Invité Gnafron 1er Publication: 2 février 2012 Publication: 2 février 2012 L’internement des “Indésirables Français” au château du Sablou (près de Périgueux) . Les renseignements et avis qui suivent émanent d’une note du commissaire spécial de Périgueux du 3 septembre 194o Henri Lascaux, 45 ans, employé à la Sncf : « Militant communiste et propagandiste depuis de nombreuses années. Était membre de la commission exécutive de la région communiste de la Dordogne. Doit être maintenu au Camp du Sablou ». André Audinet, 50 ans, menuisier à la Sncf : « Militant communiste et propagandiste depuis de nombreuses années. Trésorier de la cellule communiste de Chamiers où il jouait un rôle très actif. Doit être maintenu au Camp du Sablou ». Charles Valade, 49 ans, menuisier aux ateliers de la Sncf : « Communiste et propagandiste des plus actifs. Était membre de la commission exécutive du Parti communiste, région de la Dordogne. Candidat communiste aux élections municipales de 1935. Doit être maintenu au Camp du Sablou » Émilien Maurel, 51 ans, chaudronnier aux ateliers de la Sncf : « Membre du Parti communiste depuis de nombreuses années, a toujours été considéré comme un militant et propagandiste très actif. Avant le décret de dissolution, il occupait les fonctions de membre de la commission exécutive de la région de la Dordogne. Le maintien de ce militant au Camp du Sablou s’impose ». André Audoux, 43 ans, frappeur à la Sncf : « Secrétaire de la cellule communiste de Chamiers où il jouait un rôle très actif, membre de la commission exécutive de la région de la Dordogne. Était considéré comme un militant et propagandiste particulièrement actif et très dévoué à son Parti. Doit être maintenu au Camp du Sablou ». Jean Parsat, 51 ans, manutentionnaire à la Sncf : « Militant communiste et propagandiste actif. Membre du Parti communiste depuis 1932 ». Pierre Murat, dit “Abel”, dit “Raspoutine”, 56 ans, retraité des chemins de fer PO [Paris-Orléans] :« Militant communiste et propagandiste depuis de très nombreuses années. Se faisait passablement remarquer dans les réunions publiques et les manifestations de rues organisées par le Pc. Était membre de la commission exécutive du Pc de la Dordogne. Individu violent et sournois, très dangereux pour l’ordre et la tranquillité publics, ne devant être libéré du Camp du Sablou sous aucun prétexte ». Plus sérieusement, le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français de Jean Maitron, indique qu’Abel Murat fut formé par Paul Faure (natif de Périgueux, secrétaire général de la Sfio jusqu’en 1938 ), en vue de la propagande à mener par la presse. Il dirigea par la suite l’imprimerie coopérative La Prolétarienne. En 1919, il se consacre en priorité à la lutte syndicale et devient secrétaire adjoint du syndicat des cheminots de Périgueux, puis trésorier de l’Union départementale. Conseiller municipal de Périgueux depuis 1919, il est, en avril 1920, secrétaire du Comité de la IIIe Internationale. Il passe ensuite au communisme sous l’influence de P. Bouthonnier, de même que la majorité du Parti socialiste de la Dordogne. Il est deuxième puis premier adjoint de la municipalité communiste. Emprisonné six jours en 1919 pour “incitation de militaires à la désobéissance dans un but de propagande anarchiste”, il est à nouveau mis en cause à l'occasion de la journée de lutte contre la guerre impérialiste du 1er août 1929 et inculpé d’affichage illégal. Il est alors conseiller municipal communiste de Périgueux. Révoqué en 1921, réintégré en 1936, Abel Murat prend sa retraite en 1939. Il sera plus tard commandant Ftpf en Limousin. Alfred Chaumel, 49 ans, chef de train à la Sncf : « Militant communiste et propagandiste depuis de très nombreuses années. S’est toujours fait remarquer par son action combative. Prenait très souvent la parole dans les réunions de la cellule des cheminots ainsi que dans les réunions publiques où il se faisait remarquer par ses violences de langage et ses critiques à l’égard des institutions républicaines. Partisan de l’action directe. Était secrétaire adjoint de la région communiste de la Dordogne. Individu très dangereux pour l’ordre et la tranquillité publics, ne devant être libéré sous aucun prétexte ». Ces “indésirables” Périgordins internés au Sablou sont tous militants communistes. La majorité exerce ou a exercé des fonctions au sein du Parti. Abel Murat était premier adjoint et Paul Eyraud, conseiller municipal, à Périgueux. L’historien Jean-Jacques Gillot signale également les noms suivants : René Blanchard (cheminot, Chamiers), Jean Geneste (cheminot, Saint-Astier), Victor Roumanie (cheminot, La Douze) et Marcel Vinsonneau (ex-cheminot, natif de la Dordogne, arrêté à Limoges). (17).
