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PSA : un ouvrier se suicide sur son lieu de travail

L'homme de 51 ans a été découvert pendu sur son lieu de travail à Mulhouse. Le drame intervient deux mois après le suicide d'un salarié de l'usine Peugeot-Citroën de Charleville-Mezières.

(Reuters)

La série noire continue. Un ouvrier de 51 ans de PSA Peugeot-Citroën a mis fin à ses jours jeudi sur son lieu de travail à Mulhouse, a-t-on appris vendredi 20 avril auprès de la direction et des syndicats qui réclament que "toute la lumière soit faite".

L'homme a été découvert vers 13H00, pendu dans un local technique de l'unité mécanique, a-t-on précisé auprès de la direction. Employé comme metteur au point, il circulait entre différentes unités de manière "relativement autonome" pour y effectuer des contrôles de mesures.

"Tous les éléments objectifs font ressortir qu'il était satisfait de sa mission et qu'il était apprécié de sa hiérarchie", selon la direction qui précise qu'il avait bénéficié d'une augmentation et d'une promotion en 2005 et en 2006.

"Sous le choc"

"Nous sommes tous sous le choc", a précisé Vincent Duse, secrétaire CGT à PSA Mulhouse, qui rappelle que ce drame intervient "dans un contexte particulier" après le suicide début février d'un salarié de l'usine PSA Peugeot-Citroën de Charleville-Mézières qui avait invoqué ses conditions de travail dans une lettre d'adieu, et trois suicides en quelques mois au Technocentre de Renault à Guyancourt (Yvelines).

"Nous demandons que toute la lumière soit faite pour que cela n'arrive plus", a précisé Vincent Duse, tout en appelant à ne pas "se précipiter" en tirant des conclusions hâtives sur les raisons du suicide. La gendarmerie a ouvert une enquête.

La direction a mis en place une cellule de soutien psychologique pour les collègues et la hiérarchie du défunt.

  • J'adore 1
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Notre futur bien aimé président à déja la réponse: c'est génétique mdrmdrcestachiercestachierlotrelamdrmdr mdrmdr

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Notre futur bien aimé président à déja la réponse: c'est génétique mdrmdrcestachiercestachierlotrelamdrmdrmdrmdr

Allons allons sieur sylvain point de défaistisme la bataille n'est pas encore perdue!!!

En tout cas avec le "travailler plus pour gagner plus" le nombre de suicidés et dépressifs au boulot risque pas de baisser!!!

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Ce qui me choque le plus, c'est le dédain des employeurs concernant ces évènements : Ils envoyent leurs conseillers en communication raconter que le malheureux ou la malheureuse avait des problemes personnels, que la pression professionnelle n'explique pas tout... Ils laissent croire que le type se suicide sur son lieu de travail et c'est du à des éléments exterieurs a l'entreprise... Quel manque de respect!

J'ai hate de voir une jurisprudence statuer sur la responsabilité de l'entreprise pour homicide involontaire...

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Notre futur bien aimé président à déja la réponse: c'est génétique mdrmdrcestachiercestachierlotrelamdrmdrmdrmdr

Oula, he ne suis meme pas certain qu'il passe le premier tour...

Souviens toi pour le referendum, tous les medais appuyaient le " oui" et c'est le "non " qui l'a emporté...

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Combien de cheminots (es) actifs (ves) se sont-ils (elles) suicidés (ées) ces dix dernières années ?

dont sur le lieu de travail ?

Malheureusement, nous ne sommes pas à l'abri qu'un tel drame survienne dans l'entreprise...

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Combien de cheminots (es) actifs (ves) se sont-ils (elles) suicidés (ées) ces dix dernières années ?

dont sur le lieu de travail ?

Malheureusement, nous ne sommes pas à l'abri qu'un tel drame survienne dans l'entreprise...

d'après ce que j'ai compris, 3 dans l'année qui vient de s'écouler sur mon ex-établissement...... pour 1 c'était pour des problèmes personnels, les 2 autres je sais pas

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Combien de cheminots (es) actifs (ves) se sont-ils (elles) suicidés (ées) ces dix dernières années ?

dont sur le lieu de travail ?

