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Le Web des Cheminots

La Mémoire Des Cheminots Instrumentalisés


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Les cheminots contre la SNCF

Avec les procès contre l'Etat et la SNCF menés par d'ancients déportés civils et des résistants, la résistance des cheminots est encore utilisée comme un bouclier par la direction actuelle de la SNCF pour nier la responsabilité de cette société.

Les hommes travaillant en tant que cheminots ont été membres de la résistance. Ces derniers étaient entrés en résistance contre les autorités allemandes, l'Etat français et la direction de la SNCF.

Des hommes, tel Léon BRONCHART a été amené à refuser de diriger en tant de cheminot un convoi de déportés politiques. Ce dernier a été sanctionné par la direction de la SNCF: sa prime annuelle a été supprimée à cette occasion. Léon BRONCHART a vite compris qu'il ne pouvait plus travailler à la SNCF et a rejoint la résistance. Arrêté et déporté,

En réalité, c'est bien une résistance contre la SNCF qu'ont menée les cheminots.

Il faut rappeler que la SNCF a été dirigée par Pierre-Eugène FOURNIER du 11 septembre 1940 jusqu'en 2 août 1946. Ce dernier a été avant sa prise de fonction directeurdu Service de contrôle des administrateurs provisoires (SCAP), chargé de l’aryanisation des biens juifs. Démissionnant de ce poste, P.-E. FOURNIER a affiché sa volonté de ne pas se soumettre aux ordres des allemands et de mener une politique antisémite à la française. On comprend dès lors l'affrontement entre la direction

de la SNCF et les cheminots.

La SNCF s'est vu décernée la légion d'honneur en 1949. Cette distinction s'inscrit la politique des gouvernements d'après-guerre et a lavé la collaboration, l'aide de la SNCF auxl autorités allemandes. Le personnel des administrations et les entreprises publiques ont été légèrement épurés et maintenu dans leurs fonctions.

Après l'Etat qui a nié sa responsabilité pendant 60 ans, la SNCF prétend avoir été contraite par l'Etat et les autorités allemandes.

D'aucuns défendent encore une communauté d'esprit entre les cheminots résistants et la direction de la SNCF et ses services techniques.

De nombreux déportés survivants ont loué les actes des cheminots lors de leur déportation. Nous avons à l'esprit les images des trains et des camps, celles des dirigeants de la SNCF et de leur administration n'existent pas. Pourtant la SNCF a participé aux réunions d'organisation de la déportation des juifs telle celle portant sur la rafle du Veld'hiv.

Le juge administratif a à connaître de cette collaboration active et efficace de la SNCF. Comme le met en évidence l'actualité judiciaire de la SNCF, sa tâche est sensible et difficile en raison du comportement de la SNCF tenant au secret ses archives des services centraux.

La désobéissance des cheminots à la SNCF doit être rappelée en précisant qu'elle était à l'encontre de l'Etat français surnommé Gouvernement de VICHY et la SNCF.

Antoine Rappoport

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Invité TRAM21

dans son livre "La Vapeur", (Ed. Lattès) Jacques Tonnaire explique que toutes les retenues salariales envers les cheminots, du fait de la résistance passive ou active (genre : se trainer lamentablement avec un TCO [trains commandés par les allemands] en conduisant mal le feu de la machine, etc) ont TOUS été remboursés à la libération...

reste de ce temps une méfiance des cheminots de base envers sa hiérarchie, jugée trop "tiède" envers les occupants pendant la guerre.

le carrièrisme n'est, hélas, pas une nouveauté au sein des cadres supérieurs...

toujours ce clivage manichéen :

cadres = de doite = carriériste = je m'en foutiste = incompétant = lâche envers ses supérieurs (et l'occupant allemand !)

ouvriers = de gauche = haute conscience professionnelle = courageux (n'hésite pas à se mettre personnellement sa vie en danger face à l'occupant allemand)

comme si c'était aussi simple !

de même qu'il y eut des pétainistes sincères et des gaullistes opportunistes de la dernière heure, il faut relativiser : il y a eu des ordures et des héros partout...

(mode provoc ON) mais je me demande si les mauvaises habitudes prises par les PC pour foutre le bordel et bien faire chier les boches, en envoyant les trains n'importe où, les wagons à Brest au lieu de Perpignan, etc. , n'ont pas perduré jusqu'à nos jours... (mode provoc OFF)

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  • 2 semaines plus tard...

La SNCF comportait à l'époque plus de 200 000 cheminots.

