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Le Web des Cheminots

Lettre De Guy San Moquait


Pepe

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Texte mémorial à lire obligatoirement demain dans tous les établissements:

Direction de la SNCF

Paris, le 21 Octobre 2040

"Ma petite entreprise chérie, ma toute petite retraite adorée, mon petit syndicat aimé, je vais mourir !

Ce que je vous demandais, toi, en particulier ma petite entreprise, c'était d'être généreuse.

Je le méritais et je voulais en bénéficier autant que ceux qui étaient partis avant moi. Certes, j'aurais voulu vivre une retraite paisible.

Mais ce que je souhaitais de tout mon cœur, c'était que ma mort annoncée au boulot serve à quelque chose.

Je n’ai pas eu le temps d'embarrasser Sarko à l’époque avec ma grève de 24 heures.

J'ai bien embarrassé mes voisins jaloux de mon Statut toutes ces années en démarrant ma voiture la nuit à n’importe quelle heure.

Quant à mes véritables ennemis je n’ai pu le faire hélas ! J'espère que toutes mes affaires te seront renvoyées elles pourront servir à un jeune conducteur, qui, je l'escompte, sera fier de les porter un jour.

A toi petit syndicat FGAAC, si je t'ai fait ainsi qu'à ma petite entreprise SNCF, bien des peines, je vous salue une dernière fois.

SNCF sache que j'ai fait de mon mieux pour suivre la voie que m’ont tracée les aiguilleurs.

Un dernier adieu à tous mes amis, à ma retraite dont J’aurai beaucoup aimé bénéficier.

Que les jeunes étudient bien pour être plus tard cheminots mais pas trop pour ne pas être obligés de racheter leurs années d’études.

45 annuités nécessaires pour une pension complète, ma vie de retraité si elle avait existé un jour aurait été courte, je n'ai qu’un regret, c’est de vous avoir eu aux chômages à la maison vous mes enfants.

Je vais mourir faire « tintin » et être niqué !

SNCF, ce que je te demande, ce que je veux que tu me promettes, c'est d'être courageuse et de surmonter ta peine. Je ne peux pas en subir davantage.

Je vous quitte tous, toutes, toi la SNCF, Serge, le syndicat, je vous aurais bien embarrassé pendant toute la durée de ma pension jusque croulant.

Dommage !

Votre collègue conducteur qui vous aime"

Guy San Moquait,

conducteur martyr mort ce jour aux commandes de son TGV lors de sa journée même période, lors du trajet retour Cadix/Paris le 13 Août 2035

Modifié par Pepe
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Texte mémorial à lire obligatoirement demain dans tous les établissements:

Direction de la SNCF

Paris, le 21 Octobre 2040

"Ma petite entreprise chérie, ma toute petite retraite adorée, mon petit syndicat aimé, je vais mourir !

Ce que je vous demandais, toi, en particulier ma petite entreprise, c'était d'être généreuse.

Je le méritais et je voulais en bénéficier autant que ceux qui étaient partis avant moi. Certes, j'aurais voulu vivre une retraite paisible.

Mais ce que je souhaitais de tout mon cœur, c'était que ma mort annoncée au boulot serve à quelque chose.

Je n’ai pas eu le temps d'embarrasser Sarko à l’époque avec ma grève de 24 heures.

J'ai bien embarrassé mes voisins jaloux de mon Statut toutes ces années en démarrant ma voiture la nuit à n’importe quelle heure.

Quant à mes véritables ennemis je n’ai pu le faire hélas ! J'espère que toutes mes affaires te seront renvoyées elles pourront servir à un jeune conducteur, qui, je l'escompte, sera fier de les porter un jour.

A toi petit syndicat FGAAC, si je t'ai fait ainsi qu'à ma petite entreprise SNCF, bien des peines, je vous salue une dernière fois.

SNCF sache que j'ai fait de mon mieux pour suivre la voie que m’ont tracée les aiguilleurs.

