Aller au contenu
Le Web des Cheminots

Actualités Politiques


katamiaw

Messages recommandés

Invité Gnafron 1er

Sans parler de la tête à Sarkozy... sinistre en ce moment... il a pris un coup de vieux... il tourne Chiraquien...

Moi , ça m'amuse......

Ouai ouai...reportage sur une thérapie de groupe en Bretagne...y'a même une p'tite Mémé qui s'est remise à courir rien qu'à rigoler en groupe...des images joyeuses !

Par contre , ta p'tite Mémé , elle est où ?

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Internautes, le peuple migrateur

par Camille Gévaudan

« Mais où je vais chercher mes series maintenant ? » Sur la Toile, l’écho de ce cri désespéré se répète à l’infini depuis jeudi soir. Le réseau Mega revendiquait plus de 50 millions de visiteurs par jour, qui se trouvent soudainement privés de leur supermarché à films, séries, musiques et jeux vidéo préféré. Les sites concurrents — Hotfile, Mediafire… — en profiteront sans doute dans l’immédiat, mais ils sont tous sous la menace d’une mésaventure similaire. À plus long terme, la fin de MegaUpload pourrait bien pousser les internautes à adapter leurs usages, en abandonnant le principe du direct download(« téléchargement direct »), fragile car ultracentralisé.

Au début des années 2000, c’est en peer-to-peer (« P2P ») qu’on piratait. Le modèle fut inventé par Napster en 1999 : un logiciel met en relation directe les internautes, qui récupèrent chez l’un et chez l’autre les fichiers qu’ils convoitent, par fragments. Après la mort de Napster en 2001, le P2P a cartonné via les logiciels eMule et Kazaa, puis par le système BitTorrent. Facile à surveiller, c’est la seule technique de partage contrôlée par l’Hadopi. Mais quand la Haute Autorité prenait ses marques, le P2P était déjà en perte de vitesse. La fréquentation de MegaUpload a explosé en 2010 (+35% en France) : effet de migration de pirates fuyant les filets d’Hadopi ou simple évolution naturelle due à la simplicité et aux débits de téléchargement permis par le direct download ?

La majeure partie des pirates est aujourd’hui « SDF » et l’industrie culturelle dispose d’un boulevard pour reprendre possession de ses meilleurs clients. Ces internautes ne rechignent pas à payer — par millions, ils ont déboursé 10 ou 80 euros pour un compte premium sur MegaUpload —, mais il faut que l’alternative légale ne perde ni en richesse, ni en qualité, ni en simplicité. Dans un article un brin provocateur publié en juin, le site ReadWriteWeb proposait même aux distributeurs culturels de « racheter » les sites de direct download, pour récupérer d’un tour de main le pouvoir qu’ils avaient « au temps de la Fnac et du Virgin Megastore », et qui s’est concentré en ligne autour de quelques businessmen de la trempe de Kim Schmitz.

L’opportunité peut également être saisie par la classe politique, à travers la mise en place d’un système de licence globale (le débat est relancé) qui réhabiliterait le téléchargement en peer to peer. Un contrôle des échanges, comme Hadopi sait déjà le faire, permettrait de redistribuer avec précision la contribution financière des internautes (et des autres acteurs) aux créateurs téléchargés, selon leur succès relatif.

http://www.ecrans.fr/Internautes-le-peuple-migrateur,13915.html

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Invité necroshine

http://2012etvous.fr.msn.com/photo.aspx?cp-documentid=160368885

Le ministre de l'Education nationale, Luc Chatel, est en deuil : son épouse, Astrid Herrenschmidt, s'est suicidée dimanche 22 janvier au matin par pendaison dans son domicile de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine).

La belle-mère du ministre a retrouvé le corps sans vie dans la matinée. Un camion spécialisé dans le transports de corps est venue chercher la dépouille dans l'après-midi, tandis que la police étendait des draps devant l'immeuble pour éloigner les curieux et les médias.

Le cabinet de Luc Ferry a confirmé le drame en fin d'après-midi dans un communiqué transmis à l'AFP : Le ministre "demande le respect de sa vie privée pour ses enfants, sa famille, pour lui". Des examens sur le corps de la défunte sont prévus lundi.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

F.HOLLANDE a déclaré hier au Bourget:

Mon véritable adversaire, c'est le monde de la finance

(ouest-France 23/01/2012) :

Les conseillers de François Hollande sont les amis des patrons

http://www.reporterr...php?article2461

Le bras droit de François Hollande est adoubé par le groupe Bilderberg

http://www.reporterre.net/spip.php?article2518

Modifié par Dom Le Trappeur
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Au fait : Hollande a-t-il dit quelque chose sur la SNCF, le Ferroviaire, les transports, le service public ?

Discours de François Hollande:

"Nous avons eu l'entrée en campagne mais pas la clarté"

(Pierre Laurent - Front de Gauche)

Discours de F.Hollande : réaction de Pierre Laurent (PCF - Front de gauche)

Nous attendions de François Hollande une vraie entrée en campagne et enfin de la clarté dans les propositions. Nous avons eu l'entrée en campagne mais pas la clarté.

Ce qui était connu des engagements socialistes a été confirmé. Mais ce qui posait problème dans ses engagements aussi. Je pense au droit à la retraite à 60 ans, avec une définition très restrictive de l'accès à ce droit, à l'absence de propositions en faveur de la hausse des salaires, à la limitation du nombre d'emplois publics au niveau actuel alors que Nicolas Sarkozy en a supprimé 170.000, à l'absence de remise en cause de la loi HPST (Hôpital, Patients, Santé et Territoires) et de la tarification à l'activité pour les hôpitaux...

Quant à ce qui était imprécis, cela l'est resté. François Hollande déclare que son adversaire, « c'est le monde de la finance ». Au Front de gauche, nous disons enfin ! Mais alors pourquoi ne dit-il rien sur le contrôle public des banques et du crédit ?

Enfin, un étonnement : le candidat socialiste est resté muet sur les contours de la majorité qu'il entend constituer, or personne à gauche ne peut espérer gagner seul.

De tout cela, je tire une conclusion : le Front de gauche va être plus que jamais la garantie d'une victoire solide de la gauche face à Nicolas Sarkozy. Une victoire qui se construira dans la clarté, seule susceptible de mobiliser celles et ceux qui attendent le plus du changement pour pouvoir vivre enfin dans la dignité et la justice.

