cytrilon Publication: 12 février 2013 Publication: 12 février 2013 Je te souhaite un bon rétablissement en tout cas.
CC 72041 Publication: 14 mars 2013 Publication: 14 mars 2013 J'ai reçu des appels de psychologues, mon chef est resté plus de trois heures avec moi alors qu'il avait congé, la feuille m'a appellé pour prendre des nouvelles... J'ai une camarade de formation qui n'a pas eu cette chance. Christophe
likorn Publication: 21 mars 2013 Auteur Publication: 21 mars 2013 Pas la même entreprise, et puis ça dépend du chef aussi. J'ai la chance d'en avoir un très bon, un qui te reconnait volontiers, et par écrit, qu'il s'est trompé tel ou tel jour. Ou qui vient un jour de congé pour te relever après un accident de personne. 1
Invité technicentre Publication: 21 mars 2013 Publication: 21 mars 2013 Tu pourrais pas me le prêter un peu une fois de temps en temps?
likorn Publication: 22 mars 2013 Auteur Publication: 22 mars 2013 Bin... j'ai beau être pour le partage, l'entraide, l'utopie et tout et tout, je ne suis pas trop chaud là.
C’est un message populaire. likorn Publication: 22 août 2014 Auteur C’est un message populaire. Publication: 22 août 2014 (modifié) Ah toi, t'avais l'air fin en levant les yeux. Ouais je te l'affirme, t'avais l'air fin. Dès que je t'ai aperçu je me suis dit que tu avais l'air beaucoup trop concentré par l'autre côté des voies, là où attendait un groupe de personnes qui semblait te parler. Et toi, à faire des gestes autant grands et simiesques, déjà t'avais l'air fin. Consciencieux, j'ai sifflé, parce que je connais très bien ce qui se passait dans ta tête. Moi aussi je sors lors de mes weekends de congé, et moi aussi j'ai déjà fait des trucs invraisemblables pour retrouver une bande d'amis. Dans ces moments, pour des raisons infinies, on oublie facilement ce qui est autour de soi, on se sent juste content et heureux. Du coups, oui, j'ai sifflé. Tu n'étais pas encore en danger, tu étais même du bon côté de la ligne blanche au même titre d'ailleurs que ces quelques personnes qui focalisaient toute ton attention. À cette distance, il m'était impossible de voir que tu avais aussi une oreillette qui débitait sans doute un fond musical, ce qui fait que tu étais réellement dans ton monde; à cette distance j'aurais pu siffler des heures sans que tu ne remarques rien. Tes amis par contre, eux, ils m'ont entendus. Certains du moins. J'ai vu leurs visages se tourner, j'ai saisi qu'ils prenaient une décision qui était jouable selon eux mais allait vite devenir infaisable pour toi. Et alors ils t'ont encouragé à te dépêcher de les rejoindre, et ça je l'ai compris immédiatement en voyant leurs gestes. Alors j'ai freiné, tu n'avais toujours pas franchi la ligne de sécurité peinte sur le quai, et eux non plus. J'ai senti les contacteurs s'ouvrirent puis ma machine faire un bon en avant lorsque la soupape de sécurité à fonctionné. Dans mon réflexe, j'avais mis le robinet en position de serrage rapide avec ma main gauche alors qu'avec ma main droite je commandais au graduateur d’avaler ses trois crans par seconde en freinage électrique, le tout le pied sur la "tirette" pour empêcher le freinage pneumatique de la machine. La soupape a fait son travail, faire freiner au maximum en permettant quand même aux cylindres de se remplir tout en provoquant l'ouverture du circuit de puissance. Demander à l'air de couper un arc d'environ 2000 ampère fait du bruit, et pourtant je n'ai rien entendu, je n'ai que senti ma machine faire ce bond avant que la pression aux cylindres, renforcée par l'étage R, n'atteigne 7 bars. Et là, tu t'es penché en avant, tu n'avais encore rien entendu, et je ne regardais plus tes amis pour savoir ce qu'ils te disaient ni à quoi ils t'invitaient; sans doute avaient-ils changé d'avis, du moins une partie d'entre eux. À cet instant néanmoins, alors que ton corps plongeait, tu as levé la tête vers moi et tu m'as vu. Ton réflexe si idiot et pourtant si humain fut de continuer, et tu as sauté sur la file de rail. Tu avais l'air fin dans ta position de sprinter lancé dans une course qui n'allait rien pardonner. Moi j'avais l'air bête maintenant avec ma main pressant à fond mon sifflet. Mon tachymètre et l'indication bien trop élevée de vitesse qu'il me donnait me le faisait sentir à chaque centième de seconde qui passait : j'avais l'air bête et tu avais l'air fin. J'ai ouvert la bouche, l'air ne sortait pas encore des poumons en un cri d'injures mêlé d'invectives qui aurait de toute façon été autant fort que vain. Des yeux verts. De très beaux yeux, ça c'est sur. Surtout que la peur les rendit - à moins que ce ne soit qu'une illusion - bien plus intenses. J'ai pensé une fraction de centième de seconde à un ami qui avait un jour traversé un passage piéton alors qu'une ambulance, qu'il n'avait pas entendu, arrivait; son récit m'est remonté aux oreilles et j'ai compris que tu vivais la même chose, la même peur et la même impuissance devant les lenteurs de ton cerveau à faire obéir ton corps. Tu avais l'air fin, de découvrir ça maintenant. Tu n'avais pas franchi le second rail, et pourtant je ne voyais plus tes chaussures. J'ai voulu garder un souvenir potable de tout ça, alors j'ai fermé les yeux et j'ai attendu ce bruit sourd qui n'allait pas tarder. Puis, une infinité de temps plus tard, mon train s'est lourdement arrêté. Hébété, je suis allé voir l'avant de ma machine, abasourdi de n'avoir pas entendu "ça", cette vie qui s'éteint. Petit con, tu as eu de la chance! Modifié 22 août 2014 par likorn 16
Peppercorn Class Publication: 9 septembre 2014 Publication: 9 septembre 2014 qu'Hermès te garde, cher Likorn
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