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Le Web des Cheminots

Position Cgt Sur Les Retraites : Ni Complot, Ni Compromission !


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Un extrait du discours introductif au conseil national confédéral de la CGT.

La position interne au plus haut niveau me semble claire, hônnete et cohérente...

Non ?

(...)

L'objectif de la CGT est bien de gagner sur le cadre de la réforme des régimes spéciaux, pour les salariés concernés bien sûr, mais aussi pour se mettre en condition la plus favorable pour gagner sur la réforme d'ensemble des retraites du régime général.

Ce choix nous conduit à argumenter fortement non seulement en défense des acquis des salariés, visés par la réforme des régimes spéciaux, mais de le faire en gagnant la conscience des millions d'autres à l'importance d'être solidaires autour d'enjeux communs pour la réforme des retraites qui se profile pour début 2008.

Chaque étape de l'action, des propositions, des discussions avec les directions d'entreprises et le gouvernement est conçue en étroite liaison entre les fédérations et la confédération : ensemble nous portons les enjeux de la solidarité revendicative interprofessionnelle et de la recherche de convergences de luttes avec toutes les professions et avec toutes les organisations syndicales.

C'est un moyen essentiel pour déjouer le piège tendu par Nicolas SARKOZI : opposer les différentes catégories de salariés les unes aux autres, affronter le mouvement syndical et singulièrement la CGT là où elle est la plus forte, isoler et abattre le mouvement social, dans ce secteur pour dégager la voie à d'autre réformes antisociales de grande ampleur.

Les commentaires de presse comparant sans cesse le 18 octobre à décembre 95 illustrent tout à la fois la volonté de revanche de ce pouvoir et aussi sa hantise de voir se renouveler un mouvement de cette ampleur.

L'ampleur des moyens mis pour diviser les syndicats et opposer les salariés entre eux est à la hauteur de l'enjeu.

On ne peut que regretter que certains syndicats se soient ainsi prêtés au jeu, passant plus de temps à dénigrer l'action ou à jouer les particularismes qu'à conforter les rassemblements possibles.

Nous savons que, parmi les militants, l'idée d'en découdre existe, ce qui peut les rendre relativement insensibles à l'idée de processus progressif.

Le débat a été a nouveau relancé : une journée ? La grève reconductible ? Toute notre expérience syndicale démontre que le seul intérêt du débat sur la forme d'action consiste à rechercher celle qui rassemble le plus de monde, celle qui permet aux salariés en lutte de tenir le plus longtemps, celle qui est susceptible de recueillir la sympathie et encore mieux le soutien de l'opinion publique.

Dans la préparation du 18, nous avons retrouvé les problèmes habituels liés à toute lutte nationale de cette ampleur : comment à la fois enraciner l'action dans les secteurs et sur les revendications considérés et en même temps travailler l'élargissement, les convergences d'action ?

Pour toutes les professions sur la réforme des retraites du régime général :

Autour de la mobilisation du 18, nous voyons ressurgir toute la problématique de la réforme des retraites telle que nous l'avons abordée dès le mouvement de 2OO3. Tant mieux, car, nous y sommes pour beaucoup.

Dès le printemps dernier, en effet nous avions décidé d'engager une campagne confédérale sur les retraites en cette rentrée, en perspective de la réforme de 2OO8. Nous n'avons donc pas été pris de court et cela a fortement contribué à ce que très vite l'enjeu de la réforme globale des retraites soit porté dans la préparation du 18.

C'est la CGT, en effet, qui a clarifié la nature des objectifs poursuivis par le gouvernement sur les régimes spéciaux : prendre une revanche sur 2OO3, bien sûr, affaiblir la CGT là où elle est forte et ouvrir ainsi la voie pour les autres réformes anti-sociales, aussi. Mais un troisième objectif concomitant vise à faire place nette en vue, pour tous, du report de l'âge légal, d'un nouvel allongement des durées de cotisations ainsi que, cela va de pair, d'un nouvel affaiblissement du niveau des pensions versées.

Bon an mal an, la question de la solidarité sur les questions d'âge de départ et de pénibilité à prendre en compte a commencé à se frayer un chemin, au milieu d'une chape de plomb médiatique, visant à restreindre le champ revendicatif et à opposer bien sûr régimes spéciaux et régime général au nom de la fameuse « équité ».