200000 façons de penser différentes donc. Comme le dit Tram, il y a des ordures et des héros partout et ce n'est pas plus de 60 ans après qu'il faut lancer les proces envers l'entreprise qui en définitive n'emploie plus personne de cette époque.

Si les héros de l'époque n'ont pas forcément pas été récompensés comme ils auraient dû, les ordures n'ont pas non plus été inquiétées mais ne sont plus là pour être punies.

Et puis toutes les ordures n'étaient pas non plus à la SNCF. Je pense à un certain Papon qui est mort tranquillement dans son lit après avoir fait déporter des milliers de Juifs. Et encore, il ne s'est pas arrêté à ça, Charonne, c'était lui aussi.

Il faut arrêter cette mascarade. Il s'agit là encore d'un moyen de récupérer de l'argent, les responsables sont morts et enterrés.

A cette époque, chacun essayait de sauver sa peau et je me dis que si ce genre de période revenait ça serait peut être pire. pascontent

"Homo homini lupus est..." helpsoso

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Salut ,

Il y avait 450 000 cheminots à l'époque , les effectifs ont bien "fondu" , il y bien une part pour

la modernisation des moyens de fonctionnement : automatisation des PN et de la signalisation , et des intinéraires

fin de la traction vapeur , électrifications , regroupements de dépots et ateliers , suppressions de lignes ...

mais la modernisation explique pas tout nottament par exemple des activités confiées au privé .

A consulter absolument dans le cadre de ce sujet :

-"Les cheminots dans la résistance" 40 é anniversaire de la Libération , Editions La Vie Du Rail 1984 .

Modifié par zoreglube
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Salut ,

Pas si simple quand on considére la clause suivante :

Article 13 de la convention d'armistice signé le 21 juin 1940 :

" toutes les organisations ferroviaires des chemins de fer en territoire occupé doivent être mises à

disposition du chef Allemand des transports ,ce dernier ayant le droit de prendre toutes les mesures

jugées necessaires pour les besoins d'exploitation ou du trafic "

celà reduit la "liberté d'initiative " ! .

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La SNCF ne serait pas responsable des déportations

p.gifour la deuxième fois en moins de deux mois, le commissaire du gouvernement a demandé, mercredi 21 mars, à la cour administrative d'appel de Bordeaux d'annuler la partie du jugement prononcé le 6 juin 2006 par le tribunal administratif de Toulouse, condamnant la SNCF à verser 20 000 euros à la famille du député européen (Vert) Alain Lipietz.

Celle-ci avait gagné en première instance contre l'Etat et la SNCF, auxquels elle reproche leur responsabilité conjointe dans la déportation de Georges Lipietz - le père d'Alain, mort en 2003 - et de son demi-frère Guidéon Spirytus.

Selon Didier Péano, le commissaire du gouvernement - chargé de dire le droit dans les juridictions administratives -, la SNCF ne peut pas être jugée "responsable d'une opération de police administrative" ordonnée par l'Etat. Pour qu'il en soit ainsi, il aurait fallu que l'entreprise publique commette "une faute distincte" de celle pour laquelle l'Etat a été condamné à Toulouse.

Le magistrat a également considéré que le caractère imprescriptible des faits invoqués par la famille Lipietz ne pouvait être retenu dans cette affaire, "l'imprescriptibilité ne s'appliquant qu'à l'action pénale".

Lors d'une première audience d'appel, le 30 janvier, il avait déjà proposé à la cour d'infirmer la décision de Toulouse (Le Monde du 1er février). Celle-ci devait rendre son arrêt à la mi-février, mais, au dernier moment, elle avait choisi de surseoir, souhaitant entendre une nouvelle fois les parties en séance plénière. Ce sursis a permis à la SNCF de produire deux documents jusque-là inédits.

Le premier, signé du secrétaire général de la police de Vichy, est une note adressée au préfet de Nice faisant état de la décision de l'Etat relative aux conditions de transport des déportés et à la composition des convois qui devaient les conduire vers les camps de concentration.

Le second, destiné à la SNCF, émane du préfet de Nice. Ce dernier "requiert" l'entreprise publique pour un transport de juifs vers Le Bourget-Drancy. "Ces documents, dans leur caractère implacable, démontrent que la SNCF exécute les ordres", a plaidé Me Michel Guénaire, l'un des défenseurs de l'entreprise avec Me Yves Baudelot.

Ces pièces ne constituent qu'une "imposture", à en croire Me Rémy Rouquette, avocat de la famille Lipietz. Selon lui, "on n'avait pas besoin de forcer la SNCF" puisque ses dirigeants d'alors "étaient antisémites". Arrêt le 27 mars.

