Dom Le Trappeur Publication: 11 novembre 2007 Auteur Publication: 11 novembre 2007 A la veille de la grève, les positions restent figées Reuters - 11/11/2007 - 11h -(Reuters) - Sauf geste d'ouverture de dernière minute, la grève contre la réforme des régimes spéciaux de retraite à partir de mardi soir s'annonce inéluctable. A trois jours d'un conflit qui risque de perturber pendant plusieurs jours les transports, en particulier en Ile-de-France, gouvernement et syndicats se renvoient la responsabilité du blocage. Le ministre du Travail, Xavier Bertrand, a réaffirmé dimanche matin sur RTL qu'un conflit "n'est jamais inévitable si chacun y met du sien." Mais le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, lui reproche d'avoir refusé d'organiser une réunion tripartite (Etat, syndicats, entreprises) pour "travailler à une issue du conflit." "J'ai maintenant la conviction que le gouvernement veut le conflit pour l'exemple", lance-t-il dans le Journal du dimanche. "La situation des régimes spéciaux ne justifie pas la dramatisation qu'orchestre le gouvernement et qu'alimente le chef de l'Etat." Cheminots, agents de la RATP, électriciens et gaziers devraient donc s'engager dans une bataille frontale avec le gouvernement, déterminé à ne pas céder sur les principes de sa réforme. Sept des huit syndicats de cheminots appellent à une grève reconductible dès mardi 20 heures. Ils seront rejoints le lendemain par les salariés de la RATP et les agents d'EDF et GDF. "Le mouvement peut durer", reconnait Xavier Bertrand, tandis que les syndicats pronostiquent au minimum deux ou trois jours de grève. "ON N'A PAS PEUR" Ce bras de fer s'inscrit dans un climat de tension sociale croissante après le mouvement de colère des marins-pêcheurs dénonçant la hausse du prix des carburants et un début de contestation étudiante. Le risque, pour le gouvernement, est de voir les grévistes faire la jonction avec les fonctionnaires qui appellent à manifester le 20 novembre, et les magistrats mobilisés le 29 contre la nouvelle carte judiciaire. Face à cette coalition des mécontentements, à laquelle se greffe le malaise croissant des policiers et des gendarmes, Nicolas Sarkozy et François Fillon ont affiché tout au long de la semaine passée leur détermination. "J'ai déjà démontré que je n'étais pas du genre à céder", a ainsi lancé le Premier ministre. "Quand on fait son devoir, on n'a pas peur", insiste-t-il dans le JDD. Le gouvernement s'appuie sur des sondages laissant penser qu'une majorité de Français l'invite à ne pas céder sur la réforme des régimes spéciaux. Pour leur part, les syndicats reprochent au couple exécutif de ne pas avoir fait beaucoup d'efforts pour trouver un terrain de négociation, comme s'il recherchait l'épreuve de force pour en tirer un gain politique. Un argument repris par l'opposition. "Le président de la République et le Premier ministre veulent l'épreuve de force, veulent le conflit", a ainsi estimé le Premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande. Le gouvernement a renvoyé de possibles avancées à des négociations entreprise par entreprise permettant aux agents d'obtenir des contreparties à la réforme. Seul un syndicat a accepté de négocier sur cette base à la SNCF qui a concédé une hausse des salaires de 5% destinée aux cheminots qui prolongeraient leur activité pendant deux ans et demi. "Un cheminot qui fera deux ans et demi de plus ne perdra pas un euro", a assuré Xavier Bertrand. Le ministre a réaffirmé qu'il n'entendait pas revenir sur le principe de quarante années de cotisations et que les négociations devaient s'ouvrir le plus tôt possible, mais au sein des entreprises concernées. Or, les syndicats estiment qu'il ne peut y avoir de bonnes négociations au sein des entreprises si le cadre du gouvernement "reste figé." /GB
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