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Le Web des Cheminots

Fermeture du Technicentre d'Epernay en 2014.


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Invité necroshine
Publication:

http://www.lunion.presse.fr/article/economie-region/les-ateliers-sncf-fermeront-definitivement-leurs-portes-en-2014

Les Ateliers SNCF fermeront définitivement leurs portes en 2014

A partir de 1849, les Ateliers du Chemin de fer ont pris une part essentielle dans le développement de la ville. Longtemps employeur le plus important d'Epernay, les Ateliers ont représenté un ascenseur social pour de nombreux habitants. Une conférence relate ce soir leurs160 ans d'histoire. Quatre « anciens » évoquent leur fierté d'y avoir effectuer toute leur carrière.

« AVANT que ne se développe le Négoce, la Ville et les Ateliers auront été en parfaite osmose. » Pierre Guy, un « ancien » des Ateliers est catégorique : « Epernay doit beaucoup aux Ateliers. L'âge d'or de la ville correspond à l'âge d'or des Ateliers SNCF ». L'ex cheminot ne manquera pas d'évoquer ce soir, le rayonnement des Ateliers au cours d'une conférence organisée par l'association Epernay Patrimoine. Et pas seulement…

« Il n'y a jamais eu de littérature de fond sur les Ateliers et c'est bien dommage », déplore Pierre Guy. Alors autant dire que le rendez-vous de ce soir revêtira des allures de devoir de mémoire pour lui et pour tous les « anciens » des Ateliers. Un chiffre : en 1880, sur 7 500 actifs à Epernay, 1 700 travaillaient aux Ateliers, près d'un sur 4. Les Ateliers qui s'étendent sur 13 hectares, avec des bâtiments sur 4,3 hectares au cœur de la ville n'étaient pourtant pas destinés à occuper la place qu'on lui connaît.

Ajusteur ou chaudronnier

« Avec l'arrivée du train à Epernay, des ateliers provisoires ont été installés au cours de l'hiver 1849/1850. A l'époque, il était question d'installer les ateliers définitifs à Bar-le-Duc », explique Pierre Guy, qui s'est penché sur leur histoire. « En 1854, avec la mise en place de la ligne Paris/Strasbourg, les besoins ont été tels que les Ateliers d'Epernay sont devenus définitifs. »

Jean Mourer, Jean-Pierre Meslat et Michel Vautrelle y ont effectué toute leur carrière. Pourtant, si leurs parcours affichent des différences, Jean Mourer n'oublie pas qu'« à l'époque les chemins de fer représentaient un véritable attrait et une certaine notoriété à nos yeux ».

De conditions modestes mais bons écoliers, ils optent pour la SNCF. « On y entrait sur concours mais la formation était rémunérée. » Jean-Pierre Meslat, dont le père était aussi cheminot se souvient : « On avait le choix entre l'ajustage ou la chaudronnerie. Si vous étiez bien constitué, vous deveniez chaudronnier ». Michel Vautrelle, 41 ans d'Ateliers : « Moi, je voulais être électricien et je suis devenu ajusteur ».

Fermeture programmée

Pas question d'oublier pourtant que « les Ateliers ont représenté un véritable ascenseur pour bon nombre de Sparnaciens. C'était un véritable vivier de futurs agents de maîtrise », assure Pierre Guy. « On éprouvait tous une véritable fierté à y travailler ».

Entre 1858 et 1930, 906 locomotives à vapeur ont vu le jour à Epernay. « Les conditions de travail étaient difficiles mais le groupe restait soudé. » Les quatre cheminots n'hésitent pas à qualifier de familiales, les relations qui les unissaient. « Tout le monde se connaissait. »

En 1946, 2 100 personnes travaillaient aux Ateliers, en 2012, ils ne sont plus que 180 avant la fermeture définitive devant intervenir en 2014. Une fermeture qui n'est pas vraiment une surprise pour les anciens. « Les Ateliers ont connu la vapeur jusqu'en 1952, le diesel jusqu'en 1978 avant de passer à l'électricité », rappelle Pierre Guy.

Jean-Pierre Meslat évoque une fermeture programmée. « En 1953, lorsque j'ai intégré les Ateliers, on savait déjà que les Ateliers fermeraient un jour. On était conditionné. » Pierre Guy explique la raison : « Avec le diesel, sont arrivés de nouveaux métiers. En 1953, la moyenne d'âge était de 48 ans avec une carrière passée dans la vapeur. La reconversion était incontournable ». Malgré tout, Pierre Guy n'en démord pas : « Le tournant pour moi, a été la mort de Roger Menu, cheminot et sénateur maire. Depuis, il n'y a pas eu de mouvement politique pour inverser la vapeur et empêcher la fermeture des Ateliers ».