Pierre Laurent,

Secrétaire national du PCF et Président du Conseil national de campagne du Front de gauche,

Discours de François Hollande lors du meeting du Bourget (22/01) :

http://www.humanite.fr/fil-rouge/discours-de-francois-hollande-lors-du-meeting-du-bourget-2201

Modifié par Dom Le Trappeur
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il va vraiment falloir le pousser. Déjà, la belle prestation de Mélanchon l'autre soir l'oblige à paraître un peu plus à gauche comme il a été souligné par les commentateurs. Mais pour l'heure, ce ne sont que paroles.

ja'i bien peur pourtant qu'il faudra se satisfaire de ce bien peu, pour ne pas porter la responsabilité d'un échec du changement ... :sleep:

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Le PS a fait le choix de l'alliance au centre avec Bayrou

après avoir fait explosé EELV et Eva Joly

mais le vrai problème reste de savoir qui arrivera aux deux premières places au soir du 1er tour

nous sommes à ... TROIS mois de l'élection...

Le problème pour l'instant entre Sarkozy et Hollande est de savoir qui jouera la montre le plus longtemps possible

sauf que Mélenchon, Bayrou et La Pen troublent ce petit jeu des formules creuses, molles et vides...

Les lignes continuent à bouger puisque sur le Finistère sud à quimper on irait vers un accord FDG-NPA pour les législatives...

Modifié par Dom Le Trappeur
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Invité Gnafron 1er

Le PS a fait le choix de l'alliance au centre avec Bayrou

Donc Mélenchon doit faire un très bon score ...........

après avoir fait explosé EELV et Eva Joly

Eva Joly qui vient du Modem ...;donc bof !

mais le vrai problème reste de savoir qui arrivera aux deux premières places au soir du 1er tour

nous sommes à ... TROIS mois de l'élection...

2éme place place = forcément , c'est Poulidor ....vvohaurf :jesuisdehors:

Le problème pour l'instant entre Sarkozy et Hollande est de savoir qui jouera la montre le plus longtemps possible

sauf que Mélenchon, Bayrou et La Pen troublent ce petit jeu des formules creuses, molles et vides...

Les lignes continuent à bouger puisque sur le Finistère sud à quimper on irait vers un accord FDG-NPA pour les législatives...

A un moment , effectivement , il faut se mouiller !

Par contre , j'ai écouté Mme Arthaud ....elle sait faire du "Laguiller " mais avec le talent en moins !

Pas pu aller au bout ....elle refuse tout , crache même sur le NPA et Mélenchon .Bref , des voix vont se perdre dans la nature .

Modifié par Gnafron 1er
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Pas pu aller au bout ....elle refuse tout , crache même sur le NPA et Mélenchon .Bref , des voix vont se perdre dans la nature .

C'est pour cela que je ne voterai pas pour elle. Ni pour Poutou qui bien que moins critique envers les autres partis de la gauche, n'a aucune ambition dans cette élection (il le dit lui-même). Je voterai donc utile (mais pas "utile au système", donc pas un des quatre favoris).

Christophe

Modifié par CC 72041
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

1900 / 2000...

FUTUR – Il y a cent ans, l’homme avait (presque) tout vu juste

http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2012/01/23/futur-il-y-a-100-ans-lhomme-avait-presque-tout-vu-juste/#xtor=RSS-32280322

2012...2112 ?

Sarkozy ne sera plus président en 2112.... :Smiley_63:

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

OP Megaupload : Anonymous obtient des résultats

http://www.humanite.fr/medias/op-megaupload-anonymous-obtient-des-resultats-488398

On assiste depuis quelques jours à la plus grande manifestation de masse, en ligne, de l’histoire d’Internet. Blocages de sites et pages endeuillées ont obtenu quelques résultats : les très contestées lois SOPA et PIPA ont été repoussées. Et ce n’est pas une mince victoire.

L’ampleur de la mobilisation en ligne de ces derniers jours est sans précédent ; à tel point que le congrès américain a repoussé le vote de ses lois anti-piratage pour en modifier le contenu. Les soutiens à ces lois se retirent un à un, d’autant que la fermeture de Megaupload les a rendues encore plus impopulaires. En France comme ailleurs, de plus en plus deformations politiques s’affichent plus fermement pour la neutralité du Net.

Mercredi, de nombreux sites Internet s’étaient parés de noir en signe de contestation. D’autres encore comme Wikipédia se sont carrément rendus inaccessibles aux Etats-Unis. Puis la fermeture sans jugement de Megaupload est devenue le fer de lance de la contestation contre ces lois. Elle a cristallisé la colère et le mouvement s’est étendu dans le monde entier, englobant notamment les lois Hadopi ou son équivalent Belge.

Le coeur du message est que les gouvernements, au nom de la lutte contre le piratage, acceptent que les industries de la culture, autrement dit les Majors, s’érigent en principaux censeurs du Net. Avec des outils comme les technologies de filtrage. Soit les fournisseurs d’accès Internet ont l’obligation de bloquer l’accès aux sites que les ayants-droits jugent contrevenants, soit ils ont carrément la possibilité d’analyser ce qui se transfert sur Internet pour juger de ce qui est permis ou non. C'est-à-dire leur accorder un droit de regard sur tout ce qui s’échange. Ce serait sacrifier l’indépendance d’Internet au profit unique de l’intérêt financier de quelques Majors.

Ce qu’est en train d’obtenir Anonymous et les internautes en général, c’est une victoire dans le maintient d’un Internet libre et neutre. L’ampleur de la contestation et les dégâts potentiels ont montré que s’attaquer à la neutralité et à l’indépendance d’Internet ne se ferait pas sans douleur.

