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Le Web des Cheminots

Sncf Et Seconde Guerre Mondiale


Invité ____

Messages recommandés

bojour

un bon résumé de l'après

Son épilogue est un enseignement sous forme de paradoxe. A lui seul, il porte jugement sur l'Occupation.

A la Libération, les entreprises (Sainrapt et Brice est la plus connue avec la Société de construction des Batignolles) ont subi des sanctions professionnelle mais une faible épuration judiciaire ; le plus souvent, une amende correspondant à un faible pourcentage des "profits illicites" tirés de la construction du Mur;

En revanche, les journalistes de la presse collaborationniste qui avaient chanté la louange de cette muraille car elle devait repousser la bolchevisation de l'Europe et y maintenir un régime fasciste, ceux-là ont été condamnés à de lourdes peines de prison quand ils n'ont pas été exécutés.

Il fallait du temps pour constituer les dossiers d'accusation des grands patrons, alors que ceux des journalistes étaient constitués de leurs articles;

Surtout, la France de la reconstruction avait impérativement besoin de dirigeants d'entreprises du bâtiment les entreprises de BTP qui n'avaient pas collaborés n'avaient pas eu de marché important et avaient été laminées par les collabos...La double peine pour celles qui c'étaient bien tenues

Modifié par jackv
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Invité technicentre

Moi, désolé de revenir dans ce sujet, mais avant de juger les entreprises de BTP qui ont engrangé des bénef avec l'organisation Todt, j'aimerais vous poser une question toute bête et d'actualité... Pourquoi est-ce qu'on dit que cette brave dame Béthancourt est "héritière" de Lauréal??? Ah, bon! Son mari a été destitué de ses droits d'electeur à la libération et privé du droit de pouvoir gérer une entreprise pour cause de collaborationnisme et écriture de littérature appelant très ouvertement à la "révolution nationale"... Oh! On m'aurait menti par omission? Une si bonne amie avec ses valises pleines de fric pour nos grands dirigeants... Mais là, les avocats californiens n'ont rien à redire... Parce que sinon, ils n'auraient plus leur crèmes à retendre les fesses.

NE ME PARLEZ PAS DE RÊVE AMERICAIN., je finis de vomir avant...

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bojour

un bon résumé de l'après

Son épilogue est un enseignement sous forme de paradoxe. A lui seul, il porte jugement sur l'Occupation.

A la Libération, les entreprises (Sainrapt et Brice est la plus connue avec la Société de construction des Batignolles) ont subi des sanctions professionnelle mais une faible épuration judiciaire ; le plus souvent, une amende correspondant à un faible pourcentage des "profits illicites" tirés de la construction du Mur;

En revanche, les journalistes de la presse collaborationniste qui avaient chanté la louange de cette muraille car elle devait repousser la bolchevisation de l'Europe et y maintenir un régime fasciste, ceux-là ont été condamnés à de lourdes peines de prison quand ils n'ont pas été exécutés.

Il fallait du temps pour constituer les dossiers d'accusation des grands patrons, alors que ceux des journalistes étaient constitués de leurs articles;

Surtout, la France de la reconstruction avait impérativement besoin de dirigeants d'entreprises du bâtiment les entreprises de BTP qui n'avaient pas collaborés n'avaient pas eu de marché important et avaient été laminées par les collabos...La double peine pour celles qui c'étaient bien tenues

petite remarque technique: avant guerre l'usage du béton était frémissant. Après guerre, grâce au leçons données par les ingénieurs allemands et la mise en place d'une véritable filière professionnelle béton, la reconstruction a été plus rapide.

C'était d'ailleurs pareil pour la TV française qui avait si bien appris de l'occupant et récupérant des installations ultramoderne rue Cognac-Jay (TV à destination des troupes et blessés résidant à Paris).

Dans un registre ferroviaire, il suffit de se renseigner sur les constructions à Nantes-Batignoles de loco vapeur à destination du front (voir des déportations) pour frémir à penser que les bombardements alliés étaient expliquables bien que mortel pour l'ouvrier.

Tient en parlant de l'ouvrier, toujours à Nantes, à côté des chantiers navals, aujourd'hui repère de l'éléphant mécanique, se trouvent 2 horribles blockhaus

qui furent construit par les autorités allemandes

pour protéger les ouvriers lors des bombardements alliés.