Une seconde vie attend pourtant les Ateliers SNCF avec en face, la construction de la future plate-forme de l'emploi. Et pourquoi pas, un nouveau quartier à proximité.

Corinne LANGE

Publication:

C'est encore un pan de l'histoire ferroviaire qui va disparaitre.... La nouvelle gestion du parc roulant (moteur et remorqué), la meilleure fiabilité des matériels modernes et leur cout d'entretien plus réduit ont déjà conduit à la fermetures d'autres ateliers, notamment ceux de Bordeaux...

Invité Gnafron 1er
Publication: (modifié)

http://www.lunion.pr...-portes-en-2014

Les Ateliers SNCF fermeront définitivement leurs portes en 2014

A partir de 1849, les Ateliers du Chemin de fer ont pris une part essentielle dans le développement de la ville. Longtemps employeur le plus important d'Epernay, les Ateliers ont représenté un ascenseur social pour de nombreux habitants. Une conférence relate ce soir leurs160 ans d'histoire. Quatre « anciens » évoquent leur fierté d'y avoir effectuer toute leur carrière.

« AVANT que ne se développe le Négoce, la Ville et les Ateliers auront été en parfaite osmose. » Pierre Guy, un « ancien » des Ateliers est catégorique : « Epernay doit beaucoup aux Ateliers. L'âge d'or de la ville correspond à l'âge d'or des Ateliers SNCF ». L'ex cheminot ne manquera pas d'évoquer ce soir, le rayonnement des Ateliers au cours d'une conférence organisée par l'association Epernay Patrimoine. Et pas seulement…

« Il n'y a jamais eu de littérature de fond sur les Ateliers et c'est bien dommage », déplore Pierre Guy. Alors autant dire que le rendez-vous de ce soir revêtira des allures de devoir de mémoire pour lui et pour tous les « anciens » des Ateliers. Un chiffre : en 1880, sur 7 500 actifs à Epernay, 1 700 travaillaient aux Ateliers, près d'un sur 4. Les Ateliers qui s'étendent sur 13 hectares, avec des bâtiments sur 4,3 hectares au cœur de la ville n'étaient pourtant pas destinés à occuper la place qu'on lui connaît.

Ajusteur ou chaudronnier

« Avec l'arrivée du train à Epernay, des ateliers provisoires ont été installés au cours de l'hiver 1849/1850. A l'époque, il était question d'installer les ateliers définitifs à Bar-le-Duc », explique Pierre Guy, qui s'est penché sur leur histoire. « En 1854, avec la mise en place de la ligne Paris/Strasbourg, les besoins ont été tels que les Ateliers d'Epernay sont devenus définitifs. »

Jean Mourer, Jean-Pierre Meslat et Michel Vautrelle y ont effectué toute leur carrière. Pourtant, si leurs parcours affichent des différences, Jean Mourer n'oublie pas qu'« à l'époque les chemins de fer représentaient un véritable attrait et une certaine notoriété à nos yeux ».

De conditions modestes mais bons écoliers, ils optent pour la SNCF. « On y entrait sur concours mais la formation était rémunérée. » Jean-Pierre Meslat, dont le père était aussi cheminot se souvient : « On avait le choix entre l'ajustage ou la chaudronnerie. Si vous étiez bien constitué, vous deveniez chaudronnier ». Michel Vautrelle, 41 ans d'Ateliers : « Moi, je voulais être électricien et je suis devenu ajusteur ».

Fermeture programmée

Pas question d'oublier pourtant que « les Ateliers ont représenté un véritable ascenseur pour bon nombre de Sparnaciens. C'était un véritable vivier de futurs agents de maîtrise », assure Pierre Guy. « On éprouvait tous une véritable fierté à y travailler ».

Entre 1858 et 1930, 906 locomotives à vapeur ont vu le jour à Epernay. « Les conditions de travail étaient difficiles mais le groupe restait soudé. » Les quatre cheminots n'hésitent pas à qualifier de familiales, les relations qui les unissaient. « Tout le monde se connaissait. »

En 1946, 2 100 personnes travaillaient aux Ateliers, en 2012, ils ne sont plus que 180 avant la fermeture définitive devant intervenir en 2014. Une fermeture qui n'est pas vraiment une surprise pour les anciens. « Les Ateliers ont connu la vapeur jusqu'en 1952, le diesel jusqu'en 1978 avant de passer à l'électricité », rappelle Pierre Guy.