Un dernier adieu à tous mes amis, à ma retraite dont J’aurai beaucoup aimé bénéficier.

Que les jeunes étudient bien pour être plus tard cheminots mais pas trop pour ne pas être obligés de racheter leurs années d’études.

45 annuités nécessaires pour une pension complète, ma vie de retraité si elle avait existé un jour aurait été courte, je n'ai qu’un regret, c’est de vous avoir eu aux chômages à la maison vous mes enfants.

Je vais mourir faire « tintin » et être niqué !

SNCF, ce que je te demande, ce que je veux que tu me promettes, c'est d'être courageuse et de surmonter ta peine. Je ne peux pas en subir davantage.

Je vous quitte tous, toutes, toi la SNCF, Serge, le syndicat, je vous aurais bien embarrassé pendant toute la durée de ma pension jusque croulant.

Dommage !

Votre collègue conducteur qui vous aime"

Guy San Moquait,

conducteur martyr mort ce jour aux commandes de son TGV lors de sa journée même période, lors du trajet retour Cadix/Paris le 13 Août 2035

lapleunicheusekoiquessebigbisous lotrela

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Salut ,

Avant au début du XXI ème avec les collectes pour les départs en retraite on payait un objet

pour les loisirs du, de la retraité(e) , en cette fin de siècle on offre des bons d'achat pour

les pompes funèbres , les instituts de statistique ont constaté cette tendance dès 2035 .

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Salut ,

Avant au début du XXI ème avec les collectes pour les départs en retraite on payait un objet

pour les loisirs du, de la retraité(e) , en cette fin de siècle on offre des bons d'achat pour

les pompes funèbres , les instituts de statistique ont constaté cette tendance dès 2035 .

Enfin, seulement à ceux qui parviennent en vie à 85 ans, nouvel âge légal du départ en retraite depuis 2075...

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Enfin, seulement à ceux qui parviennent en vie à 85 ans, nouvel âge légal du départ en retraite depuis 2075...

Salut ,

En compensation , il y a eu une 7 éme semaine de congés payés accordée , mais cependant avec la maladie de

Alzeimer , on ne fait plus la différence de si on est au travail ou à la maison .

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Salut ,

En compensation , il y a eu une 7 éme semaine de congés payés accordée , mais cependant avec la maladie de

Alzeimer , on ne fait plus la différence de si on est au travail ou à la maison .

Tout à fait.

Nouvelles du futur

Mais les seuls qui ne bénéficient pas de ces 7 semaines de congés annuels sont les conducteurs de train car ils prennent leur retraite à 55 ans. Enfin s'ils arrivent en vie à 55 ans. car il faut savoir qu'ils n'ont que deux semaines de congés par an soit 10 jours seulement. Les autres journées de congés 5 semaines fois 5 jours = 25 abondent un compteur temps qui leur permettra de partir en retraite plus tôt. Abondent également ce compteur les jours fériés (il n'en reste plus que deux : le jour de l'an et le lundi de Pâques), la moitié des 50 repos annuels depuis que la durée hebdomadaire du travail est passée à 70h, et les heures supplémentaires obligatoires, non payées mais récupérables sous conditions de ressources. En fin il faut prendre en compte la rentabilité insuffisante de la productivité du travail puisqu'actuellement un conducteur à la tête de son train trans-continental effectue seulement un trajet de 7000 Km sans interruption.

A noter que si seulement la moitié des conducteurs atteignent 55 ans, l'espérance de vie d'un conducteur de train partant en retraite serait de 58 ans...

Modifié par Dom-trappeur
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Un aimable forumeur m'ayant fait remarquer que conduire 7000 km sans interruption, fallait quand même pas exagérer et pousser Mémé dans les orties, je me dois de préciser qu'un train trans-continental effectue ces 7000 km à la vitesse moyenne de 1000 km/h donc 7h de trajet entre un point A et un point B. C'est ainsi qu'un conducteur de train trans-continental utilisant les tunnels construits sous les mers et les océans, effectue le tour de la planète en 6 étapes et ce dans le sens des aiguilles d'une montre. Le temps de repos entre deux étapes est de 7h mais peut être totalement réduit en cas de retard. Si le retard est supérieur à 7h, le conducteur est descendu dans tous les sens du terme (fusillé pour l'exemple, passé par les armes...).