Cette période est trop grise pour que 70 ans après on puisse juger sereinement avec nos valeurs

surtout que sur ce forum la majorité n'a heureusement jamais vu dans sa jeunesse l'ombre d'un feldgrau, vécu dans cette période.

Lipietz devrait réfléchir à la chanson de Jean-Jacques Goldman lui aussi juif:

Bercé d'humiliation, de haine et d'ignorance

Nourri de rêves de revanche

Aurais-je été de ces improbables consciences

Larmes au milieu d'un torrent

...

On saura jamais c'qu'on a vraiment dans nos ventres

Caché derrière nos apparences

L'âme d'un brave ou d'un complice ou d'un bourreau?

Ou le pire ou plus beau ?

Serions-nous de ceux qui résistent ou bien les moutons d'un troupeau

S'il fallait plus que des mots ?

Et si j'étais né en 17 à Leidenstadt

Sur les ruines d'un champ de bataille

Aurais-je été meilleur ou pire que ces gens

Si j'avais été allemand ?

Et qu'on nous épargne à toi et moi si possible très longtemps

D'avoir à choisir un camp

D'ailleurs c'est étonnant que 2 destins comme Goldman et Lipietz

arrivant au sommet dans notre société française

avec plus de difficultés au départ pour JJ Goldman (Pierre http://www.parler-de...01-racines.html )

en arrivent à une haine d'un côté et une philosophie bien de notre culture de l'autre.

Modifié par 2D2
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Salut,

je trouve que la création de ce mémorial est un bonne idée, mais il y a une petit chose qui me rend furieux...

L'un des wagons pressentis pour figurer dans ce mémorial est celui qui traine à la Villette depuis quelque temps, dont tout le monde se foutait et que j'essaye de sauver depuis plus d'un an en contactant les associations, en l'ayant déplacé hors du chantier de démolition pour lui éviter un sort funeste, en tannant mes chefs par son intérêt historique, mais sans écho.

Alors que je suis sur une piste sérieuse avec une association, voilà que tout à coup ce wagon OCEM 29 se met à intéresser M.Pepy lui même et tout est fait pour qu'il soit enlevé facilement sans que je sois au courant. C'est vraiment désespérant...

Tu pourrais développer un peu ? Ton initiative m'intéresse beaucoup, si tu pouvais nous raconter un peu en commençant par le début l'histoire de ce wagon qui a retenu ton attention.. (je suis passionné d'Histoire..)

Modifié par krisamv
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  • 2 semaines plus tard...

Interview vidéo de G.Pépy sur Public Sénat:

« L'action de la SNCF est beaucoup tournée vers ce devoir de mémoire », a-t-il déclaré.

Il y aura un mémorial en gare de Bobigny-Drancy.

Ce ne sont pas les mots prononcés aux USA, ou du moins ce qui en a été rapporté (personne n'a la vidéo de son intervention au USA).

Invité du 19h de Public Sénat, Guillaume Pepy, président de la SNCF est revenu sur le rôle joué par la SNCF dans la déportation des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. « L'action de la SNCF est beaucoup tournée vers ce devoir de mémoire », a-t-il déclaré. S'exprimant pour la première fois depuis son retour des Etats-Unis où il s'était excusé pour le rôle de la SNCF dans la Shoah, Guillaume Pepy a réaffirmé sur Public Sénat le « devoir de mémoire » qui incombe à la compagnie française.

« Nous allons avec les élus locaux concernés réouvrir un lieu de mémoire, la gare de Bobigny Drancy d'où sont partis un certain nombre de trains de la déportation », a expliqué le président de la SNCF. « A cette occasion là, avec les associations et tous ceux qui s'intéressent de près à cette période de l'histoire, nous allons nous exprimer pour dire aujourd'hui quelle est notre action. L'action de la SNCF est beaucoup tournée vers ce devoir de mémoire », a-t-il ajouté.

Refusant de s'exprimer sur la nature même du rôle joué par la SNCF durant cette période, Guillaume Pepy a jugé qu'il s'agissait là de « l'affaire des historiens ».

« Nous nous avons un devoir de mémoire. Faire en sorte que nos archives soient ouvertes (…), que les chercheurs et historiens puissent toujours avoir accès aux documents ».