Jean-Pierre Meslat évoque une fermeture programmée. « En 1953, lorsque j'ai intégré les Ateliers, on savait déjà que les Ateliers fermeraient un jour. On était conditionné. » Pierre Guy explique la raison : « Avec le diesel, sont arrivés de nouveaux métiers. En 1953, la moyenne d'âge était de 48 ans avec une carrière passée dans la vapeur. La reconversion était incontournable ». Malgré tout, Pierre Guy n'en démord pas : « Le tournant pour moi, a été la mort de Roger Menu, cheminot et sénateur maire. Depuis, il n'y a pas eu de mouvement politique pour inverser la vapeur et empêcher la fermeture des Ateliers ».

Une seconde vie attend pourtant les Ateliers SNCF avec en face, la construction de la future plate-forme de l'emploi. Et pourquoi pas, un nouveau quartier à proximité.

Corinne LANGE

Merci Nécro pour cette info .Quel gâchis technique et humain .

Perso que de souvenirs .La 1ére fois que j'y ai mis les pieds .....je me croyais dans Germinal = bruyant , sale , très vieux , immense.J'ai débarqué , c'était dans une équipe où il n'y avait que des anciens forgeron .Au casse croûte , ils mangeaient ce que je mangeais en 2 jours .....et côté abreuvage ....certains étaient aussi vignerons de Champagne .Je voyais donc des gars payés au smic et boire du champagne au casse dalle ...w o u a r f !

Mais quelle solidarité entre ouvriers (les anciens s'appelaient "compagnons").

Jean Mourer, Jean-Pierre Meslat et Michel Vautrelle....mentionnés dans l'article .Le 1er fallait pas l'emmerder mais droit et juste .

Citation :

" Malgré tout, Pierre Guy n'en démord pas : « Le tournant pour moi, a été la mort de Roger Menu, cheminot et sénateur maire. Depuis, il n'y a pas eu de mouvement politique pour inverser la vapeur et empêcher la fermeture des Ateliers ».

Point de vue très juste.

http://www.senat.fr/...oger000233.html

Mais aussi un très très ancien, aujourd'hui décédé MONSIEUR ALICE BENOIT

http://www.assemblee...ed-15061899.asp

.Et à un degré moindre , même si il était copain avec Giscard , Bernard Stasi (centre des démocrates sociaux ).

http://fr.wikipedia....i/Bernard_Stasi

Mais le déclin était amorçé .

et bien d'autres :http://fr.wikipedia....Robert_Morillon

http://www.assemblee...rt-13011910.asp

http://www.pcf-marne.fr/spip.php?breve15

Quand j'y suis entré , on était un petit millier environ .

Chose sûre .En 1981 , sur 800 cheminots 550 étaient syndiqués à la CGT .

Et la première grève a commençé ainsi :

Hé gamin , tu sais que demain l'atelier est fermé !

Moi : heu pourquoi ?

Lui : y a grève

Après , j'ai compris .......Aujourd'hui , ce serait fichage , ADN et case prison .

Mais , "ils " nous ont évité ce fumeux plan Guillaumat .

Et premiers mandats , premières grosses responsabilités etc....snif , on viellit !

Modifié par Gnafron 1er
  • J'adore 1
Publication:

Merci pour ces témoignages. Mais que c'est triste ... C'est chez ma Grand-Mère, j'ai un peu de ce secteur dans le sang.

Christophe

Invité Gnafron 1er
Publication:

Bien qu'HS .....mais on est dans le secteur .Rappel :

7 novembre 1988. Ay : collision entre un train Corail Luxembourg-Paris et une draisine de chantier. 9 morts dont quatre cheminots et 5 ouvriers d'une entreprise prestataire et une douzaine de voyageurs blessés. Le chef de district responsable des travaux, un aiguilleur et un agent ayant validé le programme des travaux furent condamnés.