Les trains circulant dans le sens contraire d'une aiguille d'une montre donc dans le sens est vers ouest ont été supprimés il y a maintenant près de 50 ans et c'est là toute l'astuce de nos dirigeants pour faire travailler toujours plus les conducteurs de trains sans que ceux-ci ne s'en rendent compte...

Modifié par Dom-trappeur
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Mais ceci n'est rien par rapport à la productivité des aiguilleurs du rail, seigneurs des temps modernes car sans eux les trains ne pourraient pas circuler justement dans le sens des aiguilles d'une montre...Triés sur le volet, ces héros des temps modernes sont littérallement enchaînés à leur poste de travail et reliés par des connections innombrables à tous les systèmes électriques, mécaniques, électroniques, informatiques et horlogers, aux milliers de puces et calculateurs implantés dans leurs chairs.

L'aiguilleur reste 7 jours d'affilée à son poste de travail pour un jour de récupération, entravé, enchaîné. Ses milliards de neurones travaillent en permanence à un rythme effréné pour suivre en temps réel les milliers de trains circulant dans sa zone d'action qui s'étend sur des milliers de kilomètres de lignes. Les locaux sont climatisés 24h sur 24, un pompier assure la sécurité incendie en veille permanente et tenue anti-feu réglementaire obligatoire.

L'aiguilleur est placé sous perfusion qui lui injecte dans le sang, tous les quarts d'heure les calories, les vitamines nécessaires à son bon fonctionnement. Autour de lui se relait une myriade de petites mains, docteurs, infirmières, psychologues, aides-soignantes présents en permanence. Derrière lui le médecin-chef derrière une vitre blindée, veille au grain prêt à le faire remplacer au moindre signe de défaillance technique.

A l'âge de la retraite si il y arrive l'aiguilleur finira totalement sucé jusqu'à la moelle dans un centre spécialisé dans les recherches neuroniques pour adapter les futurs aiguilleurs aux besoins modernes de la productivité libérale.

Modifié par Dom-trappeur
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Une excellente forumeuse me faisant remarquer

qu'il y aurait peu de probabilités

de parvenir à un état de la société tel que décrit ci-dessus,

je l'invite à lire la dépêche ci-après trouvée ce jour sur le net

sur l'état des recherches et la mise en oeuvre

de nouvelles ressources psychologiques

pour gagner en productivité ,

donc imaginez ce qui sera à la fin de ce siècle :

Une vie sexuelle épanouie, clé de la productivité?

Reuters - Jeudi 25 octobre, SYDNEY (Reuters) -

Comprendre sa moitié et entretenir une sexualité épanouie pour gagner... en productivité, tel est l'objectif du programme pédagogique à l'attention des mineurs mis en oeuvre à la houillère australienne de Bulga, au nord de Sydney.

Le succès de ces séances de discussions baptisées "Toolbox Talks" est tel que la compagnie Xstrata envisage de les étendre à d'autres sites.

"Les Toolbox Talks sont des séances d'information (...) sur des sujets tels que la fatigue, le cancer de la prostate, la nutrition, les maladies cardiaques et, ce mois-ci, nous traitons de la ménopause", explique James Richards, au nom de la compagnie.

"Bien que la main d'oeuvre soit essentiellement masculine, nous devons nous soucier du mode de vie de nos salariés et nous assurer qu'il sont biens, heureux et en bonne santé au travail, mais aussi chez eux."

Les mineurs de Bulga sont pour la plupart quadra ou quinquagénaires et la ménopause fait partie de leur quotidien d'époux, de frère ou d'amis, explique Richards.

