kerguel Publication: 5 novembre 2012 Publication: 5 novembre 2012 Ce bouquin vient de paraître. "SNCF, héros et salauds pendant l'occupation" de Jean-Pierre Richardot Résumé La SNCF a collaboré étroitement avec les nazis. 150000 personnes environ ont été déportées, dont 14000 enfants juifs. Elle a agi de concert avec la police, la gendarmerie, l'administration préfectorale, toutes subordonnées à l'ennemi sur l'ordre de Vichy. Le président de la SNCF, nommé dès l'été 1940, a fondé et présidé un organisme qui a spolié et pillé pendant plusieurs mois des commerçants juifs. Le directeur général de la SNCF a traité ses agents résistants de «terroristes» et a incité les cheminots à se dénoncer mutuellement. Pourtant, ces deux dirigeants seront félicités pour leur «résistance», à la Libération, par le Conseil national de la Résistance ! Mais le peuple cheminot, lui, s'est placé au coeur de la lutte contre l'occupant. Au péril de leur vie, dès 1940, les résistants du rail ont aidé les prisonniers évadés et les Alsaciens-Lorrains à «passer les lignes», puis ils ont secouru les Juifs, les communistes espagnols et tous les déportés. Les agents de la SNCF ont joué un rôle éminent à l'heure de la bataille ultime et donné un formidable coup de main à la libération de notre pays et à la victoire des Alliés. Mais pouvaient-ils tous, tel le héros révélé par ce livre, Léon Bronchart, refuser de conduire un train vers «la nuit et le brouillard», la Shoah, dont la plupart ignoraient l'existence ? 1
Nipou Publication: 5 novembre 2012 Publication: 5 novembre 2012 Un extrait de l'article qui résume assez bien mon sentiment là dessus : "Tout ne s'est pas fait en un jour. Le peuple du rail a été réveillé progressivement, comme tout le peuple français par des gens simples, des "croyants", des "héros" isolés et (généralement) discrets, des petits groupes spontanés et cloisonnés, des donneurs précoces d'informations à destination de Londres, des "roulants" franchisseurs sur leur machine de lignes de démarcations et de frontières internationales (Suisse, Espagne), sans oublier les multiples employés des gares : femmes de ménage, cantonniers et gardes-barrières, porteurs (et porteuses), du courrier des déportés, et puis les cacheurs de Juifs, d'Espagnols républicains, de communistes, d'antinazis allemands, d'Alsaciens et de Lorrains en fuite et, naturellement, de prisonniers évadés." Et oui, les cheminots n'étaient pas meilleurs et pas pire que le reste de la population. Je suppose qu'on pourrait faire le même type de livre sur d'autres corps de métiers avec les mêmes conclusions. 2
zoom 45 Publication: 5 novembre 2012 Publication: 5 novembre 2012 Je suis en train de le lire. Ca raconte la vie et les actions d'un mécanicien de route contre l'occupant. Plus de commentaires quand j'aurais fini de le lire.
Invité PAZ Publication: 5 novembre 2012 Publication: 5 novembre 2012 Ce doit être passionnant. On le trouve partout ou en boutique spécialisée genre LVDR?
zoom 45 Publication: 5 novembre 2012 Publication: 5 novembre 2012 Je l'ai acheté à la FNAC. Pas vu dans la boutique de LVDR.(Grande maison d'édition?) C'est surtout un livre témoignage, plutôt qu'un livre d'analyse ou de reflexion. C'est le même genre de livre que "Trains en détresse" d'Etienne CATTIN.
Invité PAZ Publication: 5 novembre 2012 Publication: 5 novembre 2012 Merci, je vais tenter ma chance dès demain sur les FNAC Parisiennes!
Invité 5121 Publication: 5 novembre 2012 Publication: 5 novembre 2012 Et oui, les cheminots n'étaient pas meilleurs et pas pire que le reste de la population. Je suppose qu'on pourrait faire le même type de livre sur d'autres corps de métiers avec les mêmes conclusions. certainement, mais sans oublier quand même que la tête et le bas de ces corps de métier n'avaient pas tout à fait la même atttitude . Voir Renault, qui fréquentait Hitler pendant que les ouvriers essayaient de saboter la production ....
zoom 45 Publication: 5 novembre 2012 Publication: 5 novembre 2012 certainement, mais sans oublier quand même que la tête et le bas de ces corps de métier n'avaient pas tout à fait la même atttitude . Voir Renault, qui fréquentait Hitler pendant que les ouvriers essayaient de saboter la production .... C'est ce que démontre ce livre pour la SNCF, avec la direction proche du régime de Vichy et les cheminots de base qui entrent en résistance.
