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Vive le libéralisme à la sauce Irlandaise


CRL COOL

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Qu'est ce qu'on est heureux au chemin de fer!!!! Même en filiale ou en EF privé....

Si ce qui est décrit dans ce lien est vrai, çà donne vachement envie de bosser dans cette compagnie...

http://www.unac.asso.fr/mon-unac/depeches/ryanair,1503.php

La Centrale Nationale des Employés (CNE) est la plus importante centrale syndicale en Belgique francophone. La CNE a placé sur son site internet un dossier spécial sur RYANAIR, nous en reproduisons ci dessous, une partie.<br style="font-weight: bold;">

Rappel : l'UNAC a porté plainte contre RYANAIR pour entrave aux institutions de représentation du personnel, pour travail dissimulé et non paiement des cotisations sociales en France. Cette affaire devrait être jugée dans le courant de l'année 2012.

Ryanair<br style="color: rgb(128, 0, 128); font-family: Arial; font-weight: bold;">« Attachez vos ceintures, nous déconnons... »

<br style="font-family: Arial;">Rassurez-vous, le message ne s’adresse qu’au personnel de cabine qui vous accompagne. Vous, vous avez bénéficié d’un tarif intéressant pour vous envoler, et vous arriverez certainement à bonne destination. Ryanair aurait ainsi démocratisé l’accès au ciel, et permis à l’aéroport de Charleroi de se développer. De quoi mériter de fameuses aides publiques et d’imposer des conditions de travail indécentes à ses employés ? La compagnie aérienne low cost ne s’en prive pas : elle établit des contrats de travail qui dépassent l’entendement, tout en profitant de fonds de la Région wallonne, sans aucun retour pour la Sécurité sociale et l’Etat.<br style="font-family: Arial;">

Claire ne mettra plus son uniforme de travail pour lequel Ryanair a retenu 360 euros de son salaire. La jeune hôtesse a été licenciée, après avoir distribué un tract à ses collègues, expliquant que leurs conditions de travail ne sont tout simplement pas acceptables. Et c’est le moins que l’on puisse dire, lorsqu’on analyse son contrat au regard du droit belge...<br style="font-family: Arial;">

Article 6 : Où je voudrai tu iras<br style="font-family: Arial;">« Votre emploi est basé en République d’Irlande, mais vous serez principalement localisé à l’aéroport de Charleroi. Vous pourrez être transféré dans toute autre base européenne, sans compensation. »<br style="font-family: Arial;">

Article 9 : Travailler plus tu devras, non payé tu seras<br style="font-family: Arial;">« Vous devez être préparé à faire des heures supplémentaires sans rémunération additionnelle. »<br style="font-family: Arial;">

Article 10 : Tes vacances tu annuleras<br style="font-family: Arial;">« La compagnie se réserve le droit d’annuler vos vacances annuelles et exiger que vous les preniez à une date ultérieure (en dernier ressort uniquement). »<br style="font-family: Arial;">

Article 11 : Tu ne t’éloigneras pas de plus d’une heure de l’aéroport<br style="font-family: Arial;">« Les membres du personnel de cabine seront tenus d’observer un certain nombre de jours de stand by par mois, où ils doivent être disponibles dans l’heure de l’appel (...) »<br style="font-family: Arial;">

Article 12 : Si malade tu es, non payé tu seras<br style="font-family: Arial;">« La compagnie ne prévoit rien en matière de paiement de congés de maladie. Il est de votre responsabilité de réclamer toute indemnisation légale en la matière. »<br style="font-family: Arial;">

Article 17 : Ton uniforme tu paieras<br style="font-family: Arial;">« Vous recevrez un uniforme de travail et le prix de cet uniforme sera déduit de votre salaire. Des déductions de 30 euros par mois seront faites sur votre salaire durant 12 mois. En outre, vous devrez acquérir un sac pour l’uniforme, dont le coût sera également déduit de votre salaire. »<br style="font-family: Arial;">

Article 20 : Des congés non payés tu prendras<br style="font-family: Arial;">« Si (Ryanair) est tenue de réduire ses activités pour quelque raison que ce soit, vous êtes tenu d’accepter le droit, pour la compagnie, à sa seule discrétion, de vous imposer des congés non payés pour la durée de l’excès de capacité ou de supprimer votre emploi. »<br style="font-family: Arial;">

Outre ces dispositions clairement stipulées dans le contrat de travail, Ryanair pratique une politique salariale austère : pas de prime de fin d’année, pas de simple ni de double pécule de vacances, pas de paiement des heures de travail prestées en dehors de l’avion (au moins deux heures chaque jour, s’il n’y a pas de retard).