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-...1-886603,0.html

Modifié par ____
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Bonjour à tous,

le verdict a été rendu ce matin: la famille Liepietz a perdu son procès contre la SNCF.

Oui, effectivement la cours d'appel de Bordeaux à annulé la condamnation de la SNCF, dans son arrêt la cour a indiqué que la SNCF était "une personne morale de droit privé relevant de la compétence des juridictions de l'ordre judiciaire" déclarant ainsi le tribunal administratif incompétent pour juger du transport de membres de la famille Lipietz.

C'est donc une histoire de procédure plus qu'un jugement sur le fond.

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mardi 27 mars 2007, 11h07

Déportation de la famille Lipietz: la cour d'appel annule la condamnation de la SNCF

BORDEAUX (AFP) - La cour administrative d'appel de Bordeaux a annulé mardi la condamnation de la SNCF prononcée par le tribunal administratif de Toulouse pour avoir, sous l'occupation, transporté des membres de la famille Lipietz vers le camp de Drancy, estimant la juridiction incompétente.

Dans son arrêt, la cour a indiqué que la SNCF était "une personne morale de droit privé relevant de la compétence des juridictions de l'ordre judiciaire" déclarant ainsi le tribunal administratif incompétent pour juger du transport de membres de la famille Lipietz.

La cour d'appel, qui n'a pas statué sur le fond, précise dans sa décision que ce transport ne peut être regardé comme "l'exécution d'un service public administratif".

La famille du député européen Verts Alain Lipietz avait obtenu en juin 2006, devant le tribunal administratif de Toulouse, la condamnation de l'Etat et de la SNCF pour leur rôle dans le transfert de juifs en France.

L'entreprise ferroviaire avait fait appel de cette condamnation solidaire (avec l'Etat) à verser une somme totale de 62.000 euros aux requérants, l'oncle du député européen et les ayants-droit du père de M. Lipietz, Georges Lipietz. L'Etat n'avait pas fait appel, la condamnation le concernant est définitive.

En mai 1944, arrêtés après avoir été dénoncés par des voisins comme juifs, Georges Lipietz, son demi-frère et leurs deux parents avaient été transférés en train vers le camp de Drancy, antichambre des camps d'extermination.

L'avocat de la SNCF, Me Yves Baudelot, avait insisté sur l'"importance considérable" que prendrait la décision de la cour, précisant que l'entreprise avait déjà été "saisie de 1.800 demandes semblables" d'indemnisation, après le jugement de première instance.

Lors de deux audiences successives devant la cour administrative d'appel de Bordeaux, en audience simplifiée le 30 janvier puis en séance plénière le 21 mars, le commissaire du gouvernement, Didier Péano, avait estimé que seul l'Etat était "fautif".

Ce magistrat qui n'est pas le représentant du gouvernement mais qui est chargé de dire le droit, avait considéré qu'il n'y avait "pas de faute distincte" de la part de la SNCF quand elle avait transféré dans des wagons à bestiaux Georges Lipietz et son frère vers le camp de transit.

La seconde audience, réunissant les présidents des six chambres de la cour d'appel, le magistrat instructeur, le président de la cour d'appel et un neuvième magistrat, avait été décidée car à la suite de celle du 30 janvier, aucune "solution n'a pu apparaître" en cours de délibéré, avait indiqué le greffe.

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Invité TRAM21

Bonjour à tous,

le verdict a été rendu ce matin: la famille Liepietz a perdu son procès contre la SNCF.

etpansagueule ;)

où comment je l'ai dans l'os, de ma combine pour me faire du ponion facile surt le dos de la SNCF... mdrmdr

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  • 11 mois plus tard...

Monsieur,

Je viens de découvrir le site de "Cheminots.net. Certains des textes concernant les procès contre la SNCF m'ont paru intéressants et le votre tout particulièrement, les autres étaient des critiques stupides contre les requérants. Je ne m'intéresse pas aux procès en tant que tels, mais à la page d'histoire des transports et surtout à la façon dans les déportés raciaux et politiques ont été transportés. J'ai écrit un livre qui est paru en 2005, actuellement je suis en train de réaliser le film documentaire sur le sujet que je viens d'exposer. Votre intervention "les cheminots contre la SNCF" m'ouvre la perspectiove d'un échange et la chance de faire entendre une analyse rarement exposée sinon jamais. Depuis des mois en vain je cours derrière des cheminots qui étaient en activité durant le conflit avec l'Allemagne nazie, votre texte me fait comprendre qu'il serait peut-être plus intéressant de receuillir l'opinion ou l'analyse de cheminots d'aujourd'hui. J'ai eu l'occasion de donner une conférence à Montpellier, sur la SNCF pendant la Seconde Guerre mondiale, dans la salle se trouvaient des cheminots; certains m'ont insulté, d'autres en revanche m'ont fait part de leur trouble devant cette page d'histoire. Si vous avez envie de témoigner et d'exposer grosso modo l'essentiel de votre analyse, je vous invite à me joindre afin de convenir ensemble d'un jour et d'une heure où nous pourrions réalise l'entretien filmé. Vous pouvez me joindre au 01.42.57.40.60.