Invité Publication: 5 novembre 2012 Publication: 5 novembre 2012 certainement, mais sans oublier quand même que la tête et le bas de ces corps de métier n'avaient pas tout à fait la même atttitude . Voir Renault, qui fréquentait Hitler pendant que les ouvriers essayaient de saboter la production .... C'est pas pour autant que les voitures Renault faisaient ...fureur ! :jesuisdehors:
LVDR_webmaster Publication: 5 novembre 2012 Publication: 5 novembre 2012 (modifié) Salut à tous! En effet, rien chez nous. J'ai parlé à la responsable de la boutique elle m'avait l'air assez motivée pour le mettre en stock. Je vous tiendrais au courant. En attendant, on a quand même 4 bouquins qui traitent le sujet : http://laviedurail.c...resistance.html http://laviedurail.c...et-le-rail.html http://laviedurail.c...la-liberte.html http://laviedurail.c...n-detresse.html Modifié 5 novembre 2012 par LVDR_webmaster
Nipou Publication: 5 novembre 2012 Publication: 5 novembre 2012 C'est ce que démontre ce livre pour la SNCF, avec la direction proche du régime de Vichy et les cheminots de base qui entrent en résistance. Gardons nous tout de même de généraliser : en haut ils étaient pas tous Vichystes et en bas pas tous résistants. Il y avait, comme dans le reste de la population, une grosse part qui attendait que ça se passe, sans collaborer, sans résister. 1
Dom Le Trappeur Publication: 5 novembre 2012 Publication: 5 novembre 2012 SNCF, héros et salauds pendant l'occupation Auteur : Jean-Pierre Richardot Genre : Histoire Editeur : le Cherche Midi, Paris, France Prix : 19.00 € Date de sortie : 06/09/2012 GENCOD : 9782749120119 Editions le cherche midi http://www.cherche-midi.com/ lien vers la page du livre : http://www.cherche-midi.com/theme/detail-SNCF,_heros_et_salauds_pendant_l_Occupation-9782749120119.html
Invité Gnafron 1er Publication: 5 novembre 2012 Publication: 5 novembre 2012 (modifié) Gardons nous tout de même de généraliser : en haut ils étaient pas tous Vichystes et en bas pas tous résistants. Il y avait, comme dans le reste de la population, une grosse part qui attendait que ça se passe, sans collaborer, sans résister. Vichyste ....oui mais ça veut dire quoi exactement ? Car c'est oublié , ceux qui pensaient très sincérement que Pétain jouait un double jeu .Car n'oublions , qu'il faisait figure de héro à l'époque.... C'est très complexe ... Pour mémoire . A propos de Vichy et des pleins pouvoirs donnés à Pétain: Sur 649 suffrages exprimés : 80 parlementaires (57 députés et 23 sénateurs) votent « non » ; 569 approuvent (357 députés et 212 sénateurs) (soit 87,67 % des suffrages exprimés) ; 20 autres parlementaires s'abstiennent (12 députés et 8 sénateurs dont 3 après une demande de rectification de leur vote). Les 649 suffrages exprimés représentent 71,55 % des 907 parlementaires que comptaient les deux Chambres au début de 1940 et les voix « pour » représentent 62,73 %. Des 569 votants en faveur des pleins pouvoirs, 286 parlementaires ont une étiquette de gauche ou de centre-gauche et 283 ont une étiquette de droite, de centre-droit ou sont sans étiquette. Des 80 votants contre, 73 ont une étiquette de gauche ou de centre-gauche et 7 ont une étiquette de droite, de centre-droit ou sont sans étiquette. Le texte adopté était : « Article unique. L’Assemblée nationale donne tout pouvoir au gouvernement de la République, sous l’autorité et la signature du maréchal Pétain, à l’effet de promulguer par un ou plusieurs actes une nouvelle constitution de l’État français. Cette constitution devra garantir les droits du Travail, de la Famille et de la Patrie. Elle sera ratifiée par la Nation et appliquée par les Assemblées qu’elle aura créées. La présente loi constitutionnelle, délibérée et adoptée par l’Assemblée nationale, sera exécutée comme loi de l’État » — Fait à Vichy, le 10 juillet 1940 Par le président de la République, Albert Lebrun Le maréchal de France, président du conseil, Philippe Pétain. Modifié 5 novembre 2012 par Gnafron 1er 1
Dom Le Trappeur Publication: 5 novembre 2012 Publication: 5 novembre 2012 Concernant Léon Brochart sur le forum ...