<br style="font-family: Arial;">Quant à la formation, obligatoire, elle est payé par l’employé lui-même, alors qu’en droit belge, non seulement la formation est gratuite pour le travailleur, mais en plus celui-ci est rémunéré par l’employeur lorsqu’il la suit.

<br style="font-family: Arial;">La question est toute évidente : comment une entreprise peut-elle traiter ses travailleurs de cette façon en Belgique ?<br style="font-family: Arial;">

My law is the law<br style="font-family: Arial;">La compagnie de Michael O’Leary profite en fait d’un vide juridique au niveau européen : tout en citant le lieu où le travail est exercé de manière habituelle et concrète comme un des critères qui permet de déterminer la compétence judiciaire, la législation européenne prévoit que les parties peuvent choisir la loi applicable lorsqu’un contrat de travail comporte un élément d’extranéité (c’est-à- dire étranger). Avant de préciser que ce choix ne peut pas priver le travailleur de la protection dont il bénéficierait à défaut de choix, et qu’à défaut de choix, la loi applicable est celle du pays où le travailleur accomplit habituellement son travail. Eclairant.<br style="font-family: Arial;">

Face à cette ambiguïté, Ryanair multiplie les précautions. Premièrement, l’entreprise avance que les avions Ryanair sont assimilés au sol irlandais, et que la législation applicable à ses employés est donc le droit du travail irlandais. Deuxièmement, elle prend soin d’effectuer certaines démarches administratives en Irlande. Ainsi, les employés signent leur contrat, passent les examens médicaux, et assument toutes les autres formalités dans ce pays. Tous les documents sont rédigés en anglais, et il est interdit de parler une autre langue à bord de l’avion. Enfin, suite à ses premiers ennuis judiciaires en 2007, la compagnie passe désormais par une autre société irlandaise, Crewlink, travaillant exclusivement pour Ryanair, pour embaucher son personnel.<br style="font-family: Arial;">

Nous ne sommes pas dans un monde de cow-boy<br style="font-family: Arial;">Cette interprétation du droit européen pose au moins quatre problèmes. Tout d’abord, elle engendre une discrimination flagrante entre les travailleurs d’un même secteur dans un même pays, puisqu’ils ne bénéficient pas tous des mêmes conditions de travail et de rémunération.<br style="font-family: Arial;">

Suite logique, cette différence de traitement tire tous les travailleurs du secteur vers le bas ; les autres sociétés tentent de s’aligner sur les conditions de travail de Ryanair, dans un souci de compétitivité.<br style="font-family: Arial;">

Si l’on adopte le point de vue des employeurs, on peut même souligner la concurrence déloyale de Ryanair, qui ne s’acquitte pas des minimums légaux et conventionnels belges comme le font toutes les autres entreprises du secteur.<br style="font-family: Arial;">

Enfin, la collectivité toute entière perd de l’argent : alors que Ryanair bénéficie d’aides publiques, elle ne contribue en rien aux recettes de l’Etat, puisqu’elle ne paie aucun impôt en Belgique, et aucune cotisation de sécurité sociale pour ses employés.<br style="font-family: Arial;">

En septembre prochain, la CSC introduira 7 ou 8 dossiers auprès du tribunal du Travail, à l’encontre de Ryanair, pour leur faire appliquer le droit belge. Mais ce sont les 270 employés attachés à l’aéroport de Charleroi qu’elle a l’intention de défendre. Et avec eux, les travailleurs de tout le secteur, et puis même, si l’on regarde vers l’horizon, le projet d’une Europe sociale. Carrément.<br style="font-family: Arial;">