Dom Le Trappeur Publication: 12 février 2012 Publication: 12 février 2012 (modifié) Hyacinthe Tilly http://www.plaques-c...rm=chatelaudren Il semble que ce soit un cheminot mais je n'ai pas plus d'informations. http://cerp22.free.fr/cerp22/Monument%20aux%20Morts%20de%20Lannion/travail%20de%20memoire.html Je recherche également des informations sur Vincent CAM mort pour faits de guerre dont le nom se trouvait sur une plaque de la gare de Chatelaudren-Plouagat avec la seule mention "Cantonnier" aucune date Modifié 12 février 2012 par Dom Le Trappeur
Invité Gnafron 1er Publication: 22 février 2012 Publication: 22 février 2012 (modifié) FITERMAN Charles [FITERMAN Chilek, dit]. Né le 28 décembre 1933 à Saint-Étienne (Loire) ; monteur mécanicien, électricien ; dirigeant communiste de la Loire et du Val-de-Marne ; secrétaire de Waldeck Rochet* ; membre de la direction de la Fédération Seine-Sud, conseiller général et député du Val-de-Marne (1981, 1986-1988) ; membre du secrétariat du Parti communiste ; numéro deux de ce parti après Georges Marchais ; ministre d’État du gouvernement Mauroy (1981-1983) ; créateur, en 1989, d’un courant critique « refondateur », quitta comité central en 1994, s’éloigna du PCF et rejoignit le Parti socialiste. [Assemblée nationale,Notices et portraits] Charles Fiterman vit le jour à Saint-Étienne, fils de Moszek Berko Fiterman (dit Maurice), né le 25 janvier 1910 à Wysokie (Pologne), marchand forain, et de Laja (écrit parfois Laya) Rozenblum, née le 5 septembre 1905 en Pologne, ménagère sur l’acte de naissance. Elle reprit le métier de son mari après la mort de celui-ci, déporté racial à Auschwitz en mai 1945. Il avait une sœur, Irène, employée de commerce, qui fut plus tard communiste. Le jeune Charles fut marqué par la personnalité et la culture de sa grand-mère qui, venue de Lodz pour les voir en 1937, était restée. Elle apprit le yiddish aux enfants. Elle n’hésita pas à passer plusieurs mois à l’hôpital psychiatrique de Vinatier (Rhône) pour échapper aux rafles. Le père s’était engagé volontaire en 1939 et avait tout tenté pour faire échapper sa famille à la répression antisémite. Ainsi, Charles avait été placé comme interne dans le pensionnat catholique Saint-Joseph. Il fut ensuite confié, en 1942, à une famille de paysans du Velay, à Marlhes (Haute-Loire), où il fut considéré comme le troisième fils du foyer. Chez eux, en écoutant Radio-Londres, il apprit la victoire de l’Armée rouge à Stalingrad et comprit que les nazis n’étaient pas invincibles. Très bon élève pendant tout son parcours scolaire, revenu à Saint-Étienne, il obtint une dispense pour entrer dans un centre de formation professionnelle où il eut, en trois ans, un CAP d’électricien avec 17 de moyenne. Il rêvait d’être physicien ; il aurait pu être orienté vers un lycée, mais sa mère n’était pas en situation de se passer de son aide. Il travailla avec elle sur les marchés. Charles Fiterman eut une éducation catholique sans que le mystère de la Saint-Trinité ne le touche (« Ça n’entrait pas ») il se tourna un temps vers la synagogue, mais c’est à l’amicale laïque et dans les cercles ouvriers qu’il trouva sa voie. Lors d’un séjour dans une maison d’enfants déportés, en 1945 à Aix-les-Bains, il apprit à répondre avec les poings aux cris de « sales juifs ». Détaché de la religion, il assuma son identité juive en se reconnaissant dans les valeurs des amicales laïques et des cercles ouvriers. Grand lecteur, les écrits de Marx et d’Engels furent pour lui une découverte. Prenant deux semaines de vacances pendant l’été 1951, il partit à vélo jusqu’à la Méditerranée avec un ami, jeune communiste. Au retour, il le suivit dans une réunion de cellule et remplit un bulletin d’adhésion. Trois mois plus tard, on le chargea d’un rapport sur la lutte pour la paix, épreuve qui lui permit de se faire une réputation de jeune aux « qualités prometteuses ». Le secrétaire de la section CGT jugea que la place de ce jeune travailleur, titulaire d’un CAP, n’était pas sur les marchés mais dans une entreprise. Il le poussa à entrer aux ateliers du Tram, compagnie de chemin de fer à voie étroite de Saint-Étienne où il milita à la cellule des tramways-Valbenoite. La découverte de la solidarité ouvrière et la satisfaction de combiner savoir théorique et savoir-faire pratique le comblèrent. Il se mit à disposition de l’UJRF. La crise de la fédération communiste en 1952 aurait pu l’inquiéter. Il n’en fut rien. La mise à l’écart de Marius Patinaud, un grand nom de la Résistance et du mouvement communiste ligérien, ne l’étonna qu’en raison de la « ferveur aveugle et inconditionnelle » que manifestait le soutien de nombreux militants (p. 42). La mise à l’écart rapide de son successeur, Fernand Barthélémy, ne l’intrigua pas plus. Son souci était de déborder le secrétaire de son syndicat « un peu encroûté » et de mener des actions nouvelles qui lui valurent l’hostilité de ses employeurs. Ceux-ci profitèrent de son absence, en raison de sa participation à un stage de formation politique, pour le remercier. Il occupa divers petits emplois avant de partir pour un service militaire qu’il croyait de quinze mois et qui en dura le double, en raison du déclenchement de la guerre d’Algérie. Sa situation de famille lui permit de rester en France. Il épousa le 23 mai 1953 à Saint-Étienne Jeannine Poinas, de trois ans son aînée, aide comptable, active militante communiste depuis 1945, qui entra au bureau national de l’Union des jeunes filles de France en 1957. Son retour dans la Loire fut marqué par un renforcement de son militantisme dans l’UJRF. Sa participation à l’école centrale de la jeunesse, en octobre 1953, fut saluée par les évaluateurs : « Très intelligent. Esprit vif. Possède déjà une grosse expérience du travail de masse parmi la jeunesse dont il connaît bien les aspirations. Il est déjà en garde contre un léger esprit de