Dom Le Trappeur Publication: 5 novembre 2012 Publication: 5 novembre 2012 Vichyste ....oui mais ça veut dire quoi exactement ? Car c'est oublié , ceux qui pensaient très sincérement que Pétain jouait un double jeu .Car n'oublions , qu'il faisait figure de héro à l'époque.... C'est très complexe ... En serait-il autrement aujourd'hui ?
Invité Gnafron 1er Publication: 5 novembre 2012 Publication: 5 novembre 2012 (modifié) Vichyste ....oui mais ça veut dire quoi exactement ? Car c'est oublié , ceux qui pensaient très sincérement que Pétain jouait un double jeu .Car n'oublions , qu'il faisait figure de héro à l'époque.... C'est très complexe ... Pour mémoire . A propos de Vichy et des pleins pouvoirs donnés à Pétain: Sur 649 suffrages exprimés : 80 parlementaires (57 députés et 23 sénateurs) votent « non » ; 569 approuvent (357 députés et 212 sénateurs) (soit 87,67 % des suffrages exprimés) ; 20 autres parlementaires s'abstiennent (12 députés et 8 sénateurs dont 3 après une demande de rectification de leur vote). Les 649 suffrages exprimés représentent 71,55 % des 907 parlementaires que comptaient les deux Chambres au début de 1940 et les voix « pour » représentent 62,73 %. Des 569 votants en faveur des pleins pouvoirs, 286 parlementaires ont une étiquette de gauche ou de centre-gauche et 283 ont une étiquette de droite, de centre-droit ou sont sans étiquette. Des 80 votants contre, 73 ont une étiquette de gauche ou de centre-gauche et 7 ont une étiquette de droite, de centre-droit ou sont sans étiquette. Le texte adopté était : « Article unique. L’Assemblée nationale donne tout pouvoir au gouvernement de la République, sous l’autorité et la signature du maréchal Pétain, à l’effet de promulguer par un ou plusieurs actes une nouvelle constitution de l’État français. Cette constitution devra garantir les droits du Travail, de la Famille et de la Patrie. Elle sera ratifiée par la Nation et appliquée par les Assemblées qu’elle aura créées. La présente loi constitutionnelle, délibérée et adoptée par l’Assemblée nationale, sera exécutée comme loi de l’État » — Fait à Vichy, le 10 juillet 1940 Par le président de la République, Albert Lebrun Le maréchal de France, président du conseil, Philippe Pétain. Qui a voté contre Pétain : Maurice Montel Gauche indépendante Léonel de Moustier RIAS Marius Moutet SFIO René Nicod UPF Louis Noguères SFIO Jean Odin Gauche démocratique Joseph Paul-Boncour USR Jean Perrot Parti radical Georges Pézières SFIO André Philip SFIO Marcel Plaisant Gauche démocratique François Tanguy-Prigent SFIO Paul Ramadier USR Joseph-Paul Rambaud Gauche démocratique René Renoult Gauche démocratique Léon Roche SFIO Camille Rolland Gauche démocratique Jean-Louis Rolland SFIO Joseph Rous SFIO Jean-Emmanuel Roy Parti radical Henry Sénès SFIO Philippe Serre Gauche indépendante Paul Simon PDP Gaston Thiébaut Parti radical Isidore Thivrier SFIO Pierre Trémintin PDP Michel Zunino SFIO Marcel-François Astier Gauche démocratique Jean-Fernand Audeguil SFIO Vincent Auriol SFIO Alexandre Bachelet SFIO Vincent Badie Parti radical