"Les séances sur la santé leur apportent les informations nécessaires pour aider leurs proches qui atteignent cette période de leur vie", poursuit-il.

"Si votre quotidien est sain, votre vie professionnelle sera heureuse et le sexe occupe une part importante dans toute relation (...)", conclut-il.

Sauf qu'en cette fin de siècle,

le sexe n'existe plus

pour cette petite poignée

des derniers des mohicans

que sont les cheminots...

Modifié par Dom-trappeur
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Zoreglube, l'agent du matériel, se réveilla hilare, l'odorat titillé par les effluves à la fois âcres et sucrées d'un snus à la fleur afghane machouillée par une frêle jeune fille appuyée tout contre lui....

Il lui restait trois minutes de détente avant sa mise en service.

Son capteur Alpha3510 installé le long de la paroi droite lui indiqua l'approche d'un homme jeune, élégant, sportif qui enlaça la jeune fille et la plaqua contre la rame dans un baiser fougueux.

Les 7 autres agents du matériel installés dans le train se réveillaient eux aussi d'un coup hilares entraînés par l'envol plané de Zoreglube avec qui ils étaient en connection permanente.

ça ne présageait rien de bon pour un départ normal dans les temps.

Une violente décharge électrobionique secoua violemment Zoreglube.

"Purée, encore cet enfoiré de conducteur qui ne sait pas mettre en marche correctement...Il le fait exprès j'suis sûr"

Comme si l'autre l'avait entendu, il reçut une nouvelle décharge accompagné d'un message "l'enfoiré te salue bien..."

"Pepe... Enfoiré ... t'es vraiment un cas désepéré..."

'Hihihi... " le rire diabolique se propagea dans la rame.

Autour de lui, les diodes et voyants de contrôle du 3ème élément du train Transcontinental Pékin-Sydney se mirent à clignoter à toutes vitesses. Les calculateurs intégrés dans le cerveau grisâtre de Zoreglube fonctionnèrent à une vitesse phénoménale et la chaleur monta rapidement dans le bocal de service. Tout fonctionnait à merveille et Zoreglube pu générer le champ de force gravitationnel et donner le feu vert "bon pour départ".

Zoreglube avait donc été installé dans l'élément TTC n°98454X2 il y avait maintenant une bonne trentaine d'année. Son cerveau et sa moelle devaient avoir au moins 140 ans, tout le reste avait disparu depuis longtemps mais il restait l'un des agents les plus compétent de l'ancienne génération sur laquelle comptait les grands pontes financiers du niveau central.

Il recevait son alimentation composée d'huiles essentielles OGM par perfusion automatiquement. Il sentit le liquide pénétrer dans la moelle épinière et remonter vers le cervelet.

C'était malheureusement bien la seule chose qu'il ne pouvait contrôler dans sa rame. Il en aurait bien voulu plus mais la direction veillait au grain, pas de petites économies et on était en période de pénurie.

Des milliers de connections partaient de son cerveau et étaient reliées à des capteurs sensitifs de dernière génération.

Ils savaient tout des passagers :âges, identités, tailles, poids, taux de cholestérol et tension, historique, pensées intimes et secrètes. Tout était fait pour assurer la sécurité, il connaissait au gramme près le poids et la composition des bagages des vêtements et des portefeuilles. Il contrôlait tout de la rame et des passagers.

Mais soudain une alarme générale se déclencha. Les effluves du snus observées par les ordinateurs de bord venaient d'augmenter considérablement en se mélangeant aux odeurs de sueurs hormonales dégagées par le couple enlacé. Les 8 agents du matériel installé tout le long du train, chacun dans leur élément, se mirent à défaillir, entraînés dans un nuage vaporeux d'odeurs qui se mélangeait à leur alimentation.Huiles essentielles OGM et Snus bio faisaient d'un coup mauvais ménage.