Interrogé sur le fait de savoir si les excuses formulées aux Etats-Unis avaient servi à préserver les chances de la SNCF sur le marché américain, Guillaume Pepy a estimé que ça n'avait « strictement rien à voir ». « Les regrets et la douleur ont été formulés par le président de la République Jacques Chirac en 1995. Ce sont ces phrases là que nous reprenons à notre compte », a-t-il conclu.

La compagnie française avait publié un communiqué aux Etats-Unis en novembre dernier qui évoquait « le souhait de la SNCF d'exprimer sa profonde peine et son regret pour les conséquences de ses actes réalisés sous la contrainte de la réquisition ».

http://www.publicsen...aume-pepy-58249

http://flash.od.tv-radio.com/publicsenat/web/101201_19HPEPY.flv

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(supportant le lourd héritage moral de la sinistre ReichsBahn _nazie_

La Reichsbahn (chemin de fer de l'empire) n'est pas plus nazie que la SNCF !

Elle a été fondée en 1920 donc à l'époque où l'Allemagne était démocratique.

Comme la SNCF, la Reichsbahn comptait dans ses effectifs de très nombreux agents socialistes ou communistes, dont certains se sont retrouvés à Dachau lors de l'avènement des nazis..

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Invité JLChauvin

La Reichsbahn (chemin de fer de l'empire) n'est pas plus nazie que la SNCF !

Elle a été fondée en 1920 donc à l'époque où l'Allemagne était démocratique.

Comme la SNCF, la Reichsbahn comptait dans ses effectifs de très nombreux agents socialistes ou communistes, dont certains se sont retrouvés à Dachau lors de l'avènement des nazis..

Absolument!

Il faut toujours se méfier des amalgames...

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La Reichsbahn (chemin de fer de l'empire) n'est pas plus nazie que la SNCF !

Elle a été fondée en 1920 donc à l'époque où l'Allemagne était démocratique.

Comme la SNCF, la Reichsbahn comptait dans ses effectifs de très nombreux agents socialistes ou communistes, dont certains se sont retrouvés à Dachau lors de l'avènement des nazis..

beurk

faut pas exagérer, DR est bien plus nazie que SNCF au moment de l'occupation.

La réécriture de l'histoire pour faire plaisir au docteur Goebels commence par des petites phrases anodines.

En général, les premiers occupants des camps de concentrations furent des allemands, socialistes, communistes, homosexuel ou dénoncés par les nazis.

Les premiers exterminés par les nazis furent des allemands, essentiellement les handicapés allemands.

Puis de nombreux prêtres catholiques eurent la joie de connaitre l'incarcération dans les camps, dès 1937.

Les premiers qui fuirent le régime nazi et le dénoncèrent en France furent aussi des allemands réfugiés dans notre république dès 1935.

En 1939, les Reichsbahn devait être composée d'au moins 98% de sympathisants nazis, les opposants renvoyés ou éliminés.

En 1939, si 2% des cheminots SNCF avaient des penchants nazis, les trains DR auraient circulé vers Dunkerque plus rapidement.

En 1944, je pense que moins de 9% des cheminots SNCF avaient encore un aveuglement pour Pétain et ses copains.

Tiens, un lien vers le calendrier ReichsBahn de 1937:

des enfants de coeur pour toi,pas nazis sur les bord ?

Des salopards pour moi.

On trouve rapidement des traces sur Internet de ces barbares.

http://www.usmbooks....n_kalender.html

Modifié par 2D2
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sur les 25000 "bahnhof" mis en place dans les points stratégiques du réseau, combien ont un jour ou l'autre fermé les yeux sur les actions "pas très ferroviaires" des cheminots français ? je serais curieux de le savoir.

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beurk

En 1939, les Reichsbahn devait être composée d'au moins 98% de sympathisants nazis, les opposants renvoyés ou éliminés.

Des salopards pour moi.