Outre cette démonstration de force, les Anonymes tentent de faire passer un autre message : la culture se partage, et ce n’est pas cet échange libre qui la met en danger. Ni la culture, ni l’industrie culturelle. En s’attaquant aux Majors, ils ont mis à dispositions quelques informations intéressantes. Ils ont notamment publié 560 documents glanés sur les serveurs d’Universal. Pascal Nègre, le PDG d’Universal Music France, est certainement l’un des plus grands pourfendeurs du piratage expliquant que cela met en péril « la culture ». Pourtant en 2005, âge d’or du P2P avec Kazaa et Emule, les résultats d’Universal sont étonnants pour une entreprise en péril :

  • Résultat net ajusté 2005 de 2 078 millions d’euros, en hausse de 55%.
    Résultat d’exploitation de 3 746 millions d’euros, en hausse de 14 % en base comparable, grâce à la bonne performance de tous les métiers. Résultat net de 3 154 millions d’euros.
    Dividende de 1 euro par action, en hausse de 67% (soit un montant total distribué aux actionnaires de 1,15 milliard d’euros)

Et comme le pointe Reflets, on trouve également chez Universal un beau travail « d’optimisation » dans des paradis fiscaux…

Les manifestations en ligne se poursuivent. Après le site du FBI, les Majors, l’Elysée, la Maison Blanche et les ayants-droits, Anonymous entend continuer l’opération et espèrerait même bloquer la bourse de New York.

Partage et business de la culture

Les Majors se méfient de la dématérialisation car c’est la porte ouverte aux indépendants. Lorsqu’ils vendent un disque en magasin, leur marge est assurée et l’artiste a besoin de leur chaine de production, de promotion et de distribution. Internet chamboule le tout : n’importe qui peut, avec un peu de matériel, enregistrer et vendre ses MP3. Quant aux offres légales, les Majors sabotent les initiatives de Deezer par exemple, car leurs marges y sont beaucoup plus faibles. C’est pourquoi l’industrie de la culture laisse un vaste espace libre aux initiatives malhonnêtes comme Megaupload qui s’est fait, rappelons-le, 175 millions de dollars. Preuve que les Internautes sont prêts à payer, mais raisonnablement, pour la culture en ligne.

Seconde idée reçue à démonter, ceux qui partagent la culture en ligne sont parmi les plus gros consommateurs de biens culturels. Ils partagent, essayent et lorsque ça leur plait, ils achètent. Ce que prouvent une grosse vingtaine d’études rassemblées par la Quadrature du Net.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Y'a de l'espoir...Parlez en aux anciens...

Devenir réac en vieillissant n’est pas une fatalité

http://www.slate.fr/lien/49049/cliche-vieux-reac-pas-fatalite

Un cliché de plus à oublier: il serait faux qu'on devienne «plus conservateur en vieillissant».

Interrogées sur les «relations sexuelles avant le mariage ou les relations interraciales», les«personnes âgées de plus de 60 ans expriment» certes «des opinions plus conservatrices que ne le font celles de 25 à 39 ans». Mais on oublie de prendre en considération l’évolution de ces personnes âgées, explique DiscoveryNews, se référant à une étude publiée dans l’Americain Sociological Review dès 2007.

«En examinant des sondages effectués entre 1972 et 2004», des chercheurs ont «pu comparer l’attitude des personnes âgées de 25 ans en 1972, par exemple , avec l’attitude de celles qui avaient 35 ans en 1982». Ils ont trouvé que certains «groupes de personnes étaient devenus plus tolérants –et non pas plus conservateurs – après 60 ans».

Ce qu’il faudrait maintenant, c’est suivre l’évolution d’individus précis sur le long terme. Certains chercheurs ont mis au point un appareil statistique pour pallier l’absence d’une telle étude. Ils en ont conclu que les «seniors» deviennent plus libéraux au sujet «des femmes et des Noirs» mais plus conservateurs sur le sujet des libertés civiles. Leur attitude est essentiellement «déterminée» par ce qui se passe dans la société lorsqu’ils vieillissent plutôt que par le fait de prendre de l’âge.

C’est un sujet crucial, alors que l’on approche des élections présidentielles françaises de 2012. «75% des électeurs âgés de + de 65 ans avaient voté pour Nicolas Sarkozy en 2007», rappelle le blog Newsnours. «L’erreur de Ségolène Royal en 2007 fut de ne pas parler aux vieux. En leur parlant avec son image de jeune fille modèle qu’elle a été, elle aurait emporté leurs votes». Or «comme en 2007, le PS recommence la même erreur en ne s’adressant pas assez aux vieux en 2012».

L’émission de France Culture, «Un chemin de campagne», s’est interrogée le 19 janvier 2012 afin de savoir si l’âge influait sur le vote.Pour conclure que la corrélation n’est «pas biologique» mais «sociale».

Ainsi des 40.000 retraités qui viennent s’installer chaque année dans la région Provence-Côte d’Azur. Alors que certains vivaient dans des régions marquées à gauche, «le fait de déménager dans un territoire (…) politiquement marqué à droite, peut modifier sensiblement les orientations politiques de ces personnes-là».

Modifié par Dom Le Trappeur
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Articles d' Alternatives Economiques de janvier 2012 (n°309):

Des inégalités de patrimoine abyssales.

" La publication par l'INSEE des résultats de l'enquête Patrimoine réalisée fin 2009-début 2010 apporte enfin des données fraiches sur l'évolution de la richesse des ménages...

Au sein de ce patrimoine, les biens immobiliers dominent avec 62% du total des actifs détenus, contre 20% pour les actifs financiers et 18% pour les biens professionnels.

L'enquête montre à quel point cette richesse est mal répartie.

Les 10% les mieux dotés détiennent 46% de la masse des patrimoines, alors que la moitié la moins riche ne se partage que 7% du total.

Si la valeur du patrimoine médian s'établit à 150 200 euros, les 10% les plus riches possèdent au minimum 552 300 euros d'actifs alors que les 10% les plus modestes détiennent au maximum 2700 euros: 205 fois moins! Un rapport qui a augmenté de 30% depuis 2004.

Et qui est sans commune mesure avec l'écart des revenus disponibles, qui ne varient que de 1 à 4,2 entre les 10% les plus modestes et les 10% les plus aisés".

Des écarts de revenus qui seraient assez stables (en dehors des plus grosses rémunérations) et moins importants que la plupart des pays de l'OCDE.

Le rapport entre les revenus 10% les plus pauvres et les 10% les plus riches est passé de 1 à 10 à 1 à 15 en 25 ans aux Etats-Unis. Au royaume-uni, dans le même temps, ce rapport est passé de 1 à 8 à 1 à 10.

