Dispoloc Publication: 7 novembre 2024 Publication: 7 novembre 2024 En gare de Saint-Cergue, BCe 2/4 N°5 1916 - 1958 fidèle et par tous les temps Le Nyon - Saint-Cergue - Morez NStCM Chemin de fer à voie étroite, écartement métrique roulant sous une tension de 2200 Volt Le parcours : Nyon altitude 398 m. Saint-Cergue altitude 1047 m. La Cure altitude 1155 m. Morez altitude 734m. Nyon km 0, Saint- Cergue km 19.800, La Cure km 29.700 Pour son parcours Suisse, Morez km 41.800 Source Swiss topo Petit retour en arrière en France voisine Dès 1780 un service de voitures postales dessert le plateau des Rousses avec déjà 3 voyages par semaine Source CPA B-F Paris Cliché R.Chapuis Collection privée Et dans le canton de Vaud Depuis 1874 une diligence postale suisse « La Fédérale » parcours le trajet de Nyon à Morez jusqu’à l’ouverture de la ligne au trafic ferroviaire. Source Repro CPA Julien frères Edit. Genève O. Durgnat Bazar St-Cergue Collection privée La Genèse de la ligne Si du côté Suisse Monsieur Auberson dès 1912 constitua un comité et se pencha sur le projet, c’est depuis 1888 qu’en France Auguste Alesmonière brigue une concession pour un grand projet allant de Morez à Ferney. En 1914 les plans étaient prêts, mais la guerre n’arrangeât pas l’avancement des travaux. En 1916 le 12 juillet la section Nyon Saint-Cergue fût inaugurée en grande pompe, le 18 aout 1917 la section de Saint-Cergue à La Cure s’est ouverte dans la plus grande discrétion. C’est en 1917 qu’est créée la Compagnie des Chemins de Fer Électriques du Haut Jura, C.F.E.J., les travaux sont repris en août de la même année. Une première automotrice roule le vers les Rousses le 13 août 1920, c’est à partir de 17 janvier 1921 que la ligne est exploitée dans sa totalité. Le nouvel exploitant français se nomme Régie Départementale du Chemin de Fer électrique Morez La Cure M.L.C. De 1921 à 1924 c’est avec le matériel suisse que se fera l’exploitation, le matériel français lui n’ayant pas été livré. Dès 1925 le personnel suisse est remplacé à la frontière par du personnel français, la guerre est déclarée le 3 septembre 1939 et l’exploitation cessera le 16 juin 1940 et reprendra le 5 décembre de la même année. La fin de la ligne se précise dès le 21 décembre 1956 pour une interruption définitive le 27 septembre 1958, le tortillard s’est bien tortillé sur sa partie française, « Mort au service du Pays » Feu le tramway comme il était nommé de l’autre côté de la frontière. Le matériel continua de rouler en Suisse. C’est une histoire passionnante que connu ce petit train jusqu’au 2 mai 1986 date à laquelle on inaugura le nouveau matériel roulant, pour le moment il roule toujours, mais les bernois échos ne sont guère rassurants………… L’association Nyon-St. Cergue Rétro a pour but de faire rouler pour le centenaire de la ligne en 2016, l’automotrice ABDe 4/4 N° 10 de retour de la Mure L'horloge de la gare de Saint-Cergue Les prémices de la ligne L’assemblée générale des actionnaires de la compagnie du chemin de fer Nyon-Saint-Cergue-Morez, réunie à Nyon sous la présidence de Monsieur Edmond Auberson député à Saint-Cergue, a pris connaissance du rapport du conseil sur l’état actuel des travaux, assez avancés pour que l’ouverture du tronçon Nyon-Saint-Cergue soie prévue pour le 1er décembre prochain. MM. Th. Muhletaler, industriel à Nyon et Julien Genevay syndic de Bassins ont été nommés administrateurs et MM. Terrisse à Trélex, Lancy Joss, à Morez, et Champrenaud à Nyon, élus vérificateurs des comptes. Source Gazette de Lausanne du 1er juillet 1915 www.letempsarchives.ch On apprend qu’un train parti du Havre mardi amène en Suisse un important chargement de fils de cuivre destinés à l’équipement de la ligne électrique Nyon- Saint-Cergue-Morez. Ce cuivre vient d’Angleterre : il était retenu au Havre depuis plusieurs mois. Source Gazette de Lausanne du 28 mars 1916 www.letempsarchives.ch Monsieur Benoît, ingénieur directeur du Gland-Begnins, a été nommé chef d’exploitation du Nyon-Saint-Cergue-Morez. L’équipement électrique se poursuit activement. La ligne sera ouverte à l’exploitation dans le courant de l’été. Source Gazette de Lausanne du 5 avril 1916 www.letempsarchives.ch Le récit de la Gazette de Lausanne Le Nyon-St. Cergue Du côté suisse que disait-on dans la presse vaudoise lors de l’inauguration de cette belle ligne reliant la plaine à la montagne, la Suisse à la France. Une belle description dans la Gazette de Lausanne du 23 juillet 1916 Source Repro CPA Edit. Art. Perrochet Matile, Lausanne Collection privée Samedi a eu lieu, par un temps que les plus difficiles n'eussent pu trouver plus propice, l’inauguration officielle du tronçon Nyon-St-Cergue de la ligne du chemin de fer électrique Nyon-Morez. L'exploitation régulière du dit tronçon a commencé il y a quelques jours déjà. De la gare des C. F. F. de Nyon, ornée de quelques drapeaux pour marquer le joyeux événement, les invités, très nombreux, débarqués par les trains touchant Nyon aux environs de 10 heures, gagnent le grand dépôt de la nouvelle compagnie, que l'Union instrumentale de Nyon remplit de l’éclat de ses fanfares. De gentes demoiselles ceintes d'écharpes rouges et bleues, aux couleurs de la ville, servent une légère collation arrosée d'un La Côte de derrière les fagots, tandis que M. l'avocat Louis Bonnard, syndic de Nyon, souhaite aimablement la bienvenue à tous et forme des vœux pour la pleine réussite de la fête d'inauguration. Mais l’heure est venue de monter dans les voitures spacieuses qui doivent nous hisser jusqu’à l’hôtel qu'on aperçoit tout là-haut, dominant le paysage. En route ! Allègrement le train spécial court sur les rails qui dessinent d'immenses festons au flanc des coteaux verdoyants, semés de coquets et riches villages, et à travers les larges baies se déroule un paysage d’une incomparable beauté, qui s'élargit et s'étale au fur et à mesure qu'on gagne de l'altitude. Car le train file sans arrêt, salué à son passage dans les gares fleuries, vrais bijoux architecturaux, par les pétards et les mortiers qui font autant de bruit que de fumée. St-Cergue. Tout le monde descend ! Nouvelle collation, puis le cortège se forme sous la direction énergique de M. Badel, municipal à Nyon, lequel fera tout à l'heure un major de table accompli, En-tête la fanfare, puis un groupe d'internés français dont les uniformes multicolores donnent une note pittoresque. Viennent