Retrouvez notre dossier complet sur notre site www.cne-gnc.be : l’original du contrat, le tract, le texte de solidarité, les communiqués de presse...<br style="font-family: Arial; font-weight: bold;">

Julie Coumont<br style="font-family: Arial;">

Prime antisyndicale<br style="font-family: Arial;">Pour exploiter son personnel irlandais à l’aise, Ryanair a trouvé la formule : la compagnie paie une prime pour celles et ceux qui ne sont pas syndiqués. Dans les autres pays, elle n’a même pas besoin de dépenser cet argent, puisque les juridictions n’appliquent pas le droit national. A quoi bon contester les conditions de travail illégales au regard du droit belge, si elles sont jugées selon le droit irlandais, beaucoup moins favorable ? Ryanair précise simplement qu’on ne peut pas se syndiquer lors des séances de « training » (formation du personnel). Si bien que les rares travailleurs qui osent se protéger ne remplissent pas la case « lieu de travail », par peur des représailles. L’enjeu de cette affaire dépasse donc bel et bien les 7 ou 8 cas qui seront portés devant la justice en septembre. Si le droit belge est enfin appliqué aux travailleurs, se syndiquer reprendra tout son sens.<br style="font-family: Arial;">

La justice belge hésite<br style="font-family: Arial;">En 2007, la CSC avait déjà introduit un dossier auprès du Tribunal du Travail de Charleroi à l’encontre de la compagnie d’aviation. Celui-ci avait conclu à l’application du droit belge. Mais la Cour du Travail de Mons, saisie en appel, était ensuite arrivée à la conclusion inverse : les juridictions belges ne sont pas compétentes en la matière. Un partout, donc. La troisième manche, qui devait se jouer devant la Cour de Cassation, n’a malheureusement pas eu lieu, pour des raisons administratives. La question de la compétence judiciaire n’a donc pas été tranchée. La CSC conserve ainsi toutes ses chances de faire valoir son point de vue avec ces nouveaux dossiers.<br style="font-family: Arial;">

Vous prenez l’avion en septembre ?<br style="font-family: Arial;">Venez soutenir notre action ! D’ici quelques semaines, des militants CNE poseront deux questions aux voyageurs de l’aéroport de Charleroi : Combien seriez-vous prêt à payer plus cher votre billet pour que les travailleurs qui vous servent soient traités correctement ? Partiriez-vous toujours de l’aéroport de Charleroi si une autre compagnie aérienne remplaçait Ryanair ? De quoi démontrer que la dureté de la compagnie low cost est une position de principe, et que la Région wallonne n’a pas à se soumettre au chantage à l’emploi de Ryanair.<br style="font-family: Arial;">

Ça bouge dans toute l’Europe<br style="font-family: Arial;">Depuis que l’affaire est remontée sur la scène médiatique, nous recevons des marques de soutien en tout genre : des courriers de voyageurs prêts à payer plus cher leur billet d’avion pour que le personnel de Ryanair soit traité décemment, le blog d’un père anglais qui a engagé une campagne contre la compagnie après qu’elle ait licencié sa fille de manière abusive, une proposition de loi déposée par ECOLO, des mails de citoyens scandalisés par le comportement cette entreprise, des contacts de l’association du personnel de cabine française... A entreprise internationale, mobilisation internationale ! Nous avons ainsi déjà établi des contacts avec l’Italie, l’Espagne et la France. La Fédération européenne des travailleurs du transport, de son côté, nous a affirmé sa solidarité (consultez le texte sur notre site www.cne-gnc.be).<br style="font-family: Arial;">

Ryanair, ou l’art de la formule qui choque<br style="font-family: Arial;">Après avoir proposé des places debout dans les avions, les toilettes payantes à bord ou le double ticket pour les personnes en surpoids, Ryanair recycle le comportement pour le moins déplacé de Gérard Depardieu, qui s’était laissé aller sur la moquette d’un autre avion, devant l’hôtesse qui lui demandait de rester assis pendant le décollage : sur son site, la compagnie titre ainsi « Nous ne sommes pas les seuls à pisser sur la concurrence ». Autant de marques de respect pour ses clients, ses concurrents et son personnel.