"Une évolution liée à la forte baisse des taux d'imposition dans ces deux pays pendant la même période. A partir des années 2000, ce mouvement de hausse des inégalités a touché d'autres pays, épargnés jusque là par ce phénomène. C'est le cas des pays d'Europe du Nord, même s'ils restent plus égalitaires. En Suède par exemple, le ratio entre les plus riches et les plus pauvres est passé de 4 à 6 entre le milieu des années 1990 et la fin des années 2000. Même chose en Allemagne où ce ratio grimpe de 6 à 8 en quinze ans, notamment à cause de la forte progression du travail à temps partiel outre-Rhin. Quant à la France, elle fait partie du club restreint des pays où les inégalités sont restées stables depuis 25 ans.

En 2008, les 10% de Français les plus élevés avaient un niveau de vie sept fois plus élevé que les plus modestes, alors que ce rapport est de 9 en moyenne dans l'OCDE.

C'est notamment le caractère fortement redistributif des impôts et des prestations sociales qui permet à la France d'être moins inégalitaire que la moyenne des autres pays riches. Mais si les inégalités sont globalement stables en France sur les 25 dernières années, cela cache d'importantes variations pendant cette période. Entre 1985 et 1995, elles ont fortement diminué, mais depuis, elles sont reparties à la hausse. Et pour cause: comme l'a recemment noté l'Insee, "l'impôt sur le revenu est à la fois moins progressif et d'un montant relativement plus faible qu'en 1990: il réduit donc moins les inégalités de revenus". Même constat pour les prestations sociales, moins redistributives qu'il y a vingt ans" (Laurent Jeanneau).

L'analyse du journaliste sur les écarts de revenu en France se voudrait presque rassurante mais elle ne prend pas en compte des chiffres concernant le bilan économique et social de la présidence Sarkozy, dont le même journal expose un peu plus loin les arêtes (qui nous restent en travers de la gorge):

- Les 1000 contribuables les mieux dotés ont reçu 63% des sommes restitués au titre du bouclier fiscal. Les allègements de droits de succession et de donation décidés en 2007 ont fait gagné 2,3 milliards par an aux héritiers (et autant de perdu pour l'Etat), de même que la récente réforme de barême de l'ISF rapportera 2 milliards par an aux plus riches. Avec les réductions de cotisations patronales sur les heures sup, les bas salaires, la suppression de la taxe professionnelle, on comprend pourquoi la dette s'est accrue de 40% en 4 ans, passant de 1212 milliards à 1700 milliards d'euros.

- Pour les classes populaires et moyennes, des mutuelles plus chères, des hospitalisations, des consultations et des médicaments partiellement déremboursés (franchises, tickets modérateurs), des loyers, des transports, un accès au gaz, à l'énergie beaucoup plus onéreux.

- 4,8 millions de personnes inscrites à Pôle emploi (un million de plus qu'en mai 2007)

- 400.000 postes détruits dans le secteur marchand, 350.000 dans l'industrie

- 8 millions de pauvres (1 million de plus qu'en 2007). Rappelons que le RSA "socle", qui remplace le RMI depuis 2008, n'a pas été revalorisé: il représente 467 euros/ mois, soit la moitié du seuil de pauvreté, fixé en 954 euros en 2009. Le taux de non-recours au RSA atteindrait d'ailleurs 68% tant le dispositif est complexe. Le RMI était selon l'INSEE en 1990 de 24% supérieur à son niveau de 2009, le minimum vieillesse de 20% et les allocations familiales de 29%.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

UN MILITANT ET HOMME DE CONVICTION (extrait du monde du 24/01)

Il fut ministre, il a présidé la Cour des comptes, siégé au Conseil constitutionnel… A 77 ans, Pierre Joxe mène désormais une carrière de défenseur de mineurs délinquants. Une autre façon de militer

Le contact est âpre, presque décourageant. Passer outre vaut vraiment la peine et permet de comprendre qu’à 77 ans, Pierre Joxe est un homme pressé par l’essentiel.

L’ancien compagnon de route de François Mitterrand, dont il fut le ministre de l’intérieur, puis celui de la défense, l’ancien président de la Cour des comptes, l’ancien membre du Conseil constitutionnel est inscrit depuis deux ans au barreau de Paris. Rien de très original tant le titre d’avocat se porte bien parmi les plus ou moins jeunes retraités de la vie publique, qui trouvent là une opportunité de négocier au prix fort un carnet d’adresses et une notoriété. Pas Pierre Joxe. Il a prêté serment d’avocat comme on adhère à un parti ou à un syndicat. En militant.

M e Joxe ne défend que les mineurs, uniquement sur commission d’office et n’accepte aucune clientèle particulière.

Et c’est comme cela que l’on se retrouve un dimanche matin de janvier au Palais de justice de Paris, dans la lumière triste des couloirs du tribunal pour enfants. Pierre Joxe s’est installé, son dossier ouvert sur la table, dans l’étroit box vitré où il reçoit la mère et le beau-père d’une jeune fille de16 ans, arrêtés la veille. Trop de vodka dans le sang l’a incitée à injurier et à mordre salement la policière qui l’a arrêtée. La dame jette de temps à autre un regard inquiet sur cet avocat aux sourcils gris aussi épais que sa chevelure, qui l’interroge sans ménagement sur sa vie de famille décomposée et le parcours difficile de sa fille. Elle ignore son nom, qui sans doute ne lui dirait rien. Elle n’a pas prêté attention à l’homme qui se tient à quelques mètres dans le couloir et qui est l’officier de sécurité attaché à l’ancien ministre de l’intérieur et de la défense. On se dit qu’elle doit trouver cet avocat commis d’office un peu vieux et qu’elle se demande peut-être ce qu’il fait là, un dimanche, à son âge. Mais il a l’air tellement sérieux !Après avoir plaidé devant la juge des enfants de permanence ce matin-là, M e Joxe les prend tous les trois à part, dans le couloir. A la jeune fille soulagée de pouvoir rentrer chez elle en échange d’une mesure de réparation, il explique qu’elle a intérêt à faire attention, que dans une quinzaine de mois, devenue majeure, elle ne pourra plus bénéficier de la même protection qu’aujourd’hui. Sous les yeux effarés du garde de faction, il lui répète aussi quelques-unes des insultes particulièrement salées qu’elle a lancées à la policière.« Arrêtez la vodka, ça ne vous réussit vraiment pas. Et la prochaine fois, ne vous rebellez pas », lui dit-il avant de prendre congé.

