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Tunnel du Mont-Blanc le 14 août 1962 à 11h30


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Le Dauphiné Libéré

14 août 1962 - 14 août 2012 : il y a tout juste 50 ans aujourd'hui !

Le 14 août 1962 à 11 h 30, Français et Italiens se rejoignent

Devant lui, Robert, comme pour se remettre dans le bain, a posé deux casques de mineur commémorant

le chantier du tunnel du Mont-Blanc et une carotte de protogine extraite à peu près deux mille mètres

sous l’Aiguille du midi. Quelques notes techniques aussi. “Tu comprends, à 79 ans, je risque de ne pas

me souvenir de tout…” Baliverne, Robert Etellin a une mémoire d’éléphant, capable de se souvenir de la

marque des forets utilisés par les mineurs.

“J’ai été embauché le 2 mai 1959, avec le numéro 42. En réalité, je devais être dans les 20, parce que

certains ont démissionné quand ils ont su qu’ils devraient être commandés par des Italiens ou des Algériens !”

Charpentier-coffreur, telle était sa spécialité sur le gigantesque chantier du tunnel du Mont-Blanc. “Au début,

on bûcheronnait, on consolidait des ponts. Rien de plus. On préparait le terrain, quoi. On a aussi renforcé le

pont sur lequel le fameux Jumbo devait passer, en pièces détachées.” Le jumbo était la pièce maîtresse de ce

chantier. Une triple plateforme avançant sur rails et supportant les équipes chargées de percer les quelque

130 trous nécessaires pour faire exploser la roche, à chaque avancée de quatre mètres.

Contrebande… deux douaniers veillaient

“Nous vivions au rythme des explosions et nous travaillions de 10 à parfois 15 heures par jour. Le directeur

du chantier, André Gervais, avait même dû négocier une dérogation à l’Inspection du travail !” Fin août 1959,

les mineurs étaient à 26 mètres, le mois suivant à 105, fin octobre à 195 et en décembre à 428 mètres de

profondeur. Robert, avec les autres menuisiers, coffrait les secteurs les plus fragiles de la nouvelle voûte.

Il s’occupait aussi d’équiper les quelques visiteurs officiels voulant découvrir le chantier.

“Au début, ils n’étaient pas bien nombreux, mais plus on s’enfonçait, plus ils venaient nombreux assister à ce

travail de fourmi. À la fin du chantier, j’avais équipé 15 000 officiels !“

Début août 1962, les ouvriers français et leurs homologues italiens savaient qu’ils allaient bientôt se rejoindre.

Un premier trou de foreuse d’un diamètre de 20 centimètres avait déjà été percé. Mais quand tout le monde se

réjouissait, l’État français, prosaïque, a fait poster jour et nuit deux douaniers pour empêcher toute contrebande

entre les deux équipes !

Les quatre derniers mètres…

“Nous savions que les Italiens étaient à quatre mètres, derrière la roche, mais ce que nous ne savions pas, c’est

qu’étant en retard parce qu’ils avaient fait le choix d’équipes légères et de moins de matériel de percement, ils

avaient choisi de ne percer que la partie supérieure du tube (celle où l’on circule aujourd’hui/ndlr) et laissé pour

plus tard le bas de la galerie technique !”

Le mardi 14 août 1962 au petit matin, tous savaient que c’était le grand jour. Et pour ceux qui doutaient encore,

le défilé de voitures officielles effaça rapidement toute incertitude. “Oh oui, je me souviens bien de ce jour-là, tu

penses ! Il était 11 h 30. On attendait tous derrière le Jumbo qui avait reculé des cent mètres réglementaires.

Les explosifs ont pété, la poussière s’est dissipée et tout le monde s’est approché. Quand on a vu les Italiens, en

face, ça a été de la folie. Tout le monde applaudissait, s’embrassait, criait de joie ! On a fait la fête pendant 24

heures tellement on était heureux.”

Le tunnel était enfin percé, mais il a encore fallu travailler jusqu’au 19 juillet 1965 pour que la première voiture

l’emprunte officiellement.

Lorsque les équipes françaises et italiennes se sont enfin rejointes, le 14 août 1962 à 11 h 30 au kilomètre 5,8

(depuis la plateforme française), une noria incessante d‘officiels passait en wagonnets dans cette nouvelle galerie

transfrontalière, sous les regards amusés des ouvriers. En 1965, les présidents de la République français et italien,

Charles de Gaulle et Giuseppe Saragat, inauguraient le tunnel. Photo d’archives/ DL et AFP

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Invité technicentre

Est-ce que Monsieur le Directeur de la socièté d'exploitation du tunnel du Mont Blanc avait déjà son chalet de famille?

Je vois pas qui ça peut être...

Peut-être un ancien premier ministre de Tonton... (2e cohabitation)...

Je vois le mal partout...

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Est-ce que Monsieur le Directeur de la socièté d'exploitation du tunnel du Mont Blanc avait déjà son chalet de famille?

Je vois pas qui ça peut être...

Peut-être un ancien premier ministre de Tonton... (2e cohabitation)...

Je vois le mal partout...

Enfant j'ai habité avec mes parents un petit chalet nommé " Castorette ", c'était les habitations des ouvriers du tunnel! A la fin du chantier elles ont été vendues aux particuliers qui les ont aménagé correctement! Des ces " Castorettes" est né le cartier des Pellerins.

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Invité technicentre

Pour le chalet de famille du monsieur " ex premier ministre ", c'est plus une grosse maison de riche qu'un chalet! mais bon, on s'en bas à la dure de sa baraque! w o u a r f!

"On s'en bas à la dure"... Je ne vois pas à quoi tu fais allusion... Tiens, c'est marrant, il ne me semble pas qu'il y ait eu enquète de ce côté là après l'incendie... Modifié par technicentre
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"On s'en bas à la dure"... Je ne vois pas à quoi tu fais allusion... Tiens, c'est marrnt, il ne me semble pas qu'il y ait eu enquète de ce côté là après l'incendie...

"On s'en bas à la dure"... Je ne vois pas à quoi tu fais allusion... Tiens, c'est marrnt, il ne me semble pas qu'il y ait eu enquète de ce côté là après l'incendie...

Non, la justice a fait payer un lampiste, l'ancien maire de chamonix, qui lui n'avait rien à voir avec le tunnel. et de plus, la société d'exploitation du tunnel ne versait même pas la taxe professionnelle à cette époque.

Autre lampiste a être inquiété par la justice, le responsable de la sécuritéqui n'avait pas les moyens correctes d'assurer ses missions.

Modifié par Rail cassé
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