Comme la CNE en Belgique, l'UNAC demande aux passagers de Ryanair de réfléchir à deux fois avant de d'apporter leur caution à ce mode d'esclavage moderne que représente la pire compagnie aérienne au monde, RYANAIR. Question aux futurs passagers de RYANAIR : laisseriez vous vos enfants travailler dans ces conditions dégradantes ? Pensez-vous que ce mode d'exploitation des salariés représente l'avenir des conditions salariales européennes ? Accepteriez-vous, vous-même, de travailler dans de telles conditions ?

Soutenez l'action de CNE et de l'UNAC pour faire appliquer les législations nationales des pays dans lesquels ils sont basés, aux navigants de RYANAIR.

Le dumping social de RYANAIR coule le transport aérien Européen.

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le même après traitement

La Centrale Nationale des Employés (CNE) est la plus importante centrale syndicale en Belgique francophone. La CNE a placé sur son site internet un dossier spécial sur RYANAIR, nous en reproduisons ci-dessous, une partie.

Rappel : l'UNAC a porté plainte contre RYANAIR pour entrave aux institutions de représentation du personnel, pour travail dissimulé et non-paiement des cotisations sociales en France. Cette affaire devrait être jugée dans le courant de l'année 2012.

Ryanair :« Attachez vos ceintures, nous déconnons... »

Rassurez-vous, le message ne s’adresse qu’au personnel de cabine qui vous accompagne. Vous, vous avez bénéficié d’un tarif intéressant pour vous envoler, et vous arriverez certainement à bonne destination. Ryanair aurait ainsi démocratisé l’accès au ciel, et permis à l’aéroport de Charleroi de se développer. De quoi mériter de fameuses aides publiques et d’imposer des conditions de travail indécentes à ses employés ? La compagnie aérienne low cost ne s’en prive pas : elle établit des contrats de travail qui dépassent l’entendement, tout en profitant de fonds de la Région wallonne, sans aucun retour pour la Sécurité sociale et l’Etat.

Claire ne mettra plus son uniforme de travail pour lequel Ryanair a retenu 360 euros de son salaire. La jeune hôtesse a été licenciée, après avoir distribué un tract à ses collègues, expliquant que leurs conditions de travail ne sont tout simplement pas acceptables. Et c’est le moins que l’on puisse dire, lorsqu’on analyse son contrat au regard du droit belge...

Article 6 : Où je voudrai tu iras« Votre emploi est basé en République d’Irlande, mais vous serez principalement localisé à l’aéroport de Charleroi. Vous pourrez être transféré dans toute autre base européenne, sans compensation. »

Article 9 : Travailler plus tu devras, non payé tu seras« Vous devez être préparé à faire des heures supplémentaires sans rémunération additionnelle. »

Article 10 : Tes vacances tu annuleras« La compagnie se réserve le droit d’annuler vos vacances annuelles et exiger que vous les preniez à une date ultérieure (en dernier ressort uniquement). »

Article 11 : Tu ne t’éloigneras pas de plus d’une heure de l’aéroport« Les membres du personnel de cabine seront tenus d’observer un certain nombre de jours de standby par mois, où ils doivent être disponibles dans l’heure de l’appel (...) »

Article 12 : Si malade tu es, non payé tu seras« La compagnie ne prévoit rien en matière de paiement de congés de maladie. Il est de votre responsabilité de réclamer toute indemnisation légale en la matière. »

Article 17 : Ton uniforme tu paieras« Vous recevrez un uniforme de travail et le prix de cet uniforme sera déduit de votre salaire. Des déductions de 30 euros par mois seront faites sur votre salaire durant 12 mois. En outre, vous devrez acquérir un sac pour l’uniforme, dont le coût sera également déduit de votre salaire. »

Article 20 : Des congés non payés tu prendras« Si (Ryanair) est tenue de réduire ses activités pour quelque raison que ce soit, vous étés tenu d’accepter le droit, pour la compagnie, à sa seule discrétion, de vous imposer des congés non payés pour la durée de l’excès de capacité ou de supprimer votre emploi. »

Outre ces dispositions clairement stipulées dans le contrat de travail, Ryanair pratique une politique salariale austère : pas de prime de fin d’année, pas de simple ni de double pécule de vacances, pas de paiement des heures de travail prestées en dehors de l’avion (au moins deux heures chaque jour, s’il n’y a pas de retard).