Il n'y a pas à ma connaissance de sources prouvant un tel pourcentage à la DR, et des purges de ce niveau, en 1939. Cà se serait vu dans les variations d'effectifs entre 1933 et 1939 (voir "Eisenbahnen und Eisenbahner zwischen 1931 und 1935 / zwischen 1936 und 1940", Chemins de fer et cheminots entre 1931 et 1935 / entre 1936 et 1940) . Nationalement, 44% des suffrages pour le parti national socialiste aux élections de 1933, çà laisse 56% qui pensaient autrement. Et parmi ceux qui ont voté NSDAP, tous n'étaient pas des fanatiques convaincus de "Mein Kampf". Beaucoup ont voté Hitler pour un tas de raisons : crédulité devant le discours de Hitler et peut-être surtout de Göbbels (plus "affûté", voir les éditoriaux du Volkischer Beobachter), volonté de restaurer la dignité de l'Allemagne, volonté d'éviter à tout prix le communisme (bon, ceux de l'Est y ont eu droit de 1945 à 1989)... En plus de la littérature abondante en langue allemande, il y a encore aujourd'hui en vie en Allemagne beaucoup de fils et filles de gens qui ont voté Hitler en 1933, et qui peuvent raconter les motifs invoqués par leur père dans les discussions familiales (qui n'ont pas manqué à ma connaissance).

Question : Comptes-tu Antoine Kremer, Lokführer au dépôt de Saarburg fin 1940 parmi les salopards ?(il était en 1937 / 1939 mécanicien au dépôt AL / SNCF de Sarrebourg).

Modifié par PN407
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Invité JLChauvin

sur les 25000 "bahnhof" mis en place dans les points stratégiques du réseau, combien ont un jour ou l'autre fermé les yeux sur les actions "pas très ferroviaires" des cheminots français ? je serais curieux de le savoir.

Eh, eh, un certain nombre sûrement.

Il parait même que certains de ces "bahnof" "se plaignaient" que les cheminots Français soient des bons à riens pour péter systématiquement les attelages sur les bifurcations importantes, çà évitait pas mal de problèmes à tout le monde, cheminots français et cheminots "bahnhof" compris, ce genre d'explication...

Par contre certains "bons français" n'hésitaient absolument pas à dénoncer leurs collègues à la gestapo...

Comme quoi!

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beurk

faut pas exagérer, DR est bien plus nazie que SNCF au moment de l'occupation.

La réécriture de l'histoire pour faire plaisir au docteur Goebels commence par des petites phrases anodines.

Merci pour tes très intéressants documents, mais je ne sais pas si on peut faire une sorte de concours entre quelle était l' entreprise la plus nazie !

La Reichsbahn comme la SNCF , comme la SNCB, comme Lufthansa, comme Air France, comme PKP étaient des entreprises de pays démocratiques qui se sont retrouvés au mauvais endroit au mauvais moment et on été prises en otage par les barbares.

Qu sait ce qu'on peut faire avec un pistolet sur la tempe ?

En revanche, il y aurait beaucoup à dire sur des entreprises de pays neutres (Saurer,etc) qui ont collaboré (1) avec enthousiasme,voire utilisé les esclaves loués à prix défiant toute concurrence par les nazis !

(1) par pure cupidité, alors que rien ne les obligeait ,et parce que leurs dirigeants étaient eux mêmes des sympathisants nazis

Modifié par Mak
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Merci pour tes très intéressants documents, mais je ne sais pas si on peut faire une sorte de concours entre quelle était l' entreprise la plus nazie !

La Reichsbahn comme la SNCF , comme la SNCB, comme Lufthansa, comme Air France, comme PKP étaient des entreprises de pays démocratiques qui se sont retrouvés au mauvais endroit au mauvais moment et on été prises en otage par les barbares.

Qu sait ce qu'on peut faire avec un pistolet sur la tempe ?

En revanche, il y aurait beaucoup à dire sur des entreprises de pays neutres (Saurer,etc) qui ont collaboré (1) avec enthousiasme,voire utilisé les esclaves loués à prix défiant toute concurrence par les nazis !

nt chanter la gloire du régime

(1) par pure cupidité, alors que rien ne les obligeait ,et parce que leurs dirigeants étaient eux mêmes des sympathisants nazis

Avec une situation particulière à la Reichsbahn : ses agents étaient agents d'une entreprise publique du pays dont Hitler a été désigné comme chancelier, chef du gouvernement, par le processus démocratique régulier (désignation par le Président de la République du chef du parti ayant remporté le plus de voix). Le côté "service public", "obéissance aux lois et aux autorités régulièrement élues", "défense de la patrie dans ses malheurs" n'est pas disparu comme çà en Allemagne, et faire circuler les trains, au niveau très concret de la vie professionnelle quotidienne se concentrant sur la technique avec des moyens de plus en plus réduits, c'était nourrir la population, envoyer des vivres et des munitions aux fils partis au front, rapatrier les blessés, etc. pas chanter la gloire du régime. Beaucoup essaient simplement de survivre et de faire survivre ceux qu'ils aiment, c'est basique.