La mère : « Dites, vous avez une carte, si des fois… » Pierre Joxe, d’un ton sec : « Je ne prends que les permanences. – Ah ? C’est dommage, tout de même. »

Dossier suivant. Un jeune Roumain arrive menotté du dépôt où il a été placé en garde à vue, après avoir été arrêté pour vol dans une boutique. Il est récidiviste, le procureur demande et obtient son placement en détention. A l’interprète qui traduit les propos hachés du jeune homme – « Je veux me suicider, je veux rentrer chez moi », répète-t-il – M e Joxe glisse : « Je comprends quelques mots en roumain, j’ai fait beaucoup de latin. » Petit à petit, il apprivoise le garçon. Obtient de lui qu’il lui donne le numéro de ses parents en Roumanie. Il ira le voir en prison, promet-il. Lui aussi ignorera jusqu’au bout l’identité et le passé de l’avocat qui le défend. Mais pas le juge et le représentant du parquet devant lesquels

M e Joxe se présente. « Les magistrats et les autres avocats sont pétrifiés quand ils le voient », observe en souriant Marie-Pierre Hourcade, ex-vice-présidente du tribunal pour enfants qui a accueilli pendant quelques semaines à son cabinet ce stagiaire pas comme les autres. Elle s’avoue sans détour « emballée par le bonhomme. Il est très vigilant. Il se bat pour repérer les failles, se démène pour trouver des solutions éducatives », dit-elle. « Ce qui me frappe, c’est son enthousiasme et sa liberté par rapport à ses anciennes fonctions. Notamment celle de ministre de l’intérieur. Et c’est vrai que le parquet n’est pas le même quand Joxe est là. Il ose tout remettre en cause. Y compris parfois le comportement de la police », confirme une autre juge des enfants, Anne Tardy, qui se souvient de la façon dont il s’est démené dans un dossier pour obtenir la relaxe de son client, en démontant une enquête de police bâclée.

Dans la même semaine, on a vu Pierre Joxe assister pendant deux heures, silencieux, à une séance de thérapie familiale mise en place par une juge des enfants pour tenter de sortir de son mutisme et de sa violence un adolescent de 15 ans originaire de Côte d’Ivoire, qu’il avait eu à défendre. Parce que le garçon a exprimé l’envie de s’engager plus tard chez les pompiers, son avocat a apporté un casque qui lui avait été offert lorsqu’il était ministre.

Le lendemain, il partageait une pizza à Bobigny avec Jean-Pierre Rosenczveig, le président du tribunal pour enfants de Seine-Saint-Denis, qui s’est publiquement opposé au durcissement de la justice des mineurs voulu par Nicolas Sarkozy. Pour ce magistrat, comme pour tous ses collègues habitués à travailler dans l’ombre, ou dans la réprobation de ceux qui les accusent de laxisme, la présence à leurs côtés de l’ancien ministre est une aubaine.« Ce qui est impressionnant, c’est son efficacité. Il ne ménage vraiment pas son temps et met toute sa notoriété au service du droit des mineurs », dit Marie-Pierre Hourcade. Elle lui sait gré de l’avoir ainsi aidée, par ses relations, à obtenir des stages de réinsertion pour des jeunes délinquants dont elle assurait le suivi. « Nous étions au restaurant. Il m’a présenté à un grand patron qui n’a pas osé lui dire non ! », S’amuse-t-elle. Les uns et les autres l’ont entendu le matin même, à une heure de grande écoute, sur une radio nationale où il était invité à l’occasion de la sortie de son livre, Pas de quartier ? dénoncer d’une voix ferme une politique de plus en plus répressive à l’égard des mineurs.« Avant, on s’intéressait davantage à l’enfant qui avait volé un vélo qu’au vélo lui-même. Aujourd’hui, cette tendance s’est inversée », a-t-il tonné.

Dans un premier essai, Cas de conscience publié en 2010 au lendemain de son départ du Conseil constitutionnel, PierreJoxe avait brisé un tabou en rendant public son avis minoritaire dans trois délibérations de cette assemblée, dont celle relative à la garde à vue des mineurs contenue dans la loi Perben 2.

C’est cette « indignation croissante »face à la remise en cause de l’ordonnance de 1945 qui l’a décidé à se consacrer au droit des mineurs. Ce texte, qui instituait un juge des enfants et étendait l’excuse de minorité aux mineurs de 16 à 18 ans, a été paraphé par le général de Gaulle« alors que le territoire national n’était pas encore libéré, la guerre n’était pas finie, mais le droit de la France recommençait à briller », écrit-il.

Pierre Joxe a aussi une raison plus intime de le défendre. Il se dit que, peut-être, l’homme qui a porté cette ordonnance à la signature du général n’est autre que son père, Louis Joxe, qui était alors secrétaire général du gouvernement provisoire avant d’exercer pendant dix ans les fonctions de ministre de De Gaulle, sous les gouvernements de Michel Debré et Georges Pompidou. En exergue de l’un des chapitres de son livre, qui est à la fois carnet de route d’un avocat et pamphlet politique, l’ancien ministre a placé ces vers de du Bellay : « France, mère des Arts, des Armes et des Lois/Tu m’as longtemps nourri du lait de ta mamelle… »

Il a déjà un autre combat en tête. Celui de la défense des salariés devant les prud’hommes. « Quand j’étais jeune auditeur à la Cour des comptes, je faisais partie des bénévoles du service juridique de la CGT », dit-il. La rudesse a du bon, quand elle conserve, intacte, l’indignation.

Pascale Robert-Diard

qu'en pensez vous ??

Modifié par jackv
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Un beau texte d'un militant de base...

Le vote utile, un mirage en voie de disparition

Ne nous faites pas rêver !

À quoi bon, les jeux sont faits. Le vote utile cimente déjà l’issue de la prochaine élection. Passez votre chemin, rien ne changera.

Ah, ce fameux vote utile. À chaque fois qu’un citoyen rêve de changement, on le ramène manu militari dans le rang par l’incantation de ce fameux "vote utile". Mais ce vote utile n’existe plus, si tant est qu'il ait existé un jour.

