Invité jackv Publication: 6 avril 2018 Publication: 6 avril 2018 Il y a 22 heures, assouan a dit : Pour la presse chacun fera bien ce qu'il voudra (les "décodeurs du Monde ne sont tout de même pas mal du tout). Pour @pikado je vais essayer de compléter un ressenti d'agent Sncf qui n'est pas toujours bien à l'aise avec tout ça mais qui trouve quand même que "l'on prend" cher... Je suis entrée à la Sncf après 15 ans de travail dans le privé, il y a pile 20 ans. Il fallait accepter en gros un bon -20 à -30% de salaire par rapport à la paye précédente dans le privé car "garantie de l'emploi" et "retraite à 55 ans" (comprendre : on vous fout dehors à 55 ans même si cela ne vous arrange pas) et... ah oui les billets de train (j'avais fait mon calcul : cela représentait environ à l'époque pour moi 3 500 FRANCS annuels d'économie - j'étais très efficace sur les réductions accessibles au grand public). Le temps est passé et ce "contrat de travail" n'est plus trop vrai. Mais je reste encore "jeune" et motivée. En revanche, les années que j'ai pu passé en grand 2x8, à la réserve (un certain nombre d'agents qui sont là pour remplacer ceux en congés, maladie, etc... qui touchent donc une prime disons le tout de suite qui vise à compenser le fait de ne pas savoir quel est leur programme de travail annuel) m'ont largement calmée. Travailler 4, 5 ou 6 jours de suite de matinée (6h/14h) veut dire que l'on ne voit pas sa fille le matin. Ca se gère. Travailler 4, 5 ou 6 jours de soirée (16h/minuit) veut dire que l'on ne la voit pas le soir. Ca se compense avec le matin, plein de gens font ça. Avoir le droit à 22 "week-end" par an (c'est subtil : ce sont 12 samedi-dimanche et 10 dimanche-lundi) ce n'est pas scandaleux si on oublie combien on en a en travaillant dans de chauds bureaux... Evidemment le lundi elle a école mais les magasins sont vides, c'est pratique. Et c'est d'ailleurs un point important et très apprécié de ces horaires décalés : on fait ses courses tranquillement et on peut aller à la Poste chercher un colis en dehors des heures de pointe. Donc jusque là tout allait bien, autant que faire se peut. Un genre de "gentlemen agreement". Mais qu'apprends-je ? La retraite : je n'y aspirais pas à 55 ans mais certains ont commencé il y beaucoup plus longtemps que moi et c'est reporté. La garantie de l'emploi va voler en éclat avec le transfert des personnels lors de l'ouverture à la concurrence. Ailleurs les dimanches sont payés doubles ? Les heures de nuit largement au-dessus de chez nous, le code du travail serait finalement plus généreux que le fameux "statut" sur les conditions d'utilisation du personnel, etc... etc... Il n'y aurait pas comme un truc bizarre avec ce que j'ai signé il y a 20 ans pour moins 20 à 30% de salaire que dans d'autres boîtes ? Mais ce sont les agents Sncf les méchants. 150 000 personnes sur 67 000 000 de français ? Montrés du doigt, vilipendés, désignés à la "vindicte populaire" ? Ah ben non. Je l'ai fait de bon coeur et le referait de même mais si c'est pour être l'ennemie public n°1... j'ai un coup de barre. Je bravo pour ton résumé c'est la réalité et le constat de beaucoup de cheminots actuellement et depuis qq années
NEMO94 Publication: 6 avril 2018 Publication: 6 avril 2018 (modifié) Il y a 2 heures, capelanbrest a dit : Allez histoire de mettre un peu d'humour.... moi je suis également fonctionnaire et je vais dire comme certains anciens : heureusement pour moi c 'est fini dans 4 ans.....vivement la retraite. Encore 21 ans pour moi, pour atteindre les 67 ans permettant d'annuler la décote, mais bien sûr pas d'obtenir le taux plein (pas assez de trimestres cotisés, même à 67 ans) Modifié 6 avril 2018 par NEMO94
black5 Publication: 7 avril 2018 Publication: 7 avril 2018 Rien n'est simple et clair dans cette affaire : les médias donnent 'impression que les cheminots font grève pour le statut lequel n'est qu'un petit élément (détail!) de l'affaire. Un des points essentiels est, je pense, la reprise de la dette, un autre les moyens financiers à mettre pour la remise à niveau et l'entretient du réseau. La Francilie souffre de la trop grande concentration de population et d'emplois dans la région parisienne ce qui rend très difficile et problématique l'organisation des transports qu'ils soient collectifs ou personnels : manque de capacité des transports collectifs (rail et routier) d'un côté et limitation par la surface de voirie, de parkings de l'autre. Je me demande ce qu'il faudrait faire pour que les gens (et ils sont légion) qui croient entre autres idées fausses que les cheminots touchent cette fameuse prime de charbon, ont la retraite (à taux plein s'il vous plaît) à 50 ans etc.. cessent de le faire. Je reviens sur la dette pour dire que l'incorporation des dettes dues au rail dans la dette nationale fait peur à nos politiques (l'épouvantail de Bruxelles), ils voudraient la voir diluée dans les charges pesant sur les collectivités locales comme pour le réseau routier... Mais quand en même temps on se prive de plusieurs milliards de rentrées fiscales (ISF, CICE...) je trouve que le discours "il n'y a pas d'argent public pour ça" relève pour le moins de la plus parfaite mauvaise foi et ce qui me fait peur c'est que la majorité des français ne s'en rendent pas compte ou qu'ils s'en moquent. Pardon si je suis verbeux prolixe et désordonné dans mon propos. P.S. A réécouter l'émission de ce matin sur France-Inter On n'arrête pas l'éco qui au moins pour cette fois n'a pas manqué de souligner les incohérences de la réforme ferroviaire même la parole donnée à Transdev compensit un peu (vive la concurrence!) https://www.franceinter.fr/emissions/on-n-arrete-pas-l-eco/on-n-arrete-pas-l-eco-07-avril-2018 2 2
r2d2 Publication: 7 avril 2018 Publication: 7 avril 2018 Il y a 1 heure, black5 a dit : Je reviens sur la dette pour dire que l'incorporation des dettes dues au rail dans la dette nationale fait peur à nos politiques (l'épouvantail de Bruxelles), ils voudraient la voir diluée dans les charges pesant sur les collectivités locales comme pour le réseau routier... Bon c'est ballot car tu as trouvé la vraie réforme révolutionnaire ferroviaire qui a peu de chance d'arriver tellement les conséquences sont déstabilisantes: effectivement la dette est reprise par l'Etat, au même titre que l'entretien des routes où personne n'entend parler de déficit, emprunt, dettes, etc... Mais cela implique que SNCF-Infra intègre DDE/DIR l'équipement, que les cheminots et ex-RFF incorpore la fonction publique de la DDE/DIR soit une explosion du sytème ferroviaire que l'on connais depuis 1937. Après cela, il y aura une dilution des charges sur les collectivités locales au même titre que les routes départementales. Restera SNCF-Mobilité qui affrontera des occurrents s'il y a vraiment des volontés d'investir dans un secteur à gros risque financier; pas sur de retrouver son capital investi. Aucune chance de voir un jour un fou proposer une telle réforme qui décoifferai trop nos habitudes mais qui réglerait d'un coup tous les problèmes de dettes, d' entretien et d'investissement réseau ferré mais aussi ... PN ! 2
capelanbrest Publication: 7 avril 2018 Publication: 7 avril 2018 Il y a 2 heures, black5 a dit : Rien n'est simple et clair dans cette affaire : les médias donnent 'impression que les cheminots font grève pour le statut lequel n'est qu'un petit élément (détail!) de l'affaire. Un des points essentiels est, je pense, la reprise de la dette, un autre les moyens financiers à mettre pour la remise à niveau et l'entretient du réseau. La Francilie souffre de la trop grande concentration de population et d'emplois dans la région parisienne ce qui rend très difficile et problématique l'organisation des transports qu'ils soient collectifs ou personnels : manque de capacité des transports collectifs (rail et routier) d'un côté et limitation par la surface de voirie, de parkings de l'autre. Je me demande ce qu'il faudrait faire pour que les gens (et ils sont légion) qui croient entre autres idées fausses que les cheminots touchent cette fameuse prime de charbon, ont la retraite (à taux plein s'il vous plaît) à 50 ans etc.. cessent de le faire. Je reviens sur la dette pour dire que l'incorporation des dettes dues au rail dans la dette nationale fait peur à nos politiques (l'épouvantail de Bruxelles), ils voudraient la voir diluée dans les charges pesant sur les collectivités locales comme pour le réseau routier... Mais quand en même temps on se prive de plusieurs milliards de rentrées fiscales (ISF, CICE...) je trouve que le discours "il n'y a pas d'argent public pour ça" relève pour le moins de la plus parfaite mauvaise foi et ce qui me fait peur c'est que la majorité des français ne s'en rendent pas compte ou qu'ils s'en moquent. Pardon si je suis verbeux prolixe et désordonné dans mon propos. P.S. A réécouter l'émission de ce matin sur France-Inter On n'arrête pas l'éco qui au moins pour cette fois n'a pas manqué de souligner les incohérences de la réforme