ensuite le conseil d'administration de la compagnie, les représentants des autorités, Conseil d'Etat, Grand Conseil, Conseil national et Conseil des Etats, Tribunal fédéral Tribunal de district, autorités communales ; etc., Deux superbes Pandores ferment la marche. La colonne, forte de plus de deux cents invités, passe entre deux haies de «sapinots» décorés de guirlandes et de fleurs artificielles et sous des arcs de triomphe de verdure, pour gagner le Grand Hôtel de l'Observatoire où attend un succulent dîner qui est servi à la perfection par d'accortes jeunesses. La Compagnie a bien fait les choses et le président du Conseil d'administration, qui est en même temps directeur de l'Hôtel n'a recueilli que des éloges. Source Repro CPA CFZe 4/4 N°10 Phot. J. Lüscher Nyon O. Durgnat Bazar, St Cergue Collection privée Au champagne, commence la série des discours et des toasts, trop longue pour que nous puissions en donner même un bref résumé. C'est d'abord M. Auberson, président du conseil d'administration du Nyon-Saint-Cergue, qui, dans un très bon discours, fait l'historique de la ligne et rend un juste hommage tant aux initiateurs qu'à ceux qui en ont assuré l'exécution, Il salue les représentants de la République voisine et souhaite le prochain aboutissement des travaux en territoire français. Source Repro CPA Julien frères Edit. Genève O. Durgnat Bazar St-Cergue Collection privée On entend ensuite MM. Alphonse Dubuis, président du Conseil d'Etat vaudois, qui boit au succès et à la prospérité de la ligne, Emile Monot, professeur au Lycée de Lons-le-Saunier, dont les paroles très aimables pour notre pays sont chaleureusement applaudies et suivies de l'exécution de la Marseillaise, M. de Vallière, ingénieur en chef de la ligne qui, tant en son nom personnel qu'au nom de l'entreprise générale Dyle et Bacalan, remercie le conseil d'administration, forme des vœux pour la prospérité de la Compagnie et boit au prochain achèvement de tous les travaux; Maurice Bouvet, conseiller général du Jura, directeur des Messageries du Jura, qui donne aux assistants rendez-vous à Morez dans deux ans et lève son verre à la Suisse hospitalière et au canton de Vaud; Aloys de Meuron, conseiller national, qui, au nom de ses collègues présents, apporte les remerciements, les félicitations et les bons vœux: de la députation vaudoise aux Chambres fédérales. La magnifique improvisation de M. De Meuron, est saluée de longs applaudissements. La musique joue l'hymne national. On entend encore MM. Boveyron, conseiller d' Etat de Genève et Paul Rochat, président du comité de l'Association de la presse suisse, puis les fillettes des écoles de Saint-Cergue, sous la direction de M. Reymond, instituteur, chantent un chœur patriotique avec tant de justesse, de mesure et de sentiment qu'à la demande générale elles doivent récidiver, avec le même succès, Ce fut le clou de cette manifestation charmante, réussie on ne peut mieux A tous les points de vue, et qui se termina par des réceptions cordiales dans six communes situées sur le tracé de la ligne, y compris celle du Muids qui, ainsi que l'a spirituellement relevé un orateur, figurait comme telle sur le programme, mais non dans l'annuaire du canton de Vaud, pour la bonne raison que le Muids n'est pas une commune ... ce qui n'enlève d'ailleurs rien au bonheur de la coquette localité. La ligne Nyon-Saint-Cergue facilitera l'accès d'une contrée charmante, que trop peu de Vaudois connaissaient jusqu'à présent à cause de la difficulté des communications. L'obstacle est levé et nous formons le vœu que de nombreux touristes aillent se rendre compte par eux-mêmes de la beauté du site, tout en respirant l'air pur de la montagne. Ed. J. Source Gazette de Lausanne du 23 juillet 1916 www.letempsarchives.ch Source Repro CPA Julien frères Edit. Genève O. Durgnat Bazar St-Cergue Collection privée Le récit de la Feuille d’Avis LAUSANNE Le Nyon-St-Cergue-Morez Rarement compagnie aura eu la main aussi heureuse pour une inauguration de ligne que samedi, celle du Nyon-St-Cergue-Morez. Le soleil le plus bienfaisant resplendissait et a contribué dans une large mesure à faire de celle réjouissance, comme l'a dit un orateur, une superbe fête vaudoise suisse et internationale. L'idée d'une ligne reliant le Jura vaudois à la Côte n'est pas nouvelle, puisqu'il en était déjà question en 1872, mais avant d'atteindre sa réalisation elle a dû passer par de nombreuses phases. Pendant un certain nombre d'années, il ne fut question que des communes du pied du Jura. En 1885, on songe à monter à Saint- Cergue. En 1897, sur l'initiative de M. Bercioux, un comité se forme ayant à sa tête M. Etier, aujourd'hui conseiller d'Etat. Mais ce n'est qu'en 1912 que le projet fut définitivement arrêté. Le 1er juin, la société était constituée, avec M. Thélin, maintenant juge fédéral, pour président. MM. de Vallière et Simon prenaient la direction de l'entreprise ; celle des travaux était confiée à MM. Delay et Bacalan, de Paris, tandis que le système électrique était confié à une maison suisse, celle de Brown, Boveri et Cie. Les travaux, commencés en décembre 1912, devaient être achevés à la fin de 1914. On avait compté sans diverses difficultés, et surtout sans la guerre qui obligea à suspendre toute activité pendant une année. Entre temps, M. Thélin, appelé à des fonctions incompatibles, cédait la présidence à M. Thibaud, que la mort est venue trop tôt ravir à l'affection des siens, et qui fut remplacé au printemps dernier par M. Ed Auberson, l’actif et intelligent directeur de l'hôtel de l'Observatoire, à Saint-Cergue. Malgré la guerre, le gouvernement français ayant bien voulu fournir le cuivre nécessaire, les travaux purent reprendre l'automne dernier. Aujourd'hui, la moitié de la ligue, de Nyon à St- Cergue, est achevée, sauf la gare initiale de Nyon, dont la construction se lie avec celle d'une importante restructuration de la place de la gare des Chemins de fers fédéraux. Le tronçon St-Cergue-La Cure est aussi bien près d'être terminé, et il ne restera plus qu'à construire la ligne routière de La Cure à Morez. C'est donc le tronçon Nyon-St-Cergue qui ouvert à l'exploitation le 12 juillet, a été inauguré samedi. NSTCM Lemaco BCe 4/4 N°6 Hom Source Repro CPA CFZe 4/4 N°10 Bazar O. Durgnat St Cergue Collection privée La fête fut vraiment cordiale, et nous devons tout d'abord insister sur ce fait que toute la