Comme tu le dis, quand l'Etat devient policier, la marge d'action de chacun pour changer le cours des choses devient très limitée : il n'y a en général pas besoin d'appliquer le pistolet sur beaucoup de tempes, la plupart des gens comprennent très vite qu'il y a deux bouts dans une arme à feu, et que celui dont le doigt est du coté de la détente a un pouvoir très supérieur à celui qui est du côté de l'orifice du canon. Comme toujours dans l'histoire, les héros sont peu nombreux, et loin de moi l'idée de juger qui que ce soit qui a vécu des situations "grises", surtout tranquillement assis devant mon clavier des dizaines d'années plus tard.

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Avec une situation particulière à la Reichsbahn : ses agents étaient agents d'une entreprise publique du pays dont Hitler a été désigné comme chancelier, chef du gouvernement, par le processus démocratique régulier (désignation par le Président de la République du chef du parti ayant remporté le plus de voix). Le côté "service public", "obéissance aux lois et aux autorités régulièrement élues", "défense de la patrie dans ses malheurs" n'est pas disparu comme çà en Allemagne, et faire circuler les trains, au niveau très concret de la vie professionnelle quotidienne se concentrant sur la technique avec des moyens de plus en plus réduits, c'était nourrir la population, envoyer des vivres et des munitions aux fils partis au front, rapatrier les blessés, etc. pas chanter la gloire du régime. Beaucoup essaient simplement de survivre et de faire survivre ceux qu'ils aiment, c'est basique.

Comme tu le dis, quand l'Etat devient policier, la marge d'action de chacun pour changer le cours des choses devient très limitée : il n'y a en général pas besoin d'appliquer le pistolet sur beaucoup de tempes, la plupart des gens comprennent très vite qu'il y a deux bouts dans une arme à feu, et que celui dont le doigt est du coté de la détente a un pouvoir très supérieur à celui qui est du côté de l'orifice du canon. Comme toujours dans l'histoire, les héros sont peu nombreux, et loin de moi l'idée de juger qui que ce soit qui a vécu des situations "grises", surtout tranquillement assis devant mon clavier des dizaines d'années plus tard.

fort bien dit tout ça, PN !

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j'en suis sûr aussi , mais quelqu'un ici peut-il donner une idée à partir de ce qu'il sait ou a lu ?

Sur les "Bahnhof", je viens de feuilleter rapidement le numéro hors-série de la Revue de l'Association pour l'Histoire des Chemins de Fer en France (AHICF, voir son site, il y a en particulier le rapport Bachelier), consacrée aux cheminots dans la guerre et l'occupation (témoignages et récits).

Sur 11 témoignages (j'en ai peut-être loupé), aucun ne décrit un "Bahnhof" "méchant". 6 témoignages les décrivent de façon neutre : selon le cas, désintéressés du sujet ferroviaire, pas nécessairement compétents pour fouiller le détail, cherchant à éviter d'aller à l'Est, pointant les statistiques de service et écrivant des rapports sans suite apparente pour le personnel SNCF, surveillant le service de façon plus soutenue uniquement en cas de concentration dans la gare de nombreux trains de troupes allemandes.

5 témoignages les décrivent comme "sauveurs de situations" qui auraient pu tourner très mal, notamment les deux cas qui parlaient un excellent français.

Il y a en particulier le témoignage de la fille de Henri Lang (arrêté chez lui et mort à Auschwitz) sur le "Bahnhof" qui partageait le bureau de son père : "[mon père] ne le vivait pas comme un nazi, il n'était pas traité comme tel."

Les "descentes musclées" dans les établissements SNCF, avec éventuellement arrestations à la clé, sont le fait de la Feldgendarmerie, de la Gestapo ou de l'armée allemande, sans lien apparent avec les Bahnhof de l'établissement concerné.

Modifié par PN407
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Les "descentes musclées" dans les établissements SNCF, avec éventuellement arrestations à la clé, sont le fait de la Feldgendarmerie, de la Gestapo ou de l'armée allemande, sans lien apparent avec les Bahnhof de l'établissement concerné.

