Fret Ferroviaire

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A la suite de la formation du "Medad" la priorité donnée à l'écologie devrait s'appliquer prioritairement aux transports des marchandises par le rail

*** Chemin de fer et fret : développer et inciter

Si le gouvernement va aussi loin qu'il l'annonce dans la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre, la politique des transports en sera la première cible. Administrativement, ce domaine est désormais associé à la préservation de l'environnement tout comme le sont l'énergie, l'urbanisme ou les travaux publics. Le tout est regroupé dans ce vaste ministère de l'écologie, du développement et de l'aménagement durables que dirige Alain Juppé et auquel il a donné le nom de "Medad".

La semaine dernière, un décret d'attribution long de sept pages a détaillé le champ de compétence de cette nouvelle entité ministérielle. Le secrétaire d'Etat chargé des transports, Dominique Bussereau, est bien placé pour en observer l'impact. Il occupait la même fonction de 2002 à 2004 dans le gouvernement Raffarin. Ses conseillers expliquent que l'approche des dossiers est "complètement changée" par l'obligation de prendre en compte le développement durable. Le point de vue des fonctionnaires va devoir rapidement s'adapter tandis que le dialogue avec les professionnels de la route va s'appuyer sur d'autres bases.

Le plus probable, une fois passées les élections législatives, est que le fret ferroviaire servira de test. Le gouvernement s'efforcera de démontrer que les transports par camions ne sont pas rentables sur de longs trajets. L'intérêt financier des transporteurs routiers est plutôt d'acheminer les marchandises sur un parcours, plus court et bien adapté, entre les gares et leurs destinations finales. Des incitations en particulier fiscales viendront encourager cette démonstration.

Alain Juppé ne cache pas qu'il sera délicat de convaincre les très nombreux patrons de petites entreprises de transports possédant entre deux ou trois camions. De la ville dont il est maire on peut observer que ce sont des PME de cette dimension qui livrent les vins de Bordeaux partout en France et en Europe. Et l'expérience politique à droite comme à gauche met depuis longtemps en garde contre les petits transporteurs capables de barrer les routes avec leurs poids lourds impossibles à déloger. Aussi, les pouvoirs publics français vont également pénaliser au moyen d'une forte vignette les poids lourds qui traversent la France. Une interdiction des camions de plus de 44 tonnes serait à l'étude. Sachant que certains pays du Nord de l'Europe prévoient la mise en circulations de convois de 60 tonnes.

Parallèlement, on estime au Medad, que l'offre de fret de la SNCF doit être améliorée. Dans cette branche d'activité, l'entreprise nationale a perdu des parts de marché et risque d'être en difficulté en 2010 quand le transport ferroviaire européen s'ouvrira à la concurrence. La SNCF indique que les tarifs du fret ont déjà été modulés : on ne transporte pas dans les mêmes conditions de prix par exemple des tournesols ou de la viande. Et à l'Etat actionnaire, la SNCF demande entre autre que le transport de camions sur les trains soit aidé budgétairement, que le péage pour les véhicules transportés par le tunnel sous la Manche soit réduit ou encore que la toute prochaine réglementation du service minimum s'applique au fret.

La Suisse, la Grande-Bretagne et l'Allemagne ont réussi à développer le transport des marchandises par le rail. En France, comme c'est souvent le cas, les nouvelles structures ministérielles seront mises au service de changements de comportements économiques.

http://www.rtl2007.fr/analyses/decryptages...ental-7246.html