oxan Publication: 17 janvier 2005 Publication: 17 janvier 2005 PARIS (AFP), le 17-01-2005 Les salariés du public se mobilisent trois jours durant pour les salaires, l'emploi et les services aux usagers, dans le cadre d'appels à la grève qui affecteront la Poste mardi, la SNCF mercredi et les écoles jeudi. Interrogés sur cette déferlante de mobilisation dans le secteur public, 65% des Français ont indiqué lundi "soutenir" ou "avoir de la sympathie" pour le mouvement, selon un sondage CSA pour Le Parisien/Aujourd'hui en France. A titre personnel, 75% des personnes interrogées se disent prêtes à aller manifester pour "défendre leur pouvoir d'achat", 59% pour "défendre les services publics" et 47% pour "défendre les 35 heures". Selon la CGT, "il s'agit bien d'un mouvement largement en phase avec les préoccupations des usagers, qui vise à défendre le droit pour tous d'accéder à des véritables services collectifs sur tout le territoire". Le gouvernement a souhaité par la voix du ministre de la Fonction publique Renaud Dutreil que cesse "la guerre entre les deux France, celle du secteur public et celle du secteur privé", jugeant que les appels à la grève de cette semaine étaient "un symbole" de leur opposition persistante. Ce sont les postiers qui ouvrent la marche mardi avec un appel à la grève de la CGT, SUD, FO et la CFTC pour dénoncer la libéralisation du secteur et marquer leur refus d'une banque postale, conséquences directes du projet de loi de régulation postale dont les députés entament l'examen le même jour. Des manifestations de postiers sont prévues dans les départements et, à Paris, un rassemblement est organisé près de l'Assemblée nationale. Interrogée par l'AFP, la direction de La Poste a indiqué "prendre des dispositions afin de minorer les inconvénients susceptibles d'apparaître pour les clients", sans être en mesure à ce stade d'en mesurer l'impact. C'est à ces mêmes usagers que se sont adressées lundi les fédérations de cheminots, qui appellent à une grève de 24H pour mercredi, en soulignant que "moins d'emplois, ça veut dire moins de guichetiers, de contrôleurs et d'agents de maintenance des infrastructures". "Cela continuera à dégrader la qualité de service rendu aux usagers", ont-elles prévenu. La CGT, Sud-Rail, Unsa, FO, la CFTC, la CFDT, la Fgaac dénoncent le budget 2005 de la SNCF qui consacre 3.590 suppressions d'emplois. La SNCF prévoit en moyenne 1 TGV sur 3, 1 train Corail sur 4, et un trafic de 16% à 40% en banlieue parisienne. Toujours mercredi, électriciens et gaziers sont appelés à la grève pour dénoncer le projet industriel d'EDF, tandis que des chirurgiens hospitaliers cesseront le travail pour une revalorisation de leurs rémunérations. Jeudi, les quelque 5 millions de fonctionnaires sont appelés par six de leurs fédérations à faire grève contre la "rigueur salariale", mais aussi pour défendre leurs emplois et leurs missions de service public. Les agents grévistes se verront ôter une journée de salaire, a prévenu M. Dutreil. Des manifestations sont prévues en régions et à Paris. Les personnels de l'Education nationale dénoncent la loi d'orientation sur l'école et ont prévu jeudi une cinquantaine de manifestations en province. Certaines écoles ont déjà fait savoir aux parents qu'elles ne pourraient accueillir leurs enfants ce jour-là. Toujours jeudi, l'Intersyndicale de défense de la psychiatrie publique appelle à une journée d'action et de grève, tout comme les urgentistes. Le calendrier des grèves cette semaine MARDI 18, LES POSTIERS: - A La Poste, CGT, SUD, FO et CFTC appellent les 300.000 fonctionnaires et contractuels à une grève de 24 heures, à l'occasion du début de l'examen par les députés du projet de loi relatif à la régulation des activités postales. Celui-ci transpose les directives européennes libéralisant les services postaux et permet à d'autres opérateurs de venir concurrencer la Poste. Un rassemblement est prévu à 13H30 devant l'Assemblée nationale. MERCREDI 19, LES CHEMINOTS, ELECTRICIENS ET GAZIERS: - A la SNCF, CGT, FO, Unsa, Fgaac, CFTC et CFDT appellent à 24 heures de grève contre le projet de budget 2005 que le Conseil d'administration de la SNCF doit adopter le même jour. Sud Rail, pour sa part, a lancé un mot d'ordre de "grève illimitée". Le budget (3.590 suppressions d'emplois prévues) a été qualifié de "rude" par le président de la SNCF, Louis Gallois, qui parle toutefois d'"un budget d'avenir", avec "une croissance très forte d'investissements". - A EDF-GDF, la CGT appelle à 24 heures de grève, FO à un débrayage de quatre heures, à l'occasion d'un conseil d'administration d'EDF consacré au projet industriel de l'entreprise. La CGT redoute que, d'ici fin 2007, ne disparaissent entre 12.000 et 15.000 postes. La CGT (53% des salariés) dénonce également l'accord de branche sur la protection sociale, signé par les seules CFTC et CGC et contre lequel, avec la CFDT et FO, elle a fait valoir son droit d'opposition. - Dans les hôpitaux, le collectif Chirurgie hôpital France appelle les 3.100 chirurgiens à une journée de grève. Il revendique la réorganisation des blocs opératoires et une revalorisation de 15% de la rémunération des chirurgiens. JEUDI 20, LES FONCTIONNAIRES, DONT LES ENSEIGNANTS: - Dans l'Education nationale, FSU, Unsa-Education, Sgen-CFDT, Ferc-CGT et FAEN appellent à une journée nationale de grève et de manifestations, la première depuis le 25 mai, pour réclamer "l'abandon" du projet de loi d'orientation sur l'école. - Dans la Fonction publique, les six fédérations syndicales appellent les cinq millions d'agents à la grève et à des manifestations, après l'échec des négociations salariales avec le ministre, Renaud Dutreil. Une manifestation est prévue à Paris, de République (14H) à Saint-Augustin. Elle sera rejointe par les participants à la manifestation (11H30 de Nation à République) des personnels des établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux. - A La Poste, CFDT et Unsa-Postes ont décidé de se joindre à la grève des fonctionnaires, alors qu'elles n'appellent pas à celle de mardi. - Dans la santé, l'Intersyndicale de défense de la psychiatrie publique (IDEPP) convie à une journée d'action et de grève, l'Association des médecins urgentistes hospitaliers de France (Amuhf) appelle l'ensemble des médecins hospitaliers à des arrêts de travail.
