parler moi-même (ceux qui me connaissent apprécieront la performance), ensuite reformuler et faire reformuler, e, général, ça suffit à faire tomber toute ambiguité et s'apercevoir que 90% des plaintes étiquetées demandes d'euthanasie par les gens trop pressés ou non formés n'en sont pas.

Vous voyez tout de suite qu'on se heurte, compte tenu tu temps que ça nécessite à un problème de temps donc de moyens (premier débat de société: on essaye d'aider ou on tue tout de suite, je simplifie bien sûr).

Concernant l'euthanasie passive, ne pas utiliser ce terme qui fait qu'on ne sait plus de quoi on parle.

Un euthanasie, c'est tuer un patient délibérément en lui administrant des substances mortelles.

Un arrêt des traitements illégitimes a pour but de stopper des traitements qui ne font que rendre la fin de vie "invivable'. La plupart des gens qui se pensent pro euthanasie le sont avant tout par peur de l'acharnement thérapeutique.

Donc, bien garder à l'esprit le sens des mots, les militants extrémistes savent très bien jouer la dessus pour obtenir des lois inadaptées.

@ Gnafron:

J'ai l'avantage de travailler à domicile, mais c'est la même éthique dans les unités de soins palliatifs; les patients et les familles sont les premiers concernés donc ils sont éclairés ou participent à toutes les peines de décisions.

Ca ne veut pas dire, répondre aux questions sur lesquelles le malade ne veut pas entendre de réponse. Tu imagine là encore que ça prend du temps afin d'éviter tout quiproquo et toute mauvaise interprétation. Ca nécessite aussi de "suivre le patient et sa famille" dans ce qu'il sont et donc, de pouvoir intervenir très tôt pour comprendre QUI est le patient.

C'est long mais on n'est jamais déçu quand on est totalement loyal; le patient et sa famille deviennent toujours des alliés extrêmement fiables.

J'en suis épaté tous les jours et c'est ce qui fait que ce métier n'est pas triste du tout.

La loi Léonetti a été écrite après un "Grenelle de la fin de vie" ou équivalent, les députés étaient au départ favorable à une dépénalisation de l'euthanasie mais on finalement écrit et voté une loi remarquablement bien faite.

Elle donne enfin le droit au patient de s'exprimer en particulier lorsqu'ils souhaitent un arrêt des traitements. Il y a beaucoup d'autre avancées difficiles à résumer.

@Zoreil41:

Comme je le disais plus haut, ce dont tu parle sur les souhaits du bien portant ont abouti dans les pays anglo-saxons au "testament de vie"

Testament fait quand tout va bien et rarement valable quand on est confronté à la difficulté. plus intéressante est la notion de personne de confiance introduite par la loi Leonetti qui permet à un proche désigné d'assister aux consultation avec le patient et de parler à sa place si son consentement éclairé n'est plus possible.

Au sujet de Vincent Humbert qui était un cas très particulier, j'ai reçu à cette époque une lettre bouleversante qui m'a beaucoup fait réfléchir:

Il s'agissait d'une jeune femme dans le même état que lui qui me disait, elle, désirer vivre à tout prix. Elle avait écrit des centaines de lettres aux députés, journalistes et autre association demandant la dépénalisation de l'euthanasie.

Peine perdue, ça n'intéressait personne, elle voulait vivre.

Je ne prétends pas qu'il existait des réponses simples aux demandes de Vincent Humbert mais une loi n'est pas la bonne réponse à un cas particulier très exceptionnel.

Pour finir, il m'est arrivé un certain nombre de fois de constater les dégâts sur les proches d'une euthanasie passée réelle ou imaginaire.

Des années après, une énorme culpabilité restait avec des questions impossible: n'était-ce pas trop tôt, qu'ai-je fait.

Toujours se poser la question, qui demande l'euthanasie? Le patient (très rare), ses proches (moins rare), un soignant? Et pour le bien de qui, pour protéger qui? Pas sûr que la motivation profonde soit celle qui est exprimée à ce moment là.

Donc d'accord pour discuter sur une loi sur l'euthanasie mais quand les soins palliatifs auront les moyens nécessaires à leur mission. Il y a de gros progrès mais on est encore très loin de ce qu'on pourrait faire. Après on verra ce qu'il reste à légiférer.

