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A bord du Vintimille-Nice avec les migrants tunisiens

Durant deux jours, « La Croix » a suivi plusieurs migrants tunisiens qui tâchent de passer depuis l'Italie en France

Mardi 19 avril, 19 h 47, gare de Vintimille, à la frontière italienne. Sur le quai n° 3, Djellouli et Hassan montent dans le TER, direction la France. Comme beaucoup de migrants tunisiens ce soir-là, les deux hommes de 32 ans, originaires de Gabès, vont « tenter leur chance » pour aller à Nice.

Ils viennent d’obtenir de l’État italien le permis de séjour provisoire et le titre de voyage nominatif leur permettant de circuler dans l’espace Schengen. Ingénieur électronicien, Hassan veut rejoindre son beau-frère à Paris. Djellouli, imprimeur, ne connaît personne dans la capitale. « C’est une grande ville. Avec l’aide d’autres Arabes, je pourrai y trouver du travail », veut-il croire.

Mais tous deux n’excluent pas d’être contrôlés par la police française et reconduits à Vintimille... En effet, ils n’ont pas de passeport tunisien, ni les 62 € par jour exigés par la loi. « Ce sera la surprise », dit Hassan dans un rire nerveux.

À Menton, un policier de la police de l’air et des frontières entre dans leur wagon. « Papiers d’identité, s’il vous plaît. » Il contrôle les documents italiens de Djellouli et Hassan, ainsi que ceux d’une petite dizaine de migrants repérés au faciès dans une partie du wagon. Sans autre question, il leur rend les papiers.

« Je fais une croix sur la France »

Djellouli respire : « Finalement, c’est un contrôle normal... » Assis au premier étage de la double rame, Hassen, 25 ans n’a pas été contrôlé du tout : « Je me disais que les policiers seraient trop fatigués pour monter. Et c’est ce qui s’est passé ! », sourit le jeune homme, qui espère gagner le lendemain Marseille, où vit son beau-frère.

Retour à Vintimille. Mourad, 27 ans, n’a pas eu de chance. Il raconte aux autres migrants son arrestation il y a quelques jours en gare de Cannes, dans un train en partance pour Marseille.

« Les policiers ont affirmé que les documents italiens n’étaient pas valables en France. Ils ont exigé mon passeport tunisien et une preuve que nous avions suffisamment d’argent, mais je n’ai ni l’un ni l’autre », explique ce Tunisien venu il y a un mois de Gabès.

Conduit au commissariat de Cannes, il est revenu à Vintimille avec une obligation de quitter le territoire français (OTF) sous sept jours, sous peine d’être renvoyé en Tunisie en cas de nouveau contrôle.

Pour Mourad, c’est tout vu. « Je fais une croix sur la France. Mon père pouvait me loger à Paris, mais je vais tenter ma chance en Italie », dit-il.

Dans la gare, une centaine d’hommes dorment sur le sol

Dans le hall de la gare, une centaine d’hommes dorment à même le sol ou patientent, assis sur les comptoirs des guichets, sous l’œil placide d’une vingtaine de policiers italiens venus pour assurer la sécurité.

À 5 h 17, mercredi 20 avril, plusieurs dizaines de migrants montent dans le premier train en partance pour Nice. Au premier étage d’un wagon, une trentaine d’entre eux dorment, épuisés. Seul Yliès, la trentaine, jette un coup d’œil nerveux vers la porte « pour voir s’il n’y a pas de policiers ».

Ils ne subiront aucun contrôle dans le train. Mais à la gare de Nice, tout change. C’est là que la police veille. Dans le hall, cinq migrants sont interpellés par trois CRS. Alignés contre le mur de la gare, les voyageurs sont fouillés, puis escortés jusqu’au poste de la police aux frontières (PAF).

Petit à petit, d’autres les rejoignent, dont Hassan et Djellouli, ceux qui avaient été contrôlés la veille et alors laissés libres.

Passé entre les mailles du filet, Yliès patiente, son billet de TGV Nice-Paris à la main. Originaire de Sfax, il espère rejoindre son frère dans la capitale et guette tout uniforme bleu. Il finira par embarquer au dernier moment.

La police est passés dans une logique d’interpellation

Ibrahim, 24 ans, qui a pris le train suivant, est tout surpris de pouvoir quitter la gare sans être inquiété. « Je pensais qu’il y aurait des policiers partout comme à Vintimille, mais je n’en ai vu aucun », affirme ce jeune de Citi Tadamon, qui espère trouver un emploi à Nice où un ami peut l’héberger.