suffisance. Bon esprit de Parti et de fermeté politique. Ce camarade est dynamique et présente de grandes possibilités de développement pour devenir un excellent dirigeant de la jeunesse. » Michel Olagnier* allait dans le même sens : « Jeune militant intelligent et dévoué. Semble avoir beaucoup lu, mais a tendance à exposer les problèmes sur un plan purement théorique. Possède un bon jugement politique. Depuis trois mois a contribué à un redressement certain de l’UJRF dans le département (106 adhésions réalisées). Ce camarade sérieux et actif a de réelles possibilités de développement. » De tels éloges et états de service en firent aussitôt un secrétaire départemental de l’UJRF. Il fut élu membre du comité fédéral communiste de la Loire à la conférence du 20 décembre 1953. Passée sous la direction de Théo Vial*, dit Vial-Massat, la fédération confirma son soutien en l’envoyant suivre un stage central d’éducateur national en 1957. Selon son témoignage, il sortait d’une année 1956 « terrible ». Ce n’est pas tant le XXe congrès du PCUS qui le marqua, mais la position du Parti communiste sur l’Algérie : « J’avais quand même sur l’estomac le vote des députés communistes en faveur des pleins pouvoirs » (p. 48). Il entra, cette même année 1956, comme électricien P1 chez Schneider (Société des forges et ateliers du Creusot) en rusant pour qu’on ne cherche pas son pédigrée militant. Il y resta six ans et fut cosecrétaire du syndicat CGT de l’entreprise avec le prêtre-ouvrier Maurice Combe, « un de ses formateurs » (p. 39). Devenu OP2, il était bloqué pour le passage à OP3 en 1962, jusqu’à ce que les ouvriers se mettent en grève pour le défendre. Dans un rapport interne, il minimisa son rôle à la CGT : « Je n’ai jamais milité activement au syndicat », signifiant ainsi qu’il était plus politique que syndicaliste. C’est en effet par la professionnalisation politique qu’il entra dans l’appareil communiste en 1962. Léon Feix vint à Saint-Étienne lui proposer d’être directeur adjoint de l’École centrale du parti et donc d’être permanent rattaché à la section Éducation du PCF. Cette proposition, reconnaissant ses qualités intellectuelles et politiques, ne pouvait être refusée, mais il demanda une période d’essai et, pendant quinze mois, fit l’aller-retour chaque semaine entre Paris et Saint-Étienne. Il s’installa ensuite dans un HLM, à Arcueil avec sa famille. Il passa de la direction fédérale de la Loire à celle de Seine-Sud où il fit la connaissance de Georges Marchais. En avril 1965, Gaston Plissonnier le convoqua dans son bureau du 144 rue Le Peletier pour lui proposer d’être le secrétaire de Waldeck Rochet, poste très important qui le mit aux premières loges pour suivre les contacts qui permirent, via l’entremise de Jules Borker, la candidature de François Mitterrand* aux élections présidentielles de décembre 1965. Il accompagna avec plaisir et passion le nouveau cours politique engagé par le secrétaire général, un homme dont il loua constamment les qualités humaines et la volonté politique. La tâche fut plus difficile en Mai 68, avec un Waldeck Rochet déjà fatigué et miné par les menaces qui pesaient sur le printemps de Prague. Il traversa la « vrai et fausse révolution » de mai-juin 1968 sans en avoir une « compréhension rapide et exacte » et admit plus tard que sa capacité d’action et celle du PCF en furent atteintes. Il fut un témoin indirect des échanges et friction avec le secrétaire général et François Mitterrand et il admet qu’après les élections de juin, le PCF avait le sentiment d’avoir « évité le pire ». Il aida dès lors Waldeck Rochet à préparer le manifeste de Champigny. Sa tâche fut plus éprouvante quand le secrétaire général sombra dans la maladie après l’intervention soviétique en Tchécoslovaquie. Selon Fiterman : « s’il y avait eu un référendum dans le parti, nul doute que l’approbation des Soviétiques l’aurait emporté » (p. 91). Fin octobre 1969, Waldeck Rochet le chargea de rédiger et de lire devant le comité central une courte intervention qui annonçait son renoncement à la fonction de secrétaire général ; il le fit avec « une infinie tristesse ». Georges Marchais, nouveau n° 1 lui demanda de poursuivre les mêmes fonctions auprès de lui. Fiterman acquit dans cette période de négociation du Programme commun un poids politique certain, qui en fit, à côté de Jean Kanapa*, un homme clé dans les prises de décisions. Celui-ci rédigea pour l’essentiel le livre de Georges Marchais, Le Défi démocratique (1975), Fiterman se consacrant à la partie économique et sociale. L’un et l’autre contribuèrent au climat d’ouverture qui marqua le XXIIe congrès du PCF (1976). À la différence de Kanapa, il connaissait peu les pays de l’Est si on excepte des vacances en Roumanie à l’été 1965, un séjour en URSS en 1967 et un autre en RDA en 1970. Il fut donc en rapport direct avec la direction soviétique à un moment où sa lecture d’Arthur London* et de Soljenitsyne lui avait ouvert les yeux sur le stalinisme et le « système concentrationnaire soviétique », et dans le contexte des rapports tendus entre le PCF et le PCUS. En 1975, il participa avec Kanapa aux réunions préparatoires de la conférence des partis communistes européens alors que le thème de l’eurocommunisme inquiétait Moscou. En 1978, après la mort de Kanapa en septembre, il fut chargé par Marchais d’aller à Moscou négocier avec Boris Ponomarev un accord pour une rencontre au plus haut niveau. Ce fut, écrivit-il, « une des heures les plus pénibles de ma vie ». Déjà membre du comité central depuis le XXe congrès (février 1972), Charles Fiterman vit son rôle officiel reconnu par son entrée au bureau politique lors du XXIIe congrès (février 1976). Il fut responsable avec Pierre Juquin du secteur propagande et communication, ainsi que de la section économique, des élus locaux et de la liaison avec les autres partis de gauche. De plus, il