J'espère avoir le plaisir de vous entendre très prochainement.

Raphaël Delpard

Les cheminots contre la SNCF

Avec les procès contre l'Etat et la SNCF menés par d'ancients déportés civils et des résistants, la résistance des cheminots est encore utilisée comme un bouclier par la direction actuelle de la SNCF pour nier la responsabilité de cette société.

Les hommes travaillant en tant que cheminots ont été membres de la résistance. Ces derniers étaient entrés en résistance contre les autorités allemandes, l'Etat français et la direction de la SNCF.

Des hommes, tel Léon BRONCHART a été amené à refuser de diriger en tant de cheminot un convoi de déportés politiques. Ce dernier a été sanctionné par la direction de la SNCF: sa prime annuelle a été supprimée à cette occasion. Léon BRONCHART a vite compris qu'il ne pouvait plus travailler à la SNCF et a rejoint la résistance. Arrêté et déporté,

En réalité, c'est bien une résistance contre la SNCF qu'ont menée les cheminots.

Il faut rappeler que la SNCF a été dirigée par Pierre-Eugène FOURNIER du 11 septembre 1940 jusqu'en 2 août 1946. Ce dernier a été avant sa prise de fonction directeurdu Service de contrôle des administrateurs provisoires (SCAP), chargé de l'aryanisation des biens juifs. Démissionnant de ce poste, P.-E. FOURNIER a affiché sa volonté de ne pas se soumettre aux ordres des allemands et de mener une politique antisémite à la française. On comprend dès lors l'affrontement entre la direction

de la SNCF et les cheminots.

La SNCF s'est vu décernée la légion d'honneur en 1949. Cette distinction s'inscrit la politique des gouvernements d'après-guerre et a lavé la collaboration, l'aide de la SNCF auxl autorités allemandes. Le personnel des administrations et les entreprises publiques ont été légèrement épurés et maintenu dans leurs fonctions.

Après l'Etat qui a nié sa responsabilité pendant 60 ans, la SNCF prétend avoir été contraite par l'Etat et les autorités allemandes.

D'aucuns défendent encore une communauté d'esprit entre les cheminots résistants et la direction de la SNCF et ses services techniques.

De nombreux déportés survivants ont loué les actes des cheminots lors de leur déportation. Nous avons à l'esprit les images des trains et des camps, celles des dirigeants de la SNCF et de leur administration n'existent pas. Pourtant la SNCF a participé aux réunions d'organisation de la déportation des juifs telle celle portant sur la rafle du Veld'hiv.

Le juge administratif a à connaître de cette collaboration active et efficace de la SNCF. Comme le met en évidence l'actualité judiciaire de la SNCF, sa tâche est sensible et difficile en raison du comportement de la SNCF tenant au secret ses archives des services centraux.

La désobéissance des cheminots à la SNCF doit être rappelée en précisant qu'elle était à l'encontre de l'Etat français surnommé Gouvernement de VICHY et la SNCF.

Antoine Rappoport

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Rappoport n'est pas passé sur le forum depuis le 1er août 2007

et il avait laissé auparavant 3 messages en un an...

Contacter l'administreur du forum serait peut être nécessaire.

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Monsieur Delpard

J’ai été embauché à la SNCF en 1965 à l’âge de 18 ans. Tous mes anciens avaient vécu la guerre. Ils en parlaient souvent et je les écoutais religieusement, malheureusement sans pouvoir poser de questions. J’étais totalement incompétent sur le sujet et pas assez mûr.

Ce dont je me souviens bien, est que le sujet qui revenait le plus souvent, était le ravitaillement, le rationnement, comment faire bouillir la marmite, comment améliorer la ration de tabac pour les fumeurs. Je n’ai quasiment jamais entendu parler de la déportation. Ça ne semblait pas être le souci des cheminots de l’époque.

Toutefois, un aiguilleur qui était à l’époque agent de manœuvre au faisceau technique de Chalons sur Marne, me racontait qu’il avait, une fois, eu à relayer un train de déportés raciaux. Les déportés voulaient lui donner du courrier à transmettre, mais une sentinelle l’en avait empêché.