Donc pour l'instant, débat de société qui repose encore sur le pognon.

Sommes nous prêts à payer un peu plus pour une qualité de fin de vie bien meilleure ou non?

Débat intéressant mais à ne pas laisser entre les mains des seuls journalistes quand on voit comment ils parlent des grèves de cheminots. (Oui, bon, je sais, argument déloyal sur un forum comme celui-là. Je suis un être abject)

Merci de votre patience et de votre ouverture d'esprit.

PS Le cas de Vincent Humbert relevait plus du suicide assisté que de l'Euthanasie, débat encore plus compliqué et beaucoup, beaucoup plus rare..

Modifié par aldo500
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Invité Gnafron 1er

Oui, mais un vécu personnel ne signifie pas qu'il faille légiférer forcément.

Je continue mon partage d'expérience:

@Assouan: 20/20 en ce qui concerne le partage:

Un patient qui parle d'euthanasie ('est souvent pris à tort pour une demande), c'est qu'il a pas mal de choses à dire sur son avenir et la peur qu'il en a ou sur ses difficultés présentes.

Donc, la moindre des choses, c'est d"abord d'écouter et ça, ça peut nécessiter de rester silencieux un bon moment. Il m'est arrivé d'écouter pendant une heure sans dire un mot avant de parler moi-même (ceux qui me connaissent apprécieront la performance), ensuite reformuler et faire reformuler, e, général, ça suffit à faire tomber toute ambiguité et s'apercevoir que 90% des plaintes étiquetées demandes d'euthanasie par les gens trop pressés ou non formés n'en sont pas.

Vous voyez tout de suite qu'on se heurte, compte tenu tu temps que ça nécessite à un problème de temps donc de moyens (premier débat de société: on essaye d'aider ou on tue tout de suite, je simplifie bien sûr).

Concernant l'euthanasie passive, ne pas utiliser ce terme qui fait qu'on ne sait plus de quoi on parle.

Un euthanasie, c'est tuer un patient délibérément en lui administrant des substances mortelles.

Un arrêt des traitements illégitimes a pour but de stopper des traitements qui ne font que rendre la fin de vie "invivable'. La plupart des gens qui se pensent pro euthanasie le sont avant tout par peur de l'acharnement thérapeutique.

Donc, bien garder à l'esprit le sens des mots, les militants extrémistes savent très bien jouer la dessus pour obtenir des lois inadaptées.

@ Gnafron:

J'ai l'avantage de travailler à domicile, mais c'est la même éthique dans les unités de soins palliatifs; les patients et les familles sont les premiers concernés donc ils sont éclairés ou participent à toutes les peines de décisions.

Ca ne veut pas dire, répondre aux questions sur lesquelles le malade ne veut pas entendre de réponse. Tu imagine là encore que ça prend du temps afin d'éviter tout quiproquo et toute mauvaise interprétation. Ca nécessite aussi de "suivre le patient et sa famille" dans ce qu'il sont et donc, de pouvoir intervenir très tôt pour comprendre QUI est le patient.

C'est long mais on n'est jamais déçu quand on est totalement loyal; le patient et sa famille deviennent toujours des alliés extrêmement fiables.

J'en suis épaté tous les jours et c'est ce qui fait que ce métier n'est pas triste du tout.

La loi Léonetti a été écrite après un "Grenelle de la fin de vie" ou équivalent, les députés étaient au départ favorable à une dépénalisation de l'euthanasie mais on finalement écrit et voté une loi remarquablement bien faite.

Elle donne enfin le droit au patient de s'exprimer en particulier lorsqu'ils souhaitent un arrêt des traitements. Il y a beaucoup d'autre avancées difficiles à résumer.

@Zoreil41:

Comme je le disais plus haut, ce dont tu parle sur les souhaits du bien portant ont abouti dans les pays anglo-saxons au "testament de vie"

Testament fait quand tout va bien et rarement valable quand on est confronté à la difficulté. plus intéressante est la notion de personne de confiance introduite par la loi Leonetti qui permet à un proche désigné d'assister aux consultation avec le patient et de parler à sa place si son consentement éclairé n'est plus possible.