Vote utile par ci, vote utile par là. Le vote utile est une star ; le vote inutile, une tare. Ainsi, cher citoyen, nos importants décrètent que la valeur d’un bulletin varie selon le nom qu’il porte. Moi, en citoyen naïf, je pensais à tort que c’était le choix du plus grand nombre qui déterminait l’issue de l’élection.

Le vote utile n'existe pas

Mettons fin ensemble à ce mirage et à ce mensonge. Il n’existe ni vote utile ni vote inutile. Chaque citoyen, par le vote, indique son souhait, son rêve, son désir pour la collectivité comme pour son propre future. Juger l’opinion, que ce soit clair, c’est mettre au pilori la démocratie et lui promettre la lame affutée de la guillotine.

Chaque citoyen est libre de décider, d'imaginer et de construire le monde qu’il souhaite bâtir. Nous devons toujours accepter sa décision. Comme ils doivent accepter, tous les importants, que notre mission est de tout faire pour que les citoyens choisissent en dehors de toute manipulation, de toute crainte et de toute peur.

On entend à longueur de journée que voter Mélenchon ou Front de Gauche risque d'ouvrir la porte du second tour à Le Pen. N’est-ce pas, selon vous, une manipulation, une tentative de créer la peur chez nous, les électeurs ? Ainsi, dans le temple sacré de l’isoloir, le calcul efface les convictions, l'opinion et les désirs de l’électeur.

Alors, doit-on se soumettre au vote utile ? Pour vous répondre, il nous faut répéter à quiconque que cet alibi de confort n’existe pas. Il suffit de compter pour constater que cela fait bien longtemps que les Français ne se sentent plus liés aux grands partis. En 2002, à peine 33% des électeurs ont voté pour les 2 grands.

En 2007, quand médias et politiques professaient jour et nuit la nécessité de se soumettre à ce vote utile, Sarko et Ségo ont à peine réunis la moitié de l’électorat.

Des électeurs lassés et sceptiques

Les électeurs ont divorcé. Ils ont divorcé pour faute grave et exclusive. Les citoyens ont fait confiance aux promesses des politiciens. C’est normal. Mais le PS et l'UMP ont échoué. Le pire, c'est qu'on ne peut même pas pleurer et se lamenter ensemble sur cette déroute. Il n’y a de défaites que pour les batailles que l’on accepte de mener. Or, au premier son de clairon, nos importants ont déposé les armes et ont piétiné toutes leurs promesses et tous leurs beaux principes.

Comment se peut-il qu’ils réclament encore aux citoyens et citoyennes de leur faire confiance comme si de rien n’était ? Ces "importants" sont responsables de notre morosité. C’est à cause de leurs mensonges que beaucoup de jeunes ne se laissent plus enivrer, ni guider par le rêve et l’espoir.

Mais à force de fermer les yeux, jeunes comme vieux, nous recommençons à nous laisser à nouveau bercer par le rêve. Nous percevons au loin la lumière incertaine du changement.

Il y a quelques années, quand je militais, des inconnus me disaient que c’était normal à mon âge de croire en un monde meilleur. Mais qu’un jour, je finirais comme eux, et que l’espoir mourrait sous les pas féroces et répétés de la vie. Et que comme eux, je cesserais de rêver et j'oublierais mon idéal.

Il fallait vraiment de la détermination ou de l’imbécilité pour ne pas abandonner. La force de mes camarades et l'espoir que porte le Front de Gauche m'y ont beaucoup aidé.

Et aujourd’hui, depuis quelque temps, j’ai la sensation que les choses changent.L’espoir reprend place là où la résignation était maitre. La solidarité s’installe là où l’isolement cloisonnait les hommes. La discussion remplit le silence des sans-voix. Nos salles pleines à Nantes et Metz en sont une preuve, à mes yeux, irréfutable.

Militons et battons-nous !

Le vote utile est un mirage. Mais notre oasis, lui, est dans l'action militante, la lutte, et le vote pour nos convictions.

Que chacun vote pour les idées qu’il souhaite voir appliquer en France ! Que chacun se batte pour son monde ! Que chacun se laisse aller à rêver !

Cette élection présidentielle nous appartient. Et même élu, le futur président ne sera pas détenteur de la fonction.

Sincèrement, je crois que les idées de Mélenchon sont aujourd’hui majoritaires au sein du peuple français. Il suffit d'un rien pour que les citoyens osent s’exprimer, agir et marcher au battement de leurs coeurs et de leurs convictions.

Et vous verrez : d’une minorité, rapidement, nous deviendrons une majorité à croire en la victoire du Front de Gauche à l’élection présidentielle.

Citoyens, camarades, amis, lecteurs, laissez-vous guider par ce désir de servir l’intérêt général. Le bulletin Front de Gauche est le début de la solution. Votre soutien populaire en sera la continuité nécessaire. Le changement, lui, ne sera alors plus qu’une logique conséquence.

Il ne reste plus qu’à rêver l’avenir

et à vivre nos rêves.

Par Simon Ulrich Etudiant en droit. Militant PG

24 janvier 2012

http://leplus.nouvel...isparition.html

Modifié par Dom Le Trappeur
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Un p'tit coup de vieux, il va nous faire une déprime...

Nicolas Sarkozy évoque l'hypothèse de sa défaite

http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2012/01/24/nicolas-sarkozy-evoque-l-hypothese-de-sa-defaite_1633545_1471069.html#ens_id=1588921

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Invité Gnafron 1er

UN MILITANT ET HOMME DE CONVICTION (extrait du monde du 24/01)

Il fut ministre, il a présidé la Cour des comptes, siégé au Conseil constitutionnel… A 77 ans, Pierre Joxe mène désormais une carrière de défenseur de mineurs délinquants. Une autre façon de militer

Le contact est âpre, presque décourageant. Passer outre vaut vraiment la peine et permet de comprendre qu’à 77 ans, Pierre Joxe est un homme pressé par l’essentiel.