Malheureusement, nous ne sommes pas à l'abri qu'un tel drame survienne dans l'entreprise...

Je pense que ces personnes qui se sont suicidées sur leur lieu de travail est aussi peut être un message qu'ils ont voulu faire passer. Cela me parait étonnant qu'on choisisse son lieu de travail lorsqu'on a des problèmes familiaux ou parce qu'on est déprimé.....Disons plutôt qu'avant ces drames successifs, c'était assez rare.

Modifié par ____
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d'après ce que j'ai compris, 3 dans l'année qui vient de s'écouler sur mon ex-établissement...... pour 1 c'était pour des problèmes personnels, les 2 autres je sais pas

c'était au travail ou ailleurs? car ca change beaucoup de choses sur les causes...

Publication: (modifié)

Combien de cheminots (es) actifs (ves) se sont-ils (elles) suicidés (ées) ces dix dernières années ?

dont sur le lieu de travail ?

Malheureusement, nous ne sommes pas à l'abri qu'un tel drame survienne dans l'entreprise...

J'en connais un qui était apprenti l'année apres moi. il travaillait au VB et s'est jeté sous un train :Smiley_50:

Modifié par fabrice
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Je pense que ces personnes qui se sont suicidées sur leur lieu de travail est aussi peut être un message qu'ils ont voulu faire passer. Cela me parait étonnant qu'on choisisse son lieu de travail lorsqu'on a des problèmes familiaux ou parce qu'on est déprimé.....Disons plutôt qu'avant ces drames successifs, c'était assez rare.

J'ai "ramassé" un collègue conducteur, percuté par un TGV à Macon Loché. Pour en avoir discuté avec plusieurs ADC de son dépot lors de voyages en cabine, c'étaient bien des problèmes personnels et externes à l'entreprise qui l'ont poussé à ce geste désespéré.

Publication: (modifié)

J'ai "ramassé" un collègue conducteur, percuté par un TGV à Macon Loché. Pour en avoir discuté avec plusieurs ADC de son dépot lors de voyages en cabine, c'étaient bien des problèmes personnels et externes à l'entreprise qui l'ont poussé à ce geste désespéré.

C'est vrai que beaucoup de personnes voulant se suicider se mettent sous un train mais peut être que dans ce cas là c'est une coïncidence qu'il soit en plus cheminot....C'est-il suicidé dans son propre dépôt?

Modifié par ____
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C'est vrai que beaucoup de personnes voulant se suicider se mettent sous un train mais peut être que dans ce cas là c'est une coïncidence qu'il soit en plus cheminot....C'est-il suicidé dans son propre dépôt?

Non. Il a fait 80 kilomètres en voiture, il l'a garé sur le parking de la gare TGV, et un quart d'heure plus tard,il n'était plus de ce monde.

J'étais le premier agent sur le lieu de l'impact, je ne t'explique pas le choc que j'ai eu quand j'ai vu sa carte d'identité SNCF. Il y a bien longtemps que je n'avais pas été retourné comme celà pour un accident de personne.

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c'était au travail ou ailleurs? car ca change beaucoup de choses sur les causes...

je sais pas...

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Non. Il a fait 80 kilomètres en voiture, il l'a garé sur le parking de la gare TGV, et un quart d'heure plus tard,il n'était plus de ce monde.

J'étais le premier agent sur le lieu de l'impact, je ne t'explique pas le choc que j'ai eu quand j'ai vu sa carte d'identité SNCF. Il y a bien longtemps que je n'avais pas été retourné comme celà pour un accident de personne.

J'imagine le choc, mais entre nous soit dit c'est un sujet de discussion où je ne suis franchement pas à l'aise.