Au sujet de Vincent Humbert qui était un cas très particulier, j'ai reçu à cette époque une lettre bouleversante qui m'a beaucoup fait réfléchir:

Il s'agissait d'une jeune femme dans le même état que lui qui me disait, elle, désirer vivre à tout prix. Elle avait écrit des centaines de lettres aux députés, journalistes et autre association demandant la dépénalisation de l'euthanasie.

Peine perdue, ça n'intéressait personne, elle voulait vivre.

Je ne prétends pas qu'il existait des réponses simples aux demandes de Vincent Humbert mais une loi n'est pas la bonne réponse à un cas particulier très exceptionnel.

Pour finir, il m'est arrivé un certain nombre de fois de constater les dégâts sur les proches d'une euthanasie passée réelle ou imaginaire.

Des années après, une énorme culpabilité restait avec des questions impossible: n'était-ce pas trop tôt, qu'ai-je fait.

Toujours se poser la question, qui demande l'euthanasie? Le patient (très rare), ses proches (moins rare), un soignant? Et pour le bien de qui, pour protéger qui? Pas sûr que la motivation profonde soit celle qui est exprimée à ce moment là.

Donc d'accord pour discuter sur une loi sur l'euthanasie mais quand les soins palliatifs auront les moyens nécessaires à leur mission. Il y a de gros progrès mais on est encore très loin de ce qu'on pourrait faire. Après on verra ce qu'il reste à légiférer.

Donc pour l'instant, débat de société qui repose encore sur le pognon.

Sommes nous prêts à payer un peu plus pour une qualité de fin de vie bien meilleure ou non?

Débat intéressant mais à ne pas laisser entre les mains des seuls journalistes quand on voit comment ils parlent des grèves de cheminots. (Oui, bon, je sais, argument déloyal sur un forum comme celui-là. Je suis un être abject)

Merci de votre patience et de votre ouverture d'esprit.

PS Le cas de Vincent Humbert relevait plus du suicide assisté que de l'Euthanasie, débat encore plus compliqué et beaucoup, beaucoup plus rare..

Merci pour tes précisons

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[...]mais une loi n'est pas la bonne réponse à un cas particulier très exceptionnel.

[...]Donc d'accord pour discuter sur une loi sur l'euthanasie mais quand les soins palliatifs auront les moyens nécessaires à leur mission. Il y a de gros progrès mais on est encore très loin de ce qu'on pourrait faire. Après on verra ce qu'il reste à légiférer.

On peut déjà commencer par se poser la question de l'utilité de la loi : est-elle faite pour interdire, ou pour autoriser ? Cette nuance a son importance dans ce débat...

Gom

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On peut déjà commencer par se poser la question de l'utilité de la loi : est-elle faite pour interdire, ou pour autoriser ? Cette nuance a son importance dans ce débat...

Gom

La première idée était de "dépénaliser". Pas vraiment libéraliser mais protéger de condamnations très lourdes possibles des personnes confrontées à de très grandes difficultés avec peu de solutions.

Je me souviens d'une femme seule avec un enfant autiste qui lorsqu'il faisait des crises violentes n'était plus accepté dans aucun service d'urgence ni service de psychiatrie.

Cette femme était seule avec sa gamine qui pendant le demi-heure de ma présence a tenté de se jeter par la fenêtre pendant que nous parlions et que j'ai rattrapée d'extrême justesse.

C'était ça en permanence et quand j'ai vu l'épuisement de cette femme qui aimait son enfant, je me suis demandé à quelles extrémités je serais arrivé à sa place et surtout qui pouvait juger et surtout condamner une mère qui serait passée à l'acte.

C'est l'intérêt d'une dépénalisation pour certains cas très difficile à condamner.

Le problème, c'est aussi que se dédouane ainsi facilement de l'absence de structures pouvant aider dans de telles situations, et ça, ce n'est pas un problème simple.

La dépénalisation m'inquiète beaucoup plus dans ses dérives prévisibles que dans son intention.

C'est un débat qui de toute manière mérite d'exister s'il y a véritable débat car je pense que beaucoup de gens manquent d'informations et ne demandent qu'a prendre conscience des multiples problèmes posés.

Mais c'est un débat qui doit être proposé de manière adulte et pas de manière politique au sens électoral du terme.

Je pense que nos politiques et journalistes ne nous prennent pas pour des gens responsables, on le voit sur le problème des retraites.

