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Des dizaines de milliers de cheminots manifestent à Paris

Thu November 25, 2004 5:24 PM CET

PARIS (Reuters) - A l'appel de huit syndicats, des dizaines de milliers de cheminots venus de toute la France ont défilé jeudi après-midi dans les rues de Paris.

Les organisateurs ont estimé à près de 50.000 le nombre de manifestants. Selon la police, ils étaient entre 15.000 et 20.000.

Les syndicats CGT, CFDT, FO, CFTC, Sud-Rail, Unsa, CGC et FGAAC avaient appelé à une manifestation nationale à Paris pour défendre l'emploi, les salaires, le service public, le droit de grève et assurer l'avenir du fret.

Cette journée de mobilisation n'était pas accompagnée d'un mouvement de grève et la SNCF a fait état d'un trafic normal sur le réseau ferré.

Sous une épaisse fumée blanche provoquée par des fumigènes de détresse, le cortège s'est ébranlé peu après 13h30 (12h30 GMT) de la place de la Bastille en direction du carrefour Sèvres-Babylone, non loin du ministère des Transports.

"Pour la création d'emplois au statut. Pour l'augmentation des salaires et pensions. Pour le développement du fret. Pour le droit de grève. Pour le renforcement du service public SNCF", proclamait la banderole unitaire de tête.

"C'est un succès. C'est une manifestation importante du point de vue du nombre et de la tonalité qui s'exprime", s'est félicité Didier Le Reste, secrétaire général de la CGT-Cheminots. "On se sent conforté. On attend avec beaucoup plus de détermination les réponses du gouvernement."

Le syndicaliste n'a pas exclu une "radicalisation du mouvement", assortie de grèves, en l'absence de réponse des pouvoirs publics.

LES SYNDICATS N'EXCLUENT PAS "UN CONFLIT MAJEUR"

Il a averti que les organisations syndicales attendaient beaucoup de leur rencontre prévue le 6 décembre avec le ministre des Transports Gilles de Robien.

"A partir de là on saura prendre nos responsabilités et en appeler à une intervention plus radicale de la profession, y compris des mouvements de grève", a-t-il dit.

"Nous voulons des réponses. On ne peut pas continuer aujourd'hui à supprimer à tour de bras des emplois de cheminots qui affectent le niveau des conditions de vie et de travail, les conditions de sûreté de l'entreprise et dégradent la qualité du service", a-t-il ajouté.

Pour Didier Le Reste, "aujourd'hui plus qu'hier la balle est dans le camp de la direction de la SNCF et du gouvernement".

"Nous sommes dans un processus revendicatif important", s'est-il félicité, faisant allusion à cette manifestation unitaire, la première depuis deux ans. En novembre 2002, les huit syndicats étaient parvenus à rassembler sous une même bannière près de 50.000 cheminots à Paris.

Eric Falempin, secrétaire général de FO-Cheminots, s'est lui aussi déclaré satisfait de la mobilisation et a mis en garde le gouvernement contre le risque d'un "conflit majeur", notamment sur la question du service minimum.

"Cette manifestation sans appel à la grève est une alerte", a-t-il dit. "Si le gouvernement ne donne pas de réponse qui convienne, les syndicats se verront au lendemain du 6 décembre et ils procéderont à une deuxième étape."

Fin octobre, un accord sur "l'amélioration du dialogue social et la prévention des conflits" a été signé entre la direction de la SNCF et les syndicats, à l'exception de FO et Sud Rail.

Jeudi, les syndicats ont redit leur opposition à toute remise en cause du droit de grève par l'instauration d'un service minimum imposé par une loi.

source: Reuters

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Mercredi, la CGT-Cheminots, reçue par le président de la SNCF, Louis Gallois, avec les sept autres syndicats, avait estimé que les réponses apportées n'étaient "pas de nature à rassurer les cheminots sur l'avenir du service public" et l'emploi.

Entre 15 000 cheminots "actifs et retraités" (selon la police) et 50 000 (selon les syndicats) ont défilé, jeudi 25 novembre, sous un froid soleil dans les rues de Paris pour la manifestation nationale "unitaire", en présence du secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault.

Partis à 13 heures de la place de la Bastille dans le tintamarre des sifflets et le brouillard des fumigènes, derrière une banderole tenue par les secrétaires généraux des huit fédérations (CGT, CFDT, CFTC, CFE-CGC, FO, SUD-Rail, UNSA et Fgaac), le cortège aux trois quarts cégétiste a rejoint trois heures plus tard le carrefour Sèvres-Babylone, proche du ministère des transports. La dispersion s'est opérée sans incident.

"DROIT DE GRÈVE" ET "SERVICE PUBLIC"

"Nous sommes 50 000", et "c'est avec l'écho de la force de cette journée que nous porterons nos exigences au ministre des transports", a déclaré Didier Le Reste, le secrétaire général de la CGT-Cheminots (majoritaire), s'exprimant au nom de tous les syndicats qui ont rendez-vous le 6 décembre avec Gilles de Robien.

La manifestation, qui s'étirait sur près de trois kilomètres, a traversé la Seine entre les gares de Lyon et d'Austerlitz, et provoqué un gigantesque embouteillage sur les quais de la Rapée et de Bercy, comme dans le centre de Paris.

Les slogans en faveur des "salaires", des "emplois", du "statut", mais aussi de la défense du "droit de grève" et du "service public", ornaient banderoles et calicots, repris à tue-tête par les manifestants venus de toutes les régions de France.

Les cheminots du Sud-Est (Marseille, Nice, Narbonne, Miramas, Berre, Béziers, Perpignan) étaient vraisemblablement les plus nombreux, devant ceux des régions Ouest (Rennes, Nantes, Saint-Malo, Vannes, Saint-Brieuc, Quimper) et Sud-Ouest (Bordeaux, Toulouse, Tarbes, Lourdes, Montauban).

Mais l'Est (Strasbourg, Nancy, Châlon-en-Champagne), le centre (Lyon, Clermont-Ferrand, Saint-Etienne, Vierzon, Dijon, Limoges) et le Nord (Lille) étaient également bien représentés.

LE SOUVENIR DE 1995

Le manifestant le plus entouré fut toutefois Bernard Thibault, qui, au milieu d'une forêt de micros et de caméras, affirmait qu'il était "toujours cheminot". M. Thibault a présenté cette journée comme étant "dans la continuité de l'action menée par la fédération CGT depuis de longues années pour la défense du service public".

M. Thibault, qui s'est également félicité de "l'unanimité" syndicale des cheminots et de leur "initiative destinée à alerter l'opinion publique", a affirmé qu'on était "proche d'une grave crise sociale et économique dans le domaine des transports". Rappelant les grandes grèves (SNCF) de 1995, il a souligné que "tous les dix ans" le secteur des transports était "soumis à des secousses".

En attendant, son successeur à la CGT-Cheminots, M. Le Reste, a donné "rendez-vous aux autres organisations syndicales le 8 décembre afin de donner des suites revendicatives nationales" à cette journée "dans le cadre du budget 2005" de la SNCF.

Mercredi, la CGT-Cheminots, reçue par le président de la SNCF, Louis Gallois, avec les sept autres syndicats, avait estimé que les réponses apportées n'étaient "pas de nature à rassurer les cheminots sur l'avenir du service public" et l'emploi.

Le directeur des ressources humaines de la SNCF, Pierre Izard, avait assuré pour sa part que "le service public n'a jamais été autant au cœur de la SNCF et de ses développements qu'aujourd'hui".

source : Le, monde

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