Par contre a t-il laissé un message pour expliquer son geste et je serais curieux de savoir si les derniers suicides dans l'usine Peugeot, les personnes ont également laissé un message.

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c'était au travail ou ailleurs? car ca change beaucoup de choses sur les causes...

Peut être que cela veut dire quelque chose mais je ne suis pas un spécialiste et je ne fait que poser une question mais de toute manière le résultat est le même, si c'est ce que tu veux dire.

J'avais un ami qui s'est suicidé il y a quelques années car il était en instance de divorce et père d'une petite fille et un matin il s'en ai pris à sa femme et l'a menacé avec un couteau. Sa femme et sa fille ont réussi à sortir de la maison pour se rendre à la gendarmrerie et porter plainte. Quand les gendarmes sont arrivé sur place pour l'interpellé, il avait pendant ce temps, ouvert la trappe qui donne accès au grenier, attaché une corde à une partie de la charpente et à sauté dans le vide....... :Smiley_36:

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Non. Il a fait 80 kilomètres en voiture, il l'a garé sur le parking de la gare TGV, et un quart d'heure plus tard,il n'était plus de ce monde.

J'étais le premier agent sur le lieu de l'impact, je ne t'explique pas le choc que j'ai eu quand j'ai vu sa carte d'identité SNCF. Il y a bien longtemps que je n'avais pas été retourné comme celà pour un accident de personne.

oui je le connaissais bien c'était lié à des problémes externes.

  • 2 semaines plus tard...
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Un suicide reconnu comme un accident du travail

La Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) a reconnu comme un accident du travail le premier de la série des trois suicides de salariés du Technocentre de Renault, celui d'Antonio B., un ingénieur surmené et mis sous pression par sa hiérarchie.

© Reuters

La Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) des Hauts-de-Seine a reconnu comme un accident du travail le suicide d'un salarié du Technocentre de Renault à Guyancourt (Yvelines), a-t-on appris jeudi 3 mai, auprès de l'avocate de la veuve.

Antonio B., ingénieur en informatique de 39 ans et père d'un garçon de 11 ans, s'était jeté du 5e étage du bâtiment principal du Technocentre le 20 octobre 2006.

"Cette reconnaissance d'un lien avec le travail est une étape symbolique importante, sans compter les indemnisations auxquelles cela donne droit", a déclaré Me Rachel Saada en précisant que la veuve du salarié avait reçu le courrier de la CPAM ce jeudi 3 mai.

"Nous allons maintenant tenter de faire reconnaître la faute inexcusable de Renault, qui avait une obligation d'assurer la sécurité et de protéger la santé physique et mentale de son salarié", a-t-elle ajouté.

De son côté, Renault "prend acte" de cette décision de la CPAM, d'après le porte-parole.

Le deuxième cas de suicide, celui d'un technicien qui s'est noyé le 22 janvier aux abords du Technocentre, n'a pas été reconnu comme un accident du travail, selon la société.

Pour une source proche du dossier, cette décision résulte du fait que le corps avait été retrouvé aux limites du site et l'heure du décès n'étant pas précise. Il pouvait donc se situer en dehors des horaires de travail.

En ce qui concerne Antonio B., "depuis la rentrée il avait atteint un seuil critique: il s'inquiétait pour son avenir, pour ses missions, était surmené et mis en cause régulièrement par un membre de sa hiérarchie", selon Me Saada.

La CPAM avait rejeté le 17 janvier dans une première décision le classement du suicide en accident du travail, après une enquête jugée "bâclée" par l'avocate. La Caisse nationale d'assurance maladie a demandé à la CPAM de ré-examiner ce cas, ce qui a donné lieu à cette nouvelle décision.

Le PDG de Renault, Carlos Ghosn, a évoqué mercredi "des tensions objectivement très fortes" pour les ingénieurs du groupe, lors de l'assemblée générale du groupe. Il faut "identifier les situations dans lesquelles nos collaborateurs sont seuls en face des difficultés", a-t-il estimé, rappelant la mise en place d'un plan de soutien aux personnels de Guyancourt après le dernier suicide, survenu le 16 février.