Camille Bedin SFIO Émile Bender Gauche démocratique Jean Biondi SFIO Léon Blum SFIO Laurent Bonnevay ARGRI Paul Boulet Gauche indépendante Georges Bruguier SFIO Séraphin Buisset SFIO Gaston Cabannes SFIO François Camel SFIO Pierre de Chambrun PDP Auguste Champetier de Ribes PDP Pierre Chaumié Gauche démocratique Arthur Chaussy SFIO Joseph Collomp SFIO Octave Crutel Parti radical Achille Daroux Parti radical Maurice Delom-Sorbé GDRI Joseph Depierre SFIO Marx Dormoy SFIO Alfred Elmiger Gauche indépendante Paul Fleurot Gauche démocratique Émile Fouchard UPF Édouard Froment SFIO Paul Giacobbi Gauche démocratique Justin Godart Gauche démocratique Félix Gouin SFIO Henri Gout Parti radical Louis Gros SFIO Amédée Guy SFIO Jean Hennessy Gauche indépendante Lucien Hussel SFIO André Isoré Parti radical Eugène Jardon UPF Jean-Alexis Jaubert Parti radical Claude Jordery SFIO François Labrousse Gauche démocratique Albert Le Bail Parti radical Joseph Lecacheux ARGRI Victor Le Gorgeu Gauche démocratique Justin Luquot SFIO Augustin Malroux SFIO Gaston Manent Parti radical Alfred Margaine Parti radical Léon Martin SFIO Robert Mauger SFIO Jean Mendiondou Parti radical Jules Moch SFIO Modifié 5 novembre 2012 par Gnafron 1er
Invité 5121 Publication: 5 novembre 2012 Publication: 5 novembre 2012 (modifié) Gardons nous tout de même de généraliser : en haut ils étaient pas tous Vichystes et en bas pas tous résistants. Il y avait, comme dans le reste de la population, une grosse part qui attendait que ça se passe, sans collaborer, sans résister. bien sûr, mais tout de même, ceux qui étaient du côté du manche ne voyaient pas d'un mauvais oeil l'ordre nouveau rétabli sous le regard attentif des occupants faisant la même chasse qu'eux aux rouges tandis que ceux qui étaient du côté de la pelle n'avaient vraiment rien à en espérer, même si leurs frères de classe étaient bien polis ... (enfin ... au début) Modifié 5 novembre 2012 par 5121
Roukmoute Publication: 5 novembre 2012 Publication: 5 novembre 2012 Salut ! Et oui, les cheminots n'étaient pas meilleurs et pas pire que le reste de la population. Je suppose qu'on pourrait faire le même type de livre sur d'autres corps de métiers avec les mêmes conclusions. C'est ce que je me suis dit en lisant le 4 de couv'. Bref pas grand-chose de nouveau sous le Soleil, si ?
Invité PAZ Publication: 5 novembre 2012 Publication: 5 novembre 2012 Pour Petain, il me semble qu'il était resté populaire au fait qu'il était vu comme le père de la victoire en 18. Hélàs, on ne peut en dire de la suite...
luxemburg Publication: 5 novembre 2012 Publication: 5 novembre 2012 Pour Petain, il me semble qu'il était resté populaire au fait qu'il était vu comme le père de la victoire en 18. Hélàs, on ne peut en dire de la suite... C'est sur que Petain serait mort le en 1939, la plus part des villes françaises auraient une rue à so nom. Si cette période vous interresse vous pouvez toujours lire la France de Vichy, écrit par Robert O Paxton. Un américain considéré comme le spécialiste de cette période de l'histoire française.