ferroviaire même la parole donnée à Transdev compensit un peu (vive la concurrence!) https://www.franceinter.fr/emissions/on-n-arrete-pas-l-eco/on-n-arrete-pas-l-eco-07-avril-2018 Pas tout à fait vrai et un peu quand même.... la Francilie souffre surtout du fait que depuis, disons les années 30, la politique des transports en commun n' jamais été volontariste. On a urbanisé d'abord, fait venir les boites ensuite et enfin faute de ne plus pouvoir faire autrement on tenté de mettre à niveau les infrastructures de transports, en liaison avec l'urbanisme galopant, les emplois et la population occupant ces mêmes emplois. ainsi on se retrouve avec des lignes où il devient impossible de quadrupler les voies, sans parler d'installations rapiécées années après années, en jouant sur les modes d'exploitations (signalisation capacité des trains) sans investir vraiment sur l'infrastructure. Résultat paris est devenu une ville avec des gares longs parcours en cul de sac, sans liaisons lourdes efficaces entre elles. aucune gare digne de ce nom en périphérie permettant de créer des nœuds de correspondances vers les banlieues pourvoyeuses d'emplois. obligation de se soumettre à des offres imposant d'aller à paris pour repartir parfois sur vos pas pour arriver à destination etc etc etc... Les TC franciliens sont en fait victimes non pas de la concentration emplois/habitat de la Francilie, mais bien du mauvais aménagement du territoire. (lié sans aucun doute à la pression des lobbys automobiles/Btp du siècle dernier). Pourtant les bombardements dus à la guerre auraient facilité un nouvel aménagement le travail de démolition étant bien entamé. on aurait pu au lendemain de la guerre recentrer certaine gare en construire de nouvelle dans des zones en devenir là où il n'y avait plus que ruines friches ou encore maraichers et jachères.... Roissy CDG devrait être un gigantesque hub ferroviaire/aérien Orly devrait être un gigantesque Hub ferroviaire/aérien Tout cela devrait être réglé depuis au moins 30 ans.....déja ! hélas ça n'est pas le cas. il y a 9 minutes, r2d2 a dit : Bon c'est ballot car tu as trouvé la vraie réforme révolutionnaire ferroviaire qui a peu de chance d'arriver tellement les conséquences sont déstabilisantes: effectivement la dette est reprise par l'Etat, au même titre que l'entretien des routes où personne n'entend parler de déficit, emprunt, dettes, etc... Mais cela implique que SNCF-Infra intègre DDE/DIR l'équipement, que les cheminots et ex-RFF incorpore la fonction publique de la DDE/DIR soit une explosion du sytème ferroviaire que l'on connais depuis 1937. Après cela, il y aura une dilution des charges sur les collectivités locales au même titre que les routes départementales. Restera SNCF-Mobilité qui affrontera des occurrents s'il y a vraiment des volontés d'investir dans un secteur à gros risque financier; pas sur de retrouver son capital investi. Aucune chance de voir un jour un fou proposer une telle réforme qui décoifferai trop nos habitudes mais qui réglerait d'un coup tous les problèmes de dettes, d' entretien et d'investissement réseau ferré mais aussi ... PN ! tu tiens ça d'où ? Remarque c 'est ce que viennent de faire les italiens avec ANAS qui intègre les FS....en devenant une entité FS....! 1 1
r2d2 Publication: 7 avril 2018 Publication: 7 avril 2018 (modifié) il y a 54 minutes, capelanbrest a dit : tu tiens ça d'où ? Remarque c 'est ce que viennent de faire les italiens avec ANAS qui intègre les FS....en devenant une entité FS....! une simple lubie de ma part. Mais si on regarde calmement la situation du ferroviaire, des déplacements terrestres en France, de l'hinterland des ports complètement ignoré de Paris que ne voit que par Le Havre et Marseille, dégager SNCF-Infra de SNCF pour l'intégrer à DEE/DIr avec possibilité aux régions de mettre leur grain de sel au même titre que les routes départementales (quel déficit? quelle dette?), cela peut tenir la route et préparer l'avenir. Notamment en développant les liaisons ferrées des hinterland des ports comme St-Nazaire qui souffre à en mourrir. Aucune chance que cela passe, question avantages acquis, ticket resto, cantines à 10€, mutuelles d'entreprise, centre de vacances, médecine au 1/3 payant, frais d'essence remboursé, voiture(tte) de fonction, horaires décalées, primes travaux, technicité des métiers pour planifier et surveiller un chantier BTP attribué à des boites privées, ... Modifié 7 avril 2018 par r2d2
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