  • 2 semaines plus tard...
  • 1 mois plus tard...
  • 1 mois plus tard...
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Suicides et souffrance au travail: la CGT dresse un état des lieux

Par Par Yann OLLIVIER AFP - Jeudi 13 septembre, 18h14

MULHOUSE (AFP) - La CGT a dressé jeudi un "état des lieux" de la souffrance au travail après la vague de suicides dans l'industrie automobile, afin d'élaborer des réponses et stratégies face au phénomène, lors d'une réunion à l'Union départementale du

Moins de convivialité dans l'entreprise, des salariés individualisés et culpabilisés: autant d'explications, selon la CGT, à la récente vague de suicides dans l'industrie automobile.

Cette réunion à Mulhouse, où cinq salariés de PSA se sont donné la mort depuis le début de l'année, a rassemblé des délégués syndicaux d'Alsace, de Haute-Saône, des Vosges, ainsi que du Technocentre Renault de Guyancourt (Yvelines) où trois salariés se sont suicidés il y a quelques mois.

"Nous voulons comprendre pour mieux combattre" le phénomène, explique Vincent Duse, responsable CGT à PSA-Mulhouse.

Christian Streiff, PDG de PSA Peugeot Citroën, s'était insurgé fin juillet contre "l'amalgame" fait par ceux qui établissent un lien entre la série de suicides intervenue dans les usines du groupe et les conditions de travail.

Même si des raisons d'ordre privé ont pu motiver certains passages à l'acte, choisir de "se donner la mort sur son lieu de travail (comme l'ont fait deux des cinq salariés mulhousiens) est un message", rétorque Bruno Lemerle, délégué CGT chez PSA à Sochaux.

Pour Vincent Duse, "la souffrance au travail a pris une nouvelle dimension avec l'introduction des méthodes japonaises" dans l'entreprise. Chaque minute de travail, chaque geste est rationalisé, les déplacements réduits au minimum avec pour seul objectif de "produire plus". Et ceux qui dépassent les 2,5% d'absentéisme "reçoivent des lettres de la direction".

La GGT estime qu'il faut aller "au-delà" de la mise en place de cellules d'écoute psychologique ou de numéros verts, comme ceux instaurés en juillet chez PSA. Il faut "aussi s'attaquer aux causes" de la souffrance des salariés, selon Bruno Lemerle.

"Les moments de convivialité ont tendance à disparaître, le travail est individualisé, et la pression en termes d'objectifs fait que celui qui n'y arrive plus culpabilise", analyse-t-il.

A Sochaux, la CGT a demandé à la direction de faire établir un diagnostic et des préconisations par le laboratoire de Psychologie du travail du Conservatoire national des Arts et Métiers. "Mais la direction n'a pas l'air enchantée", relève Bruno Lemerle.

Selon Vincent Neveu, du Technocentre Renault, "le lien social a été cassé" dans l'entreprise. "On travaille à côté d'inconnus".

Chez Renault, la CGT juge peu convaincantes les mesures prises par la direction après la vague de suicides, dont l'un a même été reconnu comme un accident du travail.

Des animations ont été lancées pour tenter de ressouder les équipes du constructeur automobile, tandis qu'un plan de soutien prévoyant une centaine d'embauches a été lancé en mars.

Mais la direction "entretient un climat volontairement sombre" en brandissant la menace de délocalisations et en évoquant la concurrence mondiale "pour que les salariés se mettent eux-mêmes la pression", dénonce Vincent Neveu. En tout état de cause, aujourd'hui, "le suicide au travail n'est plus un sujet tabou", se félicite-t-il.

La CGT entend désormais élaborer ses réponses, pas uniquement à destination du secteur automobile, car le problème est plus général, selon la secrétaire générale départementale Eliane Lodwitz.