LEVEE des CORPS ( VICTIMES AY) :

http://www.ina.fr/economie-et-societe/vie-sociale/video/CAB88043273/levee-corps-victimes-ay.fr.html

Propos de Jacques Fournier sur ce sujet :

http://www.ina.fr/economie-et-societe/vie-economique/video/CAB88042882/jacques-fournier-pdt-sncf.fr.html

Et une pensée également , à une victime colatérale* , de cet accident : Jacques Beauvisage (responsable CGT)

* A vécu très douloureusement cet accident

Invité Gnafron 1er
Publication: (modifié)

Une photo ancienne .

http://epernay.over-...y-99928069.html

Une photo récente :

Donc sur cette photo , on voit une seule allée (en partie ) . Pour donner une idée , chaque atelier était compsé de 3/4 allées semblables et il y avait en 1976 , 7 ateliers conçus de cette manière .

Qlq personnalités historiques :

Fernand René BUFFET

Chauffeur aux Ateliers SNCF EPERNAY

Désigné pour partir en Allemagne, il s’engage dans les forces Françaises de l’intérieur et fait partie du groupe Hubert Jeanson Beaudement.

Arrêté par la Gestapo le 22/06/44 emprisonné à Troyes Au lendemain de l’exécution d’Henriot.

Il fait partie des prisonniers abattus par les miliciens Français Fusillé sur le champ de tir de Creney le22/08/44.

« MORT POUR LA FANCE » à l’age de 23 ans.

Gilbert Louis Marius CAGNEAUX

Ouvrier SNCF EPERNAY

Arrête le 17/11/43 par la Gestapo sur son lieu de travail

Condamné à mort par les autorités allemandes le 19/02/44

Fusillé le jour même à Chalons sur Marne.

« MORT POUR LA FRANCE » à l’age de 22 ans.

René CORNELIS

Prisonnier à Troyes

Fait partie des prisonniers abattus par les miliciens Français

Fusillé sur le champ de tir de Creney le 22/08/44

« MORT POUR LA FRANCE » à l’age de 23 ans.

Henri Jean EUZENAT

Chaudronnier SNCF EPERNAY

Né le 6 septembre 1920 à Blesmes 02400

Requis comme travailleur en Allemagne le 27/10/42

Arrête à KARLSRUHE par la Gestapo le 29/01/44

Pour la création d’une section JOC, est déporté MATHAUSSEN GUSE

Décédé le 25 Avril 1944 à MATHAUSSEN

«MORT POUR LA FRANCE » à l’âge de 25 ans

Camille Adrien LAFOSSE

Employé SNCF ÉPERNAY

Camille Lafosse a été fait prisonnier le 6 septembre 1943 à la ferme de la Lochère lors d’une opération contre le maquis FTPF de Cessey-sur-Tille menée, à la suite d’une dénonciation, par la Sipo SD appuyée par des troupes de la Wehrmacht.Condamné à mort le 11 novembre 1943 par le tribunal de la Feld-Kommandantur 669 de Dijon pour « actes de franc-tireur », il a été fusillé le 22 novembre 1943 à Dijon, en même temps que 14 de ses camarades arrêtés et jugés avec lui.Un rapport du préfet du 13 novembre 1943 le présente comme le chef régional du groupe « Profit » (je n'ai pas de renseignements sur ce groupe) et signale ses antécédents, en particulier son évasion le 6 juin 1943 du camp de Pithiviers où il était interné depuis septembre 1942 pour "activité communiste".Son nom figure sur le monument aux morts de Suriauville, sur celui de Magenta où une rue porte son nom.Son nom figure sur la liste des fusillés du monument aux martyrs de la résistance élevé à Épernay.En Côte d’Or, son nom est inscrit à Dijon sur le Mur des Fusillés au rond point du 8 mai 1945 et sur le monument commémoratif de Cessey-sur-Tille élevé « À ceux du Maquis de Cessey-sur-Tille victimes du combat du 6 septembre 1943 ».

Evadé repris dans une rafle Fusillé par les Allemands le 22/11/43 à DIJON

« MORT POUR LA FRANCE » à l’age de 31 ans.

Loupé :

http://www.ahicf.com...es-ateliers-d-e

Modifié par Gnafron 1er
Invité Gnafron 1er
Publication: (modifié)

Durant la 2éme guerre mondiale :

Extrait

En avril 1941, la saisie de lettres contenant des mots d'ordre de la IIIème Internationale destinés aux ouvriers des ateliers SNCF d'Épernay, amena le commissaire de la police judiciaire, chargé d'enquêter sur cette affaire, à constater que les anciens syndicats d'Épernay s'étaient reformés sur de nouvelles bases :« À la suite de l'arrêté de M. le préfet portant réorganisation des corporations [...] on constate à la tête de chacun de ces groupements, un ancien militant communiste bien connu » .

Face à cette recrudescence de la propagande communiste, l'appareil répressif mis en place par BOUSQUET se mobilisa.