intégrait le secrétariat, passant du rôle de conseiller et d’exécutant à celui de dirigeant à part entière. Son refus d’être tête de liste à Saint-Étienne pour les élections municipales de 1977 provoqua plus tard ses regrets. Pour l’heure, la politique nationale lui sembla plus intéressante et, s’il accepta des candidatures et des mandats électifs, ce fut en région parisienne, à proximité du centre de pouvoir. Il avait ainsi été élu conseiller général de Villejuif en 1973 puis député de la deuxième circonscription de Choisy-le-Roi en 1981. Daniel Davisse, était son collaborateur sur le terrain val-de-marnais. Une de ses tâches essentielles fut de travailler à l’« actualisation » du programme commun dans la perspective des élections législatives de 1978. Les négociations durèrent deux mois entre la délégation socialiste conduite par Pierre Bérégovoy et la délégation communiste conduite par lui, sans oublier celle des radicaux de gauche. Fin juillet, les divergences restantes semblaient pouvoir être surmontées lors d’une réunion au sommet à la mi-septembre. Sans contact direct avec Georges Marchais en vacances en Corse, il regarda avec surprise le secrétaire général monter le ton lors d’un entretien télévisé et déclarer « Liliane, fais les valises, on rentre à Paris ! » « Intrigué et inquiet », il fit lui aussi ses valises pour prendre deux semaines de repos sans savoir si cette attitude nouvelle était un jeu tactique ou un désaveu du travail qu’il avait accompli avec Bérégovoy. À son retour, il perçut que la machine de la rupture était en marche, en fut affecté, avec le sentiment d’avoir été « manipulé d’un bout à l’autre », mais en numéro deux discipliné, il accepta. En 1978 s’ouvrit une période de tension personnelle qui se poursuivit jusqu’à son départ de la direction en 1990 : dans son for intérieur, il percevait l’effondrement d’un système, dans la pratique, par peur d’affaiblir le PCF, il laissa partir les vagues successives de contestataires (Henri Fiszbin et ses amis, Pierre Juquin*, Claude Poperen*) avec le sentiment qu’on n’a jamais gagné contre le secrétaire général. Si le choc du faible score de Marchais (15 %) aux élections présidentielles de mai 1981 l’affecta, la victoire de Mitterrand* ouvrit une nouvelle phase de sa carrière politique. Il fit partie des quatre ministres communistes choisis par Pierre Mauroy et François Mitterrand en accord avec le Parti communiste et obtint, avec le statut de ministre d’État, les transports. En mars 1983 (deuxième gouvernement Mauroy), à sa demande, il fut seulement ministre des Transports. Il fit face avec habileté à diverses difficultés qui se présentèrent et y mena une politique de réforme dont la Loi d’orientation des transports intérieurs (LOTI), adoptée le 31 décembre 1982, était la pièce maîtresse. Ce passage au pouvoir le transforma sans doute. Il en tira un bilan positif mais ne fut pas mécontent de cesser de faire le grand écart entre le parti et le gouvernement lorsque Georges Marchais et Laurent Fabius mirent fin à la participation du PCF en juillet 1984. Un mauvais climat l’attendait au parti. L’échec aux élections européennes avait clairement montré que le PCF était entré dans une phase de déclin, ce que la direction refusait d’admettre. L’opposition qui s’était manifestée au comité central (premier rapport de Claude Poperen*) et dans plusieurs fédérations attendait qu’il s’exprime et qu’il agisse. Il n’en fut rien. Certes, il rédigea une note politique exposant dans la perspective du XXVe congrès sa vision du positionnement futur du parti, mais elle resta lettre morte. Au fil des mois et des années, il fut traité comme un chef clandestin d’une opposition naissante et vécut une sorte d’exil intérieur. La rénovation qu’il souhaitait était introuvable. Il décida de se manifester au grand jour à l’automne 1989, lorsqu’un grave accident de voiture l’empêcha d’être présent à une réunion du comité central. Son texte fut lu à la tribune et provoqua un durcissement de la direction. Il était devenu un opposant ouvert, un « refondateur » pour la presse. Il parla au 27e congrès du PCF, à Saint-Ouen, le 19 décembre 1990, déclarant en référence aux changements à l’Est : « Le monde change. Cette période nouvelle qui s’est ouverte est porteuse à la fois de chances lumineuses pour l’humanité et de dangers mortels. » Le mouvement organisé autour du journal Refondations eut un certain succès, au-delà même des rangs communistes. En 1993, il appela à la convocation d’Assises du communisme pour créer un nouveau parti de transformation sociale. Au XXVIIIe congrès (janvier 1994) il annonça son intention de ne pas être reconduit dans les organismes de direction et fit une dernière intervention, « la plus pénible de ma vie ». À l’extérieur du parti, il créa un Forum des alternatives européennes (FAE) puis rallia le Parti socialiste en 1998. Il soutint le « oui » au référendum de 2005 et, en 2008, la motion Ségolène Royal. Devenu maire de Tavernes, le village provençal qui l’avait « adopté », il produisit un travail autobiographique et de réflexion qui parut en 2005. ŒUVRE : Profession de foi. Pour l’honneur de la politique, Le Seuil, 2005, 366 p. SOURCES : Arch. comité national du PCF. — Entretien avec Charles Fiterman. — État civil de Saint-Étienne Claude Pennetier Modifié 22 février 2012 par Gnafron 1er
Invité jackv Publication: 24 février 2012 Publication: 24 février 2012 (modifié) bonsoir la loti a t elle vraiment était utile et appliquée ?? son passage a ce ministère a t il était profitable a l'entrepris et (ou) aux cheminots ? avec le recul qu'en pensez vous ? Modifié 24 février 2012 par jackv
Invité TRAM21 Publication: 25 février 2012 Publication: 25 février 2012 Ch. Fiterman a fait rouvrir quatre lignes secondaires, dont Clamecy - Corbigny ! le monde cheminot l'apprécia, au point de renommer SNCF Sauve Nous Charles Fiterman !