Vous dites que vous courrez après des cheminots qui étaient en activité durant l’occupation et vous semblez avoir du mal a en trouver. Moi-même, m’intéressant à cette époque, j’en rencontre de temps en temps.

Par exemple : dans les sections Retraités des syndicats, dans les diverses associations de cheminots. Récemment, à l’assemblée générale de l’AMCG (amicale des chefs de gare), j’avais en face de moi un ancien qui avait été embauché en 1943.

Concernant le procès Lipietz : celui-ci, en toute logique, a utilisé la loi sur la complicité de crime contre l’humanité. Cette loi qui avait été faite sur mesure pour envoyer Maurice Papon en prison.

Je rappelle qu’à son procès, Maurice Papon avait déclaré qu’il s’était trouvé dans les mêmes conditions que le chef de gare qui expédiait les trains vers les camps de la mort. Ça n’était pas tombé dans l’oreille d’un sourd.

Tout ça n’empêche pas qu’il faudra quand même expliquer pourquoi tous les trains de déportation sont bien partis à l’heure, sans aucune entrave, cela même la veille de la libération de Paris (pour le cas d’un convoi parti du Bourget-Drancy). Alors que les résistants faisaient subir des retards importants (déraillement de la loc avant mise en tête, par ex.) et même, dévoyaient les trains militaires allemands.

La justice considère que les transports raciaux effectués par la SNCF étaient des transfèrements et non des déportations. C’est de la rigolade ou quoi.

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Monsieur Delpard

J'ai été embauché à la SNCF en 1965 à l'âge de 18 ans. Tous mes anciens avaient vécu la guerre. Ils en parlaient souvent et je les écoutais religieusement, malheureusement sans pouvoir poser de questions. J'étais totalement incompétent sur le sujet et pas assez mûr.

Ce dont je me souviens bien, est que le sujet qui revenait le plus souvent, était le ravitaillement, le rationnement, comment faire bouillir la marmite, comment améliorer la ration de tabac pour les fumeurs. Je n'ai quasiment jamais entendu parler de la déportation. Ça ne semblait pas être le souci des cheminots de l'époque.

Toutefois, un aiguilleur qui était à l'époque agent de manœuvre au faisceau technique de Chalons sur Marne, me racontait qu'il avait, une fois, eu à relayer un train de déportés raciaux. Les déportés voulaient lui donner du courrier à transmettre, mais une sentinelle l'en avait empêché.

Vous dites que vous courrez après des cheminots qui étaient en activité durant l'occupation et vous semblez avoir du mal a en trouver. Moi-même, m'intéressant à cette époque, j'en rencontre de temps en temps.

Par exemple : dans les sections Retraités des syndicats, dans les diverses associations de cheminots. Récemment, à l'assemblée générale de l'AMCG (amicale des chefs de gare), j'avais en face de moi un ancien qui avait été embauché en 1943.

Concernant le procès Lipietz : celui-ci, en toute logique, a utilisé la loi sur la complicité de crime contre l'humanité. Cette loi qui avait été faite sur mesure pour envoyer Maurice Papon en prison.

Je rappelle qu'à son procès, Maurice Papon avait déclaré qu'il s'était trouvé dans les mêmes conditions que le chef de gare qui expédiait les trains vers les camps de la mort. Ça n'était pas tombé dans l'oreille d'un sourd.

Tout ça n'empêche pas qu'il faudra quand même expliquer pourquoi tous les trains de déportation sont bien partis à l'heure, sans aucune entrave, cela même la veille de la libération de Paris (pour le cas d'un convoi parti du Bourget-Drancy). Alors que les résistants faisaient subir des retards importants (déraillement de la loc avant mise en tête, par ex.) et même, dévoyaient les trains militaires allemands.

La justice considère que les transports raciaux effectués par la SNCF étaient des transfèrements et non des déportations. C'est de la rigolade ou quoi.

Désolé , je ne comprend pas le texte en bleu car , selon "ma compréhension" , il dit tout et son contraire .Peux tu préciser ta pensée .

Effectivement je pense que les , (je dirias "le " car seul vraiment représentatif à l'époque et qui existait ) syndicats peuvent avoir des éléments .En effet , la fédération cgt des cheminots doit posséder des archives .N'oublions pas , par exemple , Pierre Semard .

La cgt a vu ses biens confisqués par Vichy etc...N'oublions que la cgt a été interdite et est entrée très tôt dans la clandestinité .Donc , il est vrai que les sections de retraités

des syndicats doivent avoir encore parmi eux des anciens qui pourraient témoigner .