.. ou de la gendarmerie française ......

merci pour ton post. Ces cheminots allemands n'ont donc probablement pas spécialement collaboré avec les autorités, occupantes ou non. Sans aller jusqu'à la résistance passive qui était le fait des cheminots français (du moins à la base), disons qu'ils faisaient de l'obéissance très passive. Au fond, la situation pour eux n'était pas si rose non plus. Mieux que sur le front de l'Est certes, mais exilés eux aussi.

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(...)

En 1939, les Reichsbahn devait être composée d'au moins 98% de sympathisants nazis, les opposants renvoyés ou éliminés.

(...)

Comme certains au-dessus, je vais réagir : des chiffres, des vrais, des prouvés, des confimés et des opposables s'il te plait. Parce que "devait être"... cela relève de ton estimation ou de ce que tu as conclu de tes lectures mais ce n'est pas factuel.

Je le dis d'autant plus facilement que...

Il y a encore moins de 3 ans. Une histoire qui vaut - je le crains - 2 minutes de lecture.

- appel des astreintes en tout genre car nous avons un problème : un train vient d'être "réquisitionné" (à 23h passées) par le ministère de l'intérieur pour "évacuation de détenus"

- je mets en place là où il faut le nécessaire (demander aux agents de rester plus longtemps, avis à la circul pour que le sillon soit disponible, etc...)

- sur place à mon arrivée : alors que j'ai tout lancé je commence à comprendre qu'il ne s'agit pas de "détenus" au sens pénitentiaire (et judiciaire) de la chose mais de personnes arrêtées sans papiers et retenues dans un centre de rétention qui vient de brûler.

- le quartier est bouclé, x compagnies de police/gendarmes/suge/militaires

- lorsque le train est là ainsi que la contrôleuse (la pauvre, en larmes), le conducteur, le chef de service (à ma demande), un responsable accueil (à ma demande), je réalise vraiment ce qu'il se passe : des bus amenant des personnes parfois pieds nus, leurs affaires à la main, accompagnées chacune de DEUX gendarmes mobiles pour les accompagner jusqu'au train. Rien de prévu pour leur voyage (c'est moi qui prend l'initiative de fournir de l'eau).

- mon astreinte - merci - demande à tous les cheminots de se retirer. Je comprends à peine...

Et nous voyons ça. En 2007 ou 2008.

Et je n'ai jamais eu plus honte que ce jour là.

Le jour où j'ai réalisé que j'avais appliqué consciencieusement ce que l'on me demandait sans que l'on m'ait donné les éléments de ce qui se passait vraiment. Alors que je sais exactement ce qu'est le mot "déportation". Et ce que je voyais ce jour là commençait à y ressemblait étrangement.

J'avoue beaucoup d'émotion dans ce témoignage que j'ai jusque là gardé pour moi mais aussi... beaucoup de compréhension pour ce qui a pu arriver il y a bien longtemps. Nous sommes (pour certains et c'est loin d'être une insulte) "dressés" à obéir aux ordres. Je m'en veux encore d'avoir demandé à d'autres personnes qu'aux astreintes de rester. Je ne savais pas certes ce qui se passait exactement certes mais j'ai emmené des collègues dans cette histoire et je ne me le pardonne pas.

Modifié par assouan
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Merci Assouan pour ce témoignage.

Tu as raison, nous sommes en effet conditionnés à obéir aux ordres, mais nous sommes surtout des individus avec nos sentiments, nos opinions, nos forces et nos faiblesses.

Nos égoïsmes et nos lâchetés aussi. Aucune critique dans ce propos, juste l'énoncé d'un fait.

Professionnellement, qu'aurions-nous fait il y a 70 ans ? Comment nous serions-nous comportés ? Aurions-nous risqué notre vie pour empêcher la circulation des trains de déportés ou de munitions, ou aurions-nous regardé ailleurs ? Personnellement je n'en sais rien, même si je veux croire que j'aurais essayé de faire "quelque chose". Mais n'est-ce pas là une tentative plus ou moins consciente de me donner un beau rôle dans un évenement que je n'ai pas vécu ?