Invité Gnafron 1er Publication: 2 mars 2012 Publication: 2 mars 2012 Thomas Edisson a travaillé dans le milieu ferroviaire .....dès son plus jeune âge ! En 1859, âgé de 12 ans, Thomas devint vendeur de journaux, boissons, cigares, cigarettes, bonbons, dans le train de la « Grand Trunk Railway » qui fait l'aller-retour quotidien Port Huron-Detroit. Avec l'argent gagné, il s'achète une presse d'imprimerie d'occasion qu'il installe dans un wagon à bagage pour la rédaction et l'impression (durant les trajets) de son propre mini journal hebdomadaire « le Weekly Herald » tiré à 500 exemplaires. En 1860 il est autorisé à aménager son laboratoire de chimie dans son wagon à bagage-imprimerie. Il poursuit ses expériences durant les haltes de 5 heures à Détroit. Il s'intéresse également au télégraphe du train inventé en 1838 par Samuel Morse. Une embardée du train renverse un jour du phosphore et provoque un incendie ce qui lui vaut son renvoi immédiat avec ses premiers 2 000 dollars de gain commercial fièrement gagnés. Qui est Thomas Edisson ? Thomas Alva Edison naît le 11 février 1847 à Milan dans l'Ohio. Fils de Samuel Edison, touche-à-tout, brocanteur, épicier, agent immobilier, charpentier, canadiend'origine néerlandaise et de Nancy Elliot Edison, ancienne institutrice canadienne d'origine écossaise, il est cadet d'une famille modeste de sept enfants. En 1854, alors qu'il est âgé de 7 ans, sa famille s'installe à Port Huron dans le Michigan. Son professeur, le révérend Engle, le considère alors rapidement comme un hyperactif stupide car il est trop curieux, pose trop de questions et n'apprend pas rapidement. Après 3 mois de cours, sa mère offusquée décide de lui faire l'école elle-même. Il complète ensuite sa formation de base en parfait autodidacte en dévorant tous les livres de science de sa mère. En 1857, âgé de 10 ans, Thomas possède déjà un vrai petit laboratoire de chimie dans le sous-sol de la maison de ses parents pour développer son intelligence pratique. Âgé de 13 ans, il attrape la scarlatine dont il ressort pratiquement sourd, même si la légende veut qu'il le soit devenu après qu'un cheminot l'a empoigné par les oreilles2. Ce handicap influencera fortement son comportement, sa carrière, l'orientation de ses travaux. Son désir d'améliorer le sort de l'humanité le motive pour plusieurs inventions et décuple son avidité pour la lecture en particulier des ouvrages de chimie,électricité, physique, mécanique etc. En 1866 âgé de 19 ans, il déménage à Toronto au Canada et trouve un emploi d'assistant-télégraphiste à la Western Union Company. Son travail consiste à retransmettre à Toronto les messages reçus à chaque heure. Il réalise alors sa première invention : il transforme son télégraphe en «transmetteur-récepteur duplex automatique de code Morse» capable de transmettre sur un même câble deux dépêches en sens inverse automatiquement sans intervention d'employé, et dépose son premier brevet. Puis il revient en tant qu'opérateur itinérant de ville en ville dans tout l'est des États-Unis. En 1868, âgé de 21 ans, expert en télégraphie, Thomas est embauché comme opérateur-télégraphiste de nuit à la Western Union Company de Boston et travaille en parallèle sur plusieurs projets d'inventions dont une Machine de comptage automatique de vote qui n'est pas retenue par le Congrès des États-Unis car jugée trop rapide… Il en déduit un de ses futurs grands principes de base : « Never invent something that people don't want » (ne jamais inventer quelque chose dont les gens ne veulent pas). En 1869 il tente sa chance à New York, où il trouve une chambre de bonne dans les sous-sols de la Bourse de New York à Wall Street. Il dort à côté du téléscripteur qui transmet les cours de l'or sur les marchés financiers, et étudie cette machine de près. Il aide un jour le télégraphiste de la Western Union à résoudre une panne importante sur ce télégraphe et se voit proposer une confortable place d'assistant de l'ingénieur en chef de la Western Union de New York, avec pour mission d'améliorer le téléscripteur de la Bourse de New York. Il fonde puis revend 40 000 dollars sa première société « Edison Universal Stock Printer », où il développe et commercialise sontélégraphe multiplexé automatique breveté pouvant transmettre et imprimer simultanément plusieurs cours de valeurs boursières. Quelques inventions: Invention de la centrale électrique Invention du Kinétographe et du Kinétoscope Invention et fondation des studios de cinéma Invention du Kinetophone son et image Invention de la pile alcaline En 1930, âgé de 82 ans, il mène un test de 17 000 plantes pour produire de la gomme synthétique. Thomas Edison mourut à l'âge de 83 ans, le 18 octobre 1931, sur son site de West Orange dans le New Jersey, près de New York, alors qu'il poursuivait inlassablement ses travaux, après avoir déposé son dernier brevet un an plus tôt. En tout, il déposa au cours de sa vie 1 093 brevets5 et employa plus de 35 000 personnes dans un empire industriel qui permit l'essor de l'électricité dans le monde entier. Source de l'article et les photos : Wikipédia
kerguel Publication: 7 mars 2012 Publication: 7 mars 2012 Aujourd'hui 70 ème anniversaire de la mort de Pierre Sémard fusillé à la prison d'Evreux. Voir le discours qui a été prononcé ce matin par un militant du PCF local d'Evreux. Intervention Th.D - Pierre SEMARD 2012.doc 1
Invité Gnafron 1er Publication: 7 mars 2012 Publication: 7 mars 2012 (modifié) Aujourd'hui 70 ème anniversaire de la mort de Pierre Sémard fusillé à la prison d'Evreux. Voir le discours qui a été prononcé ce matin par un militant du PCF local d'Evreux. Vidéo enterrement P.Semard : http://www.ina.fr/hi...-autres.fr.html Modifié 7 mars 2012 par Gnafron 1er 2