Plus de 100 perquisitions furent effectuées en avril.

En mai, BOUSQUET réclama une enquête sur « les agents de la SNCF considérés comme suspects ou dangereux par l'administration centrale » et demanda au commissaire spécial d'effectuer en accord avec les chefs de gare « une surveillance particulière des services de consigne en particulier et en général du personnel roulant de la SNCF » .

Le 21 mai 1941, le commissaire divisionnaire de la 12ème Brigade mobile envoya à BOUSQUET un rapport où l'on pouvait lire :

« En exécution d'une réquisition de M. le préfet de la Marne en date du 16 décembre 1940, des perquisitions ont été opérées chez tous les communistes d'Épernay, tant par notre service que par la Police municipale et la Gendarmerie avec la collaboration de la Feldgendarmerie. [...]

Je dois signaler qu'à la suite des instructions de M. le préfet de la Marne en date du 27 janvier 1941, tous les militants communistes d'Épernay ont été prévenus qu'en cas d'action communiste, ils feraient l'objet d'un internement administratif.

Tous ont été convoqués au commissariat où ils ont émargé l'ordre administratif » .

Histoire locale de chemin de fer :

Des photos des années fin 90 :

Modifié par Gnafron 1er
Invité necroshine
Publication:

Je vois que le sujet te tiens a coeur Gnafron,

merci de le développer, de le faire vivre !!!!

Invité Gnafron 1er
Publication: (modifié)

Je vois que le sujet te tiens a coeur Gnafron,

merci de le développer, de le faire vivre !!!!

Oh que oui ...toute une histoire humaine , syndicale , ferroviaire etc....

@ Pepe , si tu croises le "kanak" , dis lui de passer sur ce sujet ....il pourrait en dire!

Qlq photos :

La 1ére Photo :

Ces ateliers avaient 2 entrées .Une côté "ville " le long de la Marne , l'autre côté "gare " .

C'est ce que représente cette photo . Donc entrée sous le portique "signal " .Ces 2 entrées existaient car il y avaient plusieurs horaires de PS :

- 4 hoo

- 7h 15

-8h20 .

Cet aménagement avait eu lieu car de nombreux cheminot(e)s venaient de loin :

Reims , Châlons sur Marne , Région parisienne , Chateau Thierry , Charleville Mézières , Rethel .

Et le dernier train arrivait vers 8 h OO.

Idem pour la FS .

4 éme photo :

1/A droite sur la photo :

Atelier" Diesel" : entretien compresseur , Moteur diesel et ensuite sera un atelier d'entretien d'appareillage électrique mais l'appelation restera "atelier diesel " dans le langage .

et l'atelier "Montage ".

Désossage des locs et remontage .

Petit aparté : Cet atelier sera l'objet d'une enquête car il y aura un certains de décès subit et inexpliqués .

2/ A gauche :

Toute la partie : chaudronnerie , bureau d'étude , machines outils, BA , téloc , flamands , Triples valves , appareillages freins , peinture etc...

3/ Au fond de cette allée ,, mais on ne voit pas était installé un atelier "Roues " .

Une anecdote :

Tous les anciens me paraissaient bourrus .Mais bon je touchais une paie , donc j'étais heureux .Il y avait un chef d'atelier qui m'emmerdait .Il n'aimait pas les cheveux longs .

L'ancien qui travailalit à côté de moi , à l'établi est venu me demander , le soir avant de partir :

- Dis gamin , demain tu bosses

- Heu , oui .pourquoi , Monsieur ! (hé oui c'était ainsi )

- Arrive avant l'heure .

Oui Mr !

Donc le lendemain , j'arrive la gueule enfarinée , je n'avais pas dormi (je gambergeais ce qu'il avait voulu dire...pas causant certains anciens)....Et curieusement aucun bruit dans un de ces ateliers immense (il y avait plusieurs horaires de PS ).un silence de mort .

Tout les anciens assis chacun sur leurs caisse derrière l'établi .

Donc , j'arrive à mon poste , l'ancien me dit :

- assois toi

- Heu ...pourquoi ?

-Discutes pas ...assois toi

- Oui MONSIEUR

- Tiens bois un canon (du rouge à 7h30/8h ... beurk)Lui n'avait pas de vigne !

Et 2/3 mn après , un immense vacarme qui démarrait du début de l'atelier et qui remontait vers moi comme une holla .

