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750 000 euros/an pour ne rien faire ?


Invité Gnafron 1er

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Le scandale Ockrent

La directrice de RFI coûte 750.000 € par an et n’y met plus les pieds…

L’intersyndicale reproche en particulier à Christine Ockrent, directrice déléguée de RFI, de n’avoir assisté à aucune réunion du comité d’entreprise depuis mai 2009

Combien de temps tiendra-t-elle encore ? Le tribunal de commerce examine demain une demande du comité d’entreprise de Radio France International (RFI), datant de décembre dernier, visant à la révocation de ses dirigeants et à la nomination d’un administrateur provisoire. L’intersyndicale (SNJ, FO, SNRT-CGT et SNJ-CGT) reproche en particulier à Christine Ockrent, directrice déléguée de RFI, de n’avoir assisté à aucune réunion du comité d’entreprise depuis mai 2009 et de ne « mettre les pieds dans la station que quelques heures par mois ». Et moins encore depuis une sombre affaire de détournement de mails interne, dévoilée en décembre dernier, qui lui a été imputée, ce dont elle se défend et se pose en victime. Une enquête est en cours.

Ce désintérêt apparent pour RFI est jugé d’autant plus scandaleux que la compagne de Bernard Kouchner, ancien ministre des Affaires étrangères, récemment révoqué par Nicolas Sarkozy, n’est pas avare de l’argent public. Selon des sources internes, elle reçoit en effet un salaire de 320.000 € net par an, auxquels s’ajoutent 120.000 € de frais forfaitaires, ainsi que l’usage d’une voiture de fonction (une Audi haut de gamme) avec chauffeur. Un salaire et des avantages qui lui sont accordés au titre de n° 2 de l’Audiovisuel extérieur français (AEF), une holding qui regroupe RFI, la chaîne d’information continue France 24 et la part française dans la chaîne francophone TV5 Monde.

Un parachute vraiment doré

C’est ainsi que Christine Ockrent coûte à la collectivité nationale au moins 750.000 € par an. Par la bouche d’un de ses avocats, elle a récemment démenti une information du Canard enchaîné qui évaluait à 1,5 million d’euros ses indemnités de départ, départ « qu’aujourd’hui encore elle ne souhaite ni n’envisage ». Selon des informations internes, une négociation aurait pourtant bien lieu sur la base de 1,3 million. Sollicitée, Christine Ockrent n’a pas souhaité nous préciser sa situation. Quoi qu’il en soit, il s’agit d’argent public, produit des impôts des Français, dont bien peu sont téléspectateurs de France 24. Cette télé confidentielle, au budget de 100 millions d’euros, est venue s’ajouter à la pléthore de chaînes d’information en continu que connaît la France (LCI, BFM TV, i-Télé, TV5, Euronews, Public Sénat, etc.).

Promesse de Sarkozy

Ce départ négocié, s’il a finalement lieu, serait d’autant plus étonnant que Christine Ockrent, au titre de mandataire sociale, est révocable sans indemnités. A moins que son contrat de départ ait prévu un parachute doré. Ce ne serait pas étonnant dans la mesure où toute l’organisation complexe de l’Audiovisuel extérieur français est un costume taillé sur mesure pour elle, à l’initiative de Nicolas Sarkozy, pour lui éviter d’être en situation juridique de conflit d’intérêt, par rapport à Bernard Kouchner, duquel dépendait une partie du financement de France 24. Les temps ont changé mais Christine Ockrent dispose d’un atout dans sa manche : la promesse qu’a faite Nicolas Sarkozy à Bernard Kouchner de ne pas la mettre à l’écart, en contrepartie de son départ sans bruit du Quai d’Orsay.

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