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Comment on recase les élites ?


Invité Gnafron 1er

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Invité Gnafron 1er

Après on s'étonne qu'il y a un ras le bol vis à vis des élites .....(intellectuelles , politiques, média etc...)

Chez NKM, on recycle aussi les conseillers ministériels

Ils ont conseillé Jean-Louis Borloo, Nathalie Kosciusko-Morizet ou Brice Hortefeux. Ils ont trouvé le même point de chute : la trop méconnue inspection générale de l'administration du Développement durable. Parce qu'ils avaient la fibre écolo ?

En matière d'environnement, le dernier arrivé connaît surtout celui de Brice Hortefeux. Nommé juste avant Noël, Jean-Jacques Kégelart a fait une partie de sa carrière au conseil régional d'Auvergne, et une autre comme conseiller pour les « affaires réservées » à l'Immigration, au Travail et à l'Intérieur.

Nommé malgré un avis défavorable

Sa promotion à l'inspection générale de l'administration du Développement durable est passée plus inaperçue que celle de Benoît Parayre, en décembre 2010. Celui-ci pouvait se targuer de mieux connaître la maison. Il avait été le conseiller presse de Jean-Louis Borloo à l'Ecologie, après avoir occupé le même poste à l'Emploi... et avant de reprendre du service, bénévole, pour la candidature avortée de son patron à la présidentielle.

Son CV n'avait pourtant pas convaincu les ingénieurs et hauts fonctionnaires de l'inspection générale. Fait exceptionnel, la commission chargée d'évaluer ses compétences avait donné un avis défavorable à sa candidature. Mais ce dernier étant purement consultatif, le ministère a passé outre, expliquant alors, en réponse à une question de la députée PS Danièle Bousquet :

« Comme il est d'usage en la matière, une consultation n'engage en rien l'autorité qui consulte à suivre l'avis demandé. »

La même députée avait interrogé Matignon : en dix ans, tous ministères confondus, huit avis défavorables seulement ont été rendus... mais six d'entre eux ont été ignorés. Au risque de se ridiculiser : saisi par un syndicat, le Conseil d'Etat vient d'annuler la nomination de Dominique Tibéri à Bercy.

Comme dans les autres ministères, une partie des recrutements d'inspecteurs généraux à l'Ecologie peut bénéficier :

  • à de hauts fonctionnaires venus d'autres administrations, par un système d'équivalence ;
  • à des non-fonctionnaires, grâce au « tour extérieur ».

Le « tour ex » donne beaucoup de liberté aux ministres. A l'inspection générale de l'administration du Développement durable, selon un décret de 2005, il peut concerner « un emploi vacant sur six ». Les candidats ne doivent remplir qu'une condition : avoir plus de 45 ans.

L'objectif affiché est louable : dans des administrations où règnent les technocrates et l'esprit de corps, les recrues venues de l'extérieur apporteraient des compétences nouvelles et des points de vue moins formatés.

Des anciens de chez Borloo et NKM

Contacté par Rue89, le cabinet de NKM fait ainsi valoir que Jean-Jacques Kégelart, l'ancien conseiller de Brice Hortefeux, a une expérience « à haut niveau » des collectivités locales. Et, dans le cas de Benoît Parayre, que « la communication constitue une dimension essentielle de l'action publique ».

Ils ne sont pas les seuls, parmi les 56 inspecteurs généraux du ministère, à avoir des CV très politiques. Avant de quitter le gouvernement, Jean-Louis Borloo avait nommé :

  • son chef de cabinet, Laurent Raverat, qui l'accompagnait depuis 2002 ;
  • son directeur adjoint de cabinet, Jean-Paul Le Divenah, qui avait déjà travaillé pour lui à l'Emploi ;
  • Nadine Bellurot, directrice de cabinet du ministre des Relations avec le Parlement, Henri de Raincourt, et ancienne conseillère parlementaire de Rachida Dati.

NKM a elle aussi nommé un de ses plus proches conseillers, Jérôme Peyrat, en octobre. Il était arrivé dans son cabinet un an plus tôt, mais il la connaissait déjà bien : en 2002, il avait cosigné un essai avec elle. Sa carrière lui a fait alterner les postes en cabinet (notamment auprès de Nicolas Sarkozy) et à l'UMP.

« Ce n'est pas du télétravail »

Des nominations politiques ? Les inspecteurs généraux qui ont répondu à nos sollicitations réfutent ce soupçon. L'un d'eux explique :

« Le sujet m'intéressait et je me demandais comment continuer à travailler dessus, en allant plus au fond des dossiers. »

« Ce n'est pas un placard doré », assure-t-il. Le poste a pourtant ses avantages. Selon le cabinet de NKM, un inspecteur général débutant gagne entre 77 954 et 103 115 euros par an, « selon les fonctions occupées antérieurement ».

Le travail ?Fournir des rapports et des audits à l'Etat et aux collectivités locales, sur des sujets aussi divers que l'électrification des lignes ferroviaires, le déneigement des routes ou l'état des forêts.

A en juger par la base de données listant ces documents, les recrues au parcours le plus politique ne sont pas forcément les plus prolifiques. Mais elles ne chôment pas, se défend l'une d'entre elles :

« On a beaucoup de missions auprès des élus locaux et des populations : du fait des
, il y a beaucoup d'explications à donner sur le terrain, et les administrations décentralisées ne sont pas armées pour le faire. [...]