Pour Lieptez ....je comptatit à sa douleur .Mais , que déjà , il regarde vers ses "amis "

politiques qui ont voté les pleins pouvoirs à Pétain !

Si eux , estiment qu'ilsn'avaient pas le choix , comment pouvaient se considérer les cheminots qui poouvaient se retrouver avec une mitrillette dans le dos .

50 ans après , refaire l'histoire , c'est facile !

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J’ai assisté au colloque organisé en juin 2000 par le président Gallois sur le thème « une entreprise publique dans la guerre — la SNCF 1939 1945 ». C’était très vraiment intéressant.

TRAM21, ta remarque sur les PC n’est pas une provocation !

À ce colloque, un ancien cadre de l’époque avait déclaré que la direction avait créé le PC (poste de commandement) de Paris Montparnasse pour compliquer la circulation des trains sur la Grande Ceinture afin de contrarier les Allemands.

Si j’avais eu le culot, j’aurais aimé lui dire qu’en 2000, j’étais au Triage de Villeneuve-St-Georges et nous en subissions encore les conséquences. Organiser la circulation des trains, trouver des locs pour tirer les trains sur la GC en se concertant avec tous ces PC GC, PSE, PSl, CCL… et celui de Montparnasse, était fatiguant.

Par contre, j’avais parlé à M. Shaechter ((Georges Ribeill consacre un article à K.W. Scheachter dans le magazine n° 4 Historail) et il m’avait remis cette copie :

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J'ai assisté au colloque organisé en juin 2000 par le président Gallois sur le thème « une entreprise publique dans la guerre — la SNCF 1939 1945 ». C'était très vraiment intéressant.

TRAM21, ta remarque sur les PC n'est pas une provocation !

À ce colloque, un ancien cadre de l'époque avait déclaré que la direction avait créé le PC (poste de commandement) de Paris Montparnasse pour compliquer la circulation des trains sur la Grande Ceinture afin de contrarier les Allemands.

Si j'avais eu le culot, j'aurais aimé lui dire qu'en 2000, j'étais au Triage de Villeneuve-St-Georges et nous en subissions encore les conséquences. Organiser la circulation des trains, trouver des locs pour tirer les trains sur la GC en se concertant avec tous ces PC GC, PSE, PSl, CCL… et celui de Montparnasse, était fatiguant.

Par contre, j'avais parlé à M. Shaechter ((Georges Ribeill consacre un article à K.W. Scheachter dans le magazine n° 4 Historail) et il m'avait remis cette copie :

Bon , j'attend.... .Une ritournelle = plus bleu que le bleu de mes posts , il n'y a rien de mieux que le bleu des cieux .... bigbisous

Heu , j'en fais quoi de ma question ?

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MarcM

Les actes du colloque « Une entreprise publique dans la guerre » ont été publiés aux puf par l’AHICF (Association pour l’histoire des chemins de fer en France). Je recommande vivement cet ouvrage.

Madeleine Peytavin de l’institut d’histoire sociale CGT Cheminots y a apporté une contribution.

Ce que je voulais dire et qui ne vient pas de moi ; est qui est le point de départ des procès contre la SNCF ; c’est qu’aucune action n’a été entreprise pour entraver la circulation des convois vers les camps d’extermination. Ça, c’est démontré. Les résistants ont accompli des exploits contre des trains militaires allemands (et aussi contre un certain train de biens spoliés), mais n’ont jamais tenté d’intercepter des trains de déportés raciaux (pour qu’ils puissent au moins s’enfuir), surtout que ces trains n’avaient qu’une faible escorte de gendarmerie (sur le parcours français) ou de police allemande. Voir la lettre de M. Scheachter.

Pourquoi ?

J’avais également assisté à un colloque sur les cheminots et la résistance, organisé par Mme Lévisse-Touzé, directrice du musée/mémorial du Général Leclec situé au-dessus de la Gare Montparnasse.

Monsieur Klarsfeld, présent, avait mis en cause certains cheminots (mais pas la SNCF) dans le processus d’extermination des juifs et il estimait que cela en concernait 2 à 3000.

Dans l’assistance, une personne d’un certain âge, mais pleine de vigueur a violemment protesté.

Pendant une interruption, je suis allé voir la personne pour l’approuver. Il s’agissait de Monsieur Huet, ex-directeur du Réseau Sud-Est (retraité en 1981 !). C’est un polytechnicien entré à la SNCF comme attaché exploitation à Villeneuve-St-Georges puis rapidement nommé Permanent et chef du PC de Paris Sud-Est.