Dans le commerce par exemple, les salariés sont "soumis à des pressions tout aussi importantes, alors qu'ils sont souvent bien moins protégés que dans les bastions syndicaux" des grands groupes.

  • 2 semaines plus tard...
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Même si les causes ne sont pas encore clairement établies:

un technicien de Renault s'est suicidé lundi chez lui, selon la direction et la CGT du groupe jeudi.

Ce technicien de maintenance était en arrêt maladie depuis début septembre, selon la direction qui souligne qu'il ne travaillait pas à Guyancourt même (Yvelines), mais au centre d'essai d'Aubevoye (Eure) qui y est rattaché administrativement.

http://info.france2.fr/france/34472716-fr.php

Toutes mes sincères condoléances à la famille et aux collègues.

Modifié par ____
  • 4 semaines plus tard...
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Bonjour

Il n'est pas question de suicide mais de souffrance au travail.

Sinon 13 milliards de dividende ont été versées aux actionnaires mais seulement il y a eu uniquement 0,2 %d'augmentation pour les salaires.

Le "moule IBM" inflige des souffrances au travail

LE MONDE | 24.10.07 | 13h06 • Mis à jour le 24.10.07 | 14h03

a direction de l'entreprise IBM à La Gaude (Alpes-Maritimes) se voilerait-elle la face devant les problèmes de souffrance au travail qui affectent une partie de ses salariés ? Oui, si l'on en croit une lettre du directeur départemental du travail (DDT), Alain Martinon, adressée le 18 septembre au "directeur des relations sociales" de cet établissement, qui emploie quelque 650 personnes.

Dans ce courrier, M. Martinon écrit que la médecine du travail lui a signalé des situations de "souffrances psychologiques et physiques" liées, notamment, au mode de management et à "l'isolement de salariés en formation". Les responsables du site ont su "faire preuve de la réactivité nécessaire (face à) des cas individuels avérés", ajoute M. Martinon, mais ils "opposent une inertie" dès l'instant où ils sont sollicités pour identifier les causes de stress imputables au fonctionnement de l'entreprise.

Dans ce contexte, le groupe informatique est "mis en demeure" de réaliser, d'ici quatre mois, une "évaluation des risques professionnels de souffrance mentale existant dans (son) établissement". La DDT demande aussi à la compagnie d'élaborer un "programme d'actions".

L'affaire a débuté en décembre 2006, quand le comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) de l'entreprise a exercé son "droit d'alerte" en faveur d'un collaborateur d'IBM atteint de troubles dépressifs. "A l'époque, il existait une suspicion de harcèlement moral dans ce dossier", raconte Marie-Claude Désormière, secrétaire du CHSCT et membre de la CGT.

Début juin, après plusieurs mois d'enquête, une commission, créée à l'initiative du CHSCT, a effectivement conclu à l'existence de risques de souffrance mentale, susceptibles de toucher le personnel du service où travaille le salarié victime d'une dépression. La direction, qui avait refusé de participer aux investigations du CHSCT, a rétorqué qu'elle ne partageait pas cette analyse.

"HARCÈLEMENT STRUCTUREL"

Peu de temps avant, en mars, le médecin du travail, Georges Garoyan, avait rendu un rapport alarmant sur la santé des employés. "A l'occasion des visites médicales, j'ai noté un niveau de stress élevé parmi le personnel, explique-t-il. Cela se traduit par des lombalgies, des troubles du sommeil, des problèmes digestifs, voire cardiaques."

Pour le docteur Garoyan, trois facteurs concourent à une telle situation : "l'attitude des managers", qui poussent les collaborateurs d'IBM à atteindre des objectifs élevés ; la "surcharge de travail" ; le système de notation des salariés - source importante de vexations et d'autodépréciation. "Les difficultés ne tiennent pas à un individu en particulier mais à un système, commente Serge Kerloc'h, délégué du personnel CGT. C'est du "harcèlement structurel"."