kerguel Publication: 9 mars 2012 Publication: 9 mars 2012 Vidéo enterrement P.Semard : http://www.ina.fr/hi...-autres.fr.html L'article de la presse locale sur l'hommage rendu à Pierre Sémard devant la prison d'Evreux :
kerguel Publication: 11 mars 2012 Publication: 11 mars 2012 Henri Barthélémy retraité cheminot fusillé en même temps que Guy Mocquet dans les carrières de Chateaubriant /Le 22 octobre 1941, Henri Barthélémy tombait sous les balles allemandes. Fusillé à Châteaubriant. Cinquante ans après, le parti communiste rend hommage à ce cheminot thouarsais. Une rue de Thouars porte son nom. Depuis le 12 février 1945. Ce jour là, les thouarsais honoraient l’un des leurs en apposant une plaque à chacune des extrémités de cette artère qui relie la rue des Champs-Proust à celle du dépôt. A proximité de la gare SNCF. Un site qu’Henri Barthélémy connaissait bien pour y avoir travaillé pendant plusieurs années avant de prendre sa retraite. Les jeunes générations de Thouarsais ne savent pas et emprunte peut-être même la rue qui porte son nom en assimilant à l’un e ses écrivains ou hommes de sciences qui jalonnent les angles de boulevard ou d’avenues. Henri Barthélémy est mort le 22 octobre 1941 dans la carrière de Châteaubriant, en Loire Atlantique. Fusillé par un peloton d’exécution allemand. En représailles. Quelques jours plus tôt un officier nazi avait été assassiné à Nantes par des «terroristes », ceux que l’ont n’appelait pas encore des résistants. L’armée d’occupation avait alors désigné vingt sept otages. Pour être fusillés. Pour donner l’exemple. Henri Barthélémy en était. Né dans le Maine et Loire, au Longeron, le 24 avril 1884, il participa pendant quelques années à la vie thouarsaise au sein du conseil municipal. En effet, il comptait parmi les trois communistes élus lors du scrutin des 5 et 12 mai 1935, aux côtés de huit représentants du parti radical et douze du parti socialiste. C’est Albert Boisseau qui, jusqu’à la suspension de ce conseil, le 26 septembre 1939, occupa le fauteuil de maire. Ardent militant, décrit par M. Revaireau, l’un des rares thouarsais à avoir aujourd’hui encore un souvenir précis de cet homme, comme « un défenseur de la paix et disciple de Jean Jaurès », Henri Barthélémy, parallèlement à son activité professionnelle, distribuait régulièrement le journal’ « l’humanité » dans le nord Deux-Sèvres. Après la déclaration de la guerre, il a continué à assurer la diffusion de ce quotidien mais, bien sûr, clandestinement. C’est pour cela qu’il a été arrêté. En compagnie de son épouse. A une date qui reste imprécise, vraisemblablement quelques mois avant son exécution. Si son épouse fut relâchée, en revanche, il fut maintenu en captivité à la prison de Nantes. C’est de là qu’il a été conduit à la tristement célèbre carrière de Châteaubriant.
kerguel Publication: 15 avril 2012 Publication: 15 avril 2012 Louis Bleuzet, le cheminot centenaire de retour dans une cabine de conduite
Invité Gnafron 1er Publication: 15 avril 2012 Publication: 15 avril 2012 Louis Bleuzet, le cheminot centenaire de retour dans une cabine de conduite Merci Kerguel de relancer cette rubrique :Smiley_05:
Invité Gnafron 1er Publication: 15 avril 2012 Publication: 15 avril 2012 http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/0202011112235-hollande-demande-a-l-allemagne-d-annuler-le-nouveau-contrat-sur-les-obligations-francaises-312581.php Après Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen, le candidat socialiste à l'Elysée dénonce le caractère spéculatif de ce nouveau contrat qui doit être lancé lundi par une filiale de la Deutsche Börse.
J.F. ARNOU Publication: 25 juin 2012 Publication: 25 juin 2012 Jean-Raoul PAUL (1869-1960) Il sorti major de promotion de l'Ecole Polytechnique en 1889. Remarqué par les dirigeants du Midi, il y entra en 1899 pour une carrière plutôt fulgurante : ingénieur en chef adjoint en 1902, chef de l'exploitaion en 1909 et directeur en 1913. Il fut le concepteur de la ligne de Cerdagne. En 1906, il est aussi à l'origine avec l'ingénieur Ducousso d'un block-system électrique et automatique, plus connu sous le nom de Block PD. D'abord installé sur Lamothe - Morcenx il fut étendu au point de couvrir 286 km de voies lors de la nationalisation. [ Descendant des VERLANT par ma G.M. maternelle, je recherches tous documents, photos, articles de presse sur Eugène VERLANT, pour modifier et compléter, sa biographie, nous n'avons pas de données par exemple sur la conception de la ligne de CERDAGNE. J.F. ARNOU de.werloing@orange.fr
kerguel Publication: 24 août 2012 Publication: 24 août 2012 Henri Lang, 1895-1942 - un dirigeant de la SNCF mort à Auschwitz On a beaucoup parlé ces derniers temps du rôle de la SNCF dans la déportation des Juifs de France. Des accusations ont été lancées qui ont permis de lever un coin du voile sur ce sujet douloureux et délicat. Par contre, le grand public ignorait que des cadres supérieurs de la SNCF étaient juifs. Dès lors, l'attitude de leurs confrères et de la direction de la société à leur égard aux heures sombres de la Shoah pose question. On découvre, avec Nathalie Bibas, un personnage extraordinaire, Henri Lang, sous-directeur de la Région du Sud-Est, concepteur entre autres, du programme d'électrification de la ligne Paris-Lyon qui mourut à Auschwitz le 21 mai 1942. Par delà la destinée tragique d'Henri Lang, Nathalie Bibas nous permet de mieux connaître la rafle du 12 décembre 1941 dite « Rafle des Notables ». 