population y prit joyeusement part, fraternisant avec les plus hautes autorités du pays. A l'arrivée des invités à Nyon, une aimable collation fut servie à la Plantaz, dans une remise de wagons dont M. Hertig a fait un bijou d'architecture parfaitement approprié au paysage. On remarquait dans l'assistance MM. les conseillers d'Etat Dubuis, Thélin el Fonjallaz, M. le juge fédéral Thélin, M. Simon, député aux Etats, plusieurs conseillers nationaux, de nombreux députés, des directeurs de chemins de fer secondaires, etc., etc. Quelques mots aimables de bienvenue de M. Louis Bonnard, syndic de Nyon, et le train se met en route. La ligne tout d'abord est à peu près parallèle à la route de Trélex, mais arrivée dans cette dernière localité, elle abandonne définitivement la longue et insipide route postale qui menait jusqu’ici à St-Cergue. Elle incline à droite, salue à Givrins la demeure de Juste et d'Urbain Olivier, monte doucement à Genolier, dont le prieuré et le nouveau collège se dégagent pittoresquement de bouquets d'arbres, atteint Le Muids, la 389ème commune du canton, s'arrête au florissant village d'Arzier. Là, la voie ferrée, jusqu'alors assez paresseuse, se redresse, gravit la montagne, domine le ravin, offrant au voyageur le magnifique spectacle de la Côte et du bassin du Léman. Nous sommes enfin à Saint-Cergue. Source Repro CPA Phototypie Co Neuchâtel Collection privée Les enfants de la localité, excellemment dirigés par l'instituteur M, Reymond, nous accueillent de leurs beaux chants. Un large doigt de vin, puis un cortège traverse la rue pavoisée. En tête, un groupe d'internés français, aux costumes les plus variés, puis les autorités, les représentants des communes intéressées. La gendarmerie ferme la marche, qu'égaie la fanfare de Saint-Cergue. Nous remarquons au passage que l'ouverture de la ligne a déjà, exercé une heureuse influence : les hôtels sont déjà bien garnis. A l'hôtel de l'Observatoire, après avoir une fois de plus admiré le grandiose panorama qui s'étale à nos yeux, les quatre cents invités sont heureux de jouir de la généreuse hospitalité de M. Auberson. Le repas, rapidement servi, est apprécié à sa juste valeur, c'est-à-dire fort bien. A la table d'honneur prennent place de nouveaux venus, M. Péchet, de Rouen, qui est l'une des âmes de l'entreprise, d'autres délégués français, M. le conseiller d'Etat Boveyron, de Genève. Au dessert, M. Auberson fait en termes très simples et très clairs l'historique de la ligne, insistant sur ce fait qu'elle répond à un réel besoin du commerce, de l'industrie et du tourisme, qu'elle n'a pas de concurrence et, sur un parcours de 100 kilomètres, entre Bellegarde et le Frasne-Vallorbe, constitue la seule traversée du Jura. Il exprime le bonheur qu'il a, dans cette journée radieuse, de pouvoir, dans la guerre, fêter une œuvre de paix destinée à améliorer toujours davantage les relations fraternelles entre deux peuples, faits pour s'entendre, épris du même idéal de justice et de droit. M. Auberson termine par un toast particulièrement chaleureux à la République française. M. Badel, municipal à Nyon, un spirituel et énergique major de table, donne lecture de nombreux télégrammes et lettres de félicitations. M. Dubois, président du gouvernement Vaudois, félicite la compagnie, au nom du Conseil d'État et du Grand Conseil du canton de Vaud. Avec esprit et une grande expérience en la matière, il rappelle les tribulations que le Nyon-Morez, comme toute compagnie ferroviaire, a dû traverser avant de pouvoir mettre ses projets à exécution. Source Repro CPA Gare de Saint-Cergue Phot. J. Lüscher Nyon 1916 Collection privée La ligne nouvelle sera pour le canton de Vaud une occasion de plus de manifester sa sympathie pour la grande République sœur, et c'est au développement des relations économiques entre la Suisse et la France que l'orateur lève son verre. M. Emile Monot, professeur au Lycée de Lons-le-Saunier, dans un discours aussi bien pensé que modeste, remercie très aimablement et veut bien remercier la Suisse du devoir d'hospitalité qu'elle accomplit en faveur des victimes de la guerre. Source Repro CPA CFZe N°11 O. Durgnat Bazar, St Cergue Collection privée L'assemblée témoigne des sentiments qui l'animent en écoutant debout, d'un élan unanime, la Marseillaise. M. l'ingénieur de Vallière, vice- président du Conseil d'administration du Nyon-Morez, donne quelques renseignements techniques que nous reproduisons plus loin et rend hommage aux divers ouvriers de l'entreprise, louant en particulier les excellents services de l'entreprise Dyle et Bacalan. M. Maurice Bouvet, conseiller général et directeur des messageries du Jura, convie ses auditeurs à Morez dans deux ans. Il rappelle qu'en 1870, fuyant l'invasion, tout enfant, il reçut avec sa famille la plus aimable hospitalité à Yverdon. Il évoque éloquemment le souvenir de sa Belgique martyre, et constate que la France se bat pour la défense du même idéal que celui que marque le drapeau vaudois : liberté et patrie. M. Aloys de Meuron, conseiller national, félicite la Compagnie d'avoir réalisé une œuvre éminemment patriotique, en mettant les lieux qui virent Edouard Rod, le pasteur Curchod, les deux Olivier, mieux à portée des Vaudois. C'est une œuvre suisse, parce qu'elle est destinée à mettre mieux en relief l'une des plus belles contrées de la Suisse, où beaucoup de nos Confédérés trouveront des charmes qu'ils ignorent. C'est une œuvre internationale, car elle nous relie plus commodément avec un pays ami et voisin, qui lutte pour la défense du droit et de la liberté, et dans une très belle envolée oratoire, M. de Meuron associe au peuple et à l'armée française le peuple et L'armée belge, de cette Belgique neutre et loyale qui s'est sacrifiée pour l'humanité. M. le conseiller d'Etat Boveyron, de Genève, évoque les souvenirs à la fois récents et lointains du Centenaire genevois, de ces fêtes magnifiques qui ont débuté à Nyon, et auxquelles la guerre a apporté le plus douloureux lendemain. II exprime en termes expressifs les sentiments qui l'animent à la vue des évènements présents. M. Paul Rochat, président central de la presse suisse, exprime enfin très judicieusement les sentiments de tous les patriotes qui dans l'heure critique actuelle, et sans rien cacher de leurs sentiments, tiennent à demeurer avant tout des Suisses unis. Il associe le souvenir de la Serbie qui n'existe plus à