Invité Gnafron 1er Publication: 14 novembre 2012 Publication: 14 novembre 2012 (modifié) http://www.asso-gare.org/index.php L'association Gare! travaille sur ce thème au sein du groupe SNCF. Nous sommes présent pour accompagner et aider tout agent qui nous soliciterait. Un interlocuteur a été désigné à la DRH sur ce sujet pour les agents mais aussi pour sa hiérarchie. Modifié 14 novembre 2012 par Gnafron 1er 3
kerguel Publication: 14 novembre 2012 Publication: 14 novembre 2012 http://www.asso-gare.org/ Niko, si tu passes par ici, ton témoignage poignant serait bienvenu dans ce sujet :Smiley_04:
Invité PAZ Publication: 14 novembre 2012 Publication: 14 novembre 2012 J'ignore s'il y a un rapport, mais il me semble qu'il y avait déjà un mouvement de ce genre il y a au moins une quinzaine d'années en arrière.
Invité necroshine Publication: 14 novembre 2012 Publication: 14 novembre 2012 Oups, je n'ai pas pu lire le témoignage de Niko, j'espere qu'il pourra le réitérer !!!
ADC01 Publication: 14 novembre 2012 Publication: 14 novembre 2012 Oups, je n'ai pas pu lire le témoignage de Niko, j'espere qu'il pourra le réitérer !!! Il est sur ce sujet.
C’est un message populaire. Niko Publication: 14 novembre 2012 C’est un message populaire. Publication: 14 novembre 2012 Hello, Je le remets ici si jamais il mérite sa place. Excuses moi, mais pour bien connaître le sujet (sans me contenter des "yaka-fokons"), ce débat dans ma vie, je le vis au quotidien depuis des années. Si aujourd'hui je suis gay totalement assumé, ça n'a pas toujours été le cas. Et je pense que dans notre société, beaucoup de gens n'ont pas encore conscience de ce qu'est de se sentir "différent" toute sa vie, alors qu'en fait, nous vivons tous de la même manière. Je m'explique : pendant 20 bonnes années, j'ai vécu dans le déni de l'homosexualité pour plein de raisons. Pendant mon enfance, on m'a toujours expliqué que ce genre de comportement était anormal, parfois à l'école, parfois à l'église, parfois dans la famille (je vous passe les menaces de coups de fusil ou d'abandon venues de la famille si jamais ils apprenaient ça un jour)... Même si à l'époque ça ne me perturbait pas, ça n'a pas été facile par la suite. Pendant mon adolescence, il m'a fallu gérer cet épisode. Clairement, je n'étais pas "comme les autres", mais mon enfance m'a poussé à n'en parler à personne, à prendre ça sur moi, à essayer de comprendre pourquoi je me sentais différent, pourquoi je n'avais pas le droit d'aimer ouvertement. Et je ne vous parle même pas du fait de ressentir quelque chose pour son meilleur pote sans pouvoir jamais lui dire... Par rapport à un ado hétéro, cela m'a coûté plusieurs années de ma vie sur le plan sentimental, des hésitations sur le sens à donner à ma vie, jusqu'à me poser régulièrement la question de savoir si elle valait le coup d'être vécue. En plus de s'assumer auprès des autres, il faut s'assumer soi-même, et il m'a fallu 22 ans pour le faire. A qui l'avouer ? Avec qui en parler ? Qui aimer ? En se rappelant qu'à l'époque internet n'existait encore quasiment pas... Autant d'épreuves que je n'aurais pas traversé, si le fait d'être gay apparaissait normal à cette société. Cela a provoqué de nombreux remous qui sont encore palpables dans ma vie d'aujourd'hui. En effet, cette situation m'a contraint à partir loin de mes proches dès que j'en avais l'âge, pour vivre sereinement la situation. Et donc à faire des petits boulots, à galérer pour payer le loyer à 18 ans, et au final à quitter très tôt les études parce qu'il était impossible de faire face financièrement. En cela d'ailleurs, heureusement que je suis rentré à la SNCF finalement... Le tout, sans pouvoir expliquer à personne pourquoi j'en étais là. Je ne dis pas que j'aurais fini énarque sans cet épisode, mais clairement mon destin aurait été différent c'est une certitude. Même durant cette époque "heureuse" de mes 18 ans, il n'était pas facile de vivre ses amours. Je ne faisais jamais les courses à deux, difficile d'arriver à deux à l'hôtel, impossible d'aller dormir dans la famille de l'autre (mon copain de l'époque avait