Il avait donc a gérer la circulation des trains du service commercial, mais aussi des TC0 (trains militaires allemands), trains des requis ST0, etc. Le PC était sous la surveillance d’un cheminot allemand qui veillait aux intérêts de la puissance occupante.

M. Huet me l’a répété plusieurs fois : jamais, lui et ses collègues durant l’occupation, ont imaginé la solution finale, et donc la notion de complicité de crime contre l’humanité. Pour eux, un transport de prisonniers, ST0, déportés politiques, raciaux… était traité sans se poser plus de question.

C’est peut-être un début de réponse. Contrairement à ce qui est dit maintenant, les gens de l'époque ignoraient la Solution Finale.

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MarcM

Les actes du colloque « Une entreprise publique dans la guerre » ont été publiés aux puf par l'AHICF (Association pour l'histoire des chemins de fer en France). Je recommande vivement cet ouvrage.

Madeleine Peytavin de l'institut d'histoire sociale CGT Cheminots y a apporté une contribution.

Ce que je voulais dire et qui ne vient pas de moi ; est qui est le point de départ des procès contre la SNCF ; c'est qu'aucune action n'a été entreprise pour entraver la circulation des convois vers les camps d'extermination. Ça, c'est démontré. Les résistants ont accompli des exploits contre des trains militaires allemands (et aussi contre un certain train de biens spoliés), mais n'ont jamais tenté d'intercepter des trains de déportés raciaux (pour qu'ils puissent au moins s'enfuir), surtout que ces trains n'avaient qu'une faible escorte de gendarmerie (sur le parcours français) ou de police allemande. Voir la lettre de M. Scheachter.

Pourquoi ?

J'avais également assisté à un colloque sur les cheminots et la résistance, organisé par Mme Lévisse-Touzé, directrice du musée/mémorial du Général Leclec situé au-dessus de la Gare Montparnasse.

Monsieur Klarsfeld, présent, avait mis en cause certains cheminots (mais pas la SNCF) dans le processus d'extermination des juifs et il estimait que cela en concernait 2 à 3000.

Dans l'assistance, une personne d'un certain âge, mais pleine de vigueur a violemment protesté.

Pendant une interruption, je suis allé voir la personne pour l'approuver. Il s'agissait de Monsieur Huet, ex-directeur du Réseau Sud-Est (retraité en 1981 !). C'est un polytechnicien entré à la SNCF comme attaché exploitation à Villeneuve-St-Georges puis rapidement nommé Permanent et chef du PC de Paris Sud-Est.

Il avait donc a gérer la circulation des trains du service commercial, mais aussi des TC0 (trains militaires allemands), trains des requis ST0, etc. Le PC était sous la surveillance d'un cheminot allemand qui veillait aux intérêts de la puissance occupante.

M. Huet me l'a répété plusieurs fois : jamais, lui et ses collègues durant l'occupation, ont imaginé la solution finale, et donc la notion de complicité de crime contre l'humanité. Pour eux, un transport de prisonniers, ST0, déportés politiques, raciaux… était traité sans se poser plus de question.

C'est peut-être un début de réponse. Contrairement à ce qui est dit maintenant, les gens de l'époque ignoraient la Solution Finale.

ok , je comprend mieux

Du moins les gens "lambda" ne pouvaient deviner et probablement dépassés par tous ces énénements .Un membre de ma famille qui travaillait dans un dépôt (nord est de la france) m'expliquait ,que le sien de dépôt était dirigé par les allemands .Pour faire simple , le " chef de dépot " était

un allemand avec quelques officiers .Par contre , la hiérarchie subalterne était cheminote .Celle-ci fermait les yeux sur des actes , qui pourraient être considéré mineurs mais acte de résistance quand même .Souvent , elle savait qui avait fait quoi .Mais il y avait un complaisance .donc , c'est déjà une forme de résistance.

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Dans les années 70 sur la ligne 4 Paris/Bâle, j’ai connu un cantonnier de la voie qui avait plus de 55 ans et continuait à « gratter » le ballast. Il m’a raconté que pendant l’occupation il était parti dans un maquis (dans l’Aube) et qu’il avait été considéré par la SNCF en absence irrégulière et donc démissionnaire.

Il a eu le tort de ne pas réintégrer la boîte immédiatement après la libération. Lorsqu’il l’a fait, quelque mois après, il avait 30 ans passés. La SNCF lui a dit qui serait réembauché comme auxiliaire, avec la retraite à 60 ans.

La réalité de l’époque, c’est ça aussi.