L'inspection, quand on y est, on y est vraiment : on bosse, on a des dossiers, ce n'est pas du télétravail ! »

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Invité Gnafron 1er

Inspecteurs d'académie de Paris : petit ménage anti-copinage

Sur Rue89

Un ancien candidat à la mairie de Neuilly, un secrétaire national du PS et une ex-conseillère de Dominique de Villepin viennent de perdre leur job prestigieux d'inspecteur de l'académie de Paris. Est-ce la fin des nominations politiques ?

Six décrets « portant cessation de fonctions » ont été discrètement publiés au Journal officiel vendredi. Ce sont les noms des hauts fonctionnaires concernés qui font tiquer. Dans la liste, on trouve notamment :

  • Arnaud Teullé, nommé en 2008... après les municipales : il avait perdu à Neuilly face à un autre candidat de droite... après avoir déjà dû céder sa place aux cantonales à Jean Sarkozy ;
  • Nathalie Briot, nommée en 2007... avant la présidentielle : elle avait été la conseillère de Dominique de Villepin aux Affaires étrangères, à l'Intérieur puis à Matignon ;
  • Christophe Borgel, nommé en 2002... avant une autre présidentielle : à l'époque conseiller de Jack Lang à l'Education nationale, il est aujourd'hui secrétaire national du PS en charge des élections et conseiller régional d'Ile-de-France.

Pourquoi l'Education nationale se prive-t-elle de leurs services ? Les décrets n'en disent évidemment rien. La réponse se trouve dans un rapport très sévère de la Cour des comptes, publié en février 2010, qui dénonçait « une survivance historique injustifiée ».

Un poste idéal pour recaser ses proches

Car il ne faut pas confondre les « inspecteurs de l'académie de Paris » avec les « inspecteurs d'académie » tout court. Les premiers, une vingtaine de hauts fonctionnaires, constituent un corps d'élite, dont la création remonte à Napoléon.

Deux siècles plus tard, la Cour des comptes s'interroge sur l'utilité de ce corps pour l'Education nationale. En revanche, elle n'a aucun doute sur son utilité politique. C'est ce qu'on surnomme un « fromage » de la République : le poste est idéal pour recaser, récompenser ou consoler :

  • pas besoin d'être un expert : il n'y a pas de concours, les nominations se font uniquement par décret du président de la République ;
  • beaucoup de temps libre : le rapport note diplomatiquement qu'un tiers des inspecteurs a une « activité faiblement identifiée »... et s'étonne que certains n'aient même pas de bureau ;
  • une rémunération généreuse : des débutants sans aucune expérience ont pu commencer à 4 500 euros net par mois, « à un niveau plus élevé que la plupart des hauts fonctionnaires en début de carrière ».

Un « secret de famille » au ministère

La Cour des comptes ne donne aucun nom, mais ses conclusions sont accablantes :

« Les nominations de certains inspecteurs leur ont surtout permis de percevoir des revenus supplémentaires tout en conservant leur activité antérieure, ou bien d'obtenir une garantie de revenus en consacrant une part notable de leur temps, et parfois même largement prédominante, à des occupations d'ordre privé ou politique. »

Le 13 juillet, la Cour de discipline budgétaire et financière est allée plus loin. deux très hauts fonctionnaires de l'Education nationale ont été condamnés pour avoir validé une douzaine de nominations contestables. Les peines étaient symboliques – des amendes de 300 et 400 euros – et les véritables coupables étaient probablement ailleurs. Plus haut placés...

C'était « un secret de famille », comme l'avait résumé un responsable du ministère entendu par la Cour des comptes. Ce secret commençait pourtant à s'ébruiter : en 2009, l'Education nationale s'était engagée à supprimer dans les deux ans ce corps controversé.

L'Education nationale fait discrètement le tri

Le ministère en a profité pour faire le tri. Une partie des hauts fonctionnaires concernés pourront continuer leur carrière à l'Education nationale, car des décrets les ont déjà titularisés comme inspecteurs d'académie « normaux ». Parmi eux, on retrouve par exemple :

  • Anne Peyrat, ancienne conseillère culturelle de Jacques Chirac à l'Elysée ;
  • Fabrice Larché, ancien chef de cabinet de Gilles de Robien à l'Education nationale, puis de Valérie Pécresse à l'Enseignement supérieur ;
  • Raymond Riquier, ancien chef de cabinet adjoint de Lionel Jospin à Matignon.

Les autres ? Ils ont pris leur retraite, préféré changer de voie ou été discrètement remerciés. Une recherche dans les archives du Journal officiel permet de dresser la liste des hauts fonctionnaires titularisés à ce jour... et de noter plusieurs absences très politiques. Exemples :

  • à gauche, Christophe Borgel mais aussi Nicole Baldet, ancienne cheffe du secrétariat particulier de Lionel Jospin à Matignon ;
  • à droite, outre la villepiniste Nathalie Briot, deux des trois inspecteurs nommés par Nicolas Sarkozy : Arnaud Teullé, mais aussi David Teillet, ancien dirigeant de l'Uni, le syndicat étudiant de droite, passé ensuite par plusieurs cabinets ministériels.

Modifié par Gnafron 1er
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