eu droit lui aussi à la menace des coups de fusil !). On dit que pour vivre heureux, il faut vivre cachés. Mais quand c'est toute sa vie qu'on doit enfouir, on vit un calvaire quotidien. Puis vint l'époque de la vie pro, dans un milieu pour le moins macho, et toujours cette impossibilité de dire les choses, de toujours allez aux mariages seul, de toujours éluder les questions, de continuer à entendre tout et n'importe quoi sur le sujet (les trucs du genre, si j'apprends que mon fils est gay, je l'abandonne - ou je le tue -) etc... Et puis à 22 ans, et en l'assumant d'abord en pointillés, je me suis dit que merde, ma vie m'appartenait, et que je préférais être heureux avec 10 proches que malheureux avec 100. Mais vous n'imaginez pas le nombre de séances d'auto-psychanalyse que cela m'a valu ! Le nombre de sueurs froides au moment de l'annoncer à quelqu'un. Ni le coeur qui bat à 1000 à l'heure parce que potentiellement, vous venez de dire quelque chose qui peut changer la relative tranquillité de votre vie. Depuis 6 mois, tout le monde le sait sans exception, mais il aura fallu 4 ans complets pour arriver à faire fi de l'avis des autres, pour me dire que mon bonheur était au dessus de tout le reste. Et encore, je n'ai pas franchi l'étape taboue du milieu du sport... Alors aujourd'hui, sans doute avec un parti-pris mal dissimulé, je ris jaune quand j'entends ou lis des gens arriver avec leur bonne parole et leur bâton de prêcheur expliquer qu'ils s'inquiètent pour l'équilibre de la famille, du couple, de l'enfant en admettant des théories toutes plus foireuses les unes que les autres. Je me dis, mais bordel, quelqu'un imagine t-il encore que je n'ai pas les mêmes aspirations que les autres adultes, à savoir aimer au grand jour, vivre exactement comme tout le monde, participer à la création d'une famille, apporter le meilleur aux gens que j'aime etc... Mais qui sont-ils pour savoir ce qui est bon ou mauvais, stable ou non, censé ou pas ? Sont-ils tous les parents idéaux qu'ils ne nous permettent pas d'être ? Sous couvert d'un débat qui ne les regarde même pas, cette frange de la société ne cherche pas le meilleur pour "sa" société, mais le meilleur pour sa gueule. Ce qui le dérange le moins, ce qui lui permet de continuer à écraser le faible, le minoritaire, celui qui n'est pas "comme tout le monde". Franchement, qui mieux que moi peut savoir si le mariage est une bonne chose, s'il est moral, s'il apporterait quelque chose aux couples comme le mien ? Qui mieux que moi peut savoir si je suis capable d'élever un enfant, de l'aimer, de le porter à la recherche de son bonheur ? Quand on parle de débat, voir de référendum je me dis mais m.... de quoi on parle là ? On est en train de réclamer un référendum pour savoir si deux personnes peuvent déclarer s'aimer devant une mairie, sans que l'on distingue le sexe des mariés ? Mais qui sont ses gens pour imaginer avoir droit de vie ou de mort sur l'amour et la valeur civile d'un couple ? L'adoption c'est pareil (puisqu'on ne parle là que d'adoption, je suis conscient que la procréation assistée mérite, elle, un débat). En quoi serais-je un moins bon père que n'importe quel père adoptif ? Et puisqu'on craint pour l'équilibre de l'enfant, interdisons carrément l'adoption !! Vous pensez qu'un enfant qui ne connait pas ses parents ou qui les a vu mourir n'a pas un équilibre précaire ? J'hallucine totalement en voyant les arguments développés pour essayer d'empêcher quelque chose de tout à fait normal. Moi je me sens plus que prêt à avoir un enfant, et je ne vois pas au nom de quoi on me l'interdirait (surtout les imbéciles qui pensent que c'est un rêve de bobo gay plein de thunes). Non vraiment, il serait temps d'arrêter de vouloir débattre de tout. Il y a bientôt 15 ans, le débat sur le PACS aurait pu me conduire à me jeter par la fenêtre tant j'ai entendu des choses hallucinantes à l'époque (maladie mentale, zoophilie, polygamie, j'en passe et des meilleurs). Heureusement, j'étais encore un peu jeune pour avoir conscience que tout cela me concernait directement. La seule chose qu'on demande aujourd'hui, c'est de vivre comme tout le monde. Et surtout, qu'on nous foute la paix. 12