L’ancien compagnon de route de François Mitterrand, dont il fut le ministre de l’intérieur, puis celui de la défense, l’ancien président de la Cour des comptes, l’ancien membre du Conseil constitutionnel est inscrit depuis deux ans au barreau de Paris. Rien de très original tant le titre d’avocat se porte bien parmi les plus ou moins jeunes retraités de la vie publique, qui trouvent là une opportunité de négocier au prix fort un carnet d’adresses et une notoriété. Pas Pierre Joxe. Il a prêté serment d’avocat comme on adhère à un parti ou à un syndicat. En militant.

M e Joxe ne défend que les mineurs, uniquement sur commission d’office et n’accepte aucune clientèle particulière.

Et c’est comme cela que l’on se retrouve un dimanche matin de janvier au Palais de justice de Paris, dans la lumière triste des couloirs du tribunal pour enfants. Pierre Joxe s’est installé, son dossier ouvert sur la table, dans l’étroit box vitré où il reçoit la mère et le beau-père d’une jeune fille de16 ans, arrêtés la veille. Trop de vodka dans le sang l’a incitée à injurier et à mordre salement la policière qui l’a arrêtée. La dame jette de temps à autre un regard inquiet sur cet avocat aux sourcils gris aussi épais que sa chevelure, qui l’interroge sans ménagement sur sa vie de famille décomposée et le parcours difficile de sa fille. Elle ignore son nom, qui sans doute ne lui dirait rien. Elle n’a pas prêté attention à l’homme qui se tient à quelques mètres dans le couloir et qui est l’officier de sécurité attaché à l’ancien ministre de l’intérieur et de la défense. On se dit qu’elle doit trouver cet avocat commis d’office un peu vieux et qu’elle se demande peut-être ce qu’il fait là, un dimanche, à son âge. Mais il a l’air tellement sérieux !Après avoir plaidé devant la juge des enfants de permanence ce matin-là, M e Joxe les prend tous les trois à part, dans le couloir. A la jeune fille soulagée de pouvoir rentrer chez elle en échange d’une mesure de réparation, il explique qu’elle a intérêt à faire attention, que dans une quinzaine de mois, devenue majeure, elle ne pourra plus bénéficier de la même protection qu’aujourd’hui. Sous les yeux effarés du garde de faction, il lui répète aussi quelques-unes des insultes particulièrement salées qu’elle a lancées à la policière.« Arrêtez la vodka, ça ne vous réussit vraiment pas. Et la prochaine fois, ne vous rebellez pas », lui dit-il avant de prendre congé.

La mère : « Dites, vous avez une carte, si des fois… » Pierre Joxe, d’un ton sec : « Je ne prends que les permanences. – Ah ? C’est dommage, tout de même. »

Dossier suivant. Un jeune Roumain arrive menotté du dépôt où il a été placé en garde à vue, après avoir été arrêté pour vol dans une boutique. Il est récidiviste, le procureur demande et obtient son placement en détention. A l’interprète qui traduit les propos hachés du jeune homme – « Je veux me suicider, je veux rentrer chez moi », répète-t-il – M e Joxe glisse : « Je comprends quelques mots en roumain, j’ai fait beaucoup de latin. » Petit à petit, il apprivoise le garçon. Obtient de lui qu’il lui donne le numéro de ses parents en Roumanie. Il ira le voir en prison, promet-il. Lui aussi ignorera jusqu’au bout l’identité et le passé de l’avocat qui le défend. Mais pas le juge et le représentant du parquet devant lesquels

M e Joxe se présente. « Les magistrats et les autres avocats sont pétrifiés quand ils le voient », observe en souriant Marie-Pierre Hourcade, ex-vice-présidente du tribunal pour enfants qui a accueilli pendant quelques semaines à son cabinet ce stagiaire pas comme les autres. Elle s’avoue sans détour « emballée par le bonhomme. Il est très vigilant. Il se bat pour repérer les failles, se démène pour trouver des solutions éducatives », dit-elle. « Ce qui me frappe, c’est son enthousiasme et sa liberté par rapport à ses anciennes fonctions. Notamment celle de ministre de l’intérieur. Et c’est vrai que le parquet n’est pas le même quand Joxe est là. Il ose tout remettre en cause. Y compris parfois le comportement de la police », confirme une autre juge des enfants, Anne Tardy, qui se souvient de la façon dont il s’est démené dans un dossier pour obtenir la relaxe de son client, en démontant une enquête de police bâclée.

Dans la même semaine, on a vu Pierre Joxe assister pendant deux heures, silencieux, à une séance de thérapie familiale mise en place par une juge des enfants pour tenter de sortir de son mutisme et de sa violence un adolescent de 15 ans originaire de Côte d’Ivoire, qu’il avait eu à défendre. Parce que le garçon a exprimé l’envie de s’engager plus tard chez les pompiers, son avocat a apporté un casque qui lui avait été offert lorsqu’il était ministre.

Le lendemain, il partageait une pizza à Bobigny avec Jean-Pierre Rosenczveig, le président du tribunal pour enfants de Seine-Saint-Denis, qui s’est publiquement opposé au durcissement de la justice des mineurs voulu par Nicolas Sarkozy. Pour ce magistrat, comme pour tous ses collègues habitués à travailler dans l’ombre, ou dans la réprobation de ceux qui les accusent de laxisme, la présence à leurs côtés de l’ancien ministre est une aubaine.« Ce qui est impressionnant, c’est son efficacité. Il ne ménage vraiment pas son temps et met toute sa notoriété au service du droit des mineurs », dit Marie-Pierre Hourcade. Elle lui sait gré de l’avoir ainsi aidée, par ses relations, à obtenir des stages de réinsertion pour des jeunes délinquants dont elle assurait le suivi. « Nous étions au restaurant. Il m’a présenté à un grand patron qui n’a pas osé lui dire non ! », S’amuse-t-elle. Les uns et les autres l’ont entendu le matin même, à une heure de grande écoute, sur une radio nationale où il était invité à l’occasion de la sortie de son livre, Pas de quartier ? dénoncer d’une voix ferme une politique de plus en plus répressive à l’égard des mineurs.« Avant, on s’intéressait davantage à l’enfant qui avait volé un vélo qu’au vélo lui-même. Aujourd’hui, cette tendance s’est inversée », a-t-il tonné.

Dans un premier essai, Cas de conscience publié en 2010 au lendemain de son départ du Conseil constitutionnel, PierreJoxe avait brisé un tabou en rendant public son avis minoritaire dans trois délibérations de cette assemblée, dont celle relative à la garde à vue des mineurs contenue dans la loi Perben 2.