743 Juifs sont arrêtés au petit matin à leur domicile par les Allemands, rassemblés au Manège Bossut puis dirigés vers le camp de Royallieu à Compiègne. Henri Lang sera de ceux-là. Toute une vie qui s'arrête pour lui, pour sa femme et pour ses enfants. Des restrictions aux humiliations et des poux aux maladies, l'enfer est au quotidien. Mais les détenus maintiennent leur humanité en organisant des conférences sur les sujets les plus divers. Nathalie Bibas, qui prend soin de bien retracer l'atmosphère en France, en 1941, nous raconte l'homme, issu d'une famille juive alsacienne, mais qui ne pratique plus. Il sera même tenté par le catholicisme et, s'il ne se convertit pas, il fera en sorte que ses deux filles, les futures Catherine de Béchillon et Geneviève Delzant, soient baptisées. Elle nous décrit aussi l'ingénieur, ce qui nous vaut des pages parfois un peu techniques. Parmi les « notables » raflés, René Blum, frère de Léon Blum, Jean-Jacques Bernard, fils de Tristan Bernard ou encore le mari de l'écrivain Colette, Maurice Goudeket. La femme d'Henri Lang, Jacqueline Lang, déploiera une énergie farouche, frappant à toutes les portes possibles pour tenter de faire libérer son mari, a priori susceptible de bénéficier d'une dérogation. Rien n'y fera, hélas. Le document tant espéré ne parviendra à son destinataire que bien longtemps après sa disparition. Le 27 mars 1942, Henri Lang et ses compagnons d'infortune sont rassemblés avec leurs baluchons. Escorté par l'infâme Dannecker, le train de la mort n°567 passera par Reims et Neuvéat avant d'arriver, au bout de trois jours épuisants, le 30 mars 1942 au petit matin à Auschwitz où Henri Lang mourra d'épuisement le 21 mai. Un beau cahier iconographique agrémente l'ouvrage qui est très intéressant. Jean-Pierre Allali 1
Dom Le Trappeur Publication: 5 novembre 2012 Publication: 5 novembre 2012 Remontée du sujet vu l'actualité du jour sur le forum
Bouly Publication: 8 novembre 2012 Publication: 8 novembre 2012 Pierre Semard Pierre Semard, né le 15 février 1887 à Bragny-sur-Saône (Saône-et-Loire) et mort fusillé par les Allemands le 7 mars 1942 à la prison d'Évreux (Eure) a été syndicaliste, secrétaire général de la Fédération des cheminots et dirigeant du PCF dont il fut secrétaire général de 1924 à 1928. Fils d'un cantonnier des chemins de fer, et d'une garde-barrière du réseau PLM, Pierre Semard passe son enfance dans la campagne bourguignonne. Il commence à travailler en 1898, après avoir passé son certificat d'études, chez un notaire d'abord, puis chez de nombreux autres employeurs. En 1904, il se rend à Paris et exerce divers petits métiers : apprenti charcutier, vendeur de journaux, débardeur aux halles. En 1906, il retourne en Bourgogne, dans l'Yonne où il gagne sa vie comme charcutier et comme cuisinier. Il se rend ensuite à Lyon puis à Valence où il se fixe finalement en s'engageant pour trois ans dans l'armée. Il est promu au grade de brigadier. Bon danseur, il s'insère facilement dans la société locale. Il trouve également du temps pour lire et arrondit sa solde en gagnant des courses cyclistes. Il épouse une jeune valentinoise avant de revenir à la vie civile. Il passe alors un examen pour entrer aux chemins de fer comme facteur aux écritures. En 1912, il entre au secrétariat du chef de gare de Valence. C'est là qu'il devient militant syndical. Militant syndical À la déclaration de guerre, en 1914, étant père de trois enfants, il est mobilisé sur place. Son engagement syndical lui vaut d'être muté du secrétariat du chef de gare au service des trains. En 1917, il représente la section de Valence au premier congrès de l'union des syndicats du PLM qui se tient à Avignon.. Toujours mobilisé fin 1918, il est envoyé en Belgique. Sa femme atteinte par la grippe espagnole meurt le 3 mars 1919. Le 13 août, Pierre Semard devient secrétaire général d'une Ligue de défense et d'action contre les mercantis et les spéculateurs nouvellement créée et qui regroupe des commerçants et artisans avec des ouvriers. Il reste avant tout le dirigeant des cheminots de la Drôme et déploie une activité militante de plus en plus intense en faveur des idées du syndicalisme révolutionnaire . Ce n'est qu'à partir de 1920 que Pierre Semard commence à jouer un rôle national.. Révoqué des PLM pour fait de grève, il épouse en secondes noces une ancienne employée des PLM également révoquée. Il devient alors gérant de la coopérative des cheminots pour subvenir aux besoins de sa famille. . En juin 1921, Pierre Semard est élu secrétaire général de la Fédération des cheminots. Lors du congrès de fusion entre la CGT et la CGTU, le 24 novembre 1935, il est élu au secrétariat de la fédération réunifiée comme secrétaire général aux côtés de Jarrigion qui représente les ex-confédérés. En juin 1936, il fait partie de la délégation syndicale qui rencontre Léon Blum et les ministres concernés. Le gouvernement promet d'intervenir auprès des compagnies pour l'octroi de 21 jours de congé, les 40 heures, les conventions collectives et la réintégration des révoqués de 1920. En contrepartie, la direction fédérale s'engage à éviter une occupation des chemins de fer. Au nom de la CGT, Semard se prononce en faveur de la nationalisation. Lorsque la SNCF est créée, il est un des quatre administrateurs issus de la représentation syndicale. Malgré ses multiples responsabilités il se rend souvent sur la frontière espagnole pour s'occuper de l'acheminement de l'aide matérielle