celui de la Belgique, et il fait acclamer à la fois la Suisse et les petits pays frappés par la tourmente. C'est sous cette saine impression que se termine le banquet. Quelques beaux chœurs encore des enfants dirigés par M. Reymond, Puis il faut, à grand regret, renoncer à flâner dans les rues de Saint-Cergue, et la campagne. Source Repro Gare Saint-Cergue 1916 Phot. J. Lüscher Nyon Collection privée Le train est déjà là, qui nous emportera vers la plaine. Jusqu'ici, nous n'avons ou à faire qu'aux deux têtes de ligne, Nyon et Saint-Cergue. Source Repro Gare de Givrins Phot. J. Lüscher Nyon 1916 Collection privée Maintenant, ce sont les communes bordières de la ligne qui se font un plaisir de nous recevoir à travers les villages enguirlandés, de la plus simple et cordiale manière. A Arzier, M. le syndic Dorier exprime à M. le juge fédéral Thélin la reconnaissance particulière de la population. A Bassins, M. le syndic et député Genevay, souligne les mérites du chef actuel de l'entreprise, M. Auberson. Au Muids, M. le municipal Dufour relève les services rendus par M. le préfet Melly. A Genolier, le syndic, M. Albert Prodhon, rend hommage à M. Péchet, et celui-ci, ainsi que M. le conseiller d'Etat Dubuis remercient des témoignages d'amitié avec lesquels ils sont accueillis. A Givrins, répondant aux vœux de M. le syndic Bory, M. Amiguet-Massard, de Gryon, second vice-président du Grand Conseil, évoque la mémoire de Juste Olivier, et M, le conseiller national Jaton célèbre l'entente entre le peuple et les autorités. A Trélex, M. le syndic Duboulet exprime excellemment le vœu que l'œuvre nouvelle ne laisse rien perdre aux villageois de leur simplicité et de leur amour du travail. M, le préfet Melly et M. l'ingénieur de Vallière insistent sur le fait que le tracé de la ligne est celui qui répond le mieux à l'intérêt général. Et c'est ainsi que, de la montagne a la plaine, à travers l'allégresse générale, un nouvel instrument de progrès et de prospérité vient d'être donné à de laborieuses et aimables populations, mettant en meilleure évidence de doux et lumineux paysages que l'on ne goûtera jamais assez. Feuille avis de Lausanne 24 juillet 1916 www.scriptorium.bcu-lausanne.ch Source Repro Gare d' Arzier Phot. J. Lüscher Nyon 1916 Collection privée Source Repro Gare dedGenolier Phot. J. Lüscher Nyon 1916 Collection privée Et un coup d’œil dans le journal de Genève du mardi 25 juillet 1916 Le récit du Journal de Genève De Nyon au Jura Nyon, 22 juillet. Le Journal de Genève l'a déjà dit, le chemin de fer Nyon-Morez, dont le premier tronçon Nyon-St-Cergue a été ouvert à l'exploitation le 12 juillet et inauguré le 22, est l'aboutissement de longs et persévérants efforts. C'est, de Genève à Delémont, la sixième voie ferrée mettant en relations, à travers le Jura, la Suisse et la France. Elle offre un intérêt tout spécial pour les Genevois, dont St-Cergue et cette partie de la côte vaudoise sont des buts favoris d'excursions et des lieux de villégiature. L'agriculture, le commerce, l'industrie, le tourisme y sont également intéressés. Il était donc naturel que ces divers éléments fussent largement représentés parmi les invités à l'inauguration Les autorités et la population genevoises y avaient délégué M. le conseiller d'Etat Boveyron; la Compagnie générale des tramways électriques. MM. Rochat et Hudry, Cette partie de la côte étant rattachée au 1er arrondissement postal (Genève), le directeur, M. Reut, était aussi invité. Les Chambres fédérales étaient représentées par M. le conseiller national de Meuron ; le Tribunal fédéral, par M. Henri Thélin, sous la présidence duquel se constitua, il y a quatre ans, la Compagnie St-Cergue-Morez. Le tronçon Nyon-St-Cergue représente un parcours de 19’145 mètres. La distance de St-Cergue au village frontière de la Cure, au débouché nord du col, est de 8 km. et la distance de la Cure à Morez de 12 km. ce qui portera à 39 km, la longueur totale de la ligne une fois achevée. Le point de départ se trouvera lorsque seront construits les passages sous- voie sous la ligne des C.F.F., à la sortie de Nyon, direction Genève sur la place de la gare de Nyon, du côté de la ville, Ainsi que l'a fait remarquer M. Louis Bonnard, syndic de Nyon, dans son allocution, avant le départ pour St. Cergue, au cours de la collation qu'il offrait au nom de la commune, l'entrée en gare de Nyon du nouveau chemin de fer, qui a soulevé des débats irritants, n'a satisfait ni les autorités ni la population nyonnaises. Pour l'instant la ligne a son point départ du côté opposé, à gauche des voies C.F.F. venant de Genève. C'est à un kilomètre de là, à la première halte, à la Plantaz, où se trouve le dépôt de la Compagnie, qu'a été offerte la première des nombreuses réceptions de la journée. Celle de Nyon. M. Louis Bonnard y a dit, en termes heureux, la joie que tous éprouvent de voir, enfin, inaugurée et ouverte la ligne destinée à relier la ville de Nyon aux importantes communes d'Arzier et de St-Cergue, aux riants villages du pied de la montagne, avec lesquels Nyon entretient de si fréquents rapports, et dont les Nyonnais aiment les habitants pour leur cordiale bonhomie. Il a appelé de ses vœux ardents le jour où la voie ferrée, prolongée au-delà de la frontière, permettra une visite facile aux amis du Bois-d’Amont, des Rousses et de Morez. Source Repro CPA Société Graphique Neuchâtel Collection privée En moins d'une heure, à travers la campagne ensoleillée, le train transporta à St-Cergue les deux cents invités, salués au passage par les détonations de la poudre, remontant tout d'abord le magnifique plateau doucement incliné vers le lac, qu'ont décrit Rod et les deux Olivier, où, dans de beaux vergers, se cachent les cossus villages de Trélex, de Givrins, de Genolier, ensuite, gagnant la hauteur par une immense boucle, montrant, par une sorte de coquetterie, la contrée sous des aspects sans cesse variés, puis, s'engageant, au-dessus d'Arzier, dans d'épaisses forêts de hêtres, aux vertes et drues frondaisons, pour déboucher, enfin, dans ce nid de verdure qu'est Saint-Cergue. Il n'est bonne inauguration sans cortège. On en fit donc un qu'organisa M. Badel, municipal à Nyon. Les victimes de la grande guerre, les Français et Belges internés à St-Cergue, y furent, ayant été à la peine, mis à la place d’honneur, Conduits par la musique, les invités passant sous les arcs de triomphe, les guirlandes