Modifié par aldo500
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Invité technicentre

Es-tu marié, Aldo? Si c'est non, je t'épouse

Bon connerie finie et dite pour détendre l'atmosphère, je suis tout à fait d'accord avec toi...

Revenons en arrière. j'avais lu un bouquin du professeur Léon Schwartzenberg où il expliquait qu'il était très dangereux de légiférer sur la fin de vie, la fin de souffrance...

Je connais une infirmière en gériatrie a dût faire LE geste sur ordonnance plusieurs fois... Qui protégeait et l'infirmière et le praticien (prévenu après coup certaines fois, car il y avait souffrance évidente du patient et que l'issue était de toute façon fatale mais au bout de combien de temps...). Oui, cette femme a fait LE geste. Elle peut tomber sous le coup d'acte d' homicides, de meurtres, d'assassinats et risque la perpétuité non compressible puisque ces actes ont été faits dans le cadre professionnel...

Mon bauf, médecin et catholique très pratiquant, ne croyait qu'au serment d'Hippocrate: ..."Je mettrai mon maître de médecine au même rang que les auteurs de mes jours, je partagerai avec lui mon avoir et, le cas échéant, je pourvoirai à ses besoins ; je tiendrai ses enfants pour des frères, et, s'ils désirent apprendre la médecine, je la leur enseignerai sans salaire ni engagement. Je ferai part de mes préceptes, des leçons orales et du reste de l'enseignement à mes fils, à ceux de mon maître et aux disciples liés par engagement et un serment suivant la loi médicale, mais à nul autre. »« Je dirigerai le régime des malades à leur avantage, suivant mes forces et mon jugement, et je m'abstiendrai de tout mal et de toute injustice. Je ne remettrai à personne du poison, si on m'en demande, ni ne prendrai l'initiative d'une pareille suggestion ; semblablement, je ne remettrai à aucune femme un pessaire abortif. Je passerai ma vie et j'exercerai mon art dans l'innocence et la pureté.

Je ne pratiquerai pas l'opération de la taille1.

Dans quelque maison que je rentre, j'y entrerai pour l'utilité des malades, me préservant de tout méfait volontaire et corrupteur, et surtout de la séduction des femmes et des garçons, libres ou esclaves.

Quoi que je voie ou entende dans la société pendant, ou même hors de l'exercice de ma profession, je tairai ce qui n'a jamais besoin d'être divulgué, regardant la discrétion comme un devoir en pareil cas. »

« Si je remplis ce serment sans l'enfreindre, qu'il me soit donné de jouir heureusement de la vie et de ma profession, honoré à jamais des hommes ; si je le viole et que je me parjure, puissè-je avoir un sort contraire...."

Bref, mon beauf, que j'apprécie certaines fois, se foutait en colère dès qu'il entendait parler de "mort propre et sans souffrance"... Ma grand-mère maternelle est décédée 3 fois (arrêt du coeur, tout fini...) et à chaque fois, un médecin passait et disait "et si on mettait un cachet de je ne sais plus quel produit" et le coeur redémarrait... Ma grand mère souffrait le martyr et s'épuisait de jour en jour... Une horreur... Puis la 4e fois, lorsque la personne bien pensante à proposé son petit cachet, une jeune interne a refusé ce traitement et laissé mourir ma grand-mère enfin... 18 mois, ça a duré... Lorsque j'ai raconté cette chose à mon beauf, il a fini par admettre que dans certains cas, LE geste était preuve d'humanité... Est-ce que c'est encore un bonheur de vivre lorsqu'on en arrive à souhaiter la "non-vie" des gens qu'on aime?

Moralité, pour moi, il ne faut pas légiférer sur la fin de vie mais permettre à des équipes de professionnels de faire CE geste sans risquer de devoir passer devant les tribunaux...

Mon beau père a eu la chance de passer ses 2 derniers jours dans un service de soins palliatifs... Si ma belle mère, ancienne infirmière avait accepté plus tôt le transfert de son mari dans ce service, l'issue n'aurait pas changé, bien sur... Mais quel différence avec la clinique mouroir où il a agoni avant... J'espère ne jamais avoir à refaire subir cela à un de mes proches et encore plus avoir assez de cran et de force pour me foutre en l'air lorsque ça m'arrivera...

Morbide, oui... Mais heureusement que des gens comme ALDO et cette femme prennent des risques... MERCI

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