à la République espagnole. Il souhaite explicitement que la force syndicale puisse éviter d'en venir à la grève générale des chemins de fer dont il rappelle les risques qu'elle comportait. À ceux qui critiquent la participation des secrétaires fédéraux aux instances de la SNCF, Semard oppose la nécessité d'une représentation du personnel agissant sur mandat de l'organisation syndicale. Au lendemain de la grève du 30 novembre 1938, il est révoqué du conseil d'administration pour avoir signé des tracts qui appelaient à la grève. Le conseil de discipline le rétrograde au rang d'employé aux écritures. Arrêté à Loches le 20 novembre 1939, Pierre Semard est, une fois encore, incarcéré à la Santé par le juge d'instruction militaire sous l'inculpation de détournement de fonds et d'infraction au décret du 26 septembre 1939 concernant la dissolution du PC. En dépit du témoignage favorable de M. Bloch, ingénieur en chef du matériel à la SNCF, il est condamné à trois ans de prison. Le 20 mai, il est évacué et incarcéré à Bourges. Il met à profit son emprisonnement pour écrire et entretenir une correspondance abondante avec sa femme et ses enfants, notamment sa fille Yvette. Il reste très attentif aux problèmes de sa famille. Sa femme est arrêtée en août 1941, puis sa fille Yvette, au début de 1942. Au début 1942, Semard est transféré de Bourges au camp d'internement de Gaillon où il se retrouve avec les détenus de droit commun. Le 6 mars, on l'envoie à la prison d'Évreux. Il est fusillé comme otage le lendemain à la demande des autorités allemandes. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise, à Paris. C'est à Villeneuve sur Yonne (où je vis) que Pierre Sémard a passé une partie de son enfance et de son adolescence. La place de la gare Pierre SEMARD a été inaugurée en 2010, en présence de sa petite-fille et de Georges Ribeill, historien du rail bien connu. 2
Invité Gnafron 1er Publication: 8 novembre 2012 Publication: 8 novembre 2012 (modifié) Charles Gervasoni Une grève de cheminots A l’époque, j’étais ouvrier au dépôt SNCF de Grenoble. Le 10 novembre 1943, après le travail, on fait une réunion clandestine au café Blanc Fatin, rue du 4 septembre, près de la gare, pour préparer la grève du lendemain. C’est là que je fus désigné pour faire fonctionner à l’heure H la sirène qui commandait au dépôt les prises et arrêts de travail. D’autres camarades avaient reçu mission de se tenir à proximité des locomotives en pression pour pouvoir, au signal venu de la sirène, "coincer" les sifflets. Dès 4 heures du matin, des tracts appelant à la grève sont déposés dans les vestiaires, les bureaux. A 10 heures, le chef de dépôt et le contremaître principal, alertés par les tracts prennent ostensiblement position près de la sirène. A 10 h 30, sous prétexte de service, je me dirige vers le local de régulage. J’ouvre la commande de la sirène et la maintiens ouverte malgré l’opposition du chef de dépôt. A ce moment, cinq ou six locomotives se mettent à siffler. C’est le signal attendu. Les ouvriers du dépôt et ceux des autorails quittent en silence leur travail et refusent de le reprendre. Dans : "Les Inconnus de la Résistance, Editions Messidor, 1985. (Coll. MRN)." Jean Enjolvy Manifestations et grèves contre le S.T.O. dans la région lyonnaise, 13-17 octobre 1942 Le 13 octobre, vers 8 heures, une liste de 30 noms de cheminots choisis pour être envoyés Outre-Rhin est affichée au bureau du personnel. Des conciliabules réunissent furtivement les travailleurs et, parmi eux, les responsables de l’action illégale. Deux positions s’opposent : des attentistes mettent en garde contre les dangers que ferait courir à l’organisation syndicale clandestine naissante une action prématurée, d’autres, au contraire plaident en faveur d’une initiative à chaud, favorisée par la tension que crée l’affichage brusqué de la note. Finalement, c’est cette dernière position qui l’emporte. A 10 h 20 un militant communiste rompu depuis 1940 à l’acte illégal, Jean Enjolvy prend la responsabilité de se "découvrir" aux yeux de tous. Il dégringole les escaliers qui conduisent au rez-de-chaussée de la fonderie, bouscule deux contremaîtres qui s’interposent et déclenche, avant de s’échapper, la sirène qui hurle dans les ateliers. En quelques minutes 3 000 ouvriers des différents services cessent le travail et se rassemblent, face aux bureaux, dans l’allée centrale qui dessert les principaux bâtiments du chantier. • Récit du début d’une grève,Maurice Moissonnier dans, Cahiers Rhône-Alpes d’histoire sociale, Institut régional C.G.T., octobre 1992. Modifié 8 novembre 2012 par Gnafron 1er
Filou du TER Publication: 8 juillet Publication: 8 juillet (modifié) Un ancien conducteur du RER D, nouvel élu de la république à l'Assemblée Nationale!!! Et qui a battu un cacique élu depuis 27 ans. Félicitations à lui...👍 https://france3-regions.francetvinfo.fr/paris-ile-de-france/paris/legislatives-2024-on-ne-donnait-pas-cher-de-ma-peau-berenger-cernon-cheminot-et-nouveau-depute-3001055.html Modifié 8 juillet par Filou du TER 2
Laroche Publication: 8 juillet Publication: 8 juillet il y a 37 minutes, Filou du TER a dit : Un ancien conducteur du RER D, nouvel élu de la république à l'Assemblée Nationale!!! Et qui a battu un cacique élu depuis 27 ans. Félicitations à lui...👍 https://france3-regions.francetvinfo.fr/paris-ile-de-france/paris/legislatives-2024-on-ne-donnait-pas-cher-de-ma-peau-berenger-cernon-cheminot-et-nouveau-depute-3001055.html Beau tableau de chasse. 2
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