Rarement la question de « l'équité » n'aura eu un tel succès. Equité dont on exclue bien sûr les parachutes dorés, les stocks options et autres revenus financiers sans parler des 15 milliards de paquet fiscal de l'été dernier.

Cela étant nous ne devons pas sous estimer l'impact de ces campagnes.

Pour avancer, nous avons pas mal d'obstacles à vaincre et d'efforts à fournir : d'abord pour parvenir à ce qu'un socle commun revendicatif anime notre démarche dans toutes les professions et entreprises. Socle commun élaboré en réponse aux problèmes qui vont survenir non seulement pour ceux dont l'âge de la retraite approche, mais pour ceux et celles qui entrent seulement dans la vie active, ou qui ont aujourd'hui autour de la quarantaine.

Nous avons besoin, à la fois de donner corps à une perspective revendicative commune axée sur l'idée du droit à la retraite dès 60 ans pour tous, avec un calcul d'annuités qui permette à cet âge là et un taux de remplacement élevé des carrières complètes pour le plus grand nombre, et des départs anticipés pour tous ceux exerçant dans des travaux pénibles.

En même temps nous ne devons pas sous estimer les batailles d'idées à mener, beaucoup de ceux qui nous entourent étant convaincus qu'on ne pourra pas faire autrement que d'allonger les durées de cotisations. Nos explications doivent viser à la fois le financement de nos revendications : 3% du PIB, l'importance pour toute la société et son équilibre que de permettre des retraites dans de bonnes conditions et aussi l'échec prévisible des choix politiques tels qu'ils résultent de la loi FILLON de 2OO3, que le gouvernement actuel veut encore aggraver en 2008.

Ainsi, sur les 7 millions de pauvres que compte actuellement notre pays, 1 million sont des retraités salariés. Comment prétendre réduire la pauvreté en créant de nouveaux pauvres par l'affaiblissement généralisé du niveau des pensions ? Actuellement une femme sur deux et un homme sur cinq n'atteint déjà pas les 40 annuités au moment du départ en retraite. Passer à 42 voire 43 le nombre d'annuités pour considérer une carrière complète n'améliorera pas le taux d'emploi des salariés notamment dans le privé, par contre elle affaiblira le niveau des pensions versées et appauvrira donc un peu plus la masse des retraités de notre pays, en particulier ceux et celles qui auront le plus souffert du chômage, de la précarité et des carrières incomplètes.

Quant à la pénibilité, elle est un levier décisif pour favoriser les convergences, sous le double aspect d'une transformation des conditions de travail pour éradiquer sa pénibilité et pour la prise en compte du temps passé dans des tâches pénibles pour à la fois partir plus tôt mais avec des pensions complètes.

Cette négociation promise dans la réforme de 2003, n'a toujours pas abouti. Elle butte sur la mauvaise volonté du MEDEF. Une légère évolution a été remarquée la dernière fois mais la réunion prévue pour le 22 octobre a été ajournée du fait des avatars intervenus dans la délégation du MEDEF et en particulier à son responsable Denis GAUTHIER-SAUVAGNAC.

Dernier aspect, les convergences unitaires. Ce n'est pas une question de détail. Contrairement à ce que ne cesse de claironner SUD-RAIL sur toutes les radios pour minorer la force du 18 octobre, ce n'est pas la succession de journées d'actions qui est responsable de l'échec du mouvement de 2003, c'est la rupture de l'unité, les discussions séparées, à un moment, où au contraire, le mouvement était en plein développement.

Cet épisode a laissé des traces profondes. Elles peuvent être salutaires, si elles conduisent à ne pas renouveler les mêmes erreurs et à privilégier l'unité d'action plutôt que les compromis de coulisse au milieu de la nuit. Il semble que sans sous estimer les différences d'approche qui subsistent, il y ait au moins la volonté d'en débattre clairement et loyalement. Restons bien entendu vigilants.

En tout cas nous avons besoin d'impulser des débats et des mobilisations importantes à ce sujet. Le tract confédéral édité pour notre semaine de déploiement autour du 18 en direction des salariés du privé a été apprécié, il serait bien que le CCN nous permette de faire un point des initiatives prises et des perspectives que nous pouvons ouvrir.

(...)

Modifié par Kimel
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