Quant à la formation, obligatoire, elle est payée par l’employé lui-même, alors qu’en droit belge, non seulement la formation est gratuite pour le travailleur, mais en plus celui-ci est rémunéré par l’employeur lorsqu’il la suit.

La question est toute évidente : comment une entreprise peut-elle traiter ses travailleurs de cette façon en Belgique ?

My law is the law

La compagnie de Michael O’Leary profite en fait d’un vide juridique au niveau européen : tout en citant le lieu où le travail est exercé de maniéré habituelle et concrète comme un des critères qui permet de déterminer la compétence judiciaire, la législation européenne prévoit que les parties peuvent choisir la loi applicable lorsqu’un contrat de travail comporte un élément d’extranéité (c’est-à- dire étranger). Avant de préciser que ce choix ne peut pas priver le travailleur de la protection dont il bénéficierait à défaut de choix, et qu’à défaut de choix, la loi applicable est celle du pays où le travailleur accomplit habituellement son travail. Eclairant.

Face à cette ambiguïté, Ryanair multiplie les précautions. Premièrement, l’entreprise avance que les avions Ryanair sont assimilés au sol irlandais, et que la législation applicable à ses employés est donc le droit du travail irlandais. Deuxièmement, elle prend soin d’effectuer certaines démarches administratives en Irlande. Ainsi, les employés signent leur contrat, passent les examens médicaux, et assument toutes les autres formalités dans ce pays. Tous les documents sont rédigés en anglais, et il est interdit de parler une autre langue à bord de l’avion. Enfin, suite à ses premiers ennuis judiciaires en 2007, la compagnie passe désormais par une autre société irlandaise, Crewlink, travaillant exclusivement pour Ryanair, pour embaucher son personnel.

Nous ne sommes pas dans un monde de cow-boy

Cette interprétation du droit européen pose au moins quatre problèmes. Tout d’abord, elle engendre une discrimination flagrante entre les travailleurs d’un même secteur dans un même pays, puisqu’ils ne bénéficient pas tous des mêmes conditions de travail et de rémunération.

Suite logique, cette différence de traitement tire tous les travailleurs du secteur vers le bas ; les autres sociétés tentent de s’aligner sur les conditions de travail de Ryanair, dans un souci de compétitivité.

Si l’on adopte le point de vue des employeurs, on peut même souligner la concurrence déloyale de Ryanair, qui ne s’acquitte pas des minimums légaux et conventionnels belges comme le font toutes les autres entreprises du secteur.

Enfin, la collectivité toute entière perd de l’argent : alors que Ryanair bénéficie d’aides publiques, elle ne contribue en rien aux recettes de l’Etat, puisqu’elle ne paie aucun impôt en Belgique, et aucune cotisation de sécurité sociale pour ses employés.

En septembre prochain, la CSC introduira 7 ou 8 dossiers auprès du tribunal du Travail, à l’encontre de Ryanair, pour leur faire appliquer le droit belge. Mais ce sont les 270 employés attachés à l’aéroport de Charleroi qu’elle a l’intention de défendre. Et avec eux, les travailleurs de tout le secteur, et puis même, si l’on regarde vers l’horizon, le projet d’une Europe sociale. Carrément.

Retrouvez notre dossier complet sur notre site www.cne-gnc.be : l’original du contrat, le tract, le texte de solidarité, les communiqués de presse...