Nouvelle incursion à Vintimille, d’où un Vintimille-Cannes part à 13 heures. Ali, la vingtaine, l’a pris, direction Nice lui aussi. Entre-temps, les interpellations se sont intensifiées sur le quai de la gare.

« Avant mardi 19 avril, nous contrôlions les documents italiens sans autre demande, dans une logique de recensement. Mais lundi 18 avril au soir, un reportage télévisé a montré des migrants sur des terrasses niçoises. Le ton a changé, nous sommes passés dans une logique d’interpellation », indique une source policière.

La préfecture, elle, dément tout changement de conduite en lien avec les médias. Toujours est-il qu’en milieu d’après-midi, les CRS n’hésitent plus à faire descendre des migrants d’un train en partance pour Marseille. Les passeports sont systématiquement vérifiés.

Nedj, qui a réussi à passer entre les mailles du filet, cherche une échappatoire. « Je vais appeler mon frère à Marseille, il va venir me chercher en voiture. Sur la route, il y a moins de policiers, cela peut peut-être marcher. »

« Les centres de rétention sont pleins »

Un peu plus loin, Achraf, 23 ans, observe la scène. Interpellé avec quatre autres migrants considérés comme n’étant pas en règle, il sera conduit dans un centre de rétention. Vers 17 heures, les candidats au passage se font beaucoup plus rares sur les quais. Ceux qui descendent ne sont pas contrôlés.

« De toute façon, les centres de rétention sont pleins », indique la police. Depuis dimanche 17 avril au soir, le préfet Lamy défend un « dispositif clair » fort de 400 hommes dans les gares et péages du département.

Toutefois, sur le TER Vintimille-Nice, pourtant très fréquenté, les migrants ne voient pas ou peu de policiers. « Nous appliquons un dispositif de contrôle aléatoire, dense et dans le strict respect des accords de Schengen », explique le préfet.

Selon la préfecture, 75 personnes ont été interpellées mercredi 20 avril et conduites dans les centres de rétention de Nice, Marseille et même Nîmes. Les accords de réadmission passés avec l’Italie sont en cours d’examen.

Avant son arrestation, Djellouli confiait : « Même réadmis en Italie, je tenterai ma chance deux fois, trois fois s’il le faut, quitte à aller en France à pied. En Tunisie, il n’y a aucun avenir. »

http://www.la-croix.com/A-bord-du-Vintimille-Nice-avec-les-migrants-tunisiens/article/2463304/4076

Joyeuses Pâques !

  • 9 années plus tard...
Publication: (modifié)

... ça devaient être des "contorsionnistes " ... à 10 dans les toilettes ... !!!

Des migrants s’enferment dans le train Menton-Nice, deux policiers blessés

Samedi soir, un contrôle de la Police aux frontières a dégénéré dans le train Menton-Nice.

... "Quand ils sont montés dans le train, les collègues sont tombés sur une dizaine de migrants, hommes et femmes, qui se sont enfermés
à leur vue dans les toilettes, malgré l’exiguïté du lieu", ...

... " Le train a été immobilisé pour permettre aux policiers de décider de la conduite à tenir. La directrice départementale de la Police aux frontières
s’est rendue sur place. Au bout d’une heure, la porte est finalement ouverte. ..."

https://www.nicematin.com/faits-divers/des-migrants-senferment-dans-le-train-menton-nice-deux-policiers-blesses-654319

Modifié par BB 15063
  • Etonné 1
Publication:
Le 08/03/2021 à 07:40, BB 15063 a dit :

... ça devaient être des "contorsionnistes " ... à 10 dans les toilettes ... !!!

Des migrants s’enferment dans le train Menton-Nice, deux policiers blessés

Samedi soir, un contrôle de la Police aux frontières a dégénéré dans le train Menton-Nice.

... "Quand ils sont montés dans le train, les collègues sont tombés sur une dizaine de migrants, hommes et femmes, qui se sont enfermés
à leur vue dans les toilettes, malgré l’exiguïté du lieu", ...

... " Le train a été immobilisé pour permettre aux policiers de décider de la conduite à tenir. La directrice départementale de la Police aux frontières
s’est rendue sur place. Au bout d’une heure, la porte est finalement ouverte. ..."

https://www.nicematin.com/faits-divers/des-migrants-senferment-dans-le-train-menton-nice-deux-policiers-blesses-654319

Les toilettes PMR des rames modernes(AGC, TER 2N, Régio 2N et Régiolis pour Région SUD) sont spacieuses...

A dix devant, ça peut se faire...🤪

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