de verdure, entre une double haie de jeunes sapins qui, pour la circonstance, s'étaient parés de fleurs, se rendirent, pour diner, au grand hôtel de l'Observatoire. Au dessert, furent dites d'excellentes choses : M. Edmond Auberson, député de Gingins, président du Conseil d’administration, salua les invités, retraça, en termes heureux, l’historique de la ligne, souligna son importance, rendit hommage à chacun, paya un juste tribut de reconnaissance à MM. L.de Vallière et Simon, à Lausanne, ingénieurs en chef de la construction et à l'entreprise générale Dyle et Bacalan, à Paris. M. Alphonse Dubuis, président du gouvernement vaudois, raconta d'une façon plaisante, pour les avoir par lui-même éprouvés, toutes les difficultés et tous les déboires qui attendent ceux qui chez nous, construisent une voie ferrée, et félicita les organes de la nouvelle ligne de l'heureux aboutissement de leurs efforts. M. Emile Monot, professeur au Lycée de Lons-le-Saunier, fit à la Suisse les plus aimables compliments. M. Maurice Bouvet, maire de Salins, et directeur des Messageries du Jura, rappela, d’une façon émouvante, les souvenirs de son internement à Yverdon, en 1871, et leva son verre à la Belgique martyre, à la Suisse hospitalière, au canton de Vaud, à St-Cergue, au succès du Nyon Morez. Source Repro CPA Société Graphique Neuchâtel Collection privée Au nom des Chambres fédérales, M. A. de Meuron, conseiller national, dans un discours d'une magnifique envolée, haché de bravo et d’applaudissements souligna l'intérêt patriotique et l’importance de l'achèvement de la nouvelle ligne au triple point de vue cantonal, fédéral et international, en disant son admiration et son respect pour l'armée française et pour la Belgique neutre et loyale. M. le Conseiller d'Etat Boveyron rappela le premier acte des fêtes de juin à Nyon, et porta son toast à la patrie vaudoise : M. Louis de Vallière, ingénieur, donna des renseignements techniques sur la construction de la ligne, et adressa ses remerciements à ses collaborateurs, à l'entreprise Dyle et Bacalan, à Paris ; à son ingénieur sur place, M. Maurice de Blonay, aux divers entrepreneurs. M. Paul Rochat, enfin, comme président de l'Association de la presse suisse, a associé au juste tribut d’hommages adressés à la France et à la Belgique, l'infortunée Serbie, et, insistant sur la nécessité, à l'heure actuelle, plus urgente que jamais, et malgré les tristesses de l'heure, présente, de rester fermement et fidèlement attaché à la Patrie suisse. Et pour terminer, les écoliers de St-Cergue, sous la direction de M. François Reymond, instituteur, chantèrent, avec justesse et expression : 0 mon pays, je te promets de t’être fidèle à jamais. Source Repro Photo Gare provisoire de Nyon BCe 4/4 N°1 Collection privée Puis ce fut le retour ; c'est-à-dire, de 4 heures à 8 heures du soir, successivement à Arzier, au Muids, à Genolier, à Givrins, A Trélex, des haltes du train, devant les jolies stations rustiques en bois, admirablement harmonisées avec le paysage et toutes fleuries, des réceptions, avec vin et demoiselles d'honneur, collations, tir de boites, discours de bienvenue du syndic de l'endroit, chants d'écoliers, ou de chorales … L'ombre s'étendait sur la montagne, lorsque le train de fête fit sa rentrée à Nyon. Et les invités s'en furent, ayant les yeux pleins de l'admirable panorama de la côte, du lac encadré de rives verdoyantes, et doré par les derniers rayons du soleil couchant et se disant : « Que notre pays est beau, combien nous devons l'aimer ». Source : Archives historiques Journal le Temps Sur le Nyon-St- Cergue Morez. On écrit de La Cure, au sujet de la collaudation du tronçon Saint- Cergue-La Cure, dont nous avons parlé hier : « Mardi soir, vers 6 h. un train arrivait eu gare de La Cure sur Nyon. Les inspecteurs, les ingénieurs, accompagnés de la Municipalité de St-Cergue et des syndics de toutes les communes situées sur le parcours du train en descendirent, Un vin d'honneur leur lut offert par la Municipalité de St-Cergue et par tous les détenteurs d'établissements publics de La Cure. M. Edmond Auberson, député, président du Nyon- St-Cergue-Morez, adressa quelques paroles aimables aux ingénieurs et aux entrepreneurs. La frontière française étant fermée, M. Péclet, des Rousses, l'un des promoteurs de la ligne, ne put se joindre à la délégation suisse ; il ne put que se promener à l'extrême limite fixée par les surveillants, d'où la fraternisation ne peut se faire qu'à haute voix et à coups de chapeaux. » Feuille avis de Lausanne 17 août 1917 Scriptorium BCU CFZe 4/4 N° 10 Saint-Cergue Source Repro Photo Collection privée Le Nyon-St-Cergue-La Cure On nous téléphone de St-Cergue : Mardi, les organes du contrôle technique du Département fédéral des chemins de fer, ont procédé â la collaudation officielle du second tronçon St-Cergue-La Cure du chemin de fer Nyon-St-Cergue-La Cure-Morez, dont le premier tronçon Nyon-St-Cergue a été inauguré le samedi 22 juillet 1916. Tout ayant été reconnu parfaitement en règle, l'ouverture à l'exploitation a été autorisée, et se fera, le samedi 16 août, avec deux trains journaliers dans chaque sens, pour le moment Le second tronçon, long de huit kilomètres, franchit le col de St-Cergue, dont le point culminant (1211 mètres) se trouve à 3500 mètres du village. Il court d'abord dans la direction de l'ouest, entre de superbes forêts de sapins, puis à travers de verts pâturages et les grands bois de la Givrine, il descend vers le nord, longeant à peu de distance la frontière franco-suisse, jusqu'au village de La Cure, à cheval sur celle-ci à l'altitude de 1170 mètres et s'arrête à quelques pas de la borne No 240, marquant la limite entre la France et la Suisse. Etant données les circonstances, la réalisation de cette seconde étape de l'entreprise ne donnera lieu à aucune festivité. Mardi, à l'occasion de la collaudation, une petite manifestation eut lieu à La Cure. La frontière étant fermée, comme l'on sait, les habitants du territoire français, arrêtés à 150 mètres du point provisoirement terminus, n'ont pu que faire, de loin, des signes amicaux. Il reste maintenant à achever le troisième tronçon, de la Gare à Morez-du-Jura, tout entier sur territoire français. Les travaux, interrompus par la guerre, vont être, croit-on, prochainement repris. Ils dureront encore au moins deux ans, dans les circonstances les plus favorables. Dans l'intérêt de tout te monde, on désire très vivement, des deux côtés de la frontière, un prompt achèvement de la ligne, cela d'autant plus que l'exploitation du tronçon Nyon- St-Cergue, qui se poursuit depuis plus d'une année, donne des résultats très satisfaisants, La Tribune de Lausanne jeudi 16 août 1917 scriptorium BCU Source Repro CPA Seal Edit d’Art R.E. Chapallaz fils Lausanne Collection privée Les conséquences inattendues d’une panne d’électricité — Par suite d'une interruption de courant, le train électrique Nyon-Morez n'a pu fonctionner dimanche malin. Le service n'a repris qu'à 2 heures de l’après-midi. Une partie de Nyon a été privée de lait dimanche matin. Le soir, dans plus d'une laiterie, il fallut organiser un service d'ordre, vu l’affluence Feuille d’avis de Lausanne mardi 10 octobre 1917 scriptorium A SUIVRE 1