Une dizaines de caméras de surveillance mobiles encerclèrent immédiatement le couple sous toutes ses faces. Les capteurs captèrent, les calculateurs calculèrent, les ordinateurs ordinèrent et la transportation transporta en un millième de seconde les deux individus devenus dangereux pour la société et la morale dans une prison de haute sécurité.

La ventilation se déclencha et opéra en un rien de temps une réoxigénation générale des 8 rames accouplées. L'alarme cessa. Les 8 agents du matériel redevinrent calmes et disciplinés.

Le conducteur du Train Transcontinental déclencha mentalement l'ordre de départ.

Le train composé de 8 éléments de 640 mètres chacun se mit en mouvement emportant ses 15.216 passagers.

Trente secondes plus tard, il roulait à la vitesse stabilisée de 1000 Km/h dans le tunnel violemment éclairé d'une lumière bleue-violette.

Zoreglube captait, calculait, ordonnait, réparait en temps réel. Son cerveau, dans le bocal de service, entourée de ses milliers de connections était devenu rouge sang...Ainsi va la vie future d'un agent du matériel d'expérience...

Trois secondes après la télétransportation des deux individus criminels, le haut conseil sécuritaire platénaire décida de l'interdiction du snus sur la planète Terre.

Quelque part dans le cerveau de Zoreglube, un de ses neurones eut le souvenir fugace d'un moment délicieux et unique, d'une odeur d'amour et le transmit à son neurone voisin...

Ce fut l'origine de la Rebellion.

Modifié par Dom-trappeur
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Ibrahima pesta une fois de plus.

C'était vraiment le dernier des Mohicans.

Aux commandes de sa 63507 qui crachotait sa veille huile de friture, il tirait lentement, mais alors lentement, une rame de 20 vieux tombereaux rouillés jusqu'à la moëlle.

Son corps ne faisait plus qu'un avec la dernière locomotive diésel de la planète. Ses longs doigts se confondaient maintenant avec les instruments de bords connectés en lui. Ses membres, son torse étaient devenus couleur rouille. On distinguait encore ses grands yeux sombres derrière sa tignasse abondante qui tombait jusqu'au sol et sa longue barbe devenue blanche.

Du plafond tombait un long tube de plastique souple qui lui pénétrait dans le cou pour s'enfonçer jusqu'au coeur et l'alimenter des huiles essentielles nécessaires à son fonctionnement.

La radio intégrée à son cerveau crachota, à peine audible.

"tu fous quoi nom de nom ? ça fait plus d'une heure que tu devrais être rentré sur l'EP et avoir livré tes putains de wagons. On va encore avoir une amende..."

"Rien à foutre de leur fourguer ce maudit foin, maugréa Ibrahima"

Ah ouai le maudit foin chargé dans les tombereaux. Une saloperie récoltée sur la colonie lunaire dieu sait comment, acheminée par une navette spatiale spécialisée, balancée direct dans les tombereaux par téléchargement automatique et que la rame d'Ibrahima amenait à l'usine de retraitement des déchets neutroniques pour être transformée en huiles essentielles par un traitement chimique à base de protéines et lipides issus de cultures OGM locales.

Et c'est cette saloperie qui emplissait la perfuseuse automatique qui s'écoulait au goutte à goutte dans la seule veine qui lui restait pour irriguer son cerveau.

cela faisait bien maintenant 95 ans pas moins qu'Ibrahima conduisait ce train avec un aller et retour quotidien entre le centre spatial et l'usine.

Vingt et un kilomètres sept cents trente deux mètres et quatre-vingt seize centimètres. En mesure Ibrahima, cela faisait bien 6037 Ibra et 6037 Hima... On pourrait aussi traduire en mesure Ibrahima, le poids de la rame, du chargement, la vitesse du train, la moyenne horaire ou même l'âge du conducteur... mais cela nous mènerai dans une impasse ressemblant fortement à la voie de butoir de cette pourriture d'usine de retraitement...