Invité necroshine Publication: 14 novembre 2012 Publication: 14 novembre 2012 Un coup de gueule, mais également un coup de coeur que tu nous livres la !!!!! Je te souhaite tout plein de bonheur dans ta vie en tout cas, je n'ai rien a rajouter a ce texte, j'approuve a 200% !!! 7
Niko Publication: 14 novembre 2012 Publication: 14 novembre 2012 Pour en revenir à l'association, à vrai dire je ne la connais absolument pas. J'ai découvert son existence il y a 2 ou 3 ans, mais je n'ai pas trop d'informations dessus. Je regrette par contre de ne pas l'avoir connu quelques années plus tôt, à l'époque où l'omerta était permanente dans ma vie. Pourtant j'ai connu une personne qui s'en occupait dans mon ancienne région, mais franchir le pas aura été très difficile. D'expérience, je suis sur que cela pourrait servir à beaucoup de jeunes cheminots pour qui il est difficile d'en parler. Mais il est également difficile de rencontrer des gens qui en font partie. Et tout comme il est difficile pour un(e) cheminot(e) de se balader avec un écriteau "je fais partie de l'asso, au cas où !". Le plus difficile pour les deux parties, c'est d'entrer en contact. Je ne l'ai moi-même pas fait, chose que je regrette aujourd'hui. Dans tous les cas, si je pouvais donner un conseil à un cheminot qui a connu cette situation, c'est de ne pas hésiter à les contacter. Et si je peux me permettre de donner un conseil aux bénévoles (n'oublions pas qu'ils font tout cela sur leur temps libre !), ce serait d'ouvrir un forum sur leur site. On sait qu'il est plus facile de dire les choses derrière son écran que dans une salle des pas perdus... 5
Invité Publication: 14 novembre 2012 Publication: 14 novembre 2012 c'est peut-être plus difficile de s'assumer en province que dans une très grande ville ou à Paris ? Dans la ville de Nantes, à priori pas de problème mais régulièrement un acte imbécile homophobe fait un discret entrefilet dans les journaux locaux. Mieux vaut rester discret. Gare a un correspondant dans mon service.
Invité 5121 Publication: 14 novembre 2012 Publication: 14 novembre 2012 Oups, je n'ai pas pu lire le témoignage de Niko, j'espere qu'il pourra le réitérer !!! il est toujours accessible dans le sujet sur le mariage ...
ADC01 Publication: 14 novembre 2012 Publication: 14 novembre 2012 Oups, je n'ai pas pu lire le témoignage de Niko, j'espere qu'il pourra le réitérer !!! Il est sur ce sujet. il est toujours accessible dans le sujet sur le mariage ... Tu arrives un peu tard.
Niko Publication: 14 novembre 2012 Publication: 14 novembre 2012 c'est peut-être plus difficile de s'assumer en province que dans une très grande ville ou à Paris ? Dans la ville de Nantes, à priori pas de problème mais régulièrement un acte imbécile homophobe fait un discret entrefilet dans les journaux locaux. Mieux vaut rester discret. Gare a un correspondant dans mon service. Disons qu'il y a des villes où l'on sait que ça sera facile. Aix en Provence, Montpellier, Toulouse, Nantes, Rennes, Lyon ou Nice sont réputées pour être des villes où la vie est plus facile quand on est gay. A l'inverse, Marseille, Strasbourg, Clermont et quelques autres sont des villes où on ne s'installe pas trop pour éviter les emmerdes (bien qu'à mon sens ce soit souvent à tort). Je débute en vie provinciale alors je ne saurai pas trop te dire si c'est plus facile ou non. Mais perso je vis à présent en Haute-Savoie, et heureusement, je n'ai absolument rien changé dans mon mode de vie. Jusqu'ici ça se passe très bien, mais on est pas à l'abri des imbéciles (Annecy est une ville très très calme, ça doit aider). Après des mauvaises réactions j'en ai déjà eu un peu partout. Mais quand on est prêt à pas ne pas se laisser marcher dessus on a pas besoin de baisser la tête. Faut y être prêt, et psychologiquement c'est une sacrée épreuve. J'avoue ne même pas savoir où trouver les correspondants, même si je pourrais jouer le messager si ça peut servir. @ Necro, merci pour ton message ;) 2
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