C’est cette « indignation croissante »face à la remise en cause de l’ordonnance de 1945 qui l’a décidé à se consacrer au droit des mineurs. Ce texte, qui instituait un juge des enfants et étendait l’excuse de minorité aux mineurs de 16 à 18 ans, a été paraphé par le général de Gaulle« alors que le territoire national n’était pas encore libéré, la guerre n’était pas finie, mais le droit de la France recommençait à briller », écrit-il.

Pierre Joxe a aussi une raison plus intime de le défendre. Il se dit que, peut-être, l’homme qui a porté cette ordonnance à la signature du général n’est autre que son père, Louis Joxe, qui était alors secrétaire général du gouvernement provisoire avant d’exercer pendant dix ans les fonctions de ministre de De Gaulle, sous les gouvernements de Michel Debré et Georges Pompidou. En exergue de l’un des chapitres de son livre, qui est à la fois carnet de route d’un avocat et pamphlet politique, l’ancien ministre a placé ces vers de du Bellay : « France, mère des Arts, des Armes et des Lois/Tu m’as longtemps nourri du lait de ta mamelle… »

Il a déjà un autre combat en tête. Celui de la défense des salariés devant les prud’hommes. « Quand j’étais jeune auditeur à la Cour des comptes, je faisais partie des bénévoles du service juridique de la CGT », dit-il. La rudesse a du bon, quand elle conserve, intacte, l’indignation.

Pascale Robert-Diard

qu'en pensez vous ??

Plutôt du bien ...car sur le plan juridique , les salarié(e)s ont besoin de gens très compétent car l'avenir sera rude .En tout cas , ce n'est pas avec les causes exposées qu'il cherche à gagner du fric .C'est déjà louable .*

Et le service juridique de la CGT ne peut qu'y gagner ....à cotoyer des gens de cette envergure .

Modifié par Gnafron 1er
  • J'adore 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Avant, on s’intéressait davantage à l’enfant qui avait volé un vélo qu’au vélo lui-même. Aujourd’hui, cette tendance s’est inversée
Modifié par 5121
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Plutôt du bien ...car sur le plan juridique , les salarié(e)s ont besoin de gens très compétent car l'avenir sera rude .En tout cas , ce n'est pas avec les causes exposées qu'il cherche à gagner du fric .C'est déjà louable .*

Et le service juridique de la CGT ne peut qu'y gagner ....à cotoyer des gens de cette envergure .

Même avis que Gnafron...

Quand on dit que la solution réside dans l'éducation et le suivi particulier ... (des enfants ET des parents...)

mais pour cela il faut des moyens donc il faut aller chercher l'argent pour financer...

En fait des avocats comme Joxe il en faudrait des milliers et avec eux des magistrats, des éducateurs, des formateurs etc etc...

et il faudrait du boulot, des emplois...

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Nantes. Une pétition lancée contre le tournage d'un "docuréalité" aux urgences

Ils ne sont pas d'accord, et le font savoir : des usagers du CHU de Nantes ont lancé sur internet une pétition contre le projet de tournage d'un "docuréalité" pour TF1 dans les services d'urgences. La direction confirme avoir été sollicitée pour que des caméras fixes y tournent 24h/24, mais assure que rien n'est encore décidé.

"Nous voulons pouvoir nous rendre aux urgences du CHU de Nantes sans être filmé pour TF1" : la pétition est apparue sur le site internet Pétition publique. En cause ? La demande d'une société de production qui souhaite y réaliser un tournage au sein des services d'urgences du CHU.

Des caméras fixes tournant 24 h/24

"Nous avons effectivement reçu une demande en ce sens", confirme Solange Delage, directrice des Affaires générales du CHU. Comme d'autres : plusieurs établissements auraient été sollicités. Le projet ? "Filmer aux urgences durant une dizaine de jours, en mars, au moyen de caméras fixes tournant 24 h/24, pour un docuréalité qui serait diffusé sur TF1", explique Sandrine Delage.

"Le mode de tournage suscite le débat"

Et c'est justement le mode de tournage qui pose question. Et pas seulement aux usagers. "Nous ne sommes pas dans le cas d'un reportage traditionnel caméra à l'épaule", précise la directrice des Affaires générales, qui souligne que généralement, le CHU ouvre volontiers ses portes. "Là, le mode de tournage est différent, et c'est cela qui suscite le débat".

D'autant plus que, par leur nature même, les urgences accueillent un public à qui il est difficile de demander au préalable l'autorisation d'être filmé. Sans oublier le personnel hospitalier, qui serait en permanence sous le regard d'une caméra.

"En contradiction avec le secret médical et le respect de l'intimité"

Les auteurs de la pétition, eux, s'insurgent contre le fait que les images, qu'elles soient diffusées ou non, "seraient regardées par une équipe de télévision en contradiction avec le secret médical et le respect de l'intimité et de la dignité de la personne". Le texte demande donc à la direction de l'hôpital de "rejeter définitivement ce projet".

"Rien n'est signé", précise Sandrine Delage. "La décision sera prise dans les prochains jours".

http://www.letelegra...012-1576817.php

Modifié par Dom Le Trappeur
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Le monde du web...

Tempête au magazine Elle ...

Tendance : black fashion power

Note à 21h24 : la page sur le lien suivant a été fermée vers 18h42...!

http://www.elle.fr/M...2012/(affichage)/avis/(listing)/all

Avalanche de commentaires dénonçant un article ...

et pétition en ligne

http://petitionpubli...?pi=P2012N19621

C'est par là que j'ai découvert l'affaire :

http://petitionpubli...fr/Default.aspx

Modifié par Dom Le Trappeur
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

TF1 aux urgences : Vas-y Coco, filme, y a du sang, de la bidoche et des mômes qui pleurent, ça va faire pèter l'audimat !

Modifié par Ae 8/14
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Invité
Ce sujet ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.



×
×
  • Créer...

Information importante

Nous avons placé des cookies sur votre appareil pour aider à améliorer ce site. Vous pouvez choisir d’ajuster vos paramètres de cookie, sinon nous supposerons que vous êtes d’accord pour continuer.