Invité 5121 Publication: 5 novembre 2012 Publication: 5 novembre 2012 (modifié) Pour Petain, il me semble qu'il était resté populaire au fait qu'il était vu comme le père de la victoire en 18. Hélàs, on ne peut en dire de la suite... mon grand père se mettait au garde à vous devant sa radio pour le défilé du 14 juillet .... il n'avait même pas été mobilisé en 39, ayant été blessé en 18 en sautant d'un camion ... nous les gosses, ça nous faisait rigoler et en même temps, ça a fait de nous des antimilitaristes et des antipatriotards convaincus ! Modifié 5 novembre 2012 par 5121
Invité Publication: 5 novembre 2012 Publication: 5 novembre 2012 (modifié) en vente à 16,99 au format Kindle chez Amazon Extrait Extrait du prologue Il y a deux SNCF : celle qui a résisté et celle qui a trahi. La direction générale de la SNCF était non seulement informée des déportations dans les moindres et sinistres détails, mais elle y a activement participé. Et s'est fait payer pour déporter. Son seul souci était que les trains soient constitués discrètement, si possible sans être vus, loin des gares, de nuit et rigoureusement à l'heure. Les hommes, alors dénommés «nouveaux», qui, en été 1940, profitant de la défaite de notre pays se sont emparés du pouvoir à la tête de la SNCF et au sommet de l'État, étaient antirépublicains, antisémites, opposés aux fondements du droit français et, pour beaucoup d'entre eux, moralement proches des nazis. Ils ont même contribué directement à la spoliation et à la persécution des Juifs et à la lutte contre la Résistance. Ces «grands commis» indignes, qui ont pendant quatre ans pourchassé les cheminots résistants et les ont même dénoncés à la Gestapo et à la Wehrmacht, ont été félicités dès la Libération par le CNR (Conseil national de la Résistance) pour leur «résistance». Le président de la SNCF, Pierre-Eugène Fournier, inspecteur des Finances, qui a fondé et dirigé l'organisme de spoliation et de persécution des commerçants juifs, le SCAP (Service de contrôle des administrateurs provisoires des biens juifs saisis), a travaillé main dans la main avec Pierre Laval à l'organisation méticuleuse de la déportation. La spoliation a constitué une étape vers la Shoah. Des documents ont été brûlés. Une partie a pu être récupérée et sauvée grâce, notamment, aux archives allemandes disséquées à la loupe par un chercheur du CNRS : Christian Bachelier. À la Libération, Pierre-Eugène Fournier, président de la SNCF venant de la Banque de France, a non seulement été félicité par le CNR pour son activité de «résistance» mais, par-dessus le marché, a été prorogé pendant deux ans à la tête de l'entreprise SNCF, le temps de maquiller l'Histoire. Aucun compte ne lui a jamais été demandé ni à lui ni à son état-major sur les déportations des Juifs et des «politiques». Même Louis Armand, le grand patron du rail d'après-guerre, lui-même véritable résistant (cofondateur avec Jean-Guy Bernard de Résistance-Fer sous l'Occupation), n'a rien voulu voir ni savoir du comportement de certains camarades de Polytechnique qui, comme Jean Bichelonne, ont pactisé avec l'ennemi. Quant au directeur général, Robert Le Besnerais, lui aussi polytechnicien, qui a invité les cheminots à dénoncer leurs camarades résistants directement à l'occupant, il a pu achever calmement sa carrière et bénéficier d'une confortable retraite. La solidarité des polytechniciens l'a aidé à s'abriter. Les communistes, à la Libération, l'appelaient «le fusilleur des patriotes». L'héroïsme authentique des cheminots qui ont apporté au prix de leur sang (8938 tués dont 809 fusillés, 1157 morts en déportation, 15977 blessés) une aide considérable à la Résistance et à la victoire commune des Alliés, a servi à masquer la trahison des hauts dirigeants de la SNCF qui raisonnaient comme Jean Jardin, directeur de cabinet de Pierre Laval : persécuter soi-même les gens pour éviter qu'ils le soient par les nazis. En quelque sorte, se dévouer à les sacrifier pour mieux les préserver. C'était également la pensée du «maréchal», sacrifier et se sacrifier. Jean Jardin était d'ailleurs passé lui-même par la SNCF comme l'«X» Bichelonne, grand dirigeant du rail, qui aimait tellement les nazis qu'il est parti avec eux à l'été 1944 pour appuyer encore leur ultime combat. Léon Bronchart, le cheminot qui est au coeur de ce livre, le héros qui a refusé de conduire un train de déportés puis, quelque temps après, qui a catégoriquement repoussé l'ordre de prendre en charge un convoi de troupes allemandes et l'a proclamé publiquement, Léon Bronchart, le résistant cacheur de Juifs qui a travaillé avec Londres-SOE (Spécial Opération Executive), les corps francs, Jacques et Mireille Renouvin, Jean-Guy Bernard, Résistance-Fer, René La Combe, Max Heilbronn des Galeries Lafayette et du «Plan vert», Edmond Michelet, l'abbé Alvitre, Henry Frenay, Serge Asher dit Ravanel, Bertie Albrecht, Martial Brigouleix, Raymond Farro, l'AS (Armée secrète), le BRO (Bureau de résistance ouvrière) les FTP (Francs-tireurs et Partisans) et les communistes, Léon Bronchart a été volontairement oublié par la SNCF. Présentation de l'éditeur La SNCF a collaboréétroitement avec les nazis. 