Dispoloc Publication: 7 novembre 2024 Auteur Publication: 7 novembre 2024 Le chemin de fer électrique de Morez à Nyon MOREZ-du-JURA Centre de l'industrie de la lunetterie française d'une renommée mondiale, réputée également par ses fabriques d'horloges comtoises et ses manufactures de plaques émaillées, a attendu de longues années de bonnes relations ferroviaires qui la sortiraient de son isolement. En effet, la transversale Andelot-La Cluse (Bellegarde) reliant entre elles les deux grandes lignes ferrées (Paris) Dijon-Vallorbe-Milan et Lyon-Culoz-Genève-Turin a été achevée en 1912. Et le désir des industrieuses populations haut - jurassiennes d'être directement reliées aux rives du lac Léman a été réalisée seulement après la première guerre mondiale par la construction du chemin de fer électrique à voie étroite (1 m) Nyon-St-Cergue-Morez, ligne de montagne au parcours éminemment pittoresque. L'exploitation de cette ligne internationale se divise en deux parties : A) En Suisse par la Compagnie Nyon-St-Cergue-Morez - NStCM dont la section Nyon-St-Cergue, d'une longueur de 18km 882 fut ouverte le 12 juillet 1916 et la section St-Cergue-La Cure, point frontière, longue de7 km 874, le 8 août 1917. B) En France, de La Cure à Morez, soit 12 km 110, par la Régie Départementale du Chemin de fer électrique de Morez à La Cure - MLC - ouvert le 7 mars 1921. Tracée sur plate-forme indépendante, sauf dans la traversée de Morez, où elle emprunte la chaussée principale, cette voie ferrée est constituée avec du rail Vignole d'une longueur de 15 m au poids de 30 kg au mètre, fixé sur traverses métalliques sur le tronçon suisse et sur traverses bois sur le tronçon français avec un espacement de travelage uniforme de 0 m 50. La rampe maximum de 68 % est située sur' le tronçon français entre les points d'arrêt de Sous-les-Barres et Le Sagy. Quatre courts tunnels deux en France et deux en Suisse trois petits ponts, dont le plus long a 110m, sur le tronçon suisse, sont les principaux ouvrages d'art de cette voie ferrée au profil difficile. Ce chemin de fer a été, dès le début, exploité à l'électricité en utilisant pour la traction du courant continu de 2.200 volts qui lui est fourni par la Société des Forces Motrices de la Vallée de Joux à Vallorbe (Suisse) sous 10.000 volts transformé aux sous-stations de St-Cergue et Nyon par des redresseurs à vapeur de mercure. La ligne de contact du type caténaire simple, portée par des poteaux en bois injecté, fixés partiellement sur plots en béton armé, a une section de cuivre de 85 mm2 + 2 feders de 2 X 64 mm2 L'ensemble du parc du matériel roulant NStCM et MLC, muni du frein Westinghouse à dépression et du frein à main, comprend : 1° Matériel moteur : 7 automotrices construites de 1916 à 1937, du type B"B·, pesant à vide 34 t 5 et ayant une capacité de 36 places assises plus 25 places debout et un compartiment à bagages de 4 m2 de superficie. " La puissance des 4 moteurs suspendus par le nez - réduction d'engrenages 1 : 4.35 est de 4 X 100= 400 env. chacun travaillant en série lors du démarrage et en parallèle par groupe de 2 moteurs en marche normale. Ces automotrices, dont la vitesse est limitée à 50 km/h, peuvent remorquer un train de 33 t et sont équipées du freinage électrique (sans récupération) et du frein pneumatique sur rail. Un 'groupe convertisseur abaisse la tension de 2.200 volts à 300 volts pour l'alimentation du chauffage, de l'éclairage et du compresseur d'air ; toutefois deux automotrices sont équipées depuis 1952 avec un appareillage d'auxiliaires sous tension de 2.200 volts qui a donné entière satisfaction et sera appliqué au fur et à mesure des grandes révisions à toutes les automotrices. La Régie Départementale Morez-La-Cure possède en propre deux des automotrices. L’une construite en 1924 par la Société Dyle et Bacalan à Bordeaux, l'autre en 1937 par la Société de Construction de Matériel de chemin de fer à Villefranche-sur-Saône. La partie électrique de tout le matériel moteur a été équipée par Brown-Boveri et Co et présente dans son ensemble les caractéristiques des automotrices de la ligne suisse Coire-Arosa (rampe 60 0/(0) de ce même constructeur et de la même époque. Source Repro CPA Dyle&Bacalan-BVA Collection privée 2° Voitures : 4 grandes voitures à bogies dont 2 -MLC, (tare 4 capacité 48 + 28 pl.); 8 voitures à 2 essieux, dont 1-:MLC-; 4 voitures à bogies ex-C.F.V. Jura, dont 4 -MLC. Source Repro Photo Philippe Fontaine Collection privée 3° Wagons : 16 wagons couverts (K), dont 8 -MLC-. 20 wagons plats et petits bords (L. et M), dont 10 -MLC- ; 2 wagons-tombereaux (T). Tous les wagons ont une capacité de charge de 10 t. Les essieux de 5 de ces véhicules ont des boîtes à rouleaux. Le déblaiement de la neige est assuré par un chasse-neige indépendant (poids 12/18 t) et une pelleteuse, système « De Brun » montée sur wagon et actionnée par moteur électrique, qui déblaie les congères et évacue la neige accumulée dans les tranchées. Source Repro CPA Wagon K34 Les Rousses Collection privée Tout ce matériel circule indistinctement d'un réseau sur l'autre, le personnel roulant assure toutefois le service sur son propre territoire et exceptionnellement, suivant les nécessités de l'horaire, sur quelques trains de part et d'autre de la frontière. Le trafic essentiellement touristique et saisonnier se stabilise actuellement à environ 160.000 voyageurs par an sur le tronçon français pour un kilométrage-trains annuel de 52.000 km. Le record a été atteint en 1947 avec 280.000 voyageurs. Des billets d'excursion « Fer-Bateau » pour les principales stations du lac Léman attirent chaque été un nombre important de touristes, tandis que les sports d'hiver intéressent principalement la période de week-end. Le tonnage de marchandises transporté sur ce tronçon en 1952 a été de 3.500 t, il se composait principalement de sciages de bois, boisselleries, etc. ... La transhumance des troupeaux de bovins passant l'été sur les vastes pâturages jurassiens provoque sur le tronçon suisse des transports spéciaux assez importants. Matériel marchandises français en gare de la cure wagon plat Decauville M12 suivi de deux autres Dyle&Bacalan et du wagon tombereau Dyle&Bacalan L48 cliché Monternier collection Rochaix La desserte de la ligne est assurée par six aller et retour de trains journaliers couvrant en 2 heures - arrêts compris – le parcours de bout en bout, créant ainsi des relations rapides d'une part entre Morez, ses voies d'accès en provenance de Paris, Lille, Strasbourg, d'autre part. Nyon, en correspondance avec les trains CFF, de la ligne (Lyon) Genève - Lausanne - Bâle/Zurich, de l'embranchement sur Divonne-les-Bains (Gex-Bellegarde) – une des rares lignes, CFF encore exploitées à la vapeur et les bateaux de la Compagnie de Navigation sur le lac Léman dont les pontons desservent notamment les centres touristiques riverains et stations thermales de Suisse et Savoie. Source Repro photo cliché Pierre Laurent Collection privée Source Repro CPA Edit L. Aubail cliché Ponard Collection privée Source Repro CPA cliché sans éditeur Morez Collection privée Source Repro CPA Coll Schnaebli Collection privée Source Repro CPA cliché Laheutre Morez Collection privée Source Repro CPA Établissement C .Lardier Besançon Collection privée Allongée au fond de l'étroite et profonde vallée de la Bienne, dominée par les viaducs aériens de la ligne d'Andelot et de Saint-Claude, la petite ville de, Morez-du-Jura, 5.000 habitants, est le point de départ français du tracé. C'est précisément en gare de Morez SNCF, 0 km, attitude 732 m, que les confortables voitures vermillon du -NStCM- invitent le touriste à la tentation du voyage. Le train, après une courte descente - pente max. 64 0/00 - s'engage 'dans la longue rue principale de la métropole de la lunetterie et fait halte au centre de la ville, station Morez-Ville, 0 km 910, altitude 700 m, à proximité des vastes locaux modernes de l'Ecole Nationale d'Optique « Victor Bérard » (un enfant du pays), pépinière de futurs artisans opticiens lunetiers. Source Repro CPA Edit. Prost, Cliché Ponard Collection privée Source Repro CPA Edit. Prost, Cliché Ponard Collection privée Le tracé établi ensuite sur plate-forme indépendante, en accotement de la Route Blanche (Nationale n° 5) délaisse les scieries échelonnées le long du cours de la Bienne et épousant le flanc de la montagne aborde carrément la forte rampe - max. 68 0/00 - qui l'élèvera aux plateaux rousselands. En effet, peu à peu le paysage devient plus aéré, tandis que l'horizon couvre en un grand cirque la ligne onduleuse des sommets jurassiens, verrouillée à sa gauche par les bastions impressionnants du fort, proche de la gare des Rousses, 9 km 530, alt.,1.110m. Source Repro CPA C. Rotureau libraire Morez Collection privée C'est au chemin de fer que le plateau des Rousses doit son essor touristique qui en a fait la grande station de ski du Jura français, renommée par les compétitions internationales qui s'y disputent. Cette région, au climat tonique des moyennes altitudes, est aussi un centre de splendides excursions d'été. Le lac des Rousses notamment est un asile de repos pour les convalescents. L'industrie du bois y est prospère et fournit les épicéas de résonance utilisés pour la fabrication des carillons d'intérieur et pianos. Le hameau de La Cure, commune des Rousses, étant situé à cheval sur la frontière franco-suisse, deux stations le desservent : La Cure-France 11'km 760, altitude 1.165, m et La Cure-Suisse 12 km 110 : Après ces stations où s'effectuent les visites douanières arrêt 5 min. le train grimpant encore s'enfonce dans les grands bois et pâturages de La Givrine pour atteindre le point culminant du tracé à l'altitude de 1.233 m qu'il franchira au col de St-Cergue pour redescendre - pente max. 55 0/00 - sur le village de ce nom Saint-Cergue, 19 km 990, altitude 1.047 m, station touristique admirablement située, se présente comme un balcon surplombant le lac Léman, face aux Alpes, couronnées majestueusement par le massif du Mont-Blanc. Source Repro CPA Michaud Edit Bellegarde Collection privée Source Repro CPA Edit C. Lardier Besançon Collection privée Source Repro CPA Cliché Les Beaux Sites de France Collection privée C'est en 1904 que des pourparlers commencèrent pour la construction d'un chemin de fer électrique reliant Morez à la voie ferrée suisse déjà en construction le tronçon Nyon-St Cergue fut inauguré le 22 juillet 1916, le tronçon St Cergue-La Cure fut terminé en 1917. En fait, l'idée de la ligne internationale était présente dans les esprits, tant du côté suisse que du côté français et il paraissait assuré que la liaison se ferait de la région du Léman vers Morez d'une part, vers la vallée de l'Orbe d'autre part. Félix Pêclet, maire des Rousses, s'investit dans le projet, aidé par ses amis suisses, notamment M. Auberson de St Cergue et par ses relations au Conseil Général du Jura. Les travaux furent mis à l'enquête en juillet 1912 et débutèrent le 4 novembre de la même année. Ils furent interrompus dès août 1914 à cause de la guerre. Cette interruption dura jusqu'en 1917. La pose des rails commença à la fin de l'année 1919.A l'automne 1920, la nouvelle charpente du clocher, venant de Suisse, fut amenée en gare des Rousses par le tram. L'ouverture de la ligne fut retardée maintes fois et ce n'est que le 7 mars 1921 qu'un train régulier circula de Nyon à Morez, reliant ces deux villes en deux petites heures, alors que les diligences en mettaient neuf pour franchir la chaîne du Jura. Le 25 juin de la même année eut lieu l'inauguration solennelle, en présence du Ministre des Transports Publics du Préfet du Jura et de 4 ou 5 sous-préfets de départements voisins. De la Cure à Morez, le tracé de la ligne avait été effectué de la manière la plus économique possible, mais avait tout de mème demandé la réalisation de plusieurs ouvrages d'art, notamment les tunnels de Sous-les-Barres et du Turu. Source Repro CPA Sans