Julie Coumont

Prime antisyndicale

Pour exploiter son personnel irlandais à l’aise, Ryanair a trouvé la formule : la compagnie paie une prime pour celles et ceux qui ne sont pas syndiqués. Dans les autres pays, elle n’a même pas besoin de dépenser cet argent, puisque les juridictions n’appliquent pas le droit national. A quoi bon contester les conditions de travail illégales au regard du droit belge, si elles sont jugées selon le droit irlandais, beaucoup moins favorable ? Ryanair précise simplement qu’on ne peut pas se syndiquer lors des séances de « training » (formation du personnel). Si bien que les rares travailleurs qui osent se protéger ne remplissent pas la case « lieu de travail », par peur des représailles. L’enjeu de cette affaire dépasse donc bel et bien les 7 ou 8 cas qui seront portés devant la justice en septembre. Si le droit belge est enfin appliqué aux travailleurs, se syndiquer reprendra tout son sens.

La justice belge hésite

En 2007, la CSC avait déjà introduit un dossier auprès du Tribunal du Travail de Charleroi à l’encontre de la compagnie d’aviation. Celui-ci avait conclu à l’application du droit belge. Mais la Cour du Travail de Mons, saisie en appel, était ensuite arrivée à la conclusion inverse : les juridictions belges ne sont pas compétentes en la matière. Un partout, donc. La troisième manche, qui devait se jouer devant la Cour de Cassation, n’a malheureusement pas eu lieu, pour des raisons administratives. La question de la compétence judiciaire n’a donc pas été tranchée. La CSC conserve ainsi toutes ses chances de faire valoir son point de vue avec ces nouveaux dossiers.

Vous prenez l’avion en septembre ?

Venez soutenir notre action ! D’ici quelques semaines, des militants CNE poseront deux questions aux voyageurs de l’aéroport de Charleroi : Combien seriez-vous prêt à payer plus cher votre billet pour que les travailleurs qui vous servent soient traités correctement ? Partiriez-vous toujours de l’aéroport de Charleroi si une autre compagnie aérienne remplaçait Ryanair ? De quoi démontrer que la dureté de la compagnie low cost est une position de principe, et que la Région wallonne n’a pas à se soumettre au chantage à l’emploi de Ryanair.

Ca bouge dans toute l’Europe

Depuis que l’affaire est remontée sur la scène médiatique, nous recevons des marques de soutien en tout genre : des courriers de voyageurs prêts à payer plus cher leur billet d’avion pour que le personnel de Ryanair soit traité décemment, le blog d’un père anglais qui a engagé une campagne contre la compagnie après qu’elle ait licencié sa fille de manière abusive, une proposition de loi déposée par ECOLO, des mails de citoyens scandalisés par le comportement cette entreprise, des contacts de l’association du personnel de cabine franc? Aise... A entreprise internationale, mobilisation internationale ! Nous avons ainsi déjà établi des contacts avec l’Italie, l’Espagne et la France. La Fédération européenne des travailleurs du transport, de son côté, nous a affirmé sa solidarité (consultez le texte sur notre site www.cne-gnc.be).

Ryanair, ou l’art de la formule qui choque

Après avoir proposé des places debout dans les avions, les toilettes payantes à bord ou le double ticket pour les personnes en surpoids, Ryanair recycle le comportement pour le moins déplacé de Gérard Depardieu, qui s’était laissé aller sur la moquette d’un autre avion, devant l’hôtesse qui lui demandait de rester assis pendant le décollage : sur son site, la compagnie titre ainsi « Nous ne sommes pas les seuls à pisser sur la concurrence ». Autant de marques de respect pour ses clients, ses concurrents et son personnel.

Comme la CNE en Belgique, l'UNAC demande aux passagers de Ryanair de réfléchir à deux fois avant de d'apporter leur caution à ce mode d'esclavage moderne que représente la pire compagnie aérienne au monde, RYANAIR. Question aux futurs passagers de RYANAIR : laisseriez-vous vos enfants travailler dans ces conditions dégradantes ? Pensez-vous que ce mode d'exploitation des salariés représente l'avenir des conditions salariales européennes ? Accepteriez-vous, vous-même, de travailler dans de telles conditions ?

Soutenez l'action de CNE et de l'UNAC pour faire appliquer les législations nationales des pays dans lesquels ils sont basés, aux navigants de RYANAIR.

Le dumping social de RYANAIR coule le transport aérien Européen.

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