150 000 personnes environ ont été déportées, dont 14 000 enfants juifs. Elle a agi de concert avec la police, la gendarmerie, l'administration préfectorale, toutes subordonnées à l'ennemi sur l'ordre de Vichy. Le président de la SNCF, nommé dès l'été 1940, a fondé et présidé un organisme qui a spolié et pillé pendant plusieurs mois des commerçants juifs. Le directeur général de la SNCF a traité ses agents résistants de « terroristes » et a incité les cheminots à se dénoncer mutuellement. Pourtant, ces deux dirigeants seront félicités pour leur « résistance », à la Libération, par le Conseil national de la Résistance ! Mais le peuple cheminot, lui, s'est placé au cœur de la lutte contre l’occupant. Au péril de leur vie, dès 1940, les résistants du rail ont aidé les prisonniers évadés et les Alsaciens-Lorrains à« passer les lignes », puis ils ont secouru les Juifs, les communistes espagnols et tous les déportés. Les agents de la SNCF ont joué un rôle éminent à l'heure de la bataille ultime et donné un formidable coup de main à la libération de notre pays et à la victoire des Alliés. Mais pouvaient-ils tous, tel le héros révélé par ce livre, Léon Bronchart, refuser de conduire un train vers « la nuit et le brouillard », la Shoah, dont la plupart ignoraient l'existence ? rien de neuf. Pour les autres professions, peut-on enquêter sur les gendarmes ou la police ? Ah, ce n'est pas correct... NB: mon grand-père servait dans la gendarmerie et fût résistant. Modifié 5 novembre 2012 par 2D2
Invité 5121 Publication: 5 novembre 2012 Publication: 5 novembre 2012 merci 2D2 pour cet extrait que j'ai lu quelquepart déjà (dans l'Huma ?)
Invité Gnafron 1er Publication: 5 novembre 2012 Publication: 5 novembre 2012 (modifié) a été prorogé pendant deux ans à la tête de l'entreprise SNCF, le temps de maquiller l'Histoire Cette partie est contestable .En effet , De Gaulle avait un point de vue sur le sujet de l'épuration . Il avait souhaité la limiter afin de relancer le pays le plus vite possible................. Le général de Gaulle et l’épuration (Source : Robert Aron, Histoire de l’épuration) Le général voulut que l’épuration soit courte, et fit preuve d’une grande clémence que les communistes lui reprochèrent avec véhémence. Il pensait que la vengeance était contraire à la démocratie, et que les peines les plus sévères devaient être réservées à ceux qui avaient utilisé la guerre à des fins personnelles. Au total, de la Libération jusqu’à sa démission en janvier 1946, 1594 recours en grâces lui furent présentés pour des condamnés à mort de tous les tribunaux existants : Haute cour de Justice pour les hommes politiques, Cours martiales qui furent remplacées par les Cours de justice, Tribunaux militaires jugeant les trahisons, Cours d’Assisses, Juridiction Coloniale et Tribunaux militaires jugeant les crimes de guerre. Le général De Gaulle accorda 998 grâces pour ces 1594 recours. Extrait de : http://www.vrid-memorial.com/afficher/rubrique/6/liberation/article/228/LEPURATION-EN-FRANCE.html " François de Menthon nouvellement nommé ministre de la justice explique clairement au cours d’une allocution le besoin d’épuration légale mais aussi le rassemblement de tous les Français en introduisant le mythe de « la France qui a résisté ». Cette stratégie a de multiples objectifs. A l’intérieur, réorganiser une république en ruines avec des cadres administratifs compétents et des entrepreneurs dynamiques quels qu’ils soient. A l’extérieur, l’ennemi occupant toujours l’Est de la France, montrer aux alliés la force de la France par son armée qui sera effectivement présente lors de la reddition de l’Allemagne le 8 mai 1945 " Modifié 5 novembre 2012 par Gnafron 1er
Messages recommandés
Créer un compte ou se connecter pour commenter
Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire
Créer un compte
Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !
Créer un nouveau compteSe connecter
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.
Connectez-vous maintenant