Le héros ne sait pas qu'il est un héros jusqu'au moment où un pan altruiste de son cerveau se réveille sans prévenir. Presque "à l'insu de son plein gré", il découvre un aspect de sa personnalité qu'il ne soupconnait pas.

Modifié par Ae 8/14
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Invité JLChauvin

Comme certains au-dessus, je vais réagir : des chiffres, des vrais, des prouvés, des confimés et des opposables s'il te plait. Parce que "devait être"... cela relève de ton estimation ou de ce que tu as conclu de tes lectures mais ce n'est pas factuel.

Je le dis d'autant plus facilement que...

Il y a encore moins de 3 ans. Une histoire qui vaut - je le crains - 2 minutes de lecture.

- appel des astreintes en tout genre car nous avons un problème : un train vient d'être "réquisitionné" (à 23h passées) par le ministère de l'intérieur pour "évacuation de détenus"

- je mets en place là où il faut le nécessaire (demander aux agents de rester plus longtemps, avis à la circul pour que le sillon soit disponible, etc...)

- sur place à mon arrivée : alors que j'ai tout lancé je commence à comprendre qu'il ne s'agit pas de "détenus" au sens pénitentiaire (et judiciaire) de la chose mais de personnes arrêtées sans papiers et retenues dans un centre de rétention qui vient de brûler.

- le quartier est bouclé, x compagnies de police/gendarmes/suge/militaires

- lorsque le train est là ainsi que la contrôleuse (la pauvre, en larmes), le conducteur, le chef de service (à ma demande), un responsable accueil (à ma demande), je réalise vraiment ce qu'il se passe : des bus amenant des personnes parfois pieds nus, leurs affaires à la main, accompagnées chacune de DEUX gendarmes mobiles pour les accompagner jusqu'au train. Rien de prévu pour leur voyage (c'est moi qui prend l'initiative de fournir de l'eau).

- mon astreinte - merci - demande à tous les cheminots de se retirer. Je comprends à peine...

Et nous voyons ça. En 2007 ou 2008.

Et je n'ai jamais eu plus honte que ce jour là.

Le jour où j'ai réalisé que j'avais appliqué consciencieusement ce que l'on me demandait sans que l'on m'ait donné les éléments de ce qui se passait vraiment. Alors que je sais exactement ce qu'est le mot "déportation". Et ce que je voyais ce jour là commençait à y ressemblait étrangement.

J'avoue beaucoup d'émotion dans ce témoignage que j'ai jusque là gardé pour moi mais aussi... beaucoup de compréhension pour ce qui a pu arriver il y a bien longtemps. Nous sommes (pour certains et c'est loin d'être une insulte) "dressés" à obéir aux ordres. Je m'en veux encore d'avoir demandé à d'autres personnes qu'aux astreintes de rester. Je ne savais pas certes ce qui se passait exactement certes mais j'ai emmené des collègues dans cette histoire et je ne me le pardonne pas.

Alors là assouan, ton message mets exactement le doigt là ou çà fait mal. Il y a beaucoup de grandes gueules en ce bas monde, surtout quand ils ne risquent plus rien, mais quand on se retrouve dans ce genre de situation on se sent tout(e) petit(e), vraiment tout(e) petit(e)... et surtout seul(e) , très seul(e)!

Tu sais comme je suis avare de compliments (surtout envers toi, n'est-il pas :tongue:)... mais là: :Smiley_31: :Smiley_31: :Smiley_31::Smiley_20:

Merci Assouan pour ce témoignage.

Tu as raison, nous sommes en effet conditionnés à obéir aux ordres, mais nous sommes surtout des individus avec nos sentiments, nos opinions, nos forces et nos faiblesses.

Nos égoïsmes et nos lâchetés aussi. Aucune critique dans ce propos, juste l'énoncé d'un fait.

Professionnellement, qu'aurions-nous fait il y a 70 ans ? Comment nous serions-nous comportés ? Aurions-nous risqué notre vie pour empêcher la circulation des trains de déportés ou de munitions, ou aurions-nous regardé ailleurs ? Personnellement je n'en sais rien, même si je veux croire que j'aurais essayé de faire "quelque chose". Mais n'est-ce pas là une tentative plus ou moins consciente de me donner un beau rôle dans un évenement que je n'ai pas vécu ?