Ibrahima avait calculé des milliards de fois toutes ces données comme pour passer le temps, sans oublier de compter les traverses entre le point de départ et le point d'arrivée et ce dans les deux sens pour être sur que le nombre de traverses étaient le même à l'aller qu'au retour et vice versa.

Tout ça pour dire qu'il s'ennuyait ferme en se rappelant le bon vieux temps, la peugeot, le zinc du bar, les pintes de bière, les potes et les filles...

Il envoya donc valser le chéfaillon qui à l'autre bout de la radio s'énervait comme chaque fois qu'il approchait de l'usine. Encore 500 mètres à souffler, à pédaler, à taper du poing sur le pupitre...

" tu vas avancer ma belle, ma toute belle, mon amour de petite locomotive adorée..."

Et la machine reliée à son cerveau avançait, avançait...doucement, lentement mais sûrement...

Au passage du signal d'entrée, il ressentit en même temps que chaque boulon, chaque soupape, chaque pièce de toute sa locomotive devenue partie de lui-même, une décharge électrique infinitésimale qui se propagea au travers de chacun de ses neurones en l'espace d'un millème de seconde.

"Ibrahima, le temps de l'Amour est venu..."

Il reconnu la voix de Zoreglube.

Et il stoppa son train à un mètre du butoir, à la distance réglementaire normée dans la directive planétaire TT63507 du 6 octobre 2027 rectifiée le 12 juin 2061.

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  • 2 mois plus tard...

Texte mémorial à lire obligatoirement demain dans tous les établissements:

Direction de la SNCF

Paris, le 21 Octobre 2040

"Ma petite entreprise chérie, ma toute petite retraite adorée, mon petit syndicat aimé, je vais mourir !

Ce que je vous demandais, toi, en particulier ma petite entreprise, c'était d'être généreuse.

Je le méritais et je voulais en bénéficier autant que ceux qui étaient partis avant moi. Certes, j'aurais voulu vivre une retraite paisible.

Mais ce que je souhaitais de tout mon cœur, c'était que ma mort annoncée au boulot serve à quelque chose.

Je n’ai pas eu le temps d'embarrasser Sarko à l’époque avec ma grève de 24 heures.

J'ai bien embarrassé mes voisins jaloux de mon Statut toutes ces années en démarrant ma voiture la nuit à n’importe quelle heure.

Quant à mes véritables ennemis je n’ai pu le faire hélas ! J'espère que toutes mes affaires te seront renvoyées elles pourront servir à un jeune conducteur, qui, je l'escompte, sera fier de les porter un jour.

A toi petit syndicat FGAAC, si je t'ai fait ainsi qu'à ma petite entreprise SNCF, bien des peines, je vous salue une dernière fois.

SNCF sache que j'ai fait de mon mieux pour suivre la voie que m’ont tracée les aiguilleurs.

Un dernier adieu à tous mes amis, à ma retraite dont J’aurai beaucoup aimé bénéficier.

Que les jeunes étudient bien pour être plus tard cheminots mais pas trop pour ne pas être obligés de racheter leurs années d’études.

45 annuités nécessaires pour une pension complète, ma vie de retraité si elle avait existé un jour aurait été courte, je n'ai qu’un regret, c’est de vous avoir eu aux chômages à la maison vous mes enfants.

Je vais mourir faire « tintin » et être niqué !

SNCF, ce que je te demande, ce que je veux que tu me promettes, c'est d'être courageuse et de surmonter ta peine. Je ne peux pas en subir davantage.

Je vous quitte tous, toutes, toi la SNCF, Serge, le syndicat, je vous aurais bien embarrassé pendant toute la durée de ma pension jusque croulant.

Dommage !

Votre collègue conducteur qui vous aime"

Guy San Moquait,

conducteur martyr mort ce jour aux commandes de son TGV lors de sa journée même période, lors du trajet retour Cadix/Paris le 13 Août 2035

C'est carrément pas marrant et même regrettable de s'être servi d'un texte historique pour raconter des mythos (on en arrivera pas à ce point la).

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