oxan Publication: 17 janvier 2005 Auteur Publication: 17 janvier 2005 Lundi 17 Janvier 2005 Les postiers à l'offensive mardi contre le projet de loi de régulation PARIS (AFP), le 17-01-2005 Les postiers ouvrent mardi une semaine sociale agitée, appelés à la grève par quatre syndicats inquiets de l'accélération du processus de libéralisation des activités postales, qui menace selon eux le service public rendu aux usagers. Un an après son adoption en première lecture par le Sénat (29/01/2004), les députés examinent à leur tour, de mardi à jeudi, le projet de loi "relatif à la régulation des activités postales". Celui-ci transpose la directive européenne libéralisant les services postaux et autorise La Poste à créer un "établissement de crédit postal". CGT, SUD, FO et CFTC (78% des salariés à eux quatre) ont appelé à une grève de 24 heures et des dizaines de manifestations sont prévues devant les préfectures et directions départementales. A Paris un rassemblement est annoncé à 13H30 devant l'Assemblée nationale. CFDT et UNSA ont décidé de leur côté de n'appeler à la grève que jeudi, préférant se joindre à la fonction publique. Le projet de loi fixe à 2006 l'ouverture du marché à la concurrence pour le courrier à partir de 50 grammes et 2,5 fois le tarif de base (du timbre) et à 2009 la libéralisation totale du marché du courrier, après étude de faisabilité. Les quatre syndicats estiment toutefois que le projet de loi "va bien au-delà de son intitulé", visant à "éradiquer la conception du service public" et "les principes d'égalité des usagers". Son "caractère libéral accélère le processus de démantèlement" de La Poste et "va à l'opposé des besoins des populations", soulignent-ils dans un appel commun. Le projet de loi va "contribuer à une restructuration" du secteur, souligne la CGT qui, comme FO, redoute une "privatisation des services financiers". SUD dénonce un projet qui participe à "l'extinction" des fonctionnaires de la Poste (au nombre de 214.000) et ne prévoit pas de titularisation des contractuels (100.000 agents). Plusieurs amendements ont été repoussés par la Commission des affaires économiques de l'Assemblée, déplore encore SUD: sur l'accès des plus démunis aux services postaux, l'application d'un tarif national uniforme ou encore l'inscription au budget de l'Etat du coût du transport de la presse supporté par La Poste. Mais c'est surtout sur la création de "l'établissement de crédit postal" (ECP) que se focalise l'hostilité syndicale. Le texte prévoit que "La Poste détient la majorité du capital" de l'ECP (non sa "totalité"), ce qui, pour tous les syndicats, "ouvre la porte à des capitaux privés". La "banque postale deviendra peu à peu une société anonyme qui risque à terme, de passer à la Société Générale ou à BNP-Paribas, ce qui sonnerait le glas de l'unité de La Poste", affirme FO, ajoutant: "l'enjeu est important car ses encours se montent à 200 milliards d'euros". La banque postale, juge FO, "se débarrassera rapidement de clients +à la surface financière insuffisante+ comme les Rmistes, décidera la suppression massive de bureaux jugés non rentables et entraînera d'ici 2007, la suppression de 2.800 postes dans les centres financiers (20.000 agents)". Jeudi, le président de la Société Générale et de la Fédération bancaire française, Daniel Bouton, n'a pas fait mystère de ce que "cette banque postale n'a qu'une seule vocation dans l'avenir, c'est d'être privatisée. Donc, dans deux ans, dans trois ans, débutera le débat sur sa privatisation", a-t-il souligné sur LCI. "Avec ce texte, le gouvernement a tout encadré, c'est un vrai projet de privatisation des services postaux à l'anglaise", résume SUD-PTT.
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