Le docteur Garoyan affirme que la direction du site a réclamé en juillet son remplacement - officiellement, parce qu'il ne communiquait pas assez avec elle. "Ils lui ont reproché de ne pas avoir donné le nom d'un salarié qui allait mal", prétend M. Kerloc'h. "En réalité, enchaîne M. Garoyan, je les gêne à cause de mes alertes sur les souffrances psychologiques. Ils me disent que je ne suis pas dans le "moule IBM"."

Le 22 août, un inspecteur du travail s'est rendu dans l'entreprise. "Il a rappelé la direction à ses obligations, affirme M. Kerloc'h, et a souligné, à propos du médecin, que le comité d'entreprise devait être consulté." Réunie le 12 septembre, cette instance s'est opposée au départ de M. Garoyan.

Contacté par Le Monde, le DDT refuse de s'exprimer sur cette affaire, tout comme la direction de l'entreprise d'IBM : "Nous ne sommes pas autorisés à répondre aux journalistes", déclare le directeur des relations sociales, Francis Jacquet.

Au siège d'IBM, on se contente d'une réponse laconique : le courrier de M. Martinon "a retenu toute notre attention et nous nous conformerons à cette requête".

Bertrand Bissuel

  • 4 années plus tard...
Invité Gnafron 1er
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humanitefr.png
le 14 Mars 2012

Suicide à la Poste: des documents accablants

Le cadre de la Poste qui s'est suicidé dimanche dans le Finistère avait préparé son geste, laissant une série d'écrits bouleversants dans lesquels il accusait l'entreprise d'être à l'origine de sa "perte de repères" et faisait part de ses dernières volontés.

Dans ces documents, transmis par le syndicat SUD à l’AFP, le cadre quadragénaire, marié et père de deux enfants, explique notamment qu'il "considère la hiérarchie de la Poste (à tous niveaux) à l'origine de (s)a perte de repères". "Depuis plus de trois ans, j'ai l'impression d'un acharnement, d'une volonté hiérarchique de m'acculer. Laissez-moi partir, c'est mon choix", explique-t-il dans une note baptisée "Mes demandes", dans laquelle il dit refuser toute réanimation, être prêt à donner ses organes et réclame une inhumation "dans l'intimité familiale" sans "aucun représentant de la hiérarchie de l'entreprise, ni aucun message de cette même hiérarchie".

Dans une autre note baptisée "Annexe", il demande si une pension pour sa famille est "envisageable", "en obtenant que (s)on geste désespéré soit requalifié en accident de travail".

Parmi les documents, figure également un courriel adressé au PDG de la Poste Jean-Paul Bailly et daté du 11 mars, soit le jour de sa mort mais non envoyé. Dans ce mail, dont l'objet est "SOS", le cadre se dit "dos au mur" et considère que sa "carrière à la Poste est terminée", disant redouter, "dans le meilleur des cas", une mise au placard. "Cela fait deux fois en moins de six mois que je prépare mon suicide", écrit-il.

Patrice Campion, délégué SUD dans le Finistère, a expliqué à l'AFP que dans le courriel adressé le jour de sa mort aux organisations syndicales, il indiquait avoir "laissé d'autres documents chez lui" pour la CGC, la CFDT, SUD et la CGT. Il a expliqué avoir récupéré ces documents mardi.

Pour Régis Blanchot (SUD), ces documents, dans lesquels le cadre "explique comment la Poste l'a détruit" prouvent le lien entre le drame et le travail. Une réunion du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) devait se tenir localement mercredi. Selon M. Campion, les syndicats vont notamment demander que le suicide de ce cadre soit reconnu comme un accident du travail.

Hervé Tellier, responsable CGT, premier syndicat du groupe devant SUD, a réaffirmé mercredi que le syndicat réclamait "l'arrêt des réorganisations, un bilan de leurs effets sur la santé des agents et l'ouverture d'un chantier de négociations pour remettre l'humain au coeur de l'entreprise".
Modifié par Gnafron 1er

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