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Dans les années 70 sur la ligne 4 Paris/Bâle, j'ai connu un cantonnier de la voie qui avait plus de 55 ans et continuait à « gratter » le ballast. Il m'a raconté que pendant l'occupation il était parti dans un maquis (dans l'Aube) et qu'il avait été considéré par la SNCF en absence irrégulière et donc démissionnaire.

Il a eu le tort de ne pas réintégrer la boîte immédiatement après la libération. Lorsqu'il l'a fait, quelque mois après, il avait 30 ans passés. La SNCF lui a dit qui serait réembauché comme auxiliaire, avec la retraite à 60 ans.

La réalité de l'époque, c'est ça aussi.

:Smiley_35: il n'a pas su frapper aux bonnes portes !Mais , je suis chagriné car il y a une peau de banane .T'as t-il donné tous les éléments ?En effet ,car si la sncf l'a rembauché , c'est avec la retraite à 65 ans ....c'est à dire le régime Sécu .ça cloche ... :Smiley_17:

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C'est un souvenir de 30 ans en arrière.

Je ne suis pas sûr à 100 % de ce que j'avance, mais il me semble que les Marocains que nous avons au triage à Villeneuve, qui ne sont pas au statut, partent à 60 ans.

Il n'y a que les fonctionnaires supérieurs qui partent à 65 ans à ma connaissance.

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C'est un souvenir de 30 ans en arrière.

Je ne suis pas sûr à 100 % de ce que j'avance, mais il me semble que les Marocains que nous avons au triage à Villeneuve, qui ne sont pas au statut, partent à 60 ans.

Il n'y a que les fonctionnaires supérieurs qui partent à 65 ans à ma connaissance.

ok , car vu que tu parles d'aussitôt oupresque après la guerre , pour le rembauchage , à l'époque , c'était 65 ans .la retraite a 60 ans , c'est après 1981 .Donc sil il avait 30 ans après guerre , en 1980 il avait 65 ans .

A mon avis , il manquedes éléments .Où je suis surpris , c'est qu'à l'époque si il avait des éléments qu'il était bien dans le maquis , avec des années d'sncf avant la guerre , il n'ait pas été repris "normalement " en faisant jouer son statut au regard de cette période .Et avec l'aide des syndicats qui auraient tôt fait de faire valoir son passé .

Pour les gens d'afrique du Nord , effectivement , ils partent à 60 ans depuis Mitterand (82/83)avant c'était 65 ans .

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ok , car vu que tu parles d'aussitôt oupresque après la guerre , pour le rembauchage , à l'époque , c'était 65 ans .la retraite a 60 ans , c'est après 1981 .Donc sil il avait 30 ans après guerre , en 1980 il avait 65 ans .

A mon avis , il manquedes éléments .Où je suis surpris , c'est qu'à l'époque si il avait des éléments qu'il était bien dans le maquis , avec des années d'sncf avant la guerre , il n'ait pas été repris "normalement " en faisant jouer son statut au regard de cette période .Et avec l'aide des syndicats qui auraient tôt fait de faire valoir son passé .

Pour les gens d'afrique du Nord , effectivement , ils partent à 60 ans depuis Mitterand (82/83)avant c'était 65 ans .

J’arrête là.

Cet agent m’a dit ça en 1974/75. Il avait déjà plus de 55 ans. Est-ce qu’il m’a tout dit ?

Je veux bien de ce que tu dis. Je pense avoir un peu bourlingué, mais je n’ai pas le souvenir d’avoir connu un auxiliaire de plus de 60 ans à la voie, à la manœuvre ou à la manutention.

Je me souviens très bien qu’il m’avait dit aussi avoir participé à des sabotages ferroviaires, en me donnant même le PK. ( sur ligne 4, dans la traversée de la forêt d’Orient)

J’étais un « petit » chef de gare de 5e classe. Tous les ans, les retraités du coin venaient à la gare chercher les vignettes et permis de circulation. J’avais droit à écouter leur guerre. Un ancien mécanicien vapeur, lui, me racontait sa hantise des sabotages qui avaient tué plusieurs de ses collègues. Il me disait s’être fait porté malade plusieurs fois, car sur certains roulements, il avait peur.

J’étais dans l’ambiance.

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Avec les procès contre l'Etat et la SNCF menés par d'ancients déportés civils et des résistants, la résistance des cheminots est encore utilisée comme un bouclier par la direction actuelle de la SNCF pour nier la responsabilité de cette société.

La responsabilité d'une société, au sens moral, ça n'a aucun sens. Seuls les individus sont responsables de leurs actes.

Simple remarque philosophique.

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