Le héros ne sait pas qu'il est un héros jusqu'au moment où un pan altruiste de son cerveau se réveille sans prévenir. Presque "à l'insu de son plein gré", il découvre un aspect de sa personnalité qu'il ne soupconnait pas.

En effet, le fil du rasoir est très mince entre le héros et le salaud... surtout vu du côté des descendants des "vainqueurs" plus de 60 ans après!

Il y aurait énormément à dire au sujets des pratiques de certains états qui se prétendes blancs comme neige...

Modifié par JLChauvin
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Invité Gnafron 1er

Comme certains au-dessus, je vais réagir : des chiffres, des vrais, des prouvés, des confimés et des opposables s'il te plait. Parce que "devait être"... cela relève de ton estimation ou de ce que tu as conclu de tes lectures mais ce n'est pas factuel.

Je le dis d'autant plus facilement que...

Il y a encore moins de 3 ans. Une histoire qui vaut - je le crains - 2 minutes de lecture.

- appel des astreintes en tout genre car nous avons un problème : un train vient d'être "réquisitionné" (à 23h passées) par le ministère de l'intérieur pour "évacuation de détenus"

- je mets en place là où il faut le nécessaire (demander aux agents de rester plus longtemps, avis à la circul pour que le sillon soit disponible, etc...)

- sur place à mon arrivée : alors que j'ai tout lancé je commence à comprendre qu'il ne s'agit pas de "détenus" au sens pénitentiaire (et judiciaire) de la chose mais de personnes arrêtées sans papiers et retenues dans un centre de rétention qui vient de brûler.

- le quartier est bouclé, x compagnies de police/gendarmes/suge/militaires

- lorsque le train est là ainsi que la contrôleuse (la pauvre, en larmes), le conducteur, le chef de service (à ma demande), un responsable accueil (à ma demande), je réalise vraiment ce qu'il se passe : des bus amenant des personnes parfois pieds nus, leurs affaires à la main, accompagnées chacune de DEUX gendarmes mobiles pour les accompagner jusqu'au train. Rien de prévu pour leur voyage (c'est moi qui prend l'initiative de fournir de l'eau).

- mon astreinte - merci - demande à tous les cheminots de se retirer. Je comprends à peine...

Et nous voyons ça. En 2007 ou 2008.

Et je n'ai jamais eu plus honte que ce jour là.

Le jour où j'ai réalisé que j'avais appliqué consciencieusement ce que l'on me demandait sans que l'on m'ait donné les éléments de ce qui se passait vraiment. Alors que je sais exactement ce qu'est le mot "déportation". Et ce que je voyais ce jour là commençait à y ressemblait étrangement.

J'avoue beaucoup d'émotion dans ce témoignage que j'ai jusque là gardé pour moi mais aussi... beaucoup de compréhension pour ce qui a pu arriver il y a bien longtemps. Nous sommes (pour certains et c'est loin d'être une insulte) "dressés" à obéir aux ordres. Je m'en veux encore d'avoir demandé à d'autres personnes qu'aux astreintes de rester. Je ne savais pas certes ce qui se passait exactement certes mais j'ai emmené des collègues dans cette histoire et je ne me le pardonne pas.

Beau témoignage ! Rien à redire ...Comment as tu pu restée calme ?

Ae 8/14 écrit:

Merci Assouan pour ce témoignage.

Tu as raison, nous sommes en effet conditionnés à obéir aux ordres, mais nous sommes surtout des individus avec nos sentiments, nos opinions, nos forces et nos faiblesses.etc...

C'est pour cela qu'à la base , être méfiant et un brin contestataire peut aider .je dis bien "peux " !

Mais souvent très mal compris !

!

Modifié par Gnafron 1er
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Le Mémorial du Wagon de la déportation en gare de Compiègne ..

Les stèles qui avaient été placées devant les butoirs des voies de service ont été érigées de part et d'autre du monument principal.

Modifié par michael02
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un financement de 90.000€ sur 360.000€ de travaux avec des subventions de 126.000€ ,

c'est un bon début.

Espérons que le futur mémorial de Bobigny calmera cette polémique qui a des relents peu glorieux

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  • 1 année plus tard...
Invité necroshine

Je ne cautionne pas, mais voici ce que l'on peut trouver en cherchant un peu !!!!

Des propos dignes de Mme Laborde...

Modifié par nicopasta
Image supprimée
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