Edit. Collection privée Comme pour le tracé, la voie avait été construite à l'économie, avec les moyens les plus restreints et du matériel de récupération. Cette construction s'avéra vite trop faible pour supporter le matériel roulant, et l'on ne tarda pas à connaître des déraillements. Le 23 avril 1924, la motrice sortit trois fois des rails entre Morez t la Cure, tandis que le 16 mars 1926, elle ne dérailla que 7 fois dans la journée La voie devint de plus en plus défectueuse et dès 1931, le département jugea urgent de remplacer les rails de la Cure au Pont de Morez. Ces améliorations permirent une augmentation de la vitesse. Au lieu des 20 à 25 km heure, on parvint à atteindre 30 35 km heure. La voie fut alors bien entretenue jusqu'au début de la guerre de 39. Elle sera délaissée ensuite. Source Repro CPA Edit C. Lardier Besançon Collection privée L'exploitation connut bien certains aléas, notamment en raison de la neige que l'on ne parvenait pas à déblayer. L'hiver 1923-24 fut particulièrement enneigé. Il était tombé entre 1,50 m de neige au moment de Noël. Le trafic fut interrompu durant plus d'un mois. En 1940 le trafic fut suspendu du 11 juin au 5 décembre, la ligne ayant été partiellement détruite par l'armée allemande et le Génie Français. En 1943, la voie fut à nouveau sabotée. L'exploitation connut aussi des jours sanglants. Le 13 août 1944, un convoi fut attaqué Sous-les-Barres par un détachement de FFI Les maquisards ouvrirent le feu au moyen d'armes lourdes, ne se rendant pas compte qu'ils tiraient sur les leurs à part 5 Allemands, le convoi qui transportait que des civils tous Français. Le personnel du tram ne perdit pas son sang-froid et fit bravement son devoir. L'un d'eux, Denis Tournier, s'avança vers les tireurs et leur fit part de leur erreur. Le maquis cessa alors le tir, mais ordonna d'évacuer le tram. Lorsque les voitures furent vides, elles furent criblées de balles, une d'elles reçut encore 2 grenades. Les Allemands se défendirent à coups de revolver, 2 furent tués et les 3 autres grièvement blessés. Le lendemain, les Suisses vinrent dégager la voie, le matériel roulant rentra au dépôt de Nyon en bien piteux état. De 1921 à 1958, avant le développement des transports par autocars, par voitures particulières ou par camions, le tram rendit bien des services. Les ouvrier rousselands l'utilisaient pour se rendre à leur travail à Morez ou pour porter le travail fait à domicile. Le samedi était jour d'affluence les Rousselands et les Bois d'Amonniers allaient faire leur marché à Morez. Les jeunes descendaient à bicyclette et remontaient par 1e tram où un wagon était équipé pour les vélos. Le tram assurait les correspondances, du côté français avec le PLM en gare de Morez, du côté suisse avec les CFF et la gare de Nyon. Le tram assurait aussi les correspondances avec les bateaux du Léman, permettant les excursions vers Thonon, Evian, Montreux, Lausanne, Genève. La saison d'hiver amenant de nombreux clients skieurs. Le PLM avait mis en service des trains spéciaux au départ de Paris, Dijon et Dole. Dans ces gares, on délivrait des billets directs pour les Rousses, la Cure ou la Givrine. Le tram comportait d'ailleurs, en saison hivernale, un wagon à skis. Source Repro CPA Imp. Combier Macon Collection privée Le tram, c'était aussi le transport du courrier et des marchandises charpentes et grumes pour la scierie Rousseau, boîtes à fromage de Bois d'Amont, bois de papeterie, bois de chauffage, charbon, etc. En hiver, lors des jours de tempête, le tram fut parfois le seul lien par lequel les Rousses conservaient des relations avec l'extérieur. Dès 1945, la situation se dégrada rapidement. La régie départementale avait de plus en plus de mal à tenir ses engagements vis-à-vis de la compagnie suisse. Le tram Morez-la Cure devenait une lourde charge pour le département du Jura. La voie ferrée gênait la circulation dans la ville de Morez. Finalement, le Conseil Général du Jura décida la fermeture de la ligne. L'ingénieur en chef du département et la compagnie suisse luttèrent désespérément pour son maintien et sa rénovation. Partisans et adversaires s'affrontèrent à Lons Le Saunier, dans une âpre lutte mêlée intrigues mais le 27 Septembre 1958, la ligne fut définitivement fermée Sources : le Chemin de Fer Nyon-St Cergue-Morez par Maurice Chavetnoir, et son équivalent suisse par Michel Rubin. Source Repro CPA Michaud Edit Bellegarde Collection privée 1 1
Dispoloc Publication: 7 novembre 2024 Auteur Publication: 7 novembre 2024 Les automotrices BCFZe 4/4 des Chemins de fer électriques du Jura Source Repro La motrice 1 des CFEJ en construction chez Dyle&Bacalan Source Repro La motrice 1 des CFEJ livrée photo constructeur BVA Source Repro Publicité Dyle et Bacalan 1926 Dans les années 1920-1930 des réservoirs supplémentaires pour les freins de secours furent ajoutés et entre 1930-1950 des résistances sur le toit. 1
Dispoloc Publication: 7 novembre 2024 Auteur Publication: 7 novembre 2024 Les voitures et wagons Source Repro Voiture MLC cliché Pierre Laurent Source Repro Voiture MLC cliché Pierre Laurent Source Repro CPA cliché sans éditeur Les Rousses Collection privée Source Repro CPA cliché sans éditeur Les Rousses Collection privée Morez La Cure 3
Dispoloc Publication: 8 décembre 2024 Auteur Publication: 8 décembre 2024 A consulter également le site suivant accessible sans y être inscrit, mais en allemand ! photos magnifiques (CH) NStCM noch mit 2200 V, Winterbilder mit ABDe 4/4 5 (37B) geschrieben von: wernerhardmeier Datum: 24.12.15 20:13 (CH) NStCM - unfreiwillige Museumsbahn bis 1985, ABDe 4/4 1 von 1916 (28B) [www.drehscheibe-online.de] (CH) NStCM noch mit 2200 V, Heuernte mit ABDe 4/4 2 von 1936 (29B) [www.drehscheibe-online.de] (CH) NStCM noch mit 2200 V, ABDe 4/4 3, der Franzos von 1924 (10B) [www.drehscheibe-online.de] (CH) NStCM - unfreiwillige Museumsbahn bis 1985, ABDe 4/4 5 von 1916 (34B) [www.drehscheibe-online.de] (CH) NStCM noch mit 2200 V, ABDe 4/4 6 von 1916 (leider nur 6B) [www.drehscheibe-online.de] (CH) NStCM noch mit 2200 V, die kuriosen ABDe 4/4 10 und 11 von 1918 (21B) [www.drehscheibe-online.de] (CH) NStCM noch mit 2200 V, Sonne und Schnee mit ABDe 4/4 10 und 11 von 1918 (44B) [www.drehscheibe-online.de] (CH) NStCM Holzabfuhr mit ABDe 4/4 1 (Fotofahrt von 1984, 18B) [www.drehscheibe-online.de] 1 1
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