Donc en fait , le chef d'atelier venait d'entrée et le 1er ancien près de la porte avait donné le signal en tapant avec le marteau sur les tables de dépose qui'il y avait derrière nous (en ferraille)

Et au fur à mesure que le chef d'atelier avançait les gars qui étaient à son niveau tapaient .Donc au début un , ensuite 5 , 10 etc ...Cela s'est terminé tous les gars tapaient ainsi .Cela a duré au moins 5 mn .

Le chefaillon a filé tout droit en fixant un point à l'horizon . Quand ça s'est arrêté , un autre ancien (qui me paraissait le plus bourru) et venu me voir pour m'engueuler :

- Pourquoi tu n'est pas venu me voir

- heu vous voir pourquoi ?

- Ce connard t'emmerde ?

- Heu , oui un peu

-Suis moi .(.moi hésitant)......alors tu viens ?

Je trouvais la discussion plutôt brève ...mais bon .

- 8 jours de chemin de fer et j'étais dans le bureau du chef d'atelier avec un colosse (ancien forgeron /sans déconner 130 kgs et 1m90 au moins)

Le chef d'atelier se lève tout couillon et dit avec un sourire de faux cul :

- Bjr Jojo , quel bon vent t'amène ?

- T'arrête d'emmerder le gamin sinon le prochain coup , tu ne rentres pas à l'atelier

- Heu , oui mais tu sais ...

-Non , je ne veux pas savoir .....et maintenant , c'est moi qui le forme

- Viens gamin...

L'affaire était close .ce chef ne m'a plu jamais emmerdé .

En fait , le 1er boulot était de réparer des triples valves .Mais on avait un temps imparti .En fait , il existait des TTU (temps de travail Unifié).Un H7A = telle durée , un robinet classique pareil une Triple valve avait "son " temps également .

La particularité de cet appareillage :L'étanchéité se réalisait rien qu'avec de l'ajustage car friction entre 2 pièces mobiles = le tiroir et le corps de la TV . L'usinage se faisait à la main avec dégrossissage à la lime , si besoin , ensuite , avec une pierre " à affûter " .Donc , ajustage très minutieux ...pas de joint .

Et chaque TV était essayée par le chef (ou son adjoint) à un banc d'essai comme sur une loc .Si fuite , retour à la case départ pour recommencer .L'étanchéité de la valve était assurée par simple rodage manuel .Les pierres à affûter , étaient elles mêmes affûtées par nos soins .Donc pas intérêt à se planter .

Donc , les anciens qui y avaient le coup (table a rectifier au 1/100éme) en faisaient 4/5 en plus ;Le rab , ils le mettaient de côté jusqu'à temps tu sois capable de faire le quota .Ils en filaient pour que nous puissions respecter le quota . Il faut préciser que chaque triple valve avait un code , celui ci correspondant à l'ouvrier qu'il l'avait réparée . Un autre code pour celui qui l'avait essayé et validée .Pas de possibilité de tricher .

Et si des fois , une TV était plus difficile que l'autre , les mecs venaient essayer ....ou t'en filaient une à la place .

C'étaient des mecs au caractère trempé , mais des chics types .

J'ai beaucoup appris avec eux .

Et ces "salauds " m'ont bombardé(Fin 1980) , secrétaire général du syndicat à 21 ans ....des prises de paroles devant 6/700 mecs dont certains avaient été FFI, STO, père fusillé, prisonnier etc...

Bon , c'était pas compliqué ...le boulot était arrêté avant que le tract ne soit distribué ...w o u a r f !

Donc , des moments difficiles mais humainement , des souvenirs inoubliables .

.

Modifié par Gnafron 1er
  • J'adore 1
Publication: (modifié)

Dans une moindre mesure, ami Marc, cela me rappelle mes débuts d'ouvrier (et ancien arppet) aux ARSENAUX :Smiley_62: ...

(site de Bourges, maintenant GIAT Industrie, ou ce qu'il en reste lapleunicheuse )

Pas jeune non plus que tout cela :Smiley_32: !!!

Modifié par Bearcat
Invité necroshine
Publication:

Un super récit Marc,

je ne connais desormais que le technicentre de Noisy, et,

le peu que je connaisse est a 10000 lieues de ton résumé....

Invité Gnafron 1er
Publication:

Un super récit Marc,

je ne connais desormais que le technicentre de Noisy, et,

le peu que je connaisse est a 10000 lieues de ton résumé....

Récit de 1977............35 ans .... :sad:

  • 5 années plus tard...
  • 4 années plus tard...

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