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Le Web des Cheminots

La Revolte Des Cheminots Maliens


Arakneo

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Transrail-Sa, La révolte des cheminots

Depuis belle lurette, à la Societé Transrail-SA la situation va de mal en pis. Cela n’est un secret pour personne que les Canadiens, nouveaux maîtres de la voie ferrée Dakar-Bamako ont déçu plus d’un à commencer par les cheminots qui ont été licenciés en grand nombre, ensuite le peuple privé de trains voyageurs, puis les autorités pour le non respect des engagements.

La traversée de désert se poursuit donc à Transrail -SA et tout le monde le sait, sauf son Président-Directeur-Général M. François Le Mieux qui vient encore une fois d’échouer dans une de ses activités qui consistait à faire le voyage Dakar-Bamako par train pour, dit-on, s’enquérir de l’état déshonorant dans lequel les cheminots évoluent depuis 2003, année de liquidation de la Régie du Chemin de Fer et de l’installation de Transrail-SA.

Partout où François Le Mieux est passé les cheminots l’ont tout simplement boudé, révoltés et scandalisés par l’attitude du visiteur. Car selon eux, les problèmes de Transrail sont connus de tous : vétusté des rails, des machines, des wagons, insuffisance d’équipements, de personnels qualifiés, etc. Pour faire renaître la société de ses cendres, il n’y a qu’une solution : investir, chose que les Canadiens refusent. N’y a-t-il pas lieu de revoir le contrat de cession à Transrail-SA et si possible le résilier, comme on l’a fait avec la Société Energie du Mali ? En attendant, les usagers de la voie ferrée ne peuvent que prendre leur mal en patience.

LE TRAFIC VOYAGEURS INTERROMPU

Faut-il considérer l’interruption du trafic voyageurs comme surprenante à Transrail-SA? Nous disons que non, car depuis le départ c’est-à-dire en 2003, les nouveaux maîtres ont opté pour le transport des marchandises, profitable à leurs yeux, au détriment du trafic des personnes qu’ils ont considéré comme étant du social et par conséquent peu rentable.

Pour en arriver à ce choix, les nouveaux repreneurs ont d’abord fait une étude de terrain qui a conclu que le trafic voyageurs par train fait partie des traditions des populations riveraines des rails.

Nous le savons tous que la solidarité fait partie de nos bonnes moeurs; quand une seule personne travaille, toute la communauté en bénéficie, contrairement à l’individualisme des Occidentaux. Ce choix fait au départ par les Canadiens de privilégier le trafic voyageur a été un mauvais choix que nos autorités ont cautionné.

Depuis le mercredi dernier, les voyageurs sont bloqués à la gare ferroviaire de Bamako faute de locomotives pour tirer les wagons. En tout et pour tout, Transrail-SA n’a que 4 machines en marche côté malien et qui n’arrivent pas d’ailleurs à faire circuler tous les trains.

Déjà depuis 2004 le “Kita-traini” (42/43) et le “Mahina-traini” (24/25) ont été totalement retirés de la circulation faute de locomotives et de wagons, sans compter la suppression d’une dizaine de gares.

Pour remplacer les deux locomotives évacuées en Afrique du Sud pour leur reconditionnement, le gouvernement vient de signer un contrat de livraison de deux locomotives destinées au trafic voyageurs. Mais le hic est que ces deux machines ne seront pas disponibles avant août 2006.

LE MINISTRE SENEGALAIS DES TRANSPORTS LIMOGE

Le Mali et le Sénégal sont tous actionnaires de la société Transrail-SA au capital de 9 100 000 000 FCFA. L’actionnaire majoritaire est certes le Canada avec 51% ; suivi du Mali 10%, du Sénégal 10%. Les privés sont également actionnaires, dont le personnel.

Soucieux de l’état déplorable dans lequel se trouve la société, le ministre sénégalais des Transports à l’époque (2005) a écrit à sont homologue malien afin qu’ils se rencontrent pour évaluer la situation désastreuse. Cette rencontre n’a jamais eu lieu parce que le ministre sénégalais a été tout simplement relevé de ses fonctions pour avoir agi de la sorte.

FRANÇOIS LE MIEUX REBROUSSE CHEMIN

Le PDG de Transrail-SA M. François Le Mieux retourna vite sur ses pas lorsque les cheminots, révoltés contre lui l’ont boudé au cours de la tournée qu’il avait entreprise et qui consistait à faire le voyage Dakar-Bamako par train pour s’enquérir de la situation dans laquelle se trouve son entreprise.

Partout où il est passé ce fut la désolation faute d’interlocuteur. Il n’y avait personne pour accueillir le PDG ; à vrai dire, les travailleurs ne voyaient pas la pertinence et l’opportunité d’une telle visite.

Avant même d’arriver à Kayes, capitale des rails au Mali, notre PDG rebroussa chemin, ayant pris conscience que les cheminots ne voulaient pas de lui. Et pourtant le pire a été évité car selon nos sources, les cheminots de Kayes l’attendaient de pied ferme, prêts à en découdre avec lui, estimant qu’il était venu se